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EMBUSCADE À ADRAR BOUMLILÈS MAI 1958

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Message  laic-aokas Mar 21 Juin - 12:50

EMBUSCADE À ADRAR BOUMLILÈS MAI 1958




La manœuvre par laquelle on dissimule une troupe en un endroit propice, pour surprendre et attaquer l’ennemi, a pour nom « embuscade ». Quand celle-ci était habilement préparée, sa réussite revigorait les combattants en augmentant leur courage, et en renforçant leur espoir de liberté. C’est grâce au harcèlement par des embuscades que les troupes françaises ne savaient plus où donner de la tête. Par le fait que, justement, ces têtes tombaient à chaque assaut décisif de l’Armée de Libération Nationale.


1958. Ce matin-là, le joli mois de mai ensoleillé et les champs tout en fleurs n’en finissaient pas d’égayer le douar de Tizi N’Berber. Depuis huit heures, une section[1] de Moudjahidine stationnait sur le sommet d’ « Ighil Ourhou », une colline près du lieudit « Tarachouchte ». De là, les combattants jouissaient d’une vue en plongée sur toutes les routes et pistes environnantes. Les maquisards étaient occupés, qui à nettoyer son arme, qui à discuter avec un compagnon, quand une sentinelle donna l’alerte. Deux camions de type GMC suivi de loin par une jeep grimpaient lentement la grande boucle qui menait vers la bifurcation de Tihmilt

Sans perdre de temps, le chef des moudjahidine, Boubekeur Redjradj, s’adressa à ses hommes :

« Préparez-vous ! Si les véhicules se dirigent dans notre direction, nous déclencherons l’attaque dès qu’ils seront à notre portée.
S’ils prennent le chemin opposé, vers Tizi Frida, nous emprunterons au pas de course le raccourci habituel pour les rattraper et les détruire.»

Le moudjahid Guemat Ali se mit en place avec une pièce de campagne (24) tandis que ses compagnons d’armes prirent position à proximité du passage des véhicules. Cette embuscade inespérée et imminente pourrait valoir aux maquisards l’élimination de l’officier ennemi qui se trouvait dans la jeep. Or, celui-ci, par prudence ou par ruse, demeurait loin des deux camions, réduisant ainsi l’action offensive des Moudjahidine. En effet, dans ces conditions, l’attaque ne pouvait être menée sur deux fronts. Le choix de tirer sur les camions transportant un grand nombre de militaires fut donc rapidement fixé par le chef.

Arrivés à la fourche de Tihmilt, les GMC prirent le chemin conduisant vers le lieu de l’embuscade à la grande satisfaction des assaillants. Les deux camions chargés peinaient sur la route et le ronflement de leur moteur emplissait tout le secteur.

Au moment où ils dépassèrent de quelques mètres la position des maquisards, Guemat Ali appuya sur la détente de sa pièce et déchargea un feu nourri sur les véhicules. Presque instantanément, ses compagnons tirèrent dans le tas de soldats qui s’extirpaient avec plus ou moins de bonheur des camions. Plusieurs militaires tombèrent en hurlant. La panique gagna tout le camp ennemi. Les Moudjahidine accentuèrent leur offensive. Une vingtaine de corps blessés ou sans vie jonchaient le sol. L’attaque dura à peine quelques courtes minutes.

Pendant ce temps, les occupants de la jeep alertèrent le poste de commandement. Aussitôt, la batterie installée dans la ferme Démazo se mit en action en tirant une pluie d’obus avec ses canons à longue portée[2]. Les tirs par groupe de six obus s’étaient élargis sur tout le douar. Dans un mouvement rapide de repli vers Tarachouchte, la section de Boubekeur Redjradj s’en sortit indemne.

La déception ressentie par les hommes, qui n’avaient pas eu le temps nécessaire pour récupérer des armes sur le corps des soldats tués, s’estompa vite devant la satisfaction de n’avoir subi aucune perte humaine.

Mais le combat devait continuer. Sans relâche. Et de harcèlement en harcèlement, les combattants volèrent de victoire en victoire jusqu’au triomphe de la noble cause, jusqu’au recouvrement de l’indépendance.

[1] 25 à 30 hommes.


[2] De 18 à 25 km.
laic-aokas
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Message  laic-aokas Mar 21 Juin - 12:51

source:

AOKAS : Histoire et faits d'armes (livre édité par l'association "Aokas mémoires") . un livre très intéressant à lire assurément !
laic-aokas
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