ACCROCHAGE À MESBAH 4 FÉVRIER 1957
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ACCROCHAGE À MESBAH 4 FÉVRIER 1957
ACCROCHAGE À MESBAH 4 FÉVRIER 1957
Ce lundi était le lendemain de la fin de la grève des huit jours commencée le lundi 28 janvier 1957, et décidée par les responsables du f.l.n. pour montrer au monde entier que le peuple algérien était mobilisé derrière le Front pour obtenir son indépendance.
C’était le milieu de l’hiver, mais pas une goutte d’eau n’était tombée depuis longtemps ; les fellahs commençaient à parler de sécheresse. Ce matin-là, soixante maquisards commandés par le chef de secteur Si Yahia N’Aït Abbas, se reposaient dans la maison de Zidani Slimane. Tout à coup, la sentinelle fit irruption dans l’habitation en criant :
« Vite, vite, évacuez les lieux ! Un avion se dirige vers nous et va sûrement bombarder la maison ! »
Branle-bas de combat. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, les moudjahidine s’éparpillèrent et se mirent à l’abri derrière des roches et des arbres. D’autres restèrent dans le refuge. L’avion tournoya au-dessus du hameau sans lancer aucune bombe. Comme s’il se contentait de surveiller les alentours pour permettre aux troupes françaises de grimper la colline. Effectivement, une colonne de soldats progressait rapidement vers la position occupée par les combattants. Soudain, l’un des militaires cria :
« Attention, les fellagas sont devant !
Tirez ! Tirez ! »
Aussitôt, une fusillade éclata. Une pluie de balles s’abattit sur les deux camps. Les ennemis utilisaient des projectiles à double détonation. La première éclatait au moment du tir, et la seconde au point d’impact. Cette dernière donnait l’impression que l’ennemi était tout près et créait ainsi la panique au sein du groupe adverse.
Devant ce qu’ils croyaient s’apparenter à une attaque en force, les moudjahidine battirent rapidement en retraite. Si yahia, qui n’avait pas quitté la maison, sauta par la fenêtre et courut en vidant le chargeur de son pistolet sur le piper-cub[1] sans l’atteindre. Alors celui-ci commença à mitrailler d’une façon intense et continue le groupe en fuite. Plusieurs projectiles atteignirent de plein fouet Si Yahia qui vacilla avant de s’écrouler de tout son long, sans un cri.
Les maquisards Haddad Moussa, Douadi Abdellah et Djémai Saadi tomberont également au champ d’honneur.
Profitant de l’attaque aérienne, les soldats accentuèrent leur avance et réussirent à faire un prisonnier : Khellaf, le secrétaire du chef de secteur.
La guerre est faite de réussites et de défaites ; mais quand la lutte est juste, même les revers subis sont des victoires. Car les sacrifices renforcent la volonté de tout un peuple ayant décidé enfin, à n’importe quel prix, de recouvrer sa liberté et son indépendance spoliées.
[1] Petit avion d’observation.
Ce lundi était le lendemain de la fin de la grève des huit jours commencée le lundi 28 janvier 1957, et décidée par les responsables du f.l.n. pour montrer au monde entier que le peuple algérien était mobilisé derrière le Front pour obtenir son indépendance.
C’était le milieu de l’hiver, mais pas une goutte d’eau n’était tombée depuis longtemps ; les fellahs commençaient à parler de sécheresse. Ce matin-là, soixante maquisards commandés par le chef de secteur Si Yahia N’Aït Abbas, se reposaient dans la maison de Zidani Slimane. Tout à coup, la sentinelle fit irruption dans l’habitation en criant :
« Vite, vite, évacuez les lieux ! Un avion se dirige vers nous et va sûrement bombarder la maison ! »
Branle-bas de combat. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, les moudjahidine s’éparpillèrent et se mirent à l’abri derrière des roches et des arbres. D’autres restèrent dans le refuge. L’avion tournoya au-dessus du hameau sans lancer aucune bombe. Comme s’il se contentait de surveiller les alentours pour permettre aux troupes françaises de grimper la colline. Effectivement, une colonne de soldats progressait rapidement vers la position occupée par les combattants. Soudain, l’un des militaires cria :
« Attention, les fellagas sont devant !
Tirez ! Tirez ! »
Aussitôt, une fusillade éclata. Une pluie de balles s’abattit sur les deux camps. Les ennemis utilisaient des projectiles à double détonation. La première éclatait au moment du tir, et la seconde au point d’impact. Cette dernière donnait l’impression que l’ennemi était tout près et créait ainsi la panique au sein du groupe adverse.
Devant ce qu’ils croyaient s’apparenter à une attaque en force, les moudjahidine battirent rapidement en retraite. Si yahia, qui n’avait pas quitté la maison, sauta par la fenêtre et courut en vidant le chargeur de son pistolet sur le piper-cub[1] sans l’atteindre. Alors celui-ci commença à mitrailler d’une façon intense et continue le groupe en fuite. Plusieurs projectiles atteignirent de plein fouet Si Yahia qui vacilla avant de s’écrouler de tout son long, sans un cri.
Les maquisards Haddad Moussa, Douadi Abdellah et Djémai Saadi tomberont également au champ d’honneur.
Profitant de l’attaque aérienne, les soldats accentuèrent leur avance et réussirent à faire un prisonnier : Khellaf, le secrétaire du chef de secteur.
La guerre est faite de réussites et de défaites ; mais quand la lutte est juste, même les revers subis sont des victoires. Car les sacrifices renforcent la volonté de tout un peuple ayant décidé enfin, à n’importe quel prix, de recouvrer sa liberté et son indépendance spoliées.
[1] Petit avion d’observation.
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
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