NOUVEAUX PARTIS : la bérézina

De tous les nouveaux venus sur la scène politique, Amara Benyounes est celui sur lequel les services spéciaux ont le plus investi. En moins de deux mois et demi il a eu droit à huit émissions sur les ondes de la télévision et la radio algériennes et quatorze interviews dans la presse écrite. Même l’équipe représentant à Alger la chaîne tunisienne privée Nessma TV a été invitée à lui organiser un show à Tunis avec recommandation de ne pas aborder, pendant l’entretien, les détournements qu’il a commis aux ministères de la santé et des travaux publics et qui ont conduit à son exclusion du RCD.

Ce qui fut fait. Après son congrès constitutif, il dépose son dossier sans donner les noms des dirigeants de son parti, ce qui devait légalement engendrer son rejet. Cette entorse à la loi ne l’empêche pas d’obtenir son agrément. Il constitue ses listes électorales comme si de rien n’était. Jusque là, la chose est conforme au management politique du DRS. La nouveauté est que le montage n’a pas tenu plus de deux semaines. Des démissions en cascades à Béjaïa, Boumerdes, Saïda, Oran… Le conflit larvé avec Zitoufi à Chlef, un patriote traînant une douzaine d’affaires en justice, se rebelle et, cerise sur le gâteau, un membre du conseil national de Sidi Bel Abbes se fond d’une lettre ouverte accusant Benyounes de n’établir ses listes qu’en fonction de « logique de la chkara. »
Le cheminement de Benyounes est connu sur la place d’Alger. Ce qui est nouveau c’est qu’une opération sur laquelle le DRS a tant travaillé se dissolve en si peu de temps. Après les fuites enregistrées à Tindouf, Béchar, Ouargla à la suite du dopage du corps électoral par l’armée, l’explosion de la baudruche Benyounes signe d’autres désordres dans les services algériens qui avaient, par le passé, obtenu de meilleurs rendement dans leurs manipulations.



Kassa Aïdli

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