Entretien avec Mohand Akli Aoudj , ancien cadre du RCD

Entretien avec Mohand Akli Aoudj , ancien cadre du RCD
"Au RCD, à chaque fois qu'un militant s'exprime, il est violemment attaqué sur sa vie privée et dans son honneur"

Mohand Akli Aoudj, membre du conseil national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a démissionné le 17 septembre de son parti. Le 17 octobre, il a annoncé dans un communiqué plusieurs actions contre son ancien parti, dont une plainte en diffamation. Dans cet entretien, il explique les raisons de son départ et des actions menées contre son ancien parti. Entretien.


En septembre, vous avez démissionné du RCD. Pourquoi ?

Je vous rappelle que je suis membre fondateur du parti. On ne quitte jamais avec gaieté de cœur une maison qu'on a soi‑même bâtie. Pour ce qui est des raisons de ma démission, la première, et elle est essentielle, est le fait que le droit d'un militant à l'expression libre au sein d'un parti n'était pas toléré. Et puis, il y a le fait que les conflits organiques sont réglés en violation avec le règlement intérieur.

Je vais parler de mon cas. J'ai été suspendu par un responsable qui n'est pas habilité à prendre ce genre de décision. C'était au bureau régional de la wilaya de le faire. On m'a accusé par exemple d'indiscipline. La section à laquelle je suis affilié a immédiatement envoyé une lettre au président du parti pour démentir cette accusation. Tout de suite après, j'ai été lynché médiatiquement. L'affaire, qui était interne au parti, a été médiatisée par des anonymes qui ont envoyé les communiqués de suspension à certains journaux.


Vous venez de saisir la wilaya de Tizi Ouzou pour un article publié récemment sur le blog du bureau régional du RCD. Quelles en sont les raisons ?

Dans un article publié par le blog du bureau régional du RCD à Tizi Ouzou, il a été indiqué que j'ai été condamné dans une affaire d'escroquerie m'opposant à l'agence foncière de Tizi Ouzou et que j'avais bien caché cela pendant longtemps. Il a été également souligné que le RCD, une fois informé, avait demandé à l’APW de lui retirer toute confiance. J'invite donc le wali à présenter la demande en question.

En fait, le code de wilaya stipule que quand un élu fait l'objet d'une décision pénale, le wali doit soumettre la question à l'assemblée pour qu'il soit suspendu et par la suite exclu si toutefois la décision est effective. Rien de tous cela n'a été fait. Il stipule aussi que quand un membre de l'assemblée est diffamé, la wilaya doit le défendre et saisir la justice contre l'auteur de la diffamation.


Que comptez‑vous faire ?

J'ai décidé d'entamer trois actions simultanément. La première est de déposer une plainte contre le bureau régional du RCD qui est auteur de cette déclaration. Je l'ai fait. Le procès est prévu pour le 6 novembre prochain. La deuxième est de demander à la wilaya d'appliquer les dispositions du code de wilaya. C'est à dire de saisir la justice contre l'auteur. La troisième est que le gérant du bureau d'études ADS Progress dont je suis associé va déposer une plainte pour diffamation. C'est qu'on m'a également accusé d’avoir profité de mon ancienne fonction de président de la commission d’aménagement du territoire pour faire bénéficier la société d'études de marchés juteux.


Vous affirmez que les informations contenues dans ledit article sont fausses et même diffamatoires. Comment expliquez‑vous cela ?

Je l'ai dit dans la première déclaration que j'ai faite quand j'ai démissionné du parti. À chaque fois qu'une voix s'élève pour s'exprimer sur des questions fondamentales, elle est rapidement réduite au silence en la traitant d'agent de la DRS par exemple. À chaque fois qu'un militant s'exprime, il est violemment attaqué sur sa vie privée, dans son honneur. Il est réduit à rien du tout. À chaque fois qu'un différend survient, il est géré par une violence inouïe. Personnellement je vais défendre mon honneur par tous les moyens que la loi me donne.


http://www.tsa-algerie.com/politique/au-rcd-a-chaque-fois-qu-un-militant-s-exprime-il-est-violemment-attaque-sur-sa-vie-privee-et_17867.html