AHCÈNE BÉLARBI répond au courrier d'algérie
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AHCÈNE BÉLARBI répond au courrier d'algérie
AHCÈNE BÉLARBI, JOURNALISTE ET ÉCRIVAIN VIVANT À PARIS
«L’écriture littéraire, une passion qui remonte à l’adolescence»
Ahcène Bélarbi est né en Kabylie. Il y fait des études primaires et secondaires, puis des études de lettres modernes à Paris. Après un diplôme supérieur, il enseigne, pendant quelques années, le français dans un lycée de Ghardaïa, dans le sud de l’Algérie. Parallèlement à l’enseignement, il était correspondant de presse du quotidien «Alger Républicain» et de l’hebdomadaire «Le Pays» avant d’opter carrément pour le journalisme. Exilé en France, à l’instar de nombreux journalistes et intellectuels, en 1994, suite à des menaces de mort, il continue d’écrire en tant que journaliste indépendant, et à publier des ouvrages. Ahcène Bélarbi a bien voulu se confier à nos lecteurs. Suivons-le.
Le Courrier d’Algérie : - Au commencement, si vous voulez bien, pouvez-vous nous parler un peu plus d’Ahcène Bélarbi ?
Ahcene Bélarbi : - Ayant fait des études de lettres modernes, j’ai donc naturellement enseigné le français, pendant quelques années, dans un lycée de Ghardaïa, en Algérie. Étant, en même temps correspondant de presse de l’ex quotidien Alger Républicain, puis de l’ex-hebdomadaire «Le Pays», j’ai, comme qui dirait, aiguisé ma plume avant de devenir journaliste permanent. La situation sécuritaire m’a poussé, comme bon nombre de mes confrères, qui ont échappé à la mort, à quitter l’Algérie, et je me retrouve vivre à Paris, depuis fin 1994.
Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à écrire ?
Concernant l’écriture littéraire, c’est une passion qui remonte à l’adolescence, voire même avant, puisqu’elle a été suscitée au contact de mes premières lectures... J’étais subjugué par l’art de la narration, l’art de construire une histoire de la raconter pour la faire vivre. Je ne manquais ni de sensibilité ni d’imagination, ce qui, plus tard, avec ma formation littéraire, a favorisé l’éclosion de cette passion en la matérialisant dans les faits.
Votre première oeuvre s’intitule, «Demain, la mémoire», qu’évoque-t-elle, justement ? «Demain, la mémoire» évoque, substantiellement, la période dramatique du terrorisme, avec les assassinats, les dépassements de tous ordres, les enlèvements, l’exil... Je l’ai rédigé sous forme de chroniques dans lesquelles l’accent est mis sur la persécution des intellectuels francisants, fermes et fer de lance de la pensée démocratique, pris entre deux feux: le feu du pouvoir, conservateur et rentier, mis à nu dans ses discours et ses méthodes démagogiques et coercitifs, et le feu des illuminés de Dieu qui prônent le retour à l’obscurantisme religieux.
Et qu’en est-il de la deuxième oeuvre, un roman, «La fille des hommes libres»?
«La fille des hommes libres» est un roman qui traite du réveil culturel, de la lutte identitaire berbère, et en même temps d’un certain bouleversement des moeurs sociales, en Kabylie, dans le milieu des années 70 à 80. C’est une fiction sur fond d’éléments réels, tel le bras de fer entre le règne du parti unique, le FLN et les comités de villages, qui luttent, les premiers, pour anéantir les seconds, pour sauvegarder la structure et l’autonomie de l’organisation sociale des villages. En fil rouge, j’y ai développé une histoire d’amour, un peu atypique, par rapport aux règles de vie des lieux, mais qui a un fondement réel et porte une vision suggestive du sujet... Cette histoire se termine tragiquement, pour l’héroïne de l’histoire, à la veille du 20 avril 80.
Et qu’en est-il de votre dernière oeuvre, «Des rêves et des soupirs» ?
Quant au dernier livre, «Des rêves et des soupirs», c’est un ensemble de pensées et de petits récits, que j’ai divisés en deux parties : «Errances et Récits». Dans l’ensemble, ces textes traitent des sujets liés toujours à l’Algérie, tels : l’exil, le malaise social, l’amour tourmenté... conséquences d’une Algérie décadente, ruinée et rétrogradée. Laissons un peu de côté Ahcène Bélarbi, l’écrivain…
pouvez-vous nous parler un peu du journaliste?
Exercer le métier de journaliste en France n’est pas chose aisée, dans le sens où, d’abord, ce métier, à l’instar de beaucoup d’autres, connaît un chômage technique, d’autre part, même s’il y a des débouchés la corporation procède par réseaux constitués. Donc je ne vis pas exclusivement de ma plume journalistique. J’exerce à titre indépendant, d’abord par passion, puis par nécessité pour mettre au grand jour certains faits, actions ou personnes qui méritent d’être sus ou connus.
Qu’en est-il de vos projets ?
Mes projets immédiats se résument à la publication d’un nouveau roman, dont je viens de finir la rédaction. D’autres écrits sont en chantier, mais parfois le temps et l’inspiration sont de vrais écueils - quand ils viennent à manquerà leur aboutissement, en tant voulu. Un mot pour conclure… Merci pour votre attention et vos papiers que, souvent, je trouve très édifiants. Bon courage pour Le Courrier d’Algérie dans sa mission d’information globale, et surtout, merci pour la place accordée, dans ses colonnes, à la culture.
Propos recueillis par Hafit Zaouche
«L’écriture littéraire, une passion qui remonte à l’adolescence»
Ahcène Bélarbi est né en Kabylie. Il y fait des études primaires et secondaires, puis des études de lettres modernes à Paris. Après un diplôme supérieur, il enseigne, pendant quelques années, le français dans un lycée de Ghardaïa, dans le sud de l’Algérie. Parallèlement à l’enseignement, il était correspondant de presse du quotidien «Alger Républicain» et de l’hebdomadaire «Le Pays» avant d’opter carrément pour le journalisme. Exilé en France, à l’instar de nombreux journalistes et intellectuels, en 1994, suite à des menaces de mort, il continue d’écrire en tant que journaliste indépendant, et à publier des ouvrages. Ahcène Bélarbi a bien voulu se confier à nos lecteurs. Suivons-le.
Le Courrier d’Algérie : - Au commencement, si vous voulez bien, pouvez-vous nous parler un peu plus d’Ahcène Bélarbi ?
Ahcene Bélarbi : - Ayant fait des études de lettres modernes, j’ai donc naturellement enseigné le français, pendant quelques années, dans un lycée de Ghardaïa, en Algérie. Étant, en même temps correspondant de presse de l’ex quotidien Alger Républicain, puis de l’ex-hebdomadaire «Le Pays», j’ai, comme qui dirait, aiguisé ma plume avant de devenir journaliste permanent. La situation sécuritaire m’a poussé, comme bon nombre de mes confrères, qui ont échappé à la mort, à quitter l’Algérie, et je me retrouve vivre à Paris, depuis fin 1994.
Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à écrire ?
Concernant l’écriture littéraire, c’est une passion qui remonte à l’adolescence, voire même avant, puisqu’elle a été suscitée au contact de mes premières lectures... J’étais subjugué par l’art de la narration, l’art de construire une histoire de la raconter pour la faire vivre. Je ne manquais ni de sensibilité ni d’imagination, ce qui, plus tard, avec ma formation littéraire, a favorisé l’éclosion de cette passion en la matérialisant dans les faits.
Votre première oeuvre s’intitule, «Demain, la mémoire», qu’évoque-t-elle, justement ? «Demain, la mémoire» évoque, substantiellement, la période dramatique du terrorisme, avec les assassinats, les dépassements de tous ordres, les enlèvements, l’exil... Je l’ai rédigé sous forme de chroniques dans lesquelles l’accent est mis sur la persécution des intellectuels francisants, fermes et fer de lance de la pensée démocratique, pris entre deux feux: le feu du pouvoir, conservateur et rentier, mis à nu dans ses discours et ses méthodes démagogiques et coercitifs, et le feu des illuminés de Dieu qui prônent le retour à l’obscurantisme religieux.
Et qu’en est-il de la deuxième oeuvre, un roman, «La fille des hommes libres»?
«La fille des hommes libres» est un roman qui traite du réveil culturel, de la lutte identitaire berbère, et en même temps d’un certain bouleversement des moeurs sociales, en Kabylie, dans le milieu des années 70 à 80. C’est une fiction sur fond d’éléments réels, tel le bras de fer entre le règne du parti unique, le FLN et les comités de villages, qui luttent, les premiers, pour anéantir les seconds, pour sauvegarder la structure et l’autonomie de l’organisation sociale des villages. En fil rouge, j’y ai développé une histoire d’amour, un peu atypique, par rapport aux règles de vie des lieux, mais qui a un fondement réel et porte une vision suggestive du sujet... Cette histoire se termine tragiquement, pour l’héroïne de l’histoire, à la veille du 20 avril 80.
Et qu’en est-il de votre dernière oeuvre, «Des rêves et des soupirs» ?
Quant au dernier livre, «Des rêves et des soupirs», c’est un ensemble de pensées et de petits récits, que j’ai divisés en deux parties : «Errances et Récits». Dans l’ensemble, ces textes traitent des sujets liés toujours à l’Algérie, tels : l’exil, le malaise social, l’amour tourmenté... conséquences d’une Algérie décadente, ruinée et rétrogradée. Laissons un peu de côté Ahcène Bélarbi, l’écrivain…
pouvez-vous nous parler un peu du journaliste?
Exercer le métier de journaliste en France n’est pas chose aisée, dans le sens où, d’abord, ce métier, à l’instar de beaucoup d’autres, connaît un chômage technique, d’autre part, même s’il y a des débouchés la corporation procède par réseaux constitués. Donc je ne vis pas exclusivement de ma plume journalistique. J’exerce à titre indépendant, d’abord par passion, puis par nécessité pour mettre au grand jour certains faits, actions ou personnes qui méritent d’être sus ou connus.
Qu’en est-il de vos projets ?
Mes projets immédiats se résument à la publication d’un nouveau roman, dont je viens de finir la rédaction. D’autres écrits sont en chantier, mais parfois le temps et l’inspiration sont de vrais écueils - quand ils viennent à manquerà leur aboutissement, en tant voulu. Un mot pour conclure… Merci pour votre attention et vos papiers que, souvent, je trouve très édifiants. Bon courage pour Le Courrier d’Algérie dans sa mission d’information globale, et surtout, merci pour la place accordée, dans ses colonnes, à la culture.
Propos recueillis par Hafit Zaouche
aokas- Nombre de messages : 416
Date d'inscription : 19/03/2010
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