Fraude au bac : une femme sous contrôle judiciaire, incertitudes sur l’examen

Le scandale de la fraude plane sur le baccalauréat 2016. Une femme soupçonnée d’avoir divulgué des sujets de cet examen a été placée sous contrôle judiciaire et 31 internautes sont pistés par les services de la DGSN spécialisés dans la lutte contre la cybercriminalité, a indiqué, ce jeudi 2 juin, Abdelouahab Ghellil, chef du cabinet de la ministre de l’Éducation nationale qui s’exprimait sur les ondes de la Radio nationale.

Les épreuves du baccalauréat 2016, qui avaient commencé dimanche dernier, prendront fin ce jeudi 2 juin. Des rumeurs circulent sur les fuites massives de sujets. Sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, des dizaines de sujets ont été diffusés. Certains sujets sont faux, d’autres sont vrais. Les enseignants, les parents d’élèves et les candidats crient au scandale.

« Au début, je n’y avait pas cru. Mais au bout du deuxième jour, je me suis mis à veiller Facebook, en cas de fuite de sujets. Les suppositions sur le sujet de philosophie se sont avéré être justes », affirme Khaled , un candidat libre. « Ce ne sont pas des rumeurs, j’ai vu le sujet d’éducation islamique et j’ai cartonné », assure Oussama, un candidat scolarisé.

Ritadj, une autre candidate, affirme avoir jeté un coup d’œil sur le sujet de français qui circulait dans la cour de l’établissement avant l’examen mais elle n’y a pas cru. «  Une fois dans la salle de l’examen, le sujet était le même, j’étais choquée », relate-t-elle.

Face à l’ampleur prise par le phénomène, le ministère de l’Éducation a décidé d’ouvrir une enquête. « En cas de confirmation d’une quelconque atteinte à la crédibilité de cet examen, il (le ministère) engagera, de concert avec les autorités compétentes, les investigations nécessaires pour identifier et poursuivre les personnes impliquées » affirme le ministère.

Les conclusions de l’enquête seront déterminantes pour le maintien ou l’annulation des résultats du bac. Et depuis deux jours, les réseaux sociaux anticipent une décision d’annulation du bac, ce qui a fait réagir l’Office national des examens et concours. Dans un communiqué publié ce jeudi, l’Onec dément l’annulation des résultats du bac et recommande aux candidats de ne pas tenir compte des rumeurs.

Contacté, le chargé de communication dit n’avoir aucune information sur une éventuelle annulation du baccalauréat 2016. « Il faut attendre le communiqué que nous allons publier aujourd’hui en fin de journée et dans lequel on donnera le bilan de l’examen du baccalauréat », indique Lamine Cherfaoui.

Une décision d’annulation serait toutefois salutaire pour les candidats absents. De nombreux élèves n’ont été pas autorisés à accéder aux salles d’examen après s’être présentés en retard.

À Tizi-Ouzou, c’est le dispositif mis en place en vue du déplacement du Premier ministre dans la wilaya qui a empêché une quinzaine de candidats d’arriver aux centres d’examens à l’heure.

À Ain Defla, ce sont des travaux sur la RN4 qui ont bloqué des candidats venant des localités de Khémis Miliana (27 km à l’est d’Aïn Defla) et d’Ain Lechiakh (50 km au sud du chef-lieu).

À Alger-centre, riverains et passants ont assisté à des scènes d’hystérie. Plusieurs jeunes candidates se sont mises à hurler et à pleurer après leur exclusion de l’examen suite à un retard de quelques minutes.

Une jeune fille dit être arrivée en retard de dix minutes et avoir supplié les gardiens pour accéder à l’examen, mais en vain. « Ils m’ont gâché la vie », hurlait-elle.

Sur les réseaux sociaux, des dizaines de vidéos montrant des candidats désemparés circulent. Certaines font le buzz, comme celle de la candidate Soulaf Bouakaz, exclue elle aussi de l’examen.