Algérie : Les soupçons de fraude sur les fichiers électoraux éclaboussent l’armée Lire l'article original : Algérie : Les soupçons de fraude sur les fichiers électoraux éclaboussent l’armée
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Algérie : Les soupçons de fraude sur les fichiers électoraux éclaboussent l’armée Lire l'article original : Algérie : Les soupçons de fraude sur les fichiers électoraux éclaboussent l’armée
La fraude électorale a commencé à la marge, selon la commission nationale de surveillance de l’élection législative. Après le triturage des fichiers électoraux à Tindouf, c’est autour des régions de Béchar, d’El Oued, de Tamanrasset, de Blida et de Jijel de connaitre des opérations de fraude supposée sur les fichiers électoraux. Toujours la même procédure : des dizaines de milliers de militaires inscrits sur les listes électorales. Le ministère de l’Intérieur s’en défend. La Défense garde le silence.
A peine installée, sitôt la commission nationale de surveillance de l’élection législative a-t-elle décidé de geler ses activités pour une période de trois jours.
Motifs : manque de moyens mis à sa disposition et soupçons de fraude sur les fichiers électoraux.
Si Mohamed Seddiki, président de cette commission, a regretté l’absence de moyens de travail (téléphones, transports) pour permettre à ses membres de se déplacer à travers le territoire, ce sont davantage les plaintes des partis politiques suite à des inscriptions massives de militaires dans le fichier électoral qui posent problème.
La fraude commence à Tindouf...
A Tindouf, 1460 km au sud-ouest d'Alger, les autorités auraient inscrits 33 000 nouveaux électeurs sur les listes. Ces nouveaux inscrits seraient tous, selon une déclaration signée par 8 partis politiques, des membres de l’armée nationale.
Certes un magistrat a refusé de parapher ce rajout, mais il s'est ravisé sous la pression de l’administration. Du coup, un membre de l’assemblée communale évoqua un détournement du vote des citoyens de Tindouf.
Comment?
Explications : « On ne peut inscrire que des personnes qui se sont rayées de leurs communes de résidence pour qu’elles ne puissent pas voter dans deux endroits différents, arguait-il. Or, les dossiers de ces militaires ne comportent pas les attestations prouvant qu’ils ont été rayés des listes de leurs communes d’origine. »
Dans la wilaya d’El Oued, 620 km au sud-est d'Alger, un président du tribunal a refusé l’inscription de 140 000 militaires sur les listes électorales. Cette nouvelle liste, selon le quotidien « El Fadjr », a été présentée pour une inscription dans une ville qui compte seulement 50.000 électeurs.
...et dans d'autres wilayas
A Béchar, 1150 km au sud-ouest de la capitale, un fichier de 35 000 militaires aurait été transmis à la commission pour validation. Là encore, les magistrats ont refusé les inscriptions, jugées non conformes à la loi.
A Tamanrasset, à Jijel, à Blida, le même scénario tend à se répéter. C’en est tellement vrai que M. Seddiki s’en est offusqué en ménageant l’institution militaire.
« Nous ne sommes pas contre les militaires, a-t-il prévenu. Ce sont de simples citoyens qui ont le droit de voter, mais nous sommes contre la procédure adoptée. Trouvez-vous normal que certaines listes électorales dans plusieurs wilayas du pays Tindouf, Blida, Jijel aient été rouvertes pour permettre l’inscription de militaires ?»
Le ministère de la Défense garde le silence
Devant la multiplication de ces allégations de fraude, le ministère de la Défense n’a pas encore officiellement réagi, laissant ainsi le soin au ministère de l’Intérieur de les récuser.
« L’inscription de militaires, même après expiration de la révision du fichier électoral, est liée à leur mobilisation lors des campagnes de secours, en raison des intempéries enregistrées dans le nord du pays », justifiait une première fois à la télévision nationale Mohamed Talbi, directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère.
Même après expiration de la révision du fichier électoral ? Sur la base de quel article de loi reposeraient ces nouvelles inscriptions ?
La faute aux intempéries
Si ces nouveaux rajouts pouvaient se justifier par les intempéries de février 2012, quid des militaires qui n’ont pas été mobilisés lors de ces campagnes de secours, notamment à Béchar, à Tamanrasset et à El Oued, régions qui n’ont pas été touchées par les intempéries, là où justement des soupçons de fraudes sont signalés ?
L’article 14 du code électoral, promulgué le 14 janvier 2012, stipule que « les listes électorales sont permanentes et font l’objet d’une révision au cours du dernier trimestre de chaque année. Peuvent également être révisées, à titre exceptionnel, les listes électorales, en vertu du décret présidentiel portant convocation du corps électoral qui en fixe également les dates d’ouverture et de clôture. »
Ces nouvelles inscriptions des éléments des corps constitués sont-elles conformes à cet article ?
Il faut lire correctement l'article 22
Mardi 6 mars, Mmohamed Talbi, au micro de la chaîne 3, apportait de nouvelles précisions sur ces supposés traficotages : le vote des corps constitués dans les casernes a été supprimé pour permettre à cette catégorie d’électeurs de voter à proximité des lieux de leur travail.
« Les éléments de l’ANP ont été inscrits conformément à la loi dans le cadre des recours administratifs et recours judiciaires et il faut lire bien correctement l’article 22 pour comprendre que les délais qui sont précisés permettent tout à fait l’inscription de ceux qui ont été omis sur les listes électorales », développait M. Talbi à la radio nationale.
Pour ce responsable du département de l’Intérieur, il n’y a donc pas de quoi fouetter un chat.
« Les listes électorales seront remises à tous les partis, y compris les candidats indépendants, qui auront le droit de recevoir la copie des listes électorales pour vérifier les anomalies dont ils parlent, ajoutait-il. Nous pouvons citer nom par nom les gens qui composent ce corps électoral. Alors, aux accusateurs de nous dire ceux qui sont indument inscrits. »
Alors, c’est paroles contre paroles, textes contre textes, preuves contre preuves...
Remue-ménage
Pourquoi avoir attendu février 2012 pour tenter d'incorporer dans les fichiers électoraux 30 000 militaires à Tindouf, 35 000 à Béchar, 140 000 à El Oued et autant de milliers à Tamanrasset, à Jijel, à Blida?
In fine, pourquoi tout ce ramdam autour des fichiers électoraux?
L’expansion des listes électorales, via l’inscription des militaires par dizaines de milliers, viserait à l’évidence à faire gonfler le taux de participation aux législatives de mai 2012 tant les responsables redoutent une très forte abstention des électeurs.
Craintes d'une forte abstention
Cette crainte d’une désertion des Algériens est d’autant plus vraie que le président Bouteflika engage désormais sa crédibilité et son image en cas d’échec de ce scrutin. Quitte à susciter la peur et jouer avec le chantage d’une menace extérieure qui pèserait sur la sécurité et l’avenir du pays.
Devant les assurances des autorités à garantir un scrutin loyal, avec la participation annoncée d’observateurs étrangers dans les bureaux de vote, une fraude massive devient un risque périlleux et une opération délicate.
Plutôt que de bourrer les urnes comme ce fut le cas lors des précédents scrutins, les autorités seraient ainsi tentées de frauder à la marge.
Via les corps constitués.
Lire l'article original : Algérie : Les soupçons de fraude sur les fichiers électoraux éclaboussent l’armée | DNA - Dernières nouvelles d'Algérie
A peine installée, sitôt la commission nationale de surveillance de l’élection législative a-t-elle décidé de geler ses activités pour une période de trois jours.
Motifs : manque de moyens mis à sa disposition et soupçons de fraude sur les fichiers électoraux.
Si Mohamed Seddiki, président de cette commission, a regretté l’absence de moyens de travail (téléphones, transports) pour permettre à ses membres de se déplacer à travers le territoire, ce sont davantage les plaintes des partis politiques suite à des inscriptions massives de militaires dans le fichier électoral qui posent problème.
La fraude commence à Tindouf...
A Tindouf, 1460 km au sud-ouest d'Alger, les autorités auraient inscrits 33 000 nouveaux électeurs sur les listes. Ces nouveaux inscrits seraient tous, selon une déclaration signée par 8 partis politiques, des membres de l’armée nationale.
Certes un magistrat a refusé de parapher ce rajout, mais il s'est ravisé sous la pression de l’administration. Du coup, un membre de l’assemblée communale évoqua un détournement du vote des citoyens de Tindouf.
Comment?
Explications : « On ne peut inscrire que des personnes qui se sont rayées de leurs communes de résidence pour qu’elles ne puissent pas voter dans deux endroits différents, arguait-il. Or, les dossiers de ces militaires ne comportent pas les attestations prouvant qu’ils ont été rayés des listes de leurs communes d’origine. »
Dans la wilaya d’El Oued, 620 km au sud-est d'Alger, un président du tribunal a refusé l’inscription de 140 000 militaires sur les listes électorales. Cette nouvelle liste, selon le quotidien « El Fadjr », a été présentée pour une inscription dans une ville qui compte seulement 50.000 électeurs.
...et dans d'autres wilayas
A Béchar, 1150 km au sud-ouest de la capitale, un fichier de 35 000 militaires aurait été transmis à la commission pour validation. Là encore, les magistrats ont refusé les inscriptions, jugées non conformes à la loi.
A Tamanrasset, à Jijel, à Blida, le même scénario tend à se répéter. C’en est tellement vrai que M. Seddiki s’en est offusqué en ménageant l’institution militaire.
« Nous ne sommes pas contre les militaires, a-t-il prévenu. Ce sont de simples citoyens qui ont le droit de voter, mais nous sommes contre la procédure adoptée. Trouvez-vous normal que certaines listes électorales dans plusieurs wilayas du pays Tindouf, Blida, Jijel aient été rouvertes pour permettre l’inscription de militaires ?»
Le ministère de la Défense garde le silence
Devant la multiplication de ces allégations de fraude, le ministère de la Défense n’a pas encore officiellement réagi, laissant ainsi le soin au ministère de l’Intérieur de les récuser.
« L’inscription de militaires, même après expiration de la révision du fichier électoral, est liée à leur mobilisation lors des campagnes de secours, en raison des intempéries enregistrées dans le nord du pays », justifiait une première fois à la télévision nationale Mohamed Talbi, directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère.
Même après expiration de la révision du fichier électoral ? Sur la base de quel article de loi reposeraient ces nouvelles inscriptions ?
La faute aux intempéries
Si ces nouveaux rajouts pouvaient se justifier par les intempéries de février 2012, quid des militaires qui n’ont pas été mobilisés lors de ces campagnes de secours, notamment à Béchar, à Tamanrasset et à El Oued, régions qui n’ont pas été touchées par les intempéries, là où justement des soupçons de fraudes sont signalés ?
L’article 14 du code électoral, promulgué le 14 janvier 2012, stipule que « les listes électorales sont permanentes et font l’objet d’une révision au cours du dernier trimestre de chaque année. Peuvent également être révisées, à titre exceptionnel, les listes électorales, en vertu du décret présidentiel portant convocation du corps électoral qui en fixe également les dates d’ouverture et de clôture. »
Ces nouvelles inscriptions des éléments des corps constitués sont-elles conformes à cet article ?
Il faut lire correctement l'article 22
Mardi 6 mars, Mmohamed Talbi, au micro de la chaîne 3, apportait de nouvelles précisions sur ces supposés traficotages : le vote des corps constitués dans les casernes a été supprimé pour permettre à cette catégorie d’électeurs de voter à proximité des lieux de leur travail.
« Les éléments de l’ANP ont été inscrits conformément à la loi dans le cadre des recours administratifs et recours judiciaires et il faut lire bien correctement l’article 22 pour comprendre que les délais qui sont précisés permettent tout à fait l’inscription de ceux qui ont été omis sur les listes électorales », développait M. Talbi à la radio nationale.
Pour ce responsable du département de l’Intérieur, il n’y a donc pas de quoi fouetter un chat.
« Les listes électorales seront remises à tous les partis, y compris les candidats indépendants, qui auront le droit de recevoir la copie des listes électorales pour vérifier les anomalies dont ils parlent, ajoutait-il. Nous pouvons citer nom par nom les gens qui composent ce corps électoral. Alors, aux accusateurs de nous dire ceux qui sont indument inscrits. »
Alors, c’est paroles contre paroles, textes contre textes, preuves contre preuves...
Remue-ménage
Pourquoi avoir attendu février 2012 pour tenter d'incorporer dans les fichiers électoraux 30 000 militaires à Tindouf, 35 000 à Béchar, 140 000 à El Oued et autant de milliers à Tamanrasset, à Jijel, à Blida?
In fine, pourquoi tout ce ramdam autour des fichiers électoraux?
L’expansion des listes électorales, via l’inscription des militaires par dizaines de milliers, viserait à l’évidence à faire gonfler le taux de participation aux législatives de mai 2012 tant les responsables redoutent une très forte abstention des électeurs.
Craintes d'une forte abstention
Cette crainte d’une désertion des Algériens est d’autant plus vraie que le président Bouteflika engage désormais sa crédibilité et son image en cas d’échec de ce scrutin. Quitte à susciter la peur et jouer avec le chantage d’une menace extérieure qui pèserait sur la sécurité et l’avenir du pays.
Devant les assurances des autorités à garantir un scrutin loyal, avec la participation annoncée d’observateurs étrangers dans les bureaux de vote, une fraude massive devient un risque périlleux et une opération délicate.
Plutôt que de bourrer les urnes comme ce fut le cas lors des précédents scrutins, les autorités seraient ainsi tentées de frauder à la marge.
Via les corps constitués.
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rebelle kabyle- Nombre de messages : 6838
Date d'inscription : 12/02/2011
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http://www.dna-algerie.com/interieure/algerie-les-soupcons-de-fraude-sur-les-fichiers-electoraux-eclaboussent-l-armee
rebelle kabyle- Nombre de messages : 6838
Date d'inscription : 12/02/2011
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