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Le masque de Gorgone, volé en 1996 du site antique d’Hippone (Annaba) à l’est algérien, retrouvé à l’intérieur de la maison de Sakhr El Materi, gendre du président tunisien déchu, Zine Al-Abidine Ben Ali, a été authentifié récemment par un groupe d’experts du ministère de la Culture en mission en Tunisie. Du temps de la splendeur de Ben Ali, l'homme cultivait une réputation de rapace.



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Ce masque en marbre blanc mis au jour en 1930 lors des fouilles menées par l’équipe de l’archéologue français Choupaut aux abords du forum de l’antique Hippone Regius, « est en voie de restitution par le ministère de la Culture », a indiqué une source à l’agence APS.

Le masque est une pièce à conviction dans le procès en cours d’El Materi, ouvert en décembre 2011 à Tunis.

Le gendre de l’ex président tunisien qui ambitionnait de succéder à Ben Ali est poursuivi pour « trafic de pièces archéologiques, transfert illicite d’immobilier protégé, possession de pièces archéologiques non déclarées, et fouille de ruines mobiles et fixes sans permis ».

Le masque de Gorgone figurait parmi 164 pièces archéologiques découvertes à l’intérieur de la maison d’El Materi, montrées dans un reportage diffusé par la chaine Al Arabiya après la chute du régime de Ben Ali.

L’ancien conservateur du musée d’Annaba, Saïd Dahmani, aujourd’hui à la retraite, a été parmi les premiers à reconnaître la pièce archéologique disparue du site antique de Annaba, en 1996.

Avant sa disparition, le masque de Gorgone, (320 Kg, 1m x 0,80m) ornait la façade d’une fontaine publique et faisait office d’exutoire d’une conduite d’adduction d’eau.

Sakher El Materi, 31 ans, avait épousé Nesrine Ben Ali, la fille ainée du président tunisien qui a été dégagé du pouvoir en janvier 2011.

L’homme était à la tête d'un vaste groupe, dénommé Princesse El Materi Holding, qui avait jeté ses tentacules dans le commerce automobile, l'immobilier, le tourisme de croisière, les finances, les médias, les télécommunications et l'agriculture.

Il ambitionnait de succéder à son beau-père avec la complicité et le concours de sa belle-mère Leila Ben Ali, née Trabelsi.

L’ascension fulgurante d’El Materi symbolise la main mise des deux familles Ben Ali et Trabelsi sur la Tunisie avant la chute du dictateur.

L’homme est régulièrement accusé par la presse de détournements, de passe-droits et de corruption à l’époque ou les deux clans avaient mis la Tunisie en coupe réglée.

Dans une note diplomatique envoyée par l'ambassadeur américain à Tunis le 27 juillet 2009, il décrivait El Materi en ces termes : "Tout au long de la soirée, l’ambassadeur a été souvent frappé que El Materi soit aussi exigeant, vaniteux et difficile. Il est clairement conscient de sa richesse et de son pouvoir, et ses actions reflètent son manque de finesse. Il a maintes fois souligné la très belle vue de son domicile. Il a souvent corrigé son personnel, émis des ordres et aboyé des réprimandes.



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