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Lâché? Plutôt réconforté. Dans la soirée du jeudi 29 mars, un communiqué de la présidence de la république sème le trouble dans la presse et chez les dirigeants du FLN (Front de libération nationale). Le communiqué indiquait que Abdelaziz Belkhadem intervenait au cours du forum sur la guerre d’Algérie organisé à Marseille par Marianne/El Khabar/France Inter en sa qualité de secrétaire général du FLN, sans plus. D’aucuns ont vu dans cette mise au point un désaveu, un lâchage de Belkhadem.


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M. Belkhadem assistera à ce forum « en qualité de secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), à l’exclusion de tout autre titre officiel », précisait le communiqué de la présidence algérienne.

Invité par les organisateurs du forum, l’ancien chef du gouvernement devait co-animer vendredi 30 mars un débat avec François Hollande, ex- secrétaire national du PS (Parti socialiste) et candidat à l’élection présidentielle française. Lequel s’est décommandé le jour même pour raison d’agenda électoral.

Comment expliquer ce communiqué ?

Une mise au point

Dans le programme officiel élaboré par les organisateurs du forum, Abdelaziz Belkhadem est présenté comme : « secrétaire général du FLN, porte-parole du président de la République algérienne, ancien Premier ministre algérien ».

Si Abdelaziz Belkhadem assume la direction du vieux parti depuis 2007, si encore il fut chef de gouvernement entre mai 2006 et juin 2008, il n’est pas pourtant « porte-parole » de Bouteflika.

Dans l’organigramme du gouvernement d’Ahmed Ouyahia, M. Belkhadem assume officiellement les fonctions de « ministre d’Etat » et de « représentant personnel du chef de l’Etat.»

Rendu public dans un contexte de crise qui secoue le FLN au lendemain de la finalisation des listes électorales pour les législatives de mai 2012, ce communiqué a semé le trouble et a donné lieu à de multiples interprétations.

La contestation de la composante de ces listes élaborées par le chef du parti, couplée à la fronde à laquelle fait face depuis des mois Belkhadem, a laissé penser que ce dernier a été lâché, désavoué par Bouteflika, par ailleurs président d’honneur du FLN.

Or si ce dernier « dénie » à Belkhadem le « droit » de s’exprimer sous un autre titre officiel lors de ce colloque, il le réconforte plutôt dans son statut « de secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) ».

Il ne s’agit donc pas d’un lâchage, mais d’une clarification.

Belkhadem postive

Et comment l’intéressé explique-t-il la publication de ce communiqué de la présidence ? Dans un entretien accordé lundi 2 avril au quotidien arabophone El Khabar, Abdelaziz Belkhadem affirme que celui est « au contraire positif ».

« Pour la première fois, la présidence de la république rend public un communiqué sur un parti politique, en l’occurrence le Front de libération nationale, affirme-t-il. C’est un hommage et une mise en valeur du FLN. Le président Bouteflika veille au respect des relations entre l’Algérie et les Etats. Dans la mesure où François Hollande, candidat à la présidentielle française, participe à ce forum, il y a avait là une réserve sur la lecture politique qui pourrait être donnée à ma rencontre avec Hollande, laquelle pourrait être considérée comme un soutien de l’Algérie à François Hollande. Je suis un responsable politique et je ne peux pas exprimer des positions politiques sans m’en référer au président de la république. »

C’est donc pour éviter que la rencontre entre Abdelaziz Belkhdem avec François Hollande ne soit interprétée comme un soutien tacite, une caution du FLN et du président algérien au candidat socialiste que la présidence a tenu à préciser le statut du patron de l’ex-parti unique.

Ce qui n’empêche pas Belkhadem de faire face à une véritable rébellion qui pourrait lui coûter sa place dans les semaines à venir.

La carte Belkhadem

Que le président se décide à lâcher définitivement son protégé, après l'avoir soutenu contre vents et marées durant presque neuf ans, est une perspective hautement improbable à moins d'un mois et demi de la tenue du scrutin du 10 mai.

L'intérêt politique du chef de l'Etat est de tenter de limiter les casses au sein du FLN, de garder le parti à flot, plutôt que d'affaiblir la position de Belkhadem d'autant plus que Bouteflika redoute une très forte abstention des électeurs, synonyme de l'échec de sa politique des réformes politiques.

Un FLN qui basculerait dans le camp adverse, délesté de la béquille Belkhadem ou explosé en morceaux compliquerait davantage la tâche du président pour gérer les équilibres au sein du pouvoir au lendemain du 10 mai.

Quoique Bouteflika demeure imprévisible...



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