Bouteflika lâche Belkhadem
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Bouteflika lâche Belkhadem
Abdelaziz Bouteflika s’implique lourdement dans la crise qui secoue le Front de libération nationale depuis lundi dernier. C’est via un communiqué de la présidence de la République, pas moins, rendu public jeudi dernier, que Bouteflika signifie ce que tout le monde décrypte comme un véritable désaveu pour Abdelaziz Belkhadem.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Les faits : jeudi matin donc, Belkhadem se rendait à Marseille pour prendre part à un forum organisé dans le cadre du cinquantenaire de l’Indépendance. En sa qualité de secrétaire général du FLN, Belkhadem y est invité pour débattre en effet avec une personnalité française de haut rang. Le SG du FLN lui-même avait clarifié les choses auprès des organisateurs du forum bien avant son départ. Or, et contre toute attente, la présidence surprend, en fin d’après-midi, par un communiqué laconique mais lourd de sens : «M. Abdelaziz Belkhadem prendra part au forum Marianne/France Inter/El Khabar qui se tiendra à Marseille les 30 et 31 mars et 1er avril sous le thème “La guerre d’Algérie, 50 ans après”», lit-on dans le communiqué qui n’aura comme suite que cette précision assassine : «M. Abdelaziz Belkhadem assistera à ce forum en qualité de secrétaire général du Front de libération national (FLN), à l’exclusion de tout autre titre officiel». Jamais, depuis 1999 un responsable, ministre d’Etat avec une position éminente dans le gouvernement, n’a été désavoué de la sorte ! Bien sûr, la sortie de Bouteflika est tout, sauf innocente. Ni même la… seule ! Car, dans la même journée de jeudi dernier, il chargea le secrétaire général de la présidence, Okbi Hebba, qui est également membre du comité central du FLN, de transmettre à chacun des membres du bureau politique du parti, individuellement, un message très clair de sa part : «Le président tient à préciser qu’il ne s’est, à aucun moment, mêlé dans la confection des listes de candidatures du FLN. Il n’a ni écarté des noms, ni il n’en a exclu non plus», nous confie une source très bien informée. Hebba précisera à l’adresse de ses interlocuteurs, y compris le président de l’APN Abdelaziz Ziari, que «la seule consigne du président pour Abdelaziz Belkhadem consistait en la nécessité de choisir les meilleurs parmi les candidats». Cette autre «sortie» est également une première du genre pour Bouteflika qui avait toujours eu le dernier mot s’agissant des grandes questions au FLN depuis 1999 et qu’il préside officiellement d’ailleurs depuis le fameux «8e congrès rassembleur» de février 2005. Et les deux sorties prises ensemble signifient une seule chose : un lâchage clair de Abdelaziz Belkhadem que Bouteflika avait imposé à la tête du FLN depuis 2003. Belkhadem perd là, en fait, son soutien le plus sûr au moment où il fait face à une vague de contestations sans précédent depuis l’annonce des listes de candidatures controversées du FLN, le 26 mars dernier. Une contestation qui s’est vite organisée sous la forme d’une pétition lancée par des membres du comité central et du bureau politique réclamant un retrait de confiance à l’actuel SG, avant même le début de la campagne électorale prévue le 15 avril prochain. «Nous en étions à 160 signataires jeudi dernier déjà. Et encore, nous n’avons pas encore reçu les signatures de l’ouest du pays et celles des redresseurs», nous révèle l’un des initiateurs de cette pétition. «L’idée qui fait de plus en plus de partisans est celle qui consiste à aller vite vers la constitution d’une direction collégiale représentant tous les courants du parti». Reste à savoir comment réagira Abdelaziz Belkhadem…
K. A.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Les faits : jeudi matin donc, Belkhadem se rendait à Marseille pour prendre part à un forum organisé dans le cadre du cinquantenaire de l’Indépendance. En sa qualité de secrétaire général du FLN, Belkhadem y est invité pour débattre en effet avec une personnalité française de haut rang. Le SG du FLN lui-même avait clarifié les choses auprès des organisateurs du forum bien avant son départ. Or, et contre toute attente, la présidence surprend, en fin d’après-midi, par un communiqué laconique mais lourd de sens : «M. Abdelaziz Belkhadem prendra part au forum Marianne/France Inter/El Khabar qui se tiendra à Marseille les 30 et 31 mars et 1er avril sous le thème “La guerre d’Algérie, 50 ans après”», lit-on dans le communiqué qui n’aura comme suite que cette précision assassine : «M. Abdelaziz Belkhadem assistera à ce forum en qualité de secrétaire général du Front de libération national (FLN), à l’exclusion de tout autre titre officiel». Jamais, depuis 1999 un responsable, ministre d’Etat avec une position éminente dans le gouvernement, n’a été désavoué de la sorte ! Bien sûr, la sortie de Bouteflika est tout, sauf innocente. Ni même la… seule ! Car, dans la même journée de jeudi dernier, il chargea le secrétaire général de la présidence, Okbi Hebba, qui est également membre du comité central du FLN, de transmettre à chacun des membres du bureau politique du parti, individuellement, un message très clair de sa part : «Le président tient à préciser qu’il ne s’est, à aucun moment, mêlé dans la confection des listes de candidatures du FLN. Il n’a ni écarté des noms, ni il n’en a exclu non plus», nous confie une source très bien informée. Hebba précisera à l’adresse de ses interlocuteurs, y compris le président de l’APN Abdelaziz Ziari, que «la seule consigne du président pour Abdelaziz Belkhadem consistait en la nécessité de choisir les meilleurs parmi les candidats». Cette autre «sortie» est également une première du genre pour Bouteflika qui avait toujours eu le dernier mot s’agissant des grandes questions au FLN depuis 1999 et qu’il préside officiellement d’ailleurs depuis le fameux «8e congrès rassembleur» de février 2005. Et les deux sorties prises ensemble signifient une seule chose : un lâchage clair de Abdelaziz Belkhadem que Bouteflika avait imposé à la tête du FLN depuis 2003. Belkhadem perd là, en fait, son soutien le plus sûr au moment où il fait face à une vague de contestations sans précédent depuis l’annonce des listes de candidatures controversées du FLN, le 26 mars dernier. Une contestation qui s’est vite organisée sous la forme d’une pétition lancée par des membres du comité central et du bureau politique réclamant un retrait de confiance à l’actuel SG, avant même le début de la campagne électorale prévue le 15 avril prochain. «Nous en étions à 160 signataires jeudi dernier déjà. Et encore, nous n’avons pas encore reçu les signatures de l’ouest du pays et celles des redresseurs», nous révèle l’un des initiateurs de cette pétition. «L’idée qui fait de plus en plus de partisans est celle qui consiste à aller vite vers la constitution d’une direction collégiale représentant tous les courants du parti». Reste à savoir comment réagira Abdelaziz Belkhadem…
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