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Seddik Chihab : la besogne et la saleté

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Seddik Chihab : la besogne et la saleté  Empty Seddik Chihab : la besogne et la saleté

Message  Azul Lun 27 Fév - 20:50

Avant un congrès décisif pour le parti et l’avenir de l’opposition démocratique, le RCD avait d’abord décidé d’ignorer le verbiage de M. Chihab. Les échos donnés à ses propos par certains de ses amis et sa « mise au point » qui, en fait, confirme son forfait démontrent qu’au-delà de l’individu, ce comportement est un identifiant du pouvoir. D’où cette intervention.

L’homme est membre du bureau politique d’un parti crée au mois de mars 1997 et devenu majoritaire au parlement, dans les APW et les APC en moins de 3 mois. Vice-président de l’assemblée nationale, il est, de loin, le membre le plus zélé du bureau d’une institution serpillière de l’Exécutif. Auparavant, il avait grenouillé dans le syndicalisme d’où feu Benhamouda avait exigé et obtenu son élimination. Ses abus étaient si scabreux que même l’intervention de la Sécurité militaire n’a pas suffi à calmer le défunt responsable de l’UGTA. Voilà quelques facettes du pedigree de M. Chihab qui vient de nous livrer ses pensées profondes sur la constitutionnalité des partis algériens. La xénophobie chevillée au corps, M. Chihab explique sentencieusement que la légitimité d’une revendication portant sur une identité nationale intégrant tous les paramètres fondateurs de notre histoire dépend, non du contenu de la proposition, mais de celui qui la formule. En la matière, le RCD ne dit rien de plus que beaucoup d’autres partis dont le sien ; la seule différence est que sur ce sujet, comme sur beaucoup d’autres, le RCD a parlé avant tout le monde et qu’il a payé pour que les préoccupations de nos concitoyens soient intégrées dans le débat public. Lui-même, avorton du parti unique, n’existe - dans un clone du FLN il est vrai - que grâce aux sacrifices consentis par des militants comme ceux du parti dont il suggère aujourd’hui la dissolution. S’il avait fallu attendre que des Chihab osent s’exprimer pour arracher quelques droits, les Algériens en seraient encore à lire dans El Moudjahid, « la détermination des kasmate FLN défiant les ennemis impérialistes de notre glorieux pouvoir révolutionnaire ». La mise au point, supposée rattraper ses premières élucubrations, ne fait qu’aggraver son cas. En vérité, le seul lieu où M. Chihab peut établir un contact avec le RCD, c’est la poubelle. C’est d’ailleurs là que son chef trouve les individus exclus pour malversations ; individus avec lesquels il se réjouit de construire une nouvelle coalition pour ses parrains.

Non content de barboter dans les approximations conceptuelles et factuelles, M. Chihab se hasarde sur le terrain de la politique étrangère, provoquant, du même coup, un incident diplomatique avec un pays qu’il accuse de financement illégal de partis algériens insolubles dans la démocratie. Le propre du dirigeant inculte est de ne douter de rien. En quoi l’AKP qui, soit dit en passant, est arrivé au pouvoir par des élections régulières, est-il plus dangereux que la bande qui emploie notre ex-syndicaliste frelaté et qui squatte, toute honte bue, la scène politique algérienne depuis une quinzaine d’années à coups de fraudes électorales et de confiscation de deniers publics ? Après tout, c’est le responsable direct de M. Chihab, premier ministre professionnel, qui vient d’interdire les débits de boissons alcoolisées non par conviction, ce qui eut été malgré tout plus compréhensible, mais pour sacrifier à la démagogie ambiante. On ne croit pas savoir que M. Erdogan se soit laissé aller à de telles petitesses. Essayons encore de suivre M. Chihab dans ses élucubrations. Parmi les partis supposés avoir bénéficié des largesses d’Ankara et contre lesquels il vitupère, certains sont ses alliés dans le gouvernement depuis plusieurs années. Pourquoi ces formations, avec lesquelles il a joyeusement et cyniquement forniqué pendant si longtemps, seraient-elles brusquement infréquentables ?

Mais fondamentalement, ni les frasques de M. Chibab ni les innombrables détournements opérés au ministère de la santé et dans celui des travaux publics par son futur acolyte ne sont les vrais problèmes du pays. Dans toutes les sociétés, les voleurs et les voyous existent, a fortiori quand les régimes qu’elles subissent sont nés et fonctionnent dans l’opacité et l‘illégalité. Cependant, même dans les systèmes autocratiques, les pouvoirs qui gardent un minimum de lucidité politique utilisent ces délinquants comme indicateurs, provocateurs ou agents chargés des coups tordus et non comme responsables en charge d’une autorité d’Etat. Quand ils sont démasqués, ils sont envoyés devant les tribunaux et la justice, vaille que vaille, joue son rôle en les neutralisant quitte à ce qu’ils soient relâchés discrètement quelques temps après. Ce qui pose réellement problème dans notre pays c’est qu’une police politique qui dispose à sa guise de la nation encourage, couvre avant de les recruter des imposteurs et des escrocs pour les infiltrer au plus haut niveau du service public. C’est dans ce qu’elles sont des manifestations d’une culture maffieuse institutionnelle que ces insolences et ces vulgarités sont dangereuses. Apparaissant publiquement dans toute leur étendue et leur nuisance, elles prennent en otage l‘Etat au vu et au su du citoyen. Une partie des raisons qui alimentent les révoltes dans nos villes et villages vient de ces outrageantes promotions.

Grisée par le sentiment de l’abus et de l’impunité, la bande de M. Chihab se révèle aussi dans l’indignité et l’arrogance. Un peu comme ces enfants de pieds noirs qui se croyaient protégés par un ordre éternel, les garnements du RND et assimilés sont poussés à multiplier leurs turpitudes et même les revendiquer en tant que « sales besognes » nécessaires dès lors qu’elles leurs sont demandées par un pouvoir qu’ils assimilent à la nation. Pour l’instant, les Algériens ont vu la saleté. Reste la besogne. Elle commence par la stérilisation des cloaques où prolifèrent des Chihab dont l’existence a quand même le mérite de souligner la gravité de la régression nationale et donc, aussi, d’alerter nos concitoyens sur les moyens qu’il faut mobiliser pour en libérer l’Algérie.

Alger le 27 février 2012

http://www.rcd-algerie.org/details_article.php?Rid=37&Aid=1471&titre=Seddik%20Chihab%20:%20la%20besogne%20et%20la%20saleté
Azul
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