Le système expliqué par le député Chihab
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Le système expliqué par le député Chihab
Le système expliqué par le député Chihab
Par : Mustapha Hammouche
Chihab Seddik a déclaré : “nous (le RND) n’avons pas peur d’un raz-de-marée islamiste.” Le député et membre du bureau national du RND n’exprime pas seulement le courage d’une formation prête à affronter la grosse vague verte ; il explique, dans une frappante sincérité, à moins que ce ne soit une touchante candeur, ce qui fonde sa conviction quant à l’impossible prise de pouvoir des forces islamistes en Algérie. “Il y a une première catégorie d’islamistes qui est partie prenante dans la gestion du pouvoir, il y a une deuxième catégorie compromise dans le terrorisme et une troisième catégorie d’islamistes qui est dans les affaires. Cette dernière catégorie est une caste qui a découvert les plaisirs de l’argent.”
Dans la typologie chihabienne, les différentes catégories d’islamistes algériens ont la caractéristique commune d’êtres toutes “compromises”. Ce qui les distingue, détail accessoire dans l’analyse du député, c’est la diversité des origines de cette compromission : l’exercice du pouvoir, le terrorisme et les affaires. “Les Algériens ne voudraient pas de ces islamistes”, conclut-il.
Étonnante argumentation d’un vice-président de l’Assemblée nationale qui convient que, dans notre cas, l’exercice du pouvoir est disqualifiant.
Si le partage du pouvoir par un courant politique devait se traduire négativement dans ses résultats électoraux, d’autres forces, dont le RND, devraient en pâtir. Pourquoi “les Algériens ne voudraient pas”… des seuls islamistes et pourquoi des formations politiques comme le RND et le FLN sont, apparemment, indéfiniment plébiscitées ? À moins que le raisonnement ne tienne implicitement compte des rééquilibrages par la fraude électorale, il y a comme un air d’inachevé dans la démonstration.
Quant à l’impact du terrorisme, le pouvoir, dans toutes ses composantes, n’en est pas sorti politiquement indemne. Il s’est “compromis” avec les terroristes en les disculpant d’une responsabilité qu’ils revendiquent pourtant et en privant leurs victimes de justice et du droit à la vérité. La réconciliation est une acte de compromission en ce qu’elle banalise l’acte terroriste et le réduit à des erreurs pardonnables d’“égarés” ; elle institue une solidarité de fait entre l’auteur et le bénéficiaire de l’initiative.
Les affaires, enfin, si elles rentrent bien dans la nature bazardjie de leur modèle social, ne sont pas une invention islamiste. Les islamistes se sont engouffrés dans une pratique qui leur préexistait et qui fait partie des modalités d’intégration que le pouvoir propose tacitement aux forces qu’il veut apprivoiser. La compromission multiforme, on le voit, est plus généralisable que ne le dit Chihab. Elle crée, dans le système, une solidarité de type “je te tiens, tu me tiens par la barbichette”, supposée assurer une pérenne stabilité du système global.
Le danger n’est plus dans la nature des projets qui contestent l’ordre, mais dans la résistance à la pédagogie de la tentation qu’il cultive. Parce qu’ils ont géré, parce qu’ils ont tué, parce qu’ils se sont adonnés aux affaires, les islamistes ont autant à craindre de la démocratie et du changement que les forces traditionnelles du système.
M. H.
musthammouche@yahoo.fr
Par : Mustapha Hammouche
Chihab Seddik a déclaré : “nous (le RND) n’avons pas peur d’un raz-de-marée islamiste.” Le député et membre du bureau national du RND n’exprime pas seulement le courage d’une formation prête à affronter la grosse vague verte ; il explique, dans une frappante sincérité, à moins que ce ne soit une touchante candeur, ce qui fonde sa conviction quant à l’impossible prise de pouvoir des forces islamistes en Algérie. “Il y a une première catégorie d’islamistes qui est partie prenante dans la gestion du pouvoir, il y a une deuxième catégorie compromise dans le terrorisme et une troisième catégorie d’islamistes qui est dans les affaires. Cette dernière catégorie est une caste qui a découvert les plaisirs de l’argent.”
Dans la typologie chihabienne, les différentes catégories d’islamistes algériens ont la caractéristique commune d’êtres toutes “compromises”. Ce qui les distingue, détail accessoire dans l’analyse du député, c’est la diversité des origines de cette compromission : l’exercice du pouvoir, le terrorisme et les affaires. “Les Algériens ne voudraient pas de ces islamistes”, conclut-il.
Étonnante argumentation d’un vice-président de l’Assemblée nationale qui convient que, dans notre cas, l’exercice du pouvoir est disqualifiant.
Si le partage du pouvoir par un courant politique devait se traduire négativement dans ses résultats électoraux, d’autres forces, dont le RND, devraient en pâtir. Pourquoi “les Algériens ne voudraient pas”… des seuls islamistes et pourquoi des formations politiques comme le RND et le FLN sont, apparemment, indéfiniment plébiscitées ? À moins que le raisonnement ne tienne implicitement compte des rééquilibrages par la fraude électorale, il y a comme un air d’inachevé dans la démonstration.
Quant à l’impact du terrorisme, le pouvoir, dans toutes ses composantes, n’en est pas sorti politiquement indemne. Il s’est “compromis” avec les terroristes en les disculpant d’une responsabilité qu’ils revendiquent pourtant et en privant leurs victimes de justice et du droit à la vérité. La réconciliation est une acte de compromission en ce qu’elle banalise l’acte terroriste et le réduit à des erreurs pardonnables d’“égarés” ; elle institue une solidarité de fait entre l’auteur et le bénéficiaire de l’initiative.
Les affaires, enfin, si elles rentrent bien dans la nature bazardjie de leur modèle social, ne sont pas une invention islamiste. Les islamistes se sont engouffrés dans une pratique qui leur préexistait et qui fait partie des modalités d’intégration que le pouvoir propose tacitement aux forces qu’il veut apprivoiser. La compromission multiforme, on le voit, est plus généralisable que ne le dit Chihab. Elle crée, dans le système, une solidarité de type “je te tiens, tu me tiens par la barbichette”, supposée assurer une pérenne stabilité du système global.
Le danger n’est plus dans la nature des projets qui contestent l’ordre, mais dans la résistance à la pédagogie de la tentation qu’il cultive. Parce qu’ils ont géré, parce qu’ils ont tué, parce qu’ils se sont adonnés aux affaires, les islamistes ont autant à craindre de la démocratie et du changement que les forces traditionnelles du système.
M. H.
musthammouche@yahoo.fr
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