Waciny Laredj : "L’art est notre dernier rempart pour faire face à l'islamisme"
3 participants
Page 1 sur 1
Waciny Laredj : "L’art est notre dernier rempart pour faire face à l'islamisme"
Dans "Les ailes de la reine" ( Ed. Actes Sud, 2010), Waciny Laredj construit à travers le personnage d'une danseuse étoile, l'exil forcé de l'Algérie hors du monde de la beauté et de l'art. Dans cet entretien réalisé à l'occasion de la sortie de ce roman, l'auteur de Don Quichotte à Alger, en explique les signes irrémédiables et leur mise en forme littéraire...
Tout d’abord pourquoi ce titre: Les ailes de la reine qui est fondamentalement différent du titre original Sayyidat al-Maqam qui veut dire Dame sublime et non pas Les ailes de la reine ?
Waciny Laredj : C’est un roman qui a derrière lui une histoire parallèle qui mérite d’être racontée un jour dans les fins détails. Les ailes de la reine est sorti au départ en langue arabe, en Allemagne. Après que mes éditeurs libanais et algériens s’étaient rétractés par peur de répression islamiste. Paradoxalement, le roman s’est bien vendu grâce au dynamisme de l’éditeur allemand qui l’a fait circuler dans le monde arabe et occidental, après traduction et une bonne couverture médiatique. Il a été réédité par la suite à Beyrouth et plusieurs fois à Alger, avec à la clé, une belle édition pirate, réalisée à l’occasion de l’année arabe en Algérie par l’ENAG.
Le titre n’échappe pas à l’histoire spécifique d’un livre. Il est le premier palier d’une histoire à raconter. Il est presque intraduisible puisqu’il il s’agissait d’une femme hors-paires. On l’appelle en dialectal : Lallahoum لالَهُمْ . C’est exactement l’équivalent en arabe standard : Sayyidat el maqam سيدة المقام. En français, il y a absence totale d’un équivalent qui colle bien. On a trop débattu, moi et mon ami, traducteur, Marcel Bois, sans arriver à un titre convenable. Je suis très attaché aux titres, leur importance n’est pas négligeable du tout. On a proposé à Actes Sud des titres, comme La Dame du sanctuaire , une traduction littérale du titre. La Nuit du viol me plaisait, mais c'est un titre trop noir. Le sang de la vierge renvoyait systématiquement à l’histoire de fond du roman et au personnage de Myriam, la vierge, mais trop agressif. Enfin, Les Ailes de la reine.. L'éditeur a beaucoup aimé cette touche de bonheur qui met en avant la vie face aux désirs assoiffés de la bête immonde de l'intégrisme islamiste.
Ce roman a pour personnage principal Myriam, une danseuse de ballet d’Alger qui rêve d’incarner le personnage de Schéhérazade. Or elle porte en elle des blessures physiques et psycho-pathologiques dues à Octobre 88 et à la montée du terrorisme islamiste. Les ailes de la reine du ballet sont-elles à ce point brisées ?
C’est toute une société qui a vu son idéal basculer, disparaitre du jour au lendemain. Pourtant, elle se voyait, à un moment donné de son histoire, propulsée vers un bel avenir. Malheureusement c’est le contraire qui s’est imposé, une régression sans précédent. L’islamisme est la plus grande maladie de l’époque, presque incurable. Je sentais venir le malheur islamiste. Il faut être vraiment aveugle pour ne pas voir s’installer, en grandes fanfares, ce phénomène. Au fond c’était un défi, mais aussi une volonté, de ne pas succomber aux dérives de cette haine. J'ai trouvé dans l'Opéra l'expression de tout cela. Dire la vie, l'amour, la liberté, le corps, la musique, la douleur, le beau, en même temps la laideur dont l’odeur nauséabonde était difficile à éviter. J’ai choisi l'opéra pour rester dans la beauté tragique ; il est l'expression la plus parfaite du bonheur, mais aussi d’une histoire complexe qui se trame sous nos yeux et dont on ne peut y échapper avec tout son lot de déceptions et de déchéances. Je parle de tragique, parce que dans les moments d'extrême bonheur ou extrême détresse, il y a toujours quelque chose qui se manifeste en nous. Ce désir irrésistible de dire les choses avec la plus grande clarté possible, avant de se laisser aller dans l’enivrement de la mort qui guette tout nos gestes. C’est le cas de Myriam qui a trouvé dans Shéhérazade son refuge devant le déluge du mal. Les Mille et une Nuits est un texte qui sommeille en moi depuis ma tendre enfance. Il est ma référence inévitable C’est ma mémoire personnelle et collective, dans ce qu'elle de plus beau, mais aussi de plus tragique. Une mémoire vivante qui se réveille dans les grands moments de bonheur, de frustrations et de détresses pour nous secouer et nous montrer la voie, et tant pis si cette voie nous même dans l'abime. Schéhérazade, dans le roman, n’est autre chose que l'expression du désir d'être et de vivre, de marquer sa présence, d’exister à travers le beau poème musical de Rimsky Korsakov.
Myriam s’acharne à réaliser la chorégraphie des Mille et une Nuits. Mais sa chorégraphe, Anatolia, est expulsée par le ministère de la Culture et les menaces du terrorisme islamiste finit pas faire fermer l'Opéra. Pourquoi n’a-t-elle pas aucune chance d’être au ballet l’incarnation de Schéhérazade ?
Une incarnation dans le monde de l’art est plus qu’une décision personnelle. Myriam avait tous les moyens de cette incarnation mais le climat n’y était pas avec les diktats islamistes. Mais la force de Myriam ne réside pas dans cet effort ou ce désir mais dans celui d’aller jusqu’au bout de ses convictions. Elle savait que n’importe quel geste pourrait la mener vers la tombe à cause d’une balle dans la tête, mais elle y va, et dansera pour l’amour, pour l’amour qu’elle portait pour son professeur. Elle incarnera Shéhérazade tout en sachant que le prix à payer était fort : sa vie. C’était sa façon d’entraver l’interdit et surpasser sa peur. Il ne faut oublier qu’exercer le métier d’artiste durant les années quatre vingt-dix était synonyme de la mort.
Les Ailes de la Reine est-il une métaphore ou, plus, une réalité nue, de l’Algérie brisée dans tout ce que peut représenter l’esthétique du ballet qui dans la réalité n’existe pratiquement plus en Algérie ?
Certainement. Il est la métaphore d'un si beau pays poussé vers toutes les dérives. Ce n’est pas seulement le destin tragique d’une jeune danseuse qui souhaite exister malgré les affres de l’islamisme, mais c’est aussi le destin d’un échec qui a plongé le pays dans le néant. En écrivant ce roman, je ne voyais pas autre chose se profiler à l'horizon qu'une guerre civile des plus ravageuses, la fin d’un rêve qui a bercé mon adolescence. Il fallait faire quelque chose! Ecrire pour dire l’infernal du tragique, mais aussi le beau dans sa fragilité la plus absolue. J’ai trouvé dans l’Opéra l'expression parfaite de cette fragilité. On ne peut échapper à la métaphore. Tout fonctionne dans ce périmètre rhétorique, notre vie elle-même et nos histoires du quotidien, sinon la littérature n’a pas de sens. Une métaphore n’est pas un masque pour contourner l’interdit islamiste ou institutionnel, mais c’est un choix artistique, une voix, un jeu bien construit. La métaphore nous permet d’aller au delà de ce qui est visible. C’est l’outil efficace pour transgresser le réalisme classique qui veut que l’écriture devienne une image semblable au social. C’est ce que Claude Duchet appelait la société du roman. La métaphore repose sur une bataille qui se réalise dans les mots, et qui donne à tout cela du sens, celui de l’existence. L’existence digne. Et juste. Je crois toujours que l’art est notre dernier rempart pour faire face non seulement l’intégrisme mais aussi à toutes les expressions totalitaires. Il va de soi qu’il y a beaucoup de vrai dans Les ailes de la reine . Le choix d'un tel thème émane certainement d'une situation historique donnée, et d'un environnement très personnel. Pour l’anecdote, à cette époque j'ai rencontré à Damas, à l'occasion du festival international de la musique et danse classiques, une danseuse de ballet algérienne. Elle faisait partie du ballet national. J'ai été ébloui par sa prestation et son élégance. Avec le phénomène islamiste, j'ai vu à la télévision algérienne, par pur hasard, le même visage de la même danseuse de ballet que j'avais perdue de vue depuis des années, fatiguée, les yeux vides, demandant au ministre de la culture de l'aider pour avoir un toit. J'ai été foudroyé par cette image qui n'était que la métaphore d'une Algérie en pleine décomposition. Une douleur difficile à décrire. Je crois que le roman est né à ce moment là. Je ne pouvais plus l’éviter, pourtant, et c’est paradoxal, j'avais en tête l’idée d’écrire un roman d'amour dans un monde traversé par la haine. Un défi, mais aussi une volonté, pour ne pas succomber aux dérives de cette haine qui faisaient ravage. C'était aussi ma façon de faire triompher la vie. J'ai trouvé dans l'Opéra l'expression de tout cela. Dire la vie, l'amour, la liberté, le corps, la musique, la douleur, le beau, en même temps. L'opéra est pour moi l'expression la plus parfaite du bonheur contre la laideur. L’opéra est tellement un art parfait et humain qu’il exclut toute imperfection qui remet en cause la beauté de l’être, même enfouie.
Dans Les Ailes de la Reine Myriam succombe à l’hôpital et son narrateur, un écrivain, erre dans Alger. Il y a beaucoup de noirceur ...
C’est un intellectuel, un fin connaisseur de l’art et de la musique, professeur issu des grandes universités italiennes. Il est porteur de la blessure de la déraison, de la douleur du désespoir, sinon comment peut-on expliquer ce grand gâchis ? Ce non-sens qui l’accable? Une femme qui meurt dans un silence blanc, par manque d’oxygène de liberté, de bonheur, mais aussi par une balle perdue lors des événements de 1988. Une vraie injustice commise à l’encontre d’une danseuse étoile, étouffée. Myriam n’est que la métaphore d’une société en pleine déperdition. Je crois sincèrement que ce qui nous attend à l’horizon n’est pas trop gai, y aura beaucoup de Myriam qui succomberont. La blessure de Myriam pousse ce même narrateur vers le choix le plus extrême : le suicide. Beaucoup d’amis critiques s’étaient posés la question sur le pourquoi d’une telle noirceur. Ma réponse : un écrivain est d’abord une sensibilité très honnête même dans ses insuffisances les plus visibles. Le suicide est une réponse parmi tant d'autres à une situation sans issue. Peut être qu’elle n’est pas la meilleure, mais c’est une réponse, aussi muette soit-elle. Un refus des diktats des violences et des silences imposés par la société. Face à l'intégrisme et tous les fascismes, il n y a pas deux solutions: ou s'aligner au plus fort du moment comme l'ont fait certains, ou défendre un idéal avec les moyens que l'art peut nous offrir. Je n'avais pas à choisir mon camp, j'y étais déjà dans le mien, celui de l'écrivain comme mon narrateur. J'avais, en écrivant ce roman, une conviction inébranlable: quand toutes les voies de la vie se brouillent, il nous reste l'art pour dire nos blessures. En d’autres termes, ne jamais succomber au désespoir, même si la facture est trop salée. Mon personnage aime beaucoup la vie, ses territoires de liberté, son humanité, pour céder d'un iota de son imagination à l'intégrisme. C'est le hasard qui a voulu qu’il reste en vie. Une chance non pas pour se cacher mais pour dire sa rage contre toutes les injustices. Il n’a pas le luxe d'oublier, ni même de faire abstraction d’une histoire lourde et non nommée.
Le roman est fait d’un incessant va-et-vient entre son errance et sa mémoire qui, par flashbacks, reconstitue les fragments de Myriam. Cette esthétique ne rappelle-t-elle pas Don Quichotte à Alger où Hsissen erre dans les souterrains d’Alger avec l’arrière-petit-fils de Cervantès poursuivis par les voleurs de la mémoire ?
Votre remarque est très juste. Mais la thématique change à chaque fois avec des améliorations structurales. La structure du roman Les ailes de la reine est assez difficile parce qu’elle ne suit pas un schéma linéaire, plutôt spirale, avec allers et retours sans fin , dans l’Histoire et le temps. Cette façon de faire me met à l’aise avec mon rapport avec le temps. Je suis dans le présent mais rien ne m’empêche de raconter un détail qui vient de loin et qui sert le roman. Formellement, on est dans les mêmes schémas structuraux, mais on est, en même temps, dans quelque chose de fondamentalement différent. C’est vrai qu’on casse tous les horizons d’attente puisqu’on connait déjà la fin. Dès le départ la mort de Myriam est consommée. Mais en même temps, on crée un autre horizon d’attente différent du classique, moins sûr et plus fragile, celui du questionnement : comment tout cela a pu se produire ? Pourquoi Myriam a-t-elle perdu la vie ? Qui était derrière ? Quel sens donner à sa disparition ? Donc, on est en face d’un chantier, un puzzle où tout est à reconstruire pour donner du sens à un amas d’événements déchiquetés. Casser les assurances, c'est-à-dire l’histoire initiale, c’est détruire les systèmes préétablis.
Le thème de l’ensevelissement de la Mémoire (qui est en fait un méta personnage) est une constante de votre œuvre romanesque, c’est aussi celle de Kateb Yacine, Nabile Farès, Tahar Djaout…Que peut la littérature – l’entreprise romanesque – dans cette irrémédiable perte ? Le Livre de l’Emir , vos écrits sur Cervantès participent-ils d’une sauvegarde de cette mémoire active, si fragile mais utile en même temps ?
Au risque de vous décevoir, je dis non. Un roman n’est jamais un moyen de préservation ou de sauvegarde d’une mémoire. Un roman n’est jamais un panthéon national. Il est panthéon de lui-même, de ses personnages. Aujourd’hui, j’ai plus en mémoire en lisant Madame Bovary les douleurs d’Emma et les stigmates d’une époque sur sa chair. J’ai en tête les cris stridents d’Anna Karénine face à ce moment d’hésitations du suicide ; je m’en fiche des guerres Napoléoniennes ou de l’histoire de la féodalité qui servent de substrat à l’écriture de Léon Tolstoï. La mémoire romanesque embrasse un autre sens, celui de nos cris, nos douleurs, nos hésitations marquées par notre temps et dont l’Histoire reste muette puisque elle est dans la discipline de la rigueur. Nos douleurs n’ont d’autres moyens d’être préservées vivantes que dans l’espace littéraire, en dehors de la froideur manipulatrice de l’Histoire. J’ai retenu de l’Emir un moment a - historique, qui n’a pas d’intérêt dans le sens de la mémoire collective, la rencontre qui a refaçonné la vie de l’Emir, celle du premier évêque d’Alger qui l’a marqué à vie. Non seulement Monseigneur Dupuch était derrière son élargissement, mais il l’a marqué profondément dans sa bataille contre les hermétiques qu’ils soient religieux ou non.
Entretien réalisé par Rachid Mokhtari
Tout d’abord pourquoi ce titre: Les ailes de la reine qui est fondamentalement différent du titre original Sayyidat al-Maqam qui veut dire Dame sublime et non pas Les ailes de la reine ?
Waciny Laredj : C’est un roman qui a derrière lui une histoire parallèle qui mérite d’être racontée un jour dans les fins détails. Les ailes de la reine est sorti au départ en langue arabe, en Allemagne. Après que mes éditeurs libanais et algériens s’étaient rétractés par peur de répression islamiste. Paradoxalement, le roman s’est bien vendu grâce au dynamisme de l’éditeur allemand qui l’a fait circuler dans le monde arabe et occidental, après traduction et une bonne couverture médiatique. Il a été réédité par la suite à Beyrouth et plusieurs fois à Alger, avec à la clé, une belle édition pirate, réalisée à l’occasion de l’année arabe en Algérie par l’ENAG.
Le titre n’échappe pas à l’histoire spécifique d’un livre. Il est le premier palier d’une histoire à raconter. Il est presque intraduisible puisqu’il il s’agissait d’une femme hors-paires. On l’appelle en dialectal : Lallahoum لالَهُمْ . C’est exactement l’équivalent en arabe standard : Sayyidat el maqam سيدة المقام. En français, il y a absence totale d’un équivalent qui colle bien. On a trop débattu, moi et mon ami, traducteur, Marcel Bois, sans arriver à un titre convenable. Je suis très attaché aux titres, leur importance n’est pas négligeable du tout. On a proposé à Actes Sud des titres, comme La Dame du sanctuaire , une traduction littérale du titre. La Nuit du viol me plaisait, mais c'est un titre trop noir. Le sang de la vierge renvoyait systématiquement à l’histoire de fond du roman et au personnage de Myriam, la vierge, mais trop agressif. Enfin, Les Ailes de la reine.. L'éditeur a beaucoup aimé cette touche de bonheur qui met en avant la vie face aux désirs assoiffés de la bête immonde de l'intégrisme islamiste.
Ce roman a pour personnage principal Myriam, une danseuse de ballet d’Alger qui rêve d’incarner le personnage de Schéhérazade. Or elle porte en elle des blessures physiques et psycho-pathologiques dues à Octobre 88 et à la montée du terrorisme islamiste. Les ailes de la reine du ballet sont-elles à ce point brisées ?
C’est toute une société qui a vu son idéal basculer, disparaitre du jour au lendemain. Pourtant, elle se voyait, à un moment donné de son histoire, propulsée vers un bel avenir. Malheureusement c’est le contraire qui s’est imposé, une régression sans précédent. L’islamisme est la plus grande maladie de l’époque, presque incurable. Je sentais venir le malheur islamiste. Il faut être vraiment aveugle pour ne pas voir s’installer, en grandes fanfares, ce phénomène. Au fond c’était un défi, mais aussi une volonté, de ne pas succomber aux dérives de cette haine. J'ai trouvé dans l'Opéra l'expression de tout cela. Dire la vie, l'amour, la liberté, le corps, la musique, la douleur, le beau, en même temps la laideur dont l’odeur nauséabonde était difficile à éviter. J’ai choisi l'opéra pour rester dans la beauté tragique ; il est l'expression la plus parfaite du bonheur, mais aussi d’une histoire complexe qui se trame sous nos yeux et dont on ne peut y échapper avec tout son lot de déceptions et de déchéances. Je parle de tragique, parce que dans les moments d'extrême bonheur ou extrême détresse, il y a toujours quelque chose qui se manifeste en nous. Ce désir irrésistible de dire les choses avec la plus grande clarté possible, avant de se laisser aller dans l’enivrement de la mort qui guette tout nos gestes. C’est le cas de Myriam qui a trouvé dans Shéhérazade son refuge devant le déluge du mal. Les Mille et une Nuits est un texte qui sommeille en moi depuis ma tendre enfance. Il est ma référence inévitable C’est ma mémoire personnelle et collective, dans ce qu'elle de plus beau, mais aussi de plus tragique. Une mémoire vivante qui se réveille dans les grands moments de bonheur, de frustrations et de détresses pour nous secouer et nous montrer la voie, et tant pis si cette voie nous même dans l'abime. Schéhérazade, dans le roman, n’est autre chose que l'expression du désir d'être et de vivre, de marquer sa présence, d’exister à travers le beau poème musical de Rimsky Korsakov.
Myriam s’acharne à réaliser la chorégraphie des Mille et une Nuits. Mais sa chorégraphe, Anatolia, est expulsée par le ministère de la Culture et les menaces du terrorisme islamiste finit pas faire fermer l'Opéra. Pourquoi n’a-t-elle pas aucune chance d’être au ballet l’incarnation de Schéhérazade ?
Une incarnation dans le monde de l’art est plus qu’une décision personnelle. Myriam avait tous les moyens de cette incarnation mais le climat n’y était pas avec les diktats islamistes. Mais la force de Myriam ne réside pas dans cet effort ou ce désir mais dans celui d’aller jusqu’au bout de ses convictions. Elle savait que n’importe quel geste pourrait la mener vers la tombe à cause d’une balle dans la tête, mais elle y va, et dansera pour l’amour, pour l’amour qu’elle portait pour son professeur. Elle incarnera Shéhérazade tout en sachant que le prix à payer était fort : sa vie. C’était sa façon d’entraver l’interdit et surpasser sa peur. Il ne faut oublier qu’exercer le métier d’artiste durant les années quatre vingt-dix était synonyme de la mort.
Les Ailes de la Reine est-il une métaphore ou, plus, une réalité nue, de l’Algérie brisée dans tout ce que peut représenter l’esthétique du ballet qui dans la réalité n’existe pratiquement plus en Algérie ?
Certainement. Il est la métaphore d'un si beau pays poussé vers toutes les dérives. Ce n’est pas seulement le destin tragique d’une jeune danseuse qui souhaite exister malgré les affres de l’islamisme, mais c’est aussi le destin d’un échec qui a plongé le pays dans le néant. En écrivant ce roman, je ne voyais pas autre chose se profiler à l'horizon qu'une guerre civile des plus ravageuses, la fin d’un rêve qui a bercé mon adolescence. Il fallait faire quelque chose! Ecrire pour dire l’infernal du tragique, mais aussi le beau dans sa fragilité la plus absolue. J’ai trouvé dans l’Opéra l'expression parfaite de cette fragilité. On ne peut échapper à la métaphore. Tout fonctionne dans ce périmètre rhétorique, notre vie elle-même et nos histoires du quotidien, sinon la littérature n’a pas de sens. Une métaphore n’est pas un masque pour contourner l’interdit islamiste ou institutionnel, mais c’est un choix artistique, une voix, un jeu bien construit. La métaphore nous permet d’aller au delà de ce qui est visible. C’est l’outil efficace pour transgresser le réalisme classique qui veut que l’écriture devienne une image semblable au social. C’est ce que Claude Duchet appelait la société du roman. La métaphore repose sur une bataille qui se réalise dans les mots, et qui donne à tout cela du sens, celui de l’existence. L’existence digne. Et juste. Je crois toujours que l’art est notre dernier rempart pour faire face non seulement l’intégrisme mais aussi à toutes les expressions totalitaires. Il va de soi qu’il y a beaucoup de vrai dans Les ailes de la reine . Le choix d'un tel thème émane certainement d'une situation historique donnée, et d'un environnement très personnel. Pour l’anecdote, à cette époque j'ai rencontré à Damas, à l'occasion du festival international de la musique et danse classiques, une danseuse de ballet algérienne. Elle faisait partie du ballet national. J'ai été ébloui par sa prestation et son élégance. Avec le phénomène islamiste, j'ai vu à la télévision algérienne, par pur hasard, le même visage de la même danseuse de ballet que j'avais perdue de vue depuis des années, fatiguée, les yeux vides, demandant au ministre de la culture de l'aider pour avoir un toit. J'ai été foudroyé par cette image qui n'était que la métaphore d'une Algérie en pleine décomposition. Une douleur difficile à décrire. Je crois que le roman est né à ce moment là. Je ne pouvais plus l’éviter, pourtant, et c’est paradoxal, j'avais en tête l’idée d’écrire un roman d'amour dans un monde traversé par la haine. Un défi, mais aussi une volonté, pour ne pas succomber aux dérives de cette haine qui faisaient ravage. C'était aussi ma façon de faire triompher la vie. J'ai trouvé dans l'Opéra l'expression de tout cela. Dire la vie, l'amour, la liberté, le corps, la musique, la douleur, le beau, en même temps. L'opéra est pour moi l'expression la plus parfaite du bonheur contre la laideur. L’opéra est tellement un art parfait et humain qu’il exclut toute imperfection qui remet en cause la beauté de l’être, même enfouie.
Dans Les Ailes de la Reine Myriam succombe à l’hôpital et son narrateur, un écrivain, erre dans Alger. Il y a beaucoup de noirceur ...
C’est un intellectuel, un fin connaisseur de l’art et de la musique, professeur issu des grandes universités italiennes. Il est porteur de la blessure de la déraison, de la douleur du désespoir, sinon comment peut-on expliquer ce grand gâchis ? Ce non-sens qui l’accable? Une femme qui meurt dans un silence blanc, par manque d’oxygène de liberté, de bonheur, mais aussi par une balle perdue lors des événements de 1988. Une vraie injustice commise à l’encontre d’une danseuse étoile, étouffée. Myriam n’est que la métaphore d’une société en pleine déperdition. Je crois sincèrement que ce qui nous attend à l’horizon n’est pas trop gai, y aura beaucoup de Myriam qui succomberont. La blessure de Myriam pousse ce même narrateur vers le choix le plus extrême : le suicide. Beaucoup d’amis critiques s’étaient posés la question sur le pourquoi d’une telle noirceur. Ma réponse : un écrivain est d’abord une sensibilité très honnête même dans ses insuffisances les plus visibles. Le suicide est une réponse parmi tant d'autres à une situation sans issue. Peut être qu’elle n’est pas la meilleure, mais c’est une réponse, aussi muette soit-elle. Un refus des diktats des violences et des silences imposés par la société. Face à l'intégrisme et tous les fascismes, il n y a pas deux solutions: ou s'aligner au plus fort du moment comme l'ont fait certains, ou défendre un idéal avec les moyens que l'art peut nous offrir. Je n'avais pas à choisir mon camp, j'y étais déjà dans le mien, celui de l'écrivain comme mon narrateur. J'avais, en écrivant ce roman, une conviction inébranlable: quand toutes les voies de la vie se brouillent, il nous reste l'art pour dire nos blessures. En d’autres termes, ne jamais succomber au désespoir, même si la facture est trop salée. Mon personnage aime beaucoup la vie, ses territoires de liberté, son humanité, pour céder d'un iota de son imagination à l'intégrisme. C'est le hasard qui a voulu qu’il reste en vie. Une chance non pas pour se cacher mais pour dire sa rage contre toutes les injustices. Il n’a pas le luxe d'oublier, ni même de faire abstraction d’une histoire lourde et non nommée.
Le roman est fait d’un incessant va-et-vient entre son errance et sa mémoire qui, par flashbacks, reconstitue les fragments de Myriam. Cette esthétique ne rappelle-t-elle pas Don Quichotte à Alger où Hsissen erre dans les souterrains d’Alger avec l’arrière-petit-fils de Cervantès poursuivis par les voleurs de la mémoire ?
Votre remarque est très juste. Mais la thématique change à chaque fois avec des améliorations structurales. La structure du roman Les ailes de la reine est assez difficile parce qu’elle ne suit pas un schéma linéaire, plutôt spirale, avec allers et retours sans fin , dans l’Histoire et le temps. Cette façon de faire me met à l’aise avec mon rapport avec le temps. Je suis dans le présent mais rien ne m’empêche de raconter un détail qui vient de loin et qui sert le roman. Formellement, on est dans les mêmes schémas structuraux, mais on est, en même temps, dans quelque chose de fondamentalement différent. C’est vrai qu’on casse tous les horizons d’attente puisqu’on connait déjà la fin. Dès le départ la mort de Myriam est consommée. Mais en même temps, on crée un autre horizon d’attente différent du classique, moins sûr et plus fragile, celui du questionnement : comment tout cela a pu se produire ? Pourquoi Myriam a-t-elle perdu la vie ? Qui était derrière ? Quel sens donner à sa disparition ? Donc, on est en face d’un chantier, un puzzle où tout est à reconstruire pour donner du sens à un amas d’événements déchiquetés. Casser les assurances, c'est-à-dire l’histoire initiale, c’est détruire les systèmes préétablis.
Le thème de l’ensevelissement de la Mémoire (qui est en fait un méta personnage) est une constante de votre œuvre romanesque, c’est aussi celle de Kateb Yacine, Nabile Farès, Tahar Djaout…Que peut la littérature – l’entreprise romanesque – dans cette irrémédiable perte ? Le Livre de l’Emir , vos écrits sur Cervantès participent-ils d’une sauvegarde de cette mémoire active, si fragile mais utile en même temps ?
Au risque de vous décevoir, je dis non. Un roman n’est jamais un moyen de préservation ou de sauvegarde d’une mémoire. Un roman n’est jamais un panthéon national. Il est panthéon de lui-même, de ses personnages. Aujourd’hui, j’ai plus en mémoire en lisant Madame Bovary les douleurs d’Emma et les stigmates d’une époque sur sa chair. J’ai en tête les cris stridents d’Anna Karénine face à ce moment d’hésitations du suicide ; je m’en fiche des guerres Napoléoniennes ou de l’histoire de la féodalité qui servent de substrat à l’écriture de Léon Tolstoï. La mémoire romanesque embrasse un autre sens, celui de nos cris, nos douleurs, nos hésitations marquées par notre temps et dont l’Histoire reste muette puisque elle est dans la discipline de la rigueur. Nos douleurs n’ont d’autres moyens d’être préservées vivantes que dans l’espace littéraire, en dehors de la froideur manipulatrice de l’Histoire. J’ai retenu de l’Emir un moment a - historique, qui n’a pas d’intérêt dans le sens de la mémoire collective, la rencontre qui a refaçonné la vie de l’Emir, celle du premier évêque d’Alger qui l’a marqué à vie. Non seulement Monseigneur Dupuch était derrière son élargissement, mais il l’a marqué profondément dans sa bataille contre les hermétiques qu’ils soient religieux ou non.
Entretien réalisé par Rachid Mokhtari
fatima- Nombre de messages : 1074
Date d'inscription : 28/02/2009
Re: Waciny Laredj : "L’art est notre dernier rempart pour faire face à l'islamisme"
http://www.lematindz.net/news/6279-waciny-laredj-lart-est-notre-dernier-rempart-pour-faire-face-non-seulement-lintegrisme-mais-aussi-a-toutes-les-expressions-totalitaires-lire-lentretien.html
insoumise- Nombre de messages : 1288
Date d'inscription : 28/02/2009
Re: Waciny Laredj : "L’art est notre dernier rempart pour faire face à l'islamisme"
Commentaires (3 posté(s))
hachem touabi Il y a 13 heures 24 minutes
L’art en soi se veut un mur contre l’intégrisme musulman et les pouvoirs dits voyous, notamment ceux qui ne sont pas encore tombés, l’Algérie et le Maroc entre autres. Civisme VS obscurantisme. Les intellectuels algériens ont failli, les universitaires ont démissionné. Ce renoncement de masse a conduit à l’intoxication mentale des berbères, à une division profonde entre les marabouts du FFS, les Kabyles du RCD et du MAK. Quant aux Arabes ils ont choisi d’être intégristes comme l’exhibent le CNT libyen, Ghannouchi en Tunisie et les mangeurs de fèves en Égypte…, une formule classique qui arrange les desseins de la CIA. J’aime l’image qui nous a été récemment montrée par le couturier Benetton : Benoît 16 embrassant l’imam de l’université El Azhar sur la bouche! Le baiser de la mafia?
Revenons à la conscience collective en Algérie. L’outil de mesure est le compte bancaire pour des sommes souvent acquises frauduleusement .Dans les tous les secteurs de l’activité économique la fraude est monnaie courante. L’ordre des préséances est violé. Le berbère est banni. Le pauvre est réduit à un stade bestial; prostitution pour les femmes, Harga pour les jeunes et la société est devenue une autoroute de propagande à la merci d’un DRS lâche. Les citoyens sont incapables de traiter l’information.
Pour ma part, j’aimais ma marche de trois mois voire plus : ni le froid ni la faim, ni les ténèbres de la douleur qui avaient assiégé mon corps et mon âme n’ont pu me freiner dans mon ascension vers le sommet des justes…Chrétiennement votre
0
oziris dzeus 19/11/2011 13:40:40
La légitimité révolutionaire suivi de la légitimité divine ou religieuse. La faute revient aux intellos lâches, cupides et corrompus qui jouent aux vassaux des maitres du moment. C'est vrai que l'Occident veut voir les islamistes arrivés au pouvoir des pays arabes, mais pourquoi ? Les Occidentaux veulent la pauvereté, les maladies, et l'ignorance pour les peuples arabes, et qui va leur servir ça sur un plateau et bien ce sera les islamistes (la confrérie des frères musulmans) qui considère les peuples arabes comme de la racaille.les frères musulmans se prennent pour des nobles des gens de race pure, des seigneurs, des supérieurs et les autres ce ne sont que des batards. Ce sont les frères musulmans qui vont instaurer enseignement payant de la crèche à l'université, les soins ne seront jamais plus gratuis pour les petites bourses. Les salaires vont baisser ; sous le regne des freres musulmans les Arabes devienderont des esclaves auprès des barbus. Les frères sont hautains méprisants, arrogants,orgueilleux, prétentieux. Les Arabes vont vivre le calvaire avec eux. ils sont très riches et aiment l'argent ; ils vont tout interdire aux autres et pas à ceux de leur fratrie. Eux et les leurs auront tous les droits : l'accès a la richesse à l'éducation, aux soins, les voyages à l'étranger seront interdits au petit peuple. Voilà pourquoi les Occidentaux et à leurs têtes les démocrates américains ont fait alliance avec la confrérie des frères musulmans qui vont être intronisés émirs des pays comme la Libye, la Syrie, la Tunisie, L'Egypte, le Yémen et ensuite l'Algérie. Tous ces pays seront gouvernés à l'image de 'Arabie saoudite, la confrerie aux commandes le peuple dans la melasse,
0
khelaf hellal 19/11/2011 12:27:01
Il y a aussi l'autre revers de médaille et c'est une histoire véridique celle-là, une histoire qui a fait qu'une danseuse étoile de l'époque des années de plomb, une star du ballet national algérien reconnue par des maitres chorégraphes du Bolchoi que les anciens connaissent bien (Beggar Hadda si je me rappelle) et que le système conservateur du parti unique a complètement broyée et abandonnée à son sort et qu'on a retrouvée un jour en train de mendier dans les rues malfamées de Constantine.Le journaliste Abdelkrim Djaad en a fait sa rubrique à l'époque en tentant de la réhabiliter mais en vain car le système ne pardonne pas aux danseuses étoile ni aux artistes comme Linda de Suza de s'exhiber en public en Algérie.L'été 2010, le théâtre national d'Alger a été enveloppé et orné de versets de coran sous la houlette de Mme la ministre de la Culture , c'est tout vous dire .
hachem touabi Il y a 13 heures 24 minutes
L’art en soi se veut un mur contre l’intégrisme musulman et les pouvoirs dits voyous, notamment ceux qui ne sont pas encore tombés, l’Algérie et le Maroc entre autres. Civisme VS obscurantisme. Les intellectuels algériens ont failli, les universitaires ont démissionné. Ce renoncement de masse a conduit à l’intoxication mentale des berbères, à une division profonde entre les marabouts du FFS, les Kabyles du RCD et du MAK. Quant aux Arabes ils ont choisi d’être intégristes comme l’exhibent le CNT libyen, Ghannouchi en Tunisie et les mangeurs de fèves en Égypte…, une formule classique qui arrange les desseins de la CIA. J’aime l’image qui nous a été récemment montrée par le couturier Benetton : Benoît 16 embrassant l’imam de l’université El Azhar sur la bouche! Le baiser de la mafia?
Revenons à la conscience collective en Algérie. L’outil de mesure est le compte bancaire pour des sommes souvent acquises frauduleusement .Dans les tous les secteurs de l’activité économique la fraude est monnaie courante. L’ordre des préséances est violé. Le berbère est banni. Le pauvre est réduit à un stade bestial; prostitution pour les femmes, Harga pour les jeunes et la société est devenue une autoroute de propagande à la merci d’un DRS lâche. Les citoyens sont incapables de traiter l’information.
Pour ma part, j’aimais ma marche de trois mois voire plus : ni le froid ni la faim, ni les ténèbres de la douleur qui avaient assiégé mon corps et mon âme n’ont pu me freiner dans mon ascension vers le sommet des justes…Chrétiennement votre
0
oziris dzeus 19/11/2011 13:40:40
La légitimité révolutionaire suivi de la légitimité divine ou religieuse. La faute revient aux intellos lâches, cupides et corrompus qui jouent aux vassaux des maitres du moment. C'est vrai que l'Occident veut voir les islamistes arrivés au pouvoir des pays arabes, mais pourquoi ? Les Occidentaux veulent la pauvereté, les maladies, et l'ignorance pour les peuples arabes, et qui va leur servir ça sur un plateau et bien ce sera les islamistes (la confrérie des frères musulmans) qui considère les peuples arabes comme de la racaille.les frères musulmans se prennent pour des nobles des gens de race pure, des seigneurs, des supérieurs et les autres ce ne sont que des batards. Ce sont les frères musulmans qui vont instaurer enseignement payant de la crèche à l'université, les soins ne seront jamais plus gratuis pour les petites bourses. Les salaires vont baisser ; sous le regne des freres musulmans les Arabes devienderont des esclaves auprès des barbus. Les frères sont hautains méprisants, arrogants,orgueilleux, prétentieux. Les Arabes vont vivre le calvaire avec eux. ils sont très riches et aiment l'argent ; ils vont tout interdire aux autres et pas à ceux de leur fratrie. Eux et les leurs auront tous les droits : l'accès a la richesse à l'éducation, aux soins, les voyages à l'étranger seront interdits au petit peuple. Voilà pourquoi les Occidentaux et à leurs têtes les démocrates américains ont fait alliance avec la confrérie des frères musulmans qui vont être intronisés émirs des pays comme la Libye, la Syrie, la Tunisie, L'Egypte, le Yémen et ensuite l'Algérie. Tous ces pays seront gouvernés à l'image de 'Arabie saoudite, la confrerie aux commandes le peuple dans la melasse,
0
khelaf hellal 19/11/2011 12:27:01
Il y a aussi l'autre revers de médaille et c'est une histoire véridique celle-là, une histoire qui a fait qu'une danseuse étoile de l'époque des années de plomb, une star du ballet national algérien reconnue par des maitres chorégraphes du Bolchoi que les anciens connaissent bien (Beggar Hadda si je me rappelle) et que le système conservateur du parti unique a complètement broyée et abandonnée à son sort et qu'on a retrouvée un jour en train de mendier dans les rues malfamées de Constantine.Le journaliste Abdelkrim Djaad en a fait sa rubrique à l'époque en tentant de la réhabiliter mais en vain car le système ne pardonne pas aux danseuses étoile ni aux artistes comme Linda de Suza de s'exhiber en public en Algérie.L'été 2010, le théâtre national d'Alger a été enveloppé et orné de versets de coran sous la houlette de Mme la ministre de la Culture , c'est tout vous dire .
insoumise- Nombre de messages : 1288
Date d'inscription : 28/02/2009
Re: Waciny Laredj : "L’art est notre dernier rempart pour faire face à l'islamisme"
«L’intellectuel arabe se laisse emprisonner dans l’antinomie stérile : se moderniser, c’est se trahir ; rester fidèle à soi, c’est mourir à l’histoire.» (Abdallah Laroui)
folle- Nombre de messages : 3347
Date d'inscription : 25/01/2009
Sujets similaires
» Recrutement au niveau d'APC AIT SMAIL
» L’Espagne peine à faire face aux arrivées de migrants
» "le dernier voyage" est la dernière publication de notre amie Nadia Moali Grine
» iɣeṣan s taqbaylit
» Relaxe pour les non jeûneurs : «Voilà ce qu’il faut pour défendre nos libertés face à ce pouvoir !»
» L’Espagne peine à faire face aux arrivées de migrants
» "le dernier voyage" est la dernière publication de notre amie Nadia Moali Grine
» iɣeṣan s taqbaylit
» Relaxe pour les non jeûneurs : «Voilà ce qu’il faut pour défendre nos libertés face à ce pouvoir !»
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum