Relaxe pour les non jeûneurs : «Voilà ce qu’il faut pour défendre nos libertés face à ce pouvoir !»
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Relaxe pour les non jeûneurs : «Voilà ce qu’il faut pour défendre nos libertés face à ce pouvoir !»
REPORTAGE. Le jeune magistrat entame l'audience par quelques affaires d’héritage et de droit commun. Tout le monde est suspendu à ses lèvres. On attend fébrilement les noms de Hocine Hocini et Salem Fellak. Toutes les oreilles semblent tendues vers ce souffle à peine audible du magistrat. On entend vaguement le mot relaxe en arabe. Flottement dans la salle du tribunal. Sourires larges sur les visages des avocats, de Hocine, de Salem. L'assistance quitte la salle d'audience.
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Dehors, massée aux pieds des escaliers du tribunal, une foule compacte attend le verdict avec anxiété. Du haut des marches, Hocine et son avocat, Me Aït Mimoune, font signe que le procès est gagné. Il est moins de 11 heures au tribunal de Ain El Hammam, en Kabylie, en ce mardi 5 octobre. Le procès des deux non-jeûneurs, Hocine Hocini, 44 ans, et Salem Fellak, 34 ans, poursuivis pour «offense à l'Islam», vient de s'achever par la relaxe des deux prévenus.
Quelle affaire ! Durant prés de deux mois, elle aura suscité une vive controverse aussi bien en Algérie qu'à l'étranger. Depuis leur arrestation le 12 août dernier et leur mise en examen sur la base de l'article 144 2 bis du code pénal pour avoir rompu le jeûne, ces deux travailleurs saisonniers auront défrayé la chronique. Lors de leur jugement en première instance le 21 septembre, le procureur de la république avant requis trois ans de prison ferme à leur encontre. Les avocats ont plaidé la relaxe et les prévenus ont dit assumer leur acte d'autant plus qu'ils ont revendiqué ouvertement leur foi chrétienne. Convertis à la religion chrétienne depuis quelques années, les deux hommes affirment ne pas être concerné par le rituel musulman.
Dès les premières heures de cette matinée du 5 octobre, des centaines de personnes se sont données rendez-vous devant les marches du tribunal d'Ain El Hammam pour afficher leur soutien aux deux prévenus qui comparaissaient librement. Dans la foule, des militants du MAK (Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie), des représentants de partis politiques, des militants des droits de l'homme, des journalistes, des citoyens lambda...Des banderoles, des drapeaux, des affiches... Tout ce beau monde est venu afficher soutien, sympathie, solidarité à ces deux hommes.
10 heures, Lorsque le juge fait enfin son entrée dans une salle d’audience pleine comme un œuf, tout le monde retient son souffle. Les robes noires, aussi nombreuses que lors du premier procès, occupent les deux premières rangées de la salle. Debout, les deux prévenus attendent sereinement le verdict. Lorsqu'au bout de quelques minutes, celui-ci tombe, c'est le soulagement. Devant les escaliers du tribunal, Hocine salue la foule. Salem, le timide, se tient en retrait. Applaudissements nourris, cris de joie. Des slogans fusent à la gloire de la liberté, de la presse, de la démocratie, de la Kabylie, de son autonomie... Chacun y va se son couplet. On se congratule, on se donne l’accolade. Les journalistes s’arrachent Hocine visiblement aux anges. Salem, se tient toujours en retrait. La foule bloque la route et la circulation automobile devient impossible. Les policiers font preuve de gentillesse. On redoutait une poussée de fièvre en cas de condamnation, il n'en fut rien.
Des membres de la communauté chrétienne sont également venus en grand nombre pour soutenir leurs coreligionnaires. Ils improvisent chants et prières à même le trottoir. Autour d'eux, ils sont nombreux à découvrir ou à filmer cette manifestation d’un culte nouveau qui s’affiche au grand jour. C’est sans doute la première fois que des chrétiens prient ainsi sur la voie publique, eux qui voient une bonne partie de leurs églises fermées par les autorités. Occupant la chaussée au grand dam des automobilistes, la foule ne veut pas se disperser. Elle savoure pleinement ce verdict. «La mobilisation a payé. Voilà ce qu’il nous faut pour défendre nos libertés, toutes nos libertés face à un pouvoir liberticide », crie à tue-tête un homme dans la foule. Hocine et Salem rentrent chez eux. Blanchis. «Quand les citoyens se mobilisent, l'arbitraire recule», dit Hocine. (Photo DNA)
Lire également :
Lire l'article original : Relaxe pour les non jeûneurs : «Voilà ce qu’il faut pour défendre nos libertés face à ce pouvoir !» | DNA - Dernières nouvelles d'Algérie
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Dehors, massée aux pieds des escaliers du tribunal, une foule compacte attend le verdict avec anxiété. Du haut des marches, Hocine et son avocat, Me Aït Mimoune, font signe que le procès est gagné. Il est moins de 11 heures au tribunal de Ain El Hammam, en Kabylie, en ce mardi 5 octobre. Le procès des deux non-jeûneurs, Hocine Hocini, 44 ans, et Salem Fellak, 34 ans, poursuivis pour «offense à l'Islam», vient de s'achever par la relaxe des deux prévenus.
Quelle affaire ! Durant prés de deux mois, elle aura suscité une vive controverse aussi bien en Algérie qu'à l'étranger. Depuis leur arrestation le 12 août dernier et leur mise en examen sur la base de l'article 144 2 bis du code pénal pour avoir rompu le jeûne, ces deux travailleurs saisonniers auront défrayé la chronique. Lors de leur jugement en première instance le 21 septembre, le procureur de la république avant requis trois ans de prison ferme à leur encontre. Les avocats ont plaidé la relaxe et les prévenus ont dit assumer leur acte d'autant plus qu'ils ont revendiqué ouvertement leur foi chrétienne. Convertis à la religion chrétienne depuis quelques années, les deux hommes affirment ne pas être concerné par le rituel musulman.
Dès les premières heures de cette matinée du 5 octobre, des centaines de personnes se sont données rendez-vous devant les marches du tribunal d'Ain El Hammam pour afficher leur soutien aux deux prévenus qui comparaissaient librement. Dans la foule, des militants du MAK (Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie), des représentants de partis politiques, des militants des droits de l'homme, des journalistes, des citoyens lambda...Des banderoles, des drapeaux, des affiches... Tout ce beau monde est venu afficher soutien, sympathie, solidarité à ces deux hommes.
10 heures, Lorsque le juge fait enfin son entrée dans une salle d’audience pleine comme un œuf, tout le monde retient son souffle. Les robes noires, aussi nombreuses que lors du premier procès, occupent les deux premières rangées de la salle. Debout, les deux prévenus attendent sereinement le verdict. Lorsqu'au bout de quelques minutes, celui-ci tombe, c'est le soulagement. Devant les escaliers du tribunal, Hocine salue la foule. Salem, le timide, se tient en retrait. Applaudissements nourris, cris de joie. Des slogans fusent à la gloire de la liberté, de la presse, de la démocratie, de la Kabylie, de son autonomie... Chacun y va se son couplet. On se congratule, on se donne l’accolade. Les journalistes s’arrachent Hocine visiblement aux anges. Salem, se tient toujours en retrait. La foule bloque la route et la circulation automobile devient impossible. Les policiers font preuve de gentillesse. On redoutait une poussée de fièvre en cas de condamnation, il n'en fut rien.
Des membres de la communauté chrétienne sont également venus en grand nombre pour soutenir leurs coreligionnaires. Ils improvisent chants et prières à même le trottoir. Autour d'eux, ils sont nombreux à découvrir ou à filmer cette manifestation d’un culte nouveau qui s’affiche au grand jour. C’est sans doute la première fois que des chrétiens prient ainsi sur la voie publique, eux qui voient une bonne partie de leurs églises fermées par les autorités. Occupant la chaussée au grand dam des automobilistes, la foule ne veut pas se disperser. Elle savoure pleinement ce verdict. «La mobilisation a payé. Voilà ce qu’il nous faut pour défendre nos libertés, toutes nos libertés face à un pouvoir liberticide », crie à tue-tête un homme dans la foule. Hocine et Salem rentrent chez eux. Blanchis. «Quand les citoyens se mobilisent, l'arbitraire recule», dit Hocine. (Photo DNA)
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Taremant.Ighil.Alemmas- Nombre de messages : 562
Date d'inscription : 17/08/2011
Re: Relaxe pour les non jeûneurs : «Voilà ce qu’il faut pour défendre nos libertés face à ce pouvoir !»
http://www.dna-algerie.com/societe/relaxe-pour-les-non-jeuneurs-voila-ce-qu-il-faut-pour-defendre-nos-libertes-face-a-ce-pouvoir
Taremant.Ighil.Alemmas- Nombre de messages : 562
Date d'inscription : 17/08/2011
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