Entretien avec Abdelhafid Chenane, créateur de maximes et de proverbes kabyles
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Entretien avec Abdelhafid Chenane, créateur de maximes et de proverbes kabyles
Son univers est fait de maximes et de proverbes, il nous a confié, qu’à une certaine période de sa vie, il avait arrêté de parler avec le langage ordinaire et qu’il répondait à ses interlocuteurs soit par une maxime, soit par un proverbe. A présent, il s’est un peu « calmer », Kabyle.com en a profité pour revenir avec lui sur cette passion, pas comme les autres !
Abdelhafid Chenane Kabyle.com : Présentez-vous à nos lecteurs, pour commencer ?
Abdelhafid Chenane :Je m’appelle CHENANE Abdelhafid, je suis né le 26 février 1968 à Bouyala commune d’Aït-Khelili, sous-préfecture de Mekla, département de Tizi-Ouzou.
Votre passion est la création de maximes, comment est-ce né en vous ?
Au début, cela a commencé spontanément. J’ai débuté avec des proverbes kabyles anciens, ceux du terroir. A un certain moment de ma vie, je me suis investi pour créer mes propres maximes (INAN) qui sont employés dans le langage populaire.
Pouvez-vous donner la définition d’une maxime et son équivalent en Kabyle ?
C’est une pensée courte, d’une portée générale et de valeur morale sous la forme d’un précepte (énoncée). Son équivalence en Kabyle est « INNI », car la relation doit être de la même valeur ou du même sens, en tout cas d’expression logique équivalente.
« Ttleqqimegh awal akken ttleqqimen aseklu, sawdhegh ad d-segzigh timsal akken i tent-ttwaligh, akken i tent-ddregh . »
« Je couronne mes mots comme on couronne les arbres, je suis arrivé à expliquer les évènements comme je les vois et les vis. »
Quels sont vos sujets de prédilection ?
Du social au philosophique en passant par le scientifique, mes maximes parlent de tous les thèmes. Du quotidien, de ce que je ressens, à savoir, l’amour, l’éducation, la sagesse, l’intelligence…
Est-ce vous qui cherchiez à créer ces maximes ou viennent-elles toutes seules, expliquez-nous ?
Tout petit déjà, j’ai été attiré par les « ISEFRA » (poèmes) et les proverbes de nos ancêtres, je vous signale au passage que suis issu d’une famille d’artistes. J’ai commencé à faire des arrangements de mots dans des phrases, je me basais sur la science des combinaisons logiques, surtout sur la syntaxe, j’essaie de donner à un fait ou à une idée sa plus haute valeur possible portée au plus haut degré, en tant que syntacticien.
Des fois ces maximes viennent toutes seules, on peut dire que c’est un don, mais souvent, c’est sous l’effet d’un événement touchant, mon degré de sensibilité extrême aidant, cela force mon imagination, de cette inspiration découle souvent des maximes spontanées.
Pensez-vous que la fonction de créateur de maximes a toujours existé dans notre société ou leur création est le fruit d’incidents arbitraires ?
Dans notre société, les maximes existaient déjà depuis la nuit des temps, sauf qu’elles n’ont jamais été identifiées, ces maximes orales et non écrites sont devenues des proverbes. De nos jours, je ne connais personne (un créateur de maximes, NDLR), certainement qu’il y’a des gens qui travaillent dans l’ombre.
Pouvez-vous nous faire écouter quelques-unes de votre création que vous aimez bien ?
Qqaragh-as (je dis) :
« Teqqaredh i medden lhigh,
Xas d sseh lhigh ;
Ar ghur-m wellah ur lhigh. »
***
« Nebda-d lxir nughal ne3ya ur newwidh,
Xas akken d ass yughal amzun akken d idh. »
***
« Ur yeccur wezgen asif,
Ur yettdumu zzhu n lexrif. »
Quel est l’intérêt, selon vous, des vos maximes ?
En tant qu’inspirateur de maximes, je peux m’inspirer d’un tas de choses. Donner des conseils et déterminer certains actes. Avec une intention réelle de bien faire, je fais naître de bonnes actions, une pensée dans l’esprit et un sentiment dans le cœur à l’aide de l’intelligence émotionnelle, je donne des points de vue de qualité morale, je perpétue le respect et les idées…
Avez-vous déjà édité quelques-unes de vos créations sur n’importe quel support ?
Pour l’instant non, car, comme vous le savez très bien, le travail de création de maximes est plein d’embûches, en réalité j’en possède de quoi remplir quatre livres dont le premier composé de 300 maximes sera bientôt sur les étales en Kabyle et en Arabe.
Qu’est-ce qui vous en a empêché ?
C’est la conduite, déloyale et perfide, de certains gens, sans scrupules, qui tentent d’exploiter notre travail de longue haleine. Malgré cela, je compte aller jusqu’au bout et satisfaire nos lecteurs en présentant des œuvres de qualité.
Avez-vous quelque chose à ajouter en guise de conclusion ?
Pour conclure, j’espère que mon travail sera du goût du public que je salut au passage. Je salut aussi les gens qui travaillent dans l’ombre malgré leurs créations qui n’ont jamais vu le jour dans les domaines artistique ou culturel.
Je voudrais que ma simple contribution, à travers mon œuvre, serve à combler, un tant soit peu, le vide culturel et le manque flagrant d’ouvrages en langue amazighe, nous n’avons même pas droit à un journal culturel, comme ça se fait partout à travers le monde !
Je remercie vivement toute l’équipe de Kabyle.com pour le travail colossale et les efforts déployés afin de comblé le vide touchant à notre culture, civilisation, identité et langue, mais aussi, pour l’occasion qui m’a été offerte pour m’exprimer sur un domaine qui reste rare, celui de la création de maximes kabyles.
Pour Kabyle.com – Rédaction de Tizi Ouzou – 06 mars 2006
Entretien et transcription : Djamel BEGGAZ
http://www.kabyle.com/archives/Entretien-avec-Abdelhafid-Chenane.html
Abdelhafid Chenane Kabyle.com : Présentez-vous à nos lecteurs, pour commencer ?
Abdelhafid Chenane :Je m’appelle CHENANE Abdelhafid, je suis né le 26 février 1968 à Bouyala commune d’Aït-Khelili, sous-préfecture de Mekla, département de Tizi-Ouzou.
Votre passion est la création de maximes, comment est-ce né en vous ?
Au début, cela a commencé spontanément. J’ai débuté avec des proverbes kabyles anciens, ceux du terroir. A un certain moment de ma vie, je me suis investi pour créer mes propres maximes (INAN) qui sont employés dans le langage populaire.
Pouvez-vous donner la définition d’une maxime et son équivalent en Kabyle ?
C’est une pensée courte, d’une portée générale et de valeur morale sous la forme d’un précepte (énoncée). Son équivalence en Kabyle est « INNI », car la relation doit être de la même valeur ou du même sens, en tout cas d’expression logique équivalente.
« Ttleqqimegh awal akken ttleqqimen aseklu, sawdhegh ad d-segzigh timsal akken i tent-ttwaligh, akken i tent-ddregh . »
« Je couronne mes mots comme on couronne les arbres, je suis arrivé à expliquer les évènements comme je les vois et les vis. »
Quels sont vos sujets de prédilection ?
Du social au philosophique en passant par le scientifique, mes maximes parlent de tous les thèmes. Du quotidien, de ce que je ressens, à savoir, l’amour, l’éducation, la sagesse, l’intelligence…
Est-ce vous qui cherchiez à créer ces maximes ou viennent-elles toutes seules, expliquez-nous ?
Tout petit déjà, j’ai été attiré par les « ISEFRA » (poèmes) et les proverbes de nos ancêtres, je vous signale au passage que suis issu d’une famille d’artistes. J’ai commencé à faire des arrangements de mots dans des phrases, je me basais sur la science des combinaisons logiques, surtout sur la syntaxe, j’essaie de donner à un fait ou à une idée sa plus haute valeur possible portée au plus haut degré, en tant que syntacticien.
Des fois ces maximes viennent toutes seules, on peut dire que c’est un don, mais souvent, c’est sous l’effet d’un événement touchant, mon degré de sensibilité extrême aidant, cela force mon imagination, de cette inspiration découle souvent des maximes spontanées.
Pensez-vous que la fonction de créateur de maximes a toujours existé dans notre société ou leur création est le fruit d’incidents arbitraires ?
Dans notre société, les maximes existaient déjà depuis la nuit des temps, sauf qu’elles n’ont jamais été identifiées, ces maximes orales et non écrites sont devenues des proverbes. De nos jours, je ne connais personne (un créateur de maximes, NDLR), certainement qu’il y’a des gens qui travaillent dans l’ombre.
Pouvez-vous nous faire écouter quelques-unes de votre création que vous aimez bien ?
Qqaragh-as (je dis) :
« Teqqaredh i medden lhigh,
Xas d sseh lhigh ;
Ar ghur-m wellah ur lhigh. »
***
« Nebda-d lxir nughal ne3ya ur newwidh,
Xas akken d ass yughal amzun akken d idh. »
***
« Ur yeccur wezgen asif,
Ur yettdumu zzhu n lexrif. »
Quel est l’intérêt, selon vous, des vos maximes ?
En tant qu’inspirateur de maximes, je peux m’inspirer d’un tas de choses. Donner des conseils et déterminer certains actes. Avec une intention réelle de bien faire, je fais naître de bonnes actions, une pensée dans l’esprit et un sentiment dans le cœur à l’aide de l’intelligence émotionnelle, je donne des points de vue de qualité morale, je perpétue le respect et les idées…
Avez-vous déjà édité quelques-unes de vos créations sur n’importe quel support ?
Pour l’instant non, car, comme vous le savez très bien, le travail de création de maximes est plein d’embûches, en réalité j’en possède de quoi remplir quatre livres dont le premier composé de 300 maximes sera bientôt sur les étales en Kabyle et en Arabe.
Qu’est-ce qui vous en a empêché ?
C’est la conduite, déloyale et perfide, de certains gens, sans scrupules, qui tentent d’exploiter notre travail de longue haleine. Malgré cela, je compte aller jusqu’au bout et satisfaire nos lecteurs en présentant des œuvres de qualité.
Avez-vous quelque chose à ajouter en guise de conclusion ?
Pour conclure, j’espère que mon travail sera du goût du public que je salut au passage. Je salut aussi les gens qui travaillent dans l’ombre malgré leurs créations qui n’ont jamais vu le jour dans les domaines artistique ou culturel.
Je voudrais que ma simple contribution, à travers mon œuvre, serve à combler, un tant soit peu, le vide culturel et le manque flagrant d’ouvrages en langue amazighe, nous n’avons même pas droit à un journal culturel, comme ça se fait partout à travers le monde !
Je remercie vivement toute l’équipe de Kabyle.com pour le travail colossale et les efforts déployés afin de comblé le vide touchant à notre culture, civilisation, identité et langue, mais aussi, pour l’occasion qui m’a été offerte pour m’exprimer sur un domaine qui reste rare, celui de la création de maximes kabyles.
Pour Kabyle.com – Rédaction de Tizi Ouzou – 06 mars 2006
Entretien et transcription : Djamel BEGGAZ
http://www.kabyle.com/archives/Entretien-avec-Abdelhafid-Chenane.html
aokas-aitsmail- Nombre de messages : 1819
Date d'inscription : 01/03/2010
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