Les « Boussouf boys » à l'école du KGB
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Les « Boussouf boys » à l'école du KGB
Comment son personnel a-t-il été recruté et dans quels milieux? À quelques exceptions près, le recrutement des éléments constitutifs des sections « Renseignements, documentation et exploitation » et de la section « Vigilance », c'est-à-dire le contre-espionnage, ne s'est pas faite sur la base du volontariat. L'instruction des recrues sera extrêmement dure, dans le but de leur inculquer le sens de l'identification aveugle aux chefs, de leur apprendre l'indifférence à la souffrance et de les initier aux techniques de manipulation et d'intoxication. Après la formation du GPRA en 1958, le KGB acceptera dans ses écoles de formation les hommes de Boussouf. Ils y apprendront la mise en scène, l'organisation des provocations et des complots préventifs pour détruire l'adversaire. Cette promotion aura pour nom de code «Tapis rouge ». Initiée au terrorisme d'appareil, les effets de son apprentissage n'apparaîtront en pleine lumière qu'après l'indépendance, Le cloisonnement, le sens de la hiérarchie, mais aussi la conviction intime que le chef sonde les âmes et devine les pensées secrètes, ont fait de ces enfants des classes moyennes et de la bourgeoisie arrachés à leurs études de « parfaits automates », des « centurions » dont Kasdi Merbah futur patron de la redoutable Sécurité militaire (SM). La fascination que Boussouf exerçait sur ses hommes - qu'on ne se privera pas de faire assister, pour mieux les tenir en mains, à des exécutions par strangulation ou à des tortures - n'était partagée ni par les anciens cadres ni par les chefs militaires, qui se méfiaient des « agents de Si Mabrouk. » Le système Boussouf va s'étendre à l'ensemble du FLN-ALN quand son chef prendra la direction, en janvier 1960, du MALG. Officiellement, ce ministère est placé sous le contrôle du CNRA, mais c'est une fiction pure et simple. Si, à l'extérieur de l'Algérie, son autorité lui donne un droit sans limites de surveillance et d'intervention, son pouvoir sur les wilayas restera toutefois formel. La crise du FLN en 1962 montrera que, sans l'armée, il n'y a pas de réalité. Reste que l'efficacité de leur appareil pendant la guerre de libération a toujours été surestimée, et que leur résistance aux infiltrations extérieures fut moins grande qu'ils ne le croyaient. Ainsi, à l'occasion des négociations d'armistice avec la France, on apprendra que les services de renseignements français avaient réussi, grâce à des « taupes », à avoir une connaissance sérieuse des effectifs de l'armée de libération et de son organisation. Devenus orphelins après la mise à l'écart de Boussouf, dès le mois d'août 1962, par le tandem Ben Bella-Boumediene, les membres du MALAG - qu'on appellera les « Boussouf boys » - reporteront leur fidélité sur le colonel Boumediene. Et ce sont eux qui constitueront les premiers cadres de la fameuse Sécurité militaire, qui va devenir la colonne vertébrale du régime.
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