ABDELHAFID BOUSSOUF vu autrement
Page 1 sur 1
ABDELHAFID BOUSSOUF vu autrement
Contribution : ABDELHAFID BOUSSOUF
Si Mabrouk vu autrement
[*]
[*]
[*]
[*]
[/list]
Si Mabrouk vu autrement
Par Ali Cherif Deroua
En ce jour, anniversaire de la mort de notre cher et regretté responsable et compagnon Abdelhafid Boussouf, nous nous retrouvons encore une fois réunis dans sa ville natale pour lui rendre l’hommage et le respect auxquels il a droit de la part de tous ceux qui l’ont connu et tout particulièrement de ceux qui ont servi sous ses ordres aussi bien en tant que combattants de la Wilaya V ou membres du MALG.
En ce jour, anniversaire de la mort de notre cher et regretté responsable et compagnon Abdelhafid Boussouf, nous nous retrouvons encore une fois réunis dans sa ville natale pour lui rendre l’hommage et le respect auxquels il a droit de la part de tous ceux qui l’ont connu et tout particulièrement de ceux qui ont servi sous ses ordres aussi bien en tant que combattants de la Wilaya V ou membres du MALG.
Le parcours de Abdelhafid Boussouf
Abdelhafid Boussouf est né le 17 août 1926 à Mila. Il appartient à la branche appauvrie «d’une grande tente». Après avoir obtenu son Brevet élémentaire à Constantine, il travaille comme livreur dans un magasin de vêtements dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il adhère au PPA à l’âge de 16 ans. En 1947, il devint membre actif de l’Organisation secrète (OS) à Constantine. En 1950, il est nommé chef de la daïra PPA/MTLD à Philippeville (Skikda) jusqu’en 1952. Dans cette ville, il y avait en ce temps-là de grandes personnalités du PPA/MTLD telles que Hocine Lahouel, secrétaire général du MTLD ; Messaoud Boukadoum, dit Si El Haouas, député à l’Assemblée française ; Larbi Demagh Elatrous, député à l’Assemblée algérienne, et bien d’autres.
Par la suite, il se retrouve dans la clandestinité à Oran puis à Tlemcen. En juillet 1953, je le rencontre au cabinet du docteur Si Mohamed Seghir Naccache où je fis sa connaissance. En juin 1954, il assiste en tant que membre à la réunion des 22, qui a décidé du déclenchement de la Révolution. Au premier novembre 1954, il est l’adjoint de Larbi Ben M’hidi, désigné comme responsable de la Zone V (plus tard devenue Wilaya V). Après le Congrès de la Soummam, il est nommé colonel commandant de la Wilaya V, en remplacement de Larbi Ben M’hidi, qui devient membre du Comité de coordination et d’exécution (CCE). Il est aussi membre suppléant du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA). En août 1957, il devient membre du CCE et membre du CNRA.
Le 18 septembre 1958, il est nommé ministre des Liaisons générales et des Communications (MLGC). Le 16 janvier 1960, il devient ministre de l’Armement et des Liaisons générales. A la même date, il devient membre du Comité interministériel de la guerre avec Krim Belkacem, vice-président du GPRA, ministre des Affaires étrangères, et Slimane Bentebal (Lakhdar ou Abdallah Bentobal) ministre de l’Intérieur. Ce Comité est désigné pour contrôler et superviser l’Etat-Major général (EMG) dirigé par Houari Boumediene.
En 1960, il se marie avec une Algérienne résidant à Tunis avec laquelle il a eu trois enfants : l’aîné moura à l’âge de 11 ans d’une leucémie, un autre est décédé il y a quatre ans et le dernier vit actuellement aux Etats-Unis. Après la crise de 1962, il se retire à Tunis et devient un homme d’affaires de renommée internationale. Le 27 juin 1962, il écrit à tous les éléments du MALG une circulaire où il leur demande de ne prendre position pour aucun des deux clans qui se disputaient le pouvoir, ni de rester à sa disposition, et leur recommande d’être au service exclusif du pays pour sa reconstruction et son développement. En 1964, il assiste au Congrès du FLN tenu dans un cinéma à Alger sans pour autant avoir à intervenir, mais disposé à répondre à toutes les attaques. Depuis cette date jusqu’à sa mort, il s’est toujours tenu loin de la politique, tout en restant au service de son pays.
Il est décédé des suites d’une crise cardiaque dans son appartement à Paris, le 31 décembre 1980, en présence de sa femme, alors qu’il discutait au téléphone avec Si Mohamed Fquih Basri, opposant marocain qui lui présentait ses vœux pour la nouvelle année.
Abdelhafid Boussouf est né le 17 août 1926 à Mila. Il appartient à la branche appauvrie «d’une grande tente». Après avoir obtenu son Brevet élémentaire à Constantine, il travaille comme livreur dans un magasin de vêtements dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il adhère au PPA à l’âge de 16 ans. En 1947, il devint membre actif de l’Organisation secrète (OS) à Constantine. En 1950, il est nommé chef de la daïra PPA/MTLD à Philippeville (Skikda) jusqu’en 1952. Dans cette ville, il y avait en ce temps-là de grandes personnalités du PPA/MTLD telles que Hocine Lahouel, secrétaire général du MTLD ; Messaoud Boukadoum, dit Si El Haouas, député à l’Assemblée française ; Larbi Demagh Elatrous, député à l’Assemblée algérienne, et bien d’autres.
Par la suite, il se retrouve dans la clandestinité à Oran puis à Tlemcen. En juillet 1953, je le rencontre au cabinet du docteur Si Mohamed Seghir Naccache où je fis sa connaissance. En juin 1954, il assiste en tant que membre à la réunion des 22, qui a décidé du déclenchement de la Révolution. Au premier novembre 1954, il est l’adjoint de Larbi Ben M’hidi, désigné comme responsable de la Zone V (plus tard devenue Wilaya V). Après le Congrès de la Soummam, il est nommé colonel commandant de la Wilaya V, en remplacement de Larbi Ben M’hidi, qui devient membre du Comité de coordination et d’exécution (CCE). Il est aussi membre suppléant du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA). En août 1957, il devient membre du CCE et membre du CNRA.
Le 18 septembre 1958, il est nommé ministre des Liaisons générales et des Communications (MLGC). Le 16 janvier 1960, il devient ministre de l’Armement et des Liaisons générales. A la même date, il devient membre du Comité interministériel de la guerre avec Krim Belkacem, vice-président du GPRA, ministre des Affaires étrangères, et Slimane Bentebal (Lakhdar ou Abdallah Bentobal) ministre de l’Intérieur. Ce Comité est désigné pour contrôler et superviser l’Etat-Major général (EMG) dirigé par Houari Boumediene.
En 1960, il se marie avec une Algérienne résidant à Tunis avec laquelle il a eu trois enfants : l’aîné moura à l’âge de 11 ans d’une leucémie, un autre est décédé il y a quatre ans et le dernier vit actuellement aux Etats-Unis. Après la crise de 1962, il se retire à Tunis et devient un homme d’affaires de renommée internationale. Le 27 juin 1962, il écrit à tous les éléments du MALG une circulaire où il leur demande de ne prendre position pour aucun des deux clans qui se disputaient le pouvoir, ni de rester à sa disposition, et leur recommande d’être au service exclusif du pays pour sa reconstruction et son développement. En 1964, il assiste au Congrès du FLN tenu dans un cinéma à Alger sans pour autant avoir à intervenir, mais disposé à répondre à toutes les attaques. Depuis cette date jusqu’à sa mort, il s’est toujours tenu loin de la politique, tout en restant au service de son pays.
Il est décédé des suites d’une crise cardiaque dans son appartement à Paris, le 31 décembre 1980, en présence de sa femme, alors qu’il discutait au téléphone avec Si Mohamed Fquih Basri, opposant marocain qui lui présentait ses vœux pour la nouvelle année.
Formation de Abdelhafid Boussouf
Mohammed Harbi écrit dans son livre Un Homme debout, page 92 : «Jeune étudiant en 1952 à Skikda, Boussouf m’a recommandé la lecture de deux livres, Que faire ? de Lénine et l’Ere des organisateurs (The Managerial Revolution) de James Burnham. Tout le monde connaît plus ou moins Lénine, quoique peu d’Algériens, du moins en ce temps-là, avaient lu son œuvre, sans parler de l’Ere des Organisateurs de James Burnham, le père de la philosophie du libéralisme. Si on recommande ces livres, c’est qu’on les a déjà lus, c’est le moins que l’on puisse en conclure.»
D’autre part, en septembre 1959, Boussouf m’offre un livre que je garde encore jalousement comme souvenir, Le viol des foules par la propagande politique écrit par Serge Tchakhotine (1883-1973), élève d’Ivan Pétrovitch Pavlov. Ce livre a été interdit de publication et de vente par les Allemands sur tous les territoires qu’ils avaient occupés pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui prouve la valeur du livre et le danger qu’il représentait.
Mohammed Harbi écrit dans son livre Un Homme debout, page 92 : «Jeune étudiant en 1952 à Skikda, Boussouf m’a recommandé la lecture de deux livres, Que faire ? de Lénine et l’Ere des organisateurs (The Managerial Revolution) de James Burnham. Tout le monde connaît plus ou moins Lénine, quoique peu d’Algériens, du moins en ce temps-là, avaient lu son œuvre, sans parler de l’Ere des Organisateurs de James Burnham, le père de la philosophie du libéralisme. Si on recommande ces livres, c’est qu’on les a déjà lus, c’est le moins que l’on puisse en conclure.»
D’autre part, en septembre 1959, Boussouf m’offre un livre que je garde encore jalousement comme souvenir, Le viol des foules par la propagande politique écrit par Serge Tchakhotine (1883-1973), élève d’Ivan Pétrovitch Pavlov. Ce livre a été interdit de publication et de vente par les Allemands sur tous les territoires qu’ils avaient occupés pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui prouve la valeur du livre et le danger qu’il représentait.
Caractère de Abdelhafid Boussouf
Boussouf paraissait très renfermé et très distant au premier abord. Mais bien au contraire, sous cet aspect sévère, il était très ouvert dès que la discussion devenait intéressante. Les autres traits de son caractère sont : l’intelligence, la malice, la provocation, un esprit cartésien, sa capacité de travail, sa curiosité, son sens de l’organisation et surtout une mémoire d’éléphant, sans oublier plus tard l’aide matérielle qu’il a prodiguée à tous ceux qui l’ont sollicité.
Boussouf paraissait très renfermé et très distant au premier abord. Mais bien au contraire, sous cet aspect sévère, il était très ouvert dès que la discussion devenait intéressante. Les autres traits de son caractère sont : l’intelligence, la malice, la provocation, un esprit cartésien, sa capacité de travail, sa curiosité, son sens de l’organisation et surtout une mémoire d’éléphant, sans oublier plus tard l’aide matérielle qu’il a prodiguée à tous ceux qui l’ont sollicité.
Certaines anecdotes à même de le situer
- Je l’ai vu à trois reprises pincer avec l’index et le majeur le nez de Ferhat Abbas, président du GPRA, en lui disant : «tu vois que nous t’avons ramené à nous et qu’on a fait de toi notre président.» Et Abbas de répondre : «Jeu de main, jeu de vilain.» Ce qui n’empêchait pas Boussouf d’éclater de rire en ajoutant : «Vilain ou pas, tu es avec nous.»
- En janvier 1960, Boussouf invite Lotfi, de passage au Caire, et lui déclare : «Lotfi, les Français ont fait en 1789 une révolution qu’ils exploitent jusqu’à ce jour. Nous, nous avons fait une révolution aussi grande, dont nous ne sommes pas à la hauteur, car elle est déjà partie, en nous laissant dans un oued.» Cette réflexion, à elle seule, donne une idée de son caractère, de sa valeur, de sa lucidité et de ses prévisions sur le futur sur l’Algérie.
- En août 1960, Boussouf demande à Mahmoud Amrani, l’un des opérateurs qui étaient au Caire, pourquoi ses collègues le surnomment Djeha. Celui-ci lui répond : «Pourquoi me le demander à moi, demandez-le à ceux qui m’ont donné ce surnom.» Et Boussouf de lui rétorquer : «Je comprends maintenant pourquoi ils te surnomment Djeha, parce que réellement tu le mérites.» Pour confirmer que Mahmoud Amrani n’était pas facile, je vous raconte une anecdote après l’indépendance.
Il est muté à notre ambassade à Rome, dont l’ambassadeur était un grand leader de la Révolution. Un beau jour, l’ambassadeur ayant besoin de Mahmoud monte dans son bureau, et ne le trouvant pas, s’installe en lisant ce qui se trouvait sur la table. Mahmoud revenant à son bureau et voyant sans être vu ce qui s’y passait descend dans le bureau de l’ambassadeur, entre malgré l’opposition de la secrétaire et s’installe à son tour dans le bureau de l’ambassadeur.
Indignée, la secrétaire «lève la voix», l’ambassadeur descend et trouve sa secrétaire qui l’informe que Mahmoud est dans son bureau en train de lire le courrier. L’ambassadeur entre dans son bureau, et trouve Mahmoud occupant son siège et lisant ce qui se trouvait sur la table et l’interpelle : «Qu’est-ce que tu fais Mahmoud ?» Et l’autre de lui répondre poliment : «Je suis monté à mon bureau, je t’ai trouvé en train de lire mon courrier, je me suis dit que tu as eu entre-temps des instructions pour changer de responsabilité entre nous. Toi tu es devenu opérateur et moi ambassadeur.» Et l’ambassadeur — et quel ambassadeur ! — de lui balancer avec un éclat de rire : «Je comprends maintenant pourquoi on t’appelle Djeha !» - Comme chaque individu, Boussouf n’était pas exempt de défauts dont le plus visible était une méfiance viscérale.
Abdelhafid Boussouf, homme politique
Pour corroborer mon jugement, quoi de plus simple et logique que de citer certaines de ses interventions politiques :
Pour corroborer mon jugement, quoi de plus simple et logique que de citer certaines de ses interventions politiques :
- Article écrit par Boussouf, adjoint de Larbi Ben Mhidi paru dans El Moudjahid n° 2 de juin 1956, Tome 1 page 32, trois mois avant le Congrès de la Soummam, sous le titre «Mission libératrice de l’Armée de libération nationale».
- Ses interventions : procès-verbaux de la conférence tripartite nord-africaine de Tunis sur le suivi de la conférence de Tanger, du 16 au 20 juin 1958, document n°91, archives de la Révolution algérienne par Mohammed Harbi, éditions Dahleb.
- Son rapport du 1er octobre 1958 de ministre des Liaisons générales et Communications au président du GPRA et aux membres du gouvernement sur les relations Algéro-Marocaines. Document n°93, archives de la Révolution Algérienne par Mohammed Harbi, éditions Dahleb.
- Notes de M. Abdelhafid Boussouf, chef du Département des liaisons générales et communications du CCE, sur les avantages de la formation d’un gouvernement algérien.
2 septembre 1958, document n°46, les archives de la Révolution algérienne par Harbi Mohammed, éditions Dahleb.
Voici un résumé de ce qu’il a écrit :
Depuis la venue du général de Gaulle au pouvoir en France, tout le monde attend, de la part du FLN, une action non seulement militaire mais aussi psychologique et politique en réponse à l’intégration prônée par le nouveau chef du gouvernement français. La formation de notre gouvernement s’inscrit dans cette perspective. C’est le sang nouveau nécessaire à la Révolution.
Les avantages qu’il pourrait offrir recouvrent tous les domaines :
[list defaultattr=][*]
Sur le plan algérien
- C’est le vœu exprimé à plusieurs reprises et avec impatience par les combattants…
- Les combattants se sentiront... soutenus et gouvernés... par une formation cohérente, bénéficiant de l’audience internationale.
- La formation d’un gouvernement... est de nature à renforcer auprès du peuple l’idée d’indépendance et... lui faire reprendre plus que jamais foi en la libération prochaine.
- Elle le convaincra de la nécessité de faire échec à la politique d’intégration et au référendum.
[*]
Sur le plan français
- C’est une condition de plus en plus indispensable et nécessaire à la poursuite de notre lutte.
- Elle obligera le gouvernement français à rompre les relations diplomatiques avec les pays qui nous reconnaîtront.
- Sur la politique intérieure, gênera sérieusement de Gaulle dans les préparatifs du référendum et forcera les hésitants à se positionner.
- L’économique, étroitement lié au politique et au psychologique, s’en ressentira également avec la perte de confiance, augmentation des prix, revendications sociales, difficultés de trésorerie, etc.
- Le gouvernement français ne pourra plus prétendre ne pas avoir d’interlocuteur irrécusable.
[*]
Sur le plan nord-africain
- Il ne saurait y avoir d’union nord-africaine valablement constituée sans une entité politique algérienne préétablie.
- Mettre la France devant un bloc nord-africain solidement constitué.
- Sortir la Tunisie et le Maroc de leur position équivoque de collaboration avec la France (construction du pipeline d’Edjélé).
- Mettre les gouvernements marocain et tunisien devant leurs responsabilités, étant donné que les peuples de ces derniers accueilleront immanquablement avec beaucoup de ferveur notre décision.
[*]
Sur le plan international
- Cela marquera avant tout la fin d’une longue période d’hésitation.
- Les relations de la France avec les pays arabes connaîtront une grande perturbation.
- Nous ne faisons que répondre aux vœux de certains pays arabes tels que le Koweit par exemple.
- Notre entité politique sera reconnue à l’ONU par plusieurs pays et l’institution.
- Nos possibilités d’action auprès des pays amis deviendront plus étendues et plus efficientes.
- Le gouvernement algérien pourra traiter par contrat avec ses pairs et même emprunter des fonds.
- Il pourra officiellement préparer l’avenir en jetant des plans économiques financiers et autres.
- Les gouvernements qui nous aideraient trop ouvertement s’exposeront aux réactions et ripostes françaises, ce qui accroîtrait les difficultés de l’adversaire, émouvrait les Etats-Unis et engendrerait une crise sur le plan international.
- Enfin et pour conclure, c’est la réponse directe et positive à la politique d’intégration patronnée par de Gaulle.
[/list]
Conclusion
Pour finir mon intervention, j’aimerai vous narrer une anecdote magnifique pour vous situer la valeur de ceux qui ont dirigé cette Révolution. Depuis le départ le 25 juin 1960 de la délégation du FLN dirigée par Ahmed Boumendjel, dont les deux autres membres étaient Mohamed Benyahia et Rachid Hakiki, pour Melun, M’hammed Yazid, à partir de New York, demandait journellement des instructions au président Ferhat Abbas afin d’agir en connaissance de cause. N’ayant rien à lui signaler, Abbas charge Boussouf de prendre contact avec Yazid et de l’informer de la situation. Boussouf, en compagnie d’Abdelhamid Mehri, remet à Abdelkader Chanderli, de passage au Caire, un paquet acheté à Khan Khalil, souk renommé du Caire, avec une consigne stricte, remise en tête- à-tête.
Il contenait les instructions à Yazid. Arrivé à New York, Chanderli remet un paquet cylindrique à Yazid. Celui-ci l’ouvre et découvre une flûte, devant Chanderli éberlué, il s’exclame : «J’ai compris le message.» Devant l’étonnement de Chanderli qui demandait qu’est-ce qu’il avait compris, Yazid lui répond : «La conférence de Melun n’a rien donné, on me demande de jouer ce que j’ai envie de jouer.»
Cette flûte tombée entre les mains de n’importe quel service de renseignement n’aurait jamais été décodée ou décryptée.
Cette anecdote démontre une fois de plus, s’il en est besoin, le degré de formation, de communion, de complicité et d’intelligence de ceux qui ont dirigé notre lutte de libération et parmi eux Abdelhafid Boussouf, Si Mabrouk tout simplement pour ses compagnons.
A. C. D.
Pour finir mon intervention, j’aimerai vous narrer une anecdote magnifique pour vous situer la valeur de ceux qui ont dirigé cette Révolution. Depuis le départ le 25 juin 1960 de la délégation du FLN dirigée par Ahmed Boumendjel, dont les deux autres membres étaient Mohamed Benyahia et Rachid Hakiki, pour Melun, M’hammed Yazid, à partir de New York, demandait journellement des instructions au président Ferhat Abbas afin d’agir en connaissance de cause. N’ayant rien à lui signaler, Abbas charge Boussouf de prendre contact avec Yazid et de l’informer de la situation. Boussouf, en compagnie d’Abdelhamid Mehri, remet à Abdelkader Chanderli, de passage au Caire, un paquet acheté à Khan Khalil, souk renommé du Caire, avec une consigne stricte, remise en tête- à-tête.
Il contenait les instructions à Yazid. Arrivé à New York, Chanderli remet un paquet cylindrique à Yazid. Celui-ci l’ouvre et découvre une flûte, devant Chanderli éberlué, il s’exclame : «J’ai compris le message.» Devant l’étonnement de Chanderli qui demandait qu’est-ce qu’il avait compris, Yazid lui répond : «La conférence de Melun n’a rien donné, on me demande de jouer ce que j’ai envie de jouer.»
Cette flûte tombée entre les mains de n’importe quel service de renseignement n’aurait jamais été décodée ou décryptée.
Cette anecdote démontre une fois de plus, s’il en est besoin, le degré de formation, de communion, de complicité et d’intelligence de ceux qui ont dirigé notre lutte de libération et parmi eux Abdelhafid Boussouf, Si Mabrouk tout simplement pour ses compagnons.
A. C. D.
Intervention au colloque à l’occasion de l’anniversaire du décès de Abdelhafid Boussouf (Mila-30 décembre 2014).
Azul- Nombre de messages : 29959
Date d'inscription : 09/07/2008
Re: ABDELHAFID BOUSSOUF vu autrement
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2014/12/31/article.php?sid=172801&cid=41
Azul- Nombre de messages : 29959
Date d'inscription : 09/07/2008
Sujets similaires
» Ben Bella parlant de Abdelhafid Boussouf
» Abdelhafid Boussouf. Colonel, ministre des liaisons générales et communications, créateur du MALG (Ministère de l'armement et des liaisons générales), ancêtre des services secrets, mort en décembre 1980
» Comment faire la politique autrement.
» Ben Bella : «Boussouf un criminel, Kafi un saoulard, Ait Ahmed un historique, Bentobal un rien» Lire l'article original : Ben Bella : «Boussouf un criminel, Kafi un saoulard, Ait Ahmed un historique, Bentobal un rien»
» Ssi Lhafidh : le héros des maquis de Kabylie nous a quittés
» Abdelhafid Boussouf. Colonel, ministre des liaisons générales et communications, créateur du MALG (Ministère de l'armement et des liaisons générales), ancêtre des services secrets, mort en décembre 1980
» Comment faire la politique autrement.
» Ben Bella : «Boussouf un criminel, Kafi un saoulard, Ait Ahmed un historique, Bentobal un rien» Lire l'article original : Ben Bella : «Boussouf un criminel, Kafi un saoulard, Ait Ahmed un historique, Bentobal un rien»
» Ssi Lhafidh : le héros des maquis de Kabylie nous a quittés
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum