Ssi Lhafidh : le héros des maquis de Kabylie nous a quittés
Page 1 sur 1
Ssi Lhafidh : le héros des maquis de Kabylie nous a quittés
Ssi Lhafidh : le héros des maquis de Kabylie nous a quittés
Yaha Abdelhafidh, lors de son passage en 2012 sur une TV
PARIS (SIWEL) — L’opposant kabyle Yaha Abdelhafidh, connu sous le nom de Ssi L’hafidh est décédé ce dimanche matin à l'âge de 83 ans à Paris, des suites d’une longue maladie.
Né le 26 janvier 1933 dans le village Taxliǧt At Ɛettu (Lɛerc At Yettsuragh/Iferhunen), là où fut capturée Lalla Fatma N'Soumer par l'armée française le 27 juillet 1857.
Combattant de la première heure, il a rejoint l’ALN à l’âge de 21 ans pour gravir à force de courage et de sacrifices les échelons de la hiérarchie militaire en dirigeant la fameuse "Compagnie du Djurdjura" et finir par devenir commandant de la wilaya III vers la fin de la guerre.
Animé par un idéal démocratique, il s’opposa avec feux Hocine Aït Ahmed et le colonel Mohand Oulhadj à la prise du pouvoir en Algérie par l’armée des frontières à leur tête Ahmed Ben Bella et Boumediène (clan d'Oujda).
Exilé en France pendant 24 ans (1965-1989), il continua de militer pour l’avènement d’une démocratie dans son pays en vain.
Opposé à la rencontre entre Ben Bella et Aït Ahmed à Londres en 1985, il fût écarté de ce parti en 1989 lors de la pseudo-ouverture démocratique algérienne. Il créa par la suite le FFD (front des forces démocratiques) sans succès.
Dans un souci de transmission, il se consacra au crépuscule de sa vie à l’écriture. Il réalisa des livres témoignages sur la guerre de libération et la période post indépendance, dont « FFS contre dictature » et « Ma guerre d’Algérie au cœur des maquis de Kabylie »
Homme de principes, combattant des causes justes sa disparition est une perte inestimable pour la jeunesse kabyle.
Yaha Abdelhafidh, lors de son passage en 2012 sur une TV
PARIS (SIWEL) — L’opposant kabyle Yaha Abdelhafidh, connu sous le nom de Ssi L’hafidh est décédé ce dimanche matin à l'âge de 83 ans à Paris, des suites d’une longue maladie.
Né le 26 janvier 1933 dans le village Taxliǧt At Ɛettu (Lɛerc At Yettsuragh/Iferhunen), là où fut capturée Lalla Fatma N'Soumer par l'armée française le 27 juillet 1857.
Combattant de la première heure, il a rejoint l’ALN à l’âge de 21 ans pour gravir à force de courage et de sacrifices les échelons de la hiérarchie militaire en dirigeant la fameuse "Compagnie du Djurdjura" et finir par devenir commandant de la wilaya III vers la fin de la guerre.
Animé par un idéal démocratique, il s’opposa avec feux Hocine Aït Ahmed et le colonel Mohand Oulhadj à la prise du pouvoir en Algérie par l’armée des frontières à leur tête Ahmed Ben Bella et Boumediène (clan d'Oujda).
Exilé en France pendant 24 ans (1965-1989), il continua de militer pour l’avènement d’une démocratie dans son pays en vain.
Opposé à la rencontre entre Ben Bella et Aït Ahmed à Londres en 1985, il fût écarté de ce parti en 1989 lors de la pseudo-ouverture démocratique algérienne. Il créa par la suite le FFD (front des forces démocratiques) sans succès.
Dans un souci de transmission, il se consacra au crépuscule de sa vie à l’écriture. Il réalisa des livres témoignages sur la guerre de libération et la période post indépendance, dont « FFS contre dictature » et « Ma guerre d’Algérie au cœur des maquis de Kabylie »
Homme de principes, combattant des causes justes sa disparition est une perte inestimable pour la jeunesse kabyle.
AKLI AMNAY- Nombre de messages : 505
Age : 32
Localisation : Nngger
Date d'inscription : 22/05/2014
Les militants kabyles armés en 1963 : Yaha Abdelhafid (à g.) aux cotés d'Ait Ahmed (au m.) (PH/DR)
Les militants kabyles armés en 1963 : Yaha Abdelhafid (à g.) aux cotés d'Ait Ahmed (au m.) (PH/DR)
AKLI AMNAY- Nombre de messages : 505
Age : 32
Localisation : Nngger
Date d'inscription : 22/05/2014
Ferhat Mehenni, témoigne et rend hommage à Si Lhafid "Commandant en chef des forces armées du FFS durant la guerre de Kabylie..."
Ferhat Mehenni, témoigne et rend hommage à Si Lhafid "Commandant en chef des forces armées du FFS durant la guerre de Kabylie...
DIASPORA (SIWEL) — Dans une lettre d'hommage et de témoignage, parvenue à notre rédaction, le Président du Gouvernement provisoire kabyle, mass Ferhat Mehenni, a rendu un hommage appuyé à Si Lhafid, "authentiques héros de la Kabylie".
Soulignant le rôle primordial du "Commandant en chef des forces armées du FFS durant la guerre de Kabylie (1963-1965)", le président de l'Anavad a rappelé que le défunt s'était "engagé très jeune dans la guerre de décolonisation de l’Algérie (1954-1962)".
Le président de l'Anavad a également souligné qu'"Après le décès d’Ait Ahmed et celui de Si Lhafid, la Kabylie perd la génération qui croyait encore en une Algérie démocratique."
Nous publions ci-après l'intégralité de l'hommage témoignage de Ferhat Mehenni qui "appelle le peuple kabyle à lui rendre un vibrant hommage lors de ses funérailles à son village natal Taxlijt At Aettu, au pied d’Azru n Thur"
Hommage à Si Lhafid YAHA
La Kabylie vient de perdre un de ses authentiques héros : Abdelhafid YAHA, dit Si Lhafid. Engagé très jeune dans la guerre de décolonisation de l’Algérie (1954-1962), il s’était distingué par quelques retentissants faits d’armes qui avaient fait sa renommée de courageux baroudeur.
Après la prise du pouvoir par Ben Bella à Alger, il était le commandant en chef des forces armées du FFS durant la guerre de Kabylie (1963-1965). Il s’était porté volontaire pour mener une mission à Alger visant à enlever Ben Bella et en faire un prisonnier. Hocine Ait Ahmed, leader de cette rébellion kabyle n’avait pas accepté la proposition. Par contre Ben Bella ne se gêna pas pour aller capturer Ait Ahmed le 16/10/1964.
Depuis cette arrestation, c’était Abdelhafid YAHA qui avait artificiellement entretenu la rébellion kabyle pour mener les négociations avec Alger. C’était Cherif Belkacem qui était son interlocuteur côté Ben Bella. Il avait fini par obtenir un accord consistant en la libération de tous les détenus dont Ait Ahmed, ainsi que la démocratisation du pays, avec la possibilité pour le FFS d’une vie légale. Si Lhafid estimait que c’était cet accord, signé le 15/06/1965 qui, entre autres, avait suscité le coup d’Etat de Boumediene (19/06/1965) ayant renversé Ben Bella.
Avec l’arrivée de Boumediene au pouvoir Si Lhafid n’avait pas d’autre choix que de s’exiler en France où viennent le rejoindre d’autres maquisards kabyles fuyant la répression algérienne.
Je le connaissais de renom. Je ne l’ai rencontré pour la première fois qu’en 1978 à Paris. Il était en compagnie de Mouhoub Ait Oumaouche. Il m’avait donné des explications sur l’exécution (fin décembre 1963) par ses hommes d’un élément issu de mon village, Maraghna.
Ballotté entre le nationalisme algérien de sa jeunesse et le nationalisme kabyle dont il était l’un de artisans à son corps défendant, nous nous voyions de temps à autre ces dernières années, notamment chez Dda Mbarek à Paris. Quand la maladie l’avait rattrapé, j’ai été le voir avec Arezki Ammi et Buhu At Jvara à Villiers Sur Orge où il suivait des séances de rééducation.
Dans ses mémoires, j’ai été ravi de lire l’hommage qu’il avait rendu à mon père qui était son compagnon de combat.
Après le décès d’Ait Ahmed et celui de Si Lhafid, la Kabylie perd la génération qui croyait encore en une Algérie plurielle démocratique.
J’appelle le peuple kabyle à lui rendre un vibrant hommage lors de ses funérailles à son village natal Taxlijt At Aettu, au pied d’Azru n Thur.
Je garde de lui, le souvenir d’un homme alerte tel un militaire, convaincu comme un kabyle et ami autant que l’universel.
Exil, le 25/01/2016
Ferhat Mehenni
DIASPORA (SIWEL) — Dans une lettre d'hommage et de témoignage, parvenue à notre rédaction, le Président du Gouvernement provisoire kabyle, mass Ferhat Mehenni, a rendu un hommage appuyé à Si Lhafid, "authentiques héros de la Kabylie".
Soulignant le rôle primordial du "Commandant en chef des forces armées du FFS durant la guerre de Kabylie (1963-1965)", le président de l'Anavad a rappelé que le défunt s'était "engagé très jeune dans la guerre de décolonisation de l’Algérie (1954-1962)".
Le président de l'Anavad a également souligné qu'"Après le décès d’Ait Ahmed et celui de Si Lhafid, la Kabylie perd la génération qui croyait encore en une Algérie démocratique."
Nous publions ci-après l'intégralité de l'hommage témoignage de Ferhat Mehenni qui "appelle le peuple kabyle à lui rendre un vibrant hommage lors de ses funérailles à son village natal Taxlijt At Aettu, au pied d’Azru n Thur"
Hommage à Si Lhafid YAHA
La Kabylie vient de perdre un de ses authentiques héros : Abdelhafid YAHA, dit Si Lhafid. Engagé très jeune dans la guerre de décolonisation de l’Algérie (1954-1962), il s’était distingué par quelques retentissants faits d’armes qui avaient fait sa renommée de courageux baroudeur.
Après la prise du pouvoir par Ben Bella à Alger, il était le commandant en chef des forces armées du FFS durant la guerre de Kabylie (1963-1965). Il s’était porté volontaire pour mener une mission à Alger visant à enlever Ben Bella et en faire un prisonnier. Hocine Ait Ahmed, leader de cette rébellion kabyle n’avait pas accepté la proposition. Par contre Ben Bella ne se gêna pas pour aller capturer Ait Ahmed le 16/10/1964.
Depuis cette arrestation, c’était Abdelhafid YAHA qui avait artificiellement entretenu la rébellion kabyle pour mener les négociations avec Alger. C’était Cherif Belkacem qui était son interlocuteur côté Ben Bella. Il avait fini par obtenir un accord consistant en la libération de tous les détenus dont Ait Ahmed, ainsi que la démocratisation du pays, avec la possibilité pour le FFS d’une vie légale. Si Lhafid estimait que c’était cet accord, signé le 15/06/1965 qui, entre autres, avait suscité le coup d’Etat de Boumediene (19/06/1965) ayant renversé Ben Bella.
Avec l’arrivée de Boumediene au pouvoir Si Lhafid n’avait pas d’autre choix que de s’exiler en France où viennent le rejoindre d’autres maquisards kabyles fuyant la répression algérienne.
Je le connaissais de renom. Je ne l’ai rencontré pour la première fois qu’en 1978 à Paris. Il était en compagnie de Mouhoub Ait Oumaouche. Il m’avait donné des explications sur l’exécution (fin décembre 1963) par ses hommes d’un élément issu de mon village, Maraghna.
Ballotté entre le nationalisme algérien de sa jeunesse et le nationalisme kabyle dont il était l’un de artisans à son corps défendant, nous nous voyions de temps à autre ces dernières années, notamment chez Dda Mbarek à Paris. Quand la maladie l’avait rattrapé, j’ai été le voir avec Arezki Ammi et Buhu At Jvara à Villiers Sur Orge où il suivait des séances de rééducation.
Dans ses mémoires, j’ai été ravi de lire l’hommage qu’il avait rendu à mon père qui était son compagnon de combat.
Après le décès d’Ait Ahmed et celui de Si Lhafid, la Kabylie perd la génération qui croyait encore en une Algérie plurielle démocratique.
J’appelle le peuple kabyle à lui rendre un vibrant hommage lors de ses funérailles à son village natal Taxlijt At Aettu, au pied d’Azru n Thur.
Je garde de lui, le souvenir d’un homme alerte tel un militaire, convaincu comme un kabyle et ami autant que l’universel.
Exil, le 25/01/2016
Ferhat Mehenni
AKLI AMNAY- Nombre de messages : 505
Age : 32
Localisation : Nngger
Date d'inscription : 22/05/2014
Abdelhafid Yaha et Ferhat Mehenni
Abdelhafid Yaha et Ferhat Mehenni
AKLI AMNAY- Nombre de messages : 505
Age : 32
Localisation : Nngger
Date d'inscription : 22/05/2014
Adelhafidh Yaha, dit Si Lhafidh
Adelhafidh Yaha, dit Si Lhafidh, ancien officier de l’ALN et co-fondateur du FFS en 1963, est décédé ce dimanche matin à Paris, à l’âge de 83 ans.
Né le 26 janvier 1933, au village Ath Atsou, dans la région d’Iferhounène, Abdelhafidh Yaha a milité très jeune au sein du PPA et rejoint, à l’âge de 21 ans, les maquis de l’ALN où il devient officier. Il s’est exilé en France après l’insurrection de1963 avant de rentrer en Algérie à la faveur de l’ouverture démocratique en 1989. il crée le Front des forces démocratiques qui ne fera pas long feu. En 2001, il s’engage aux côtés des animateurs du mouvement citoyen de Kabylie après la sanglante répression qui a coûté la vie à 126 jeunes de la région.
Sur cette photo, il participe à la première marche du RCD à Alger le 24 octobre 1991
Né le 26 janvier 1933, au village Ath Atsou, dans la région d’Iferhounène, Abdelhafidh Yaha a milité très jeune au sein du PPA et rejoint, à l’âge de 21 ans, les maquis de l’ALN où il devient officier. Il s’est exilé en France après l’insurrection de1963 avant de rentrer en Algérie à la faveur de l’ouverture démocratique en 1989. il crée le Front des forces démocratiques qui ne fera pas long feu. En 2001, il s’engage aux côtés des animateurs du mouvement citoyen de Kabylie après la sanglante répression qui a coûté la vie à 126 jeunes de la région.
Sur cette photo, il participe à la première marche du RCD à Alger le 24 octobre 1991
AKLI AMNAY- Nombre de messages : 505
Age : 32
Localisation : Nngger
Date d'inscription : 22/05/2014
Sujets similaires
» Il nous a quittés souriant!
» Nasri Sidali, 25 ans, nous a quittés
» RACHID TALBI du groupe DEBZA nous a quittés!
» Le chanteur Hamid Almas nous a quittés !
» Saci Zaidi, le marin d’Aokas nous a quittés !
» Nasri Sidali, 25 ans, nous a quittés
» RACHID TALBI du groupe DEBZA nous a quittés!
» Le chanteur Hamid Almas nous a quittés !
» Saci Zaidi, le marin d’Aokas nous a quittés !
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum