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Le Maghreb des états d’âme

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Le Maghreb des états d’âme Empty Le Maghreb des états d’âme

Message  laic-aokas Dim 19 Juin - 18:56

Le Maghreb des états d’âme


April 26, 2011
By admin

Le Maghreb des états d’âme 220px-Grand_Morocco
Le concept du Grand Maroc tel que preconisé par Allal El Fassi



L’essentiel de ce que je connais sur le Maghreb, je le dois à la lecture d’un livreLe Maghreb des états d’âme Img_pres_long_12 intitulé « Notre Ami le Roi
». Un livre hautement lèse-majesté, publié par un journaliste
socialiste français, vers la fin des années 80. L’auteur Gilles
Perrault, est allé trop loin dans l’intimité du royaume au point
d’agiter, pour une bonne période, les bonnes relations entre Rabat et le
Quai D’Orsay. Mitterrand, très embarrassé, devait trouver un impossible
compromis entre ses intérêts au Maroc et la liberté d’expression. Il
finira dans l’un de ses discours, par inviter l’occident, y compris la
France, à cesser de soutenir les dictatures et lança, en l’occasion,
pour la première fois, sa fameuse expression politique de « l’ingérence
positive ».



Mœurs royales

L’auteur a “révélé” entre autre, qu’Hassan II n’était pas le fils de son père et que ses traits négroïdes lui seraient venusLe Maghreb des états d’âme 512XTUADQoL._SL500_AA300_
d’un père génétique assez éloigné de la famille royale. En plus de sa
femme légitime Lalla Latifa Hammou, une berbère de la tribu des zaiane,
destinée en premier lieu à fournir des ovules au sperme royal pour
perpétuer en toute “halalité” la lignée du prophète, il
disposait d’une trentaine de concubines chargées d’entretenir son
concombre. Elles étaient logées et nourries, chacune dans sa villa, par
les taxes affectées aux bas- ventre royal à la barbe du contribuable
marocain. Son divertissement sexuel ne s’arrêtait pas là : En bon roi
qui se disait de la lignée chérifienne du prophète, c’était dans sa
générosité d’honorer autant de beautés possibles, parmi lesquelles dans
le secret de Polichinelle, Fatima, la très belle femme de son valeureux
général Oufkir. Un général berbère qui s’est illustré comme vaillant
commandant, dans les rangs français lors de la guerre du Vietnam. Doté
d’un physique impressionnant, il était, avant de s’engager dans l’armée
française, un brigand au sud du Maroc, qui s’adonnait à depouiller les
caravanes de leurs biens, parfois, après leur avoir infligé de terribles
supplices. Ce sadisme se manifestera en lui plus tard dans la gestion
des affaires du royaume.
L’Opération Oufkir ou l’Opération « O » qui l’a rendu célèbre lors de la
guerre du Vietnam est inscrite dans le livre peu épais de l’héroïsme
militaire français. Concernant les relations charnelles entre sa femme
et le roi, Il n’était pas le dernier à le savoir, mais il fermait les
yeux, sans doute, pour des raisons promotionnelles. Après tout, dit-on,
un roi ne déshonore jamais une femme, au contraire, il l’honore. Dans
les milieux bureaucratiques brésiliens, on appelle ce genre de promo “la
promotion canapé”.

Sa fille aînée, Lalla Meriem, elle
aussi, aimait se taper tous les beaux mecs de cette Mecque libidineuse
que lui était l’atmosphère royale. C’est le festin de fesses à Fès et à
Meknès aimait dire un copain de l’Ouest qui aimait faire du tourisme
sexuel au Maroc dans le cadre, disait-il, des amours de vacances.
L’autre belle Chanson de Mohamed Ghafour, intitulée « Zine El Fassi »
(beauté à Fès) sonne comme une invitation indirecte à une escale à Fès.
Ces 2 villes réputées pour leur Histoire, leur culture et leur
spiritualisme, ont, pour notre vacancier insolite, changé de
réputation. Ââr Aâlikoum ya rdjal Meknes (honte à vous, hommes de
Meknes) aimait-il chanter quand son humeur le lui permettait.

Assassinats d’Oufkir et de Ben Barka

Après avoir attribué au roi, la mort du socialiste Ben Barka et du général Oufkir qui aurait été derrière la tentativeLe Maghreb des états d’âme 517QYDM1BAL._SL500_AA300_
d’attentat de 1972 qui a failli coûté la vie au roi, l’auteur a révélé
au monde les geôles de Tazmamart où se trouvaient détenus, jusqu’à
l’oubli, des prisonniers politiques parmi lesquels les enfants d’Oufkir
pour avoir tout simplement eu le malheur d’être les progénitures de
leurs pères. Dénoncées par Gilles Perrault dans son livre, puis niées
par le royaume, ces prisons ont été plus tard confirmées par les
différentes ligues et organisations internationales des droits de
l’homme, ce qui conduira à leur fermeture sous la pression de la
communauté internationale.
Mehdi Ben Barka surnommé le Che Guevara marocain avait été enlevé à
Paris en 1965 sans, parait-il, être retrouvé à ce jour. Il avait 45 ans.
Il a été accusé en 1962 de comploter pour le renversement d’Hassan II.
En 1963 il a été condamné à l’exil après avoir lancé un appel aux
soldats marocains de refuser de prendre les armes contre les algériens
lors de la Guerre des Sables à travers laquelle Hassan II avait tenté de
récupérer Bechar et Tindouf dans son concept fou du Grand Maroc aui
devait inclure le Sahara Occidental, toute la Mauritanie et une bonne
partie du Mali. Un article paru dans le magazine Time en 1975 avait
révélé que 3 agents marocains dont l’ex ministre de l’intérieur Mohammed
Oufkir était derrière cet enlèvement avec la complicité de la CIA et du
Mossad. La mort d’Oufkir survenue après l’echec de l’attentat a été
attribuée, quant à elle, au suicide.

La France, sa colonie et ses protectorats.

A l’époque du Maghreb colonial, le Maroc
et la Tunisie jouissaient de la part de la France d’un certain égard de
noblesse qui leur donnait le relativement respectable statut de
protectorat, tandis que l’Algérie avait le statut pas du tout reluisant
de colonie. Une sorte de no man’s land entre la Tunisie et le Maroc qui
faisait naturellement la continuité de Marseille pour le compte d’une
France tant rêvée de ses généraux et qui s’étendrait de Dunkerque à
Tamanrasset. Une sorte de Manifest Destiny qui compléterait le bonheur
de la France. Une Terra Nulus habitée par des homo nulus, autrement dit,
une terre à conquérir, habitée pour rien par un peuple à soumettre. En
sous-entendu, c’est à peu près ça une colonie.

Ce titre de noblesse (le protectorat)
basé sur la féodalité alaouite des systèmes de castes dans lequel les
peuples subissaient sansLe Maghreb des états d’âme 41HD8NXMDAL._SL500_AA300_
rechigner les taxes du Makhzen acquis au harem royal, ne semble pas,
outre mesure, intimider le peuple algérien qui décida par la voie
révolutionnaire, de pousser la France à un égard plus honorable, en
l’occurrence le respect.

Partout dans le Maghreb, des événements
indépendantistes avaient eu sporadiquement lieu, mais la France les a
férocement réprimés. Elle avait encore dans sa tête cette révolte des
années 20 menée par le rifain Abdelkrim Hattabi et qui a fait en 2 ans
27 000 morts au sein de l’armée française. Soit, 5000 soldats de plus
que ce que la guerre d’Algérie fera officiellement perdre à la France !

En 1951 la Libye donne le premier coup
d’envoi à la libération de l’Afrique après sa victoire sur l’Italie. En
1980, avec l’indépendance du Zimbabwe, toute l’Afrique était libre. …

En 1954, la France vaincue au Vietnam
après son ultime défaite à Dien Bien Phu concédée au communiste Ho Chi
Minh, devait rapatrier ses forces à destination de l’Algérie pour
étouffer dans l’œuf la révolution algérienne. Pour se concentrer sur sa
colonie rebelle, la France a préféré lâcher ses 2 protectorats du
Maghreb mais pas tous les territoires qu’ils réclamaient. La France a en
effet élargi selon ses besoins la superficie de sa colonie aux dépens
de celles du Maroc et de la Tunisie qu’elle avait réduites à 2 peaux de
chagrin. Ces 2 pays avaient fait semblant d’accepter le partage de la
France mais, entre-temps, dans les coulisses, ils avaient conclu un
marché avec le FLN dans lequel il était convenu qu’ils fourniraient
toute l’aide nécessaire à l’Algérie pour obtenir son indépendance et,
que celle-ci, une fois indépendante leur rendrait leurs territoires
annexés par la France. Le Maroc avait abrité le clan d’Oujda composé
principalement du trio Boumediene-Bouteflika-Medeghri connu sous le nom
des 3 mousquetaires d’Oujda, que rejoindra Ben Bella après
l’indépendance. La Tunisie de son coté avait abrité le clan Le Bec Du
Canard au sein duquel se trouvait celui qui sera notre 3-fois-ex
président Chadli dont le manque d’autorité affiché tout au long de son
règne, finira par réduire au titre de simple mari de H’lima.

Tout allait pour le mieux dans le
meilleur monde des mondes de la révolution, mais à l’indépendance les
choses se sont passées autrement : Profitant d’une loi Onusienne qui
stipulait que les frontières de tout nouveau pays sont celles tracées
par le colon, l’Algérie s’accrocha à cette loi et refusa d’honorer ses
engagements vis-à-vis de ses 2 voisins qui considéreront cette décision
algérienne comme un coup de poignard dans leurs dos.

Difficile, cependant pour le Maroc et la
Tunisie de réussir à coller une étiquette de trahison à une Algérie qui
venait aux yeux du monde entier de faire preuve d’un héroïsme et d’une
bravoure exemplaires. Leurs revendications aussi moralement légitimes
qu’elles puissent paraître, étaient dissoutes dans l’euphorie et le
vacarme de la fête.

Exacerbés, les marocains passent à
l’attaque. En 1963, ils envahissent une bonne partie du Sud-ouest
algérien. Ils seront immédiatement repoussés par les 2 illustres
colonels Chaabani et Mohand Oulhadj.

On raconte que la Tunisie, de son coté
avait envoyé, plus tard, ses tracteurs labourer “ses terres” du coté
d’Annaba. Le président Boumediene les confisqua en remerciant
ironiquement les tunisiens pour leur involontaire générosité, pour avoir
participé à leurs dépens au jeu de tel-est-pris-qui-croyait-prendre.
C’était, sans doute, le prix à payer par les tunisiens pour comprendre
la leçon de La Fontaine…Mal prend aux voléreaux de faire les voleurs…

Et lorsque le président Bourguiba et sa
presse tunisienne ont commencé à verser dans leur harrissa médiatique
pas du tout du goût de notre dictateur, celui-ci ferma catégoriquement
la centrale électrique algérienne qui alimentait la Tunisie. Ce qui
aurait conduit Bourguiba, El Moudjahed el Akbar à sa célèbre phrase
“qoulna klima 3achina fi dlima” (on a dit un petit mot, on s’est
retrouvé dans l’obscurité). Le deal s’était finalement achevé sur un
goût d’inachevé, coté tunisien: La rouverture de la centrale électrique
algérienne contre la fermeture de la gueule tunisienne.

L’Algérie de Boumediene, en temps que
puissance pétrolière dans le Maghreb, surarmée par les soviétiques,
avait imposé dans la région une sorte de paix à l’algérienne dans
laquelle le mythe héroïque s’est érigé en philosophie d’état. Si les
tunisiens avaient étouffé leur mécontentement dans un silence à la
tunisienne, les marocains, par contre, n’ont pas cessé d’exprimer
ouvertement le leur, à la moindre occasion.

Etats-Unis, Maghreb Des Etats : 2 peuples semblables opposés par les sommets.
Le Maghreb des états d’âme 912306604Mohamed Oufkir (1920-1972)



Ainsi donc, le Maghreb exclu de ses
peuples, aura à sa tête un carré de dictateurs égaux 2 à 2 au service
des peuples semblables, opposés par les sommets. Un quatuor que
l’Algérien Saïd Saadi qualifiera de syndicat de chefs d’états. Deux
siècles auparavant, les Yankees Doodle Dundee, ces fellagas
d’outre-Atlantique, s’inscrivant dans la haute philosophie des siècles
des lumières, avaient réussi l’incroyable pari d’unir des peuples venus
de partout, de toutes les religions, de toutes les cultures, de toutes
les couleurs en un seul peuple grand et fort pour former une seule
nation : Celle des Etats-Unis d’Amérique. Aujourd’hui, à l’opposée,
notre Maghreb Désuni continue à patauger dans l’étroitesse de nos
politiciens qui continuent, chacun, à gérer son pays, façon tribu. Leur
vision de faible portée s’efface dans l’étendue. Ils n’arrivent pas à se
hisser à un niveau supérieur pour étaler leur champ de vision sur ce
que demande l’union des peuples pourtant si naturellement rapprochés.
Plus haut, ils pourront découvrir au loin, plus loin que leur champ de
vision, sous l’éclairage d’autres lumières venues d’ailleurs, les
bienfaits de cette formidable maxime bouddhiste de l’unification des
peuples : Unir sans confondre, distinguer sans opposer.
Si on dit que l’Amérique a choisi d’être voltairienne et la France
cartésienne, le Maghreb des Etats a choisi d’être tout simplement
arabo-musulman. Si l’Amérique a choisi d’unir ses peuples autour des
valeurs universelles dites valeurs classiques américaines qui
s’appellent Hard Work (Le travail dur) l’Entreprise et La communauté, le
Maghreb lui s’efforce d’unir ses peuples autour des constantes
nationales, genre Islamité, Arabité. Des constantes qui engendrent
plutôt de l’exclusion que de l’union, des constantes qui, dérivées dans
le temps, donnent tout simplement une valeur mathématique nulle,
autrement dit, un état stationnaire qui échappe à la loi de l’évolution.



Dualité Hassan II Boumedienne

Dans un livre intitulé Un Algérien nomme Boumediene, écrit par 2 journalistes communistes français de la revue
Le Maghreb des états d’âme Image.php?id=1&above=1&f=20051029.OBS6505Mehdi Ben Barka (1920-1965)



manifestement pro algérienne
Afrique-Asie, Boumediene avait exprimé de façon hautaine son
mécontentement vis-à-vis de Hassan II qui avait, selon lui, traité les
algériens “d’ex bergers marocains”. Aux yeux de l’extravagant Hassan qui
disposait, dit-on, de 36 châteaux au Maroc et d’un terrain de golfe de
renommée mondiale, Boumediene n’était qu’un pèquenaud qui satisfaisait
parfaitement bien à la thèse khaldounienne de la « companiardisation »
qui conduit au désordre (Idha 3uribat khurribat). Boumediene qui avait
horreur qu’on le taquine, voyait en Hassan II un monarque de paille
complètement acquis à la botte de l’Occident. Ce qui explique selon lui
son silence sur les villes espagnoles du Maroc à savoir Ceuta et
Melilla pour ne citer que celles-là. Boumediene poussa le bouchon plus
loin encore dans le sens du désarroi d’Hassan en aidant à créer à la
barbe de la Monarchie marocaine, le problème du Sahara Occidental. Un
clou de Boumediene dans tant de plaies déjà douloureuses de Hassan. De
l’état de rage le Maroc passe à l’état de guerre et envahit en 1975 une
bonne partie du Sahara Occidental. Boumediene et son bras droit El
Kadhafi, discrètement mais sûrement, fournissaient une aide vitale à la
résistance du Front Polisario. Le président Mokhtar Ould Dada qui avait
pourtant abandonné sa part dans le Rio d’Oro aux marocains, se mêla du
coté du roi dans cette affaire. Ce qui lui a valu d’être traité par
notre Zaim lésé de « cet âne de la fable oranaise qui répond à nos
caresses par des coups de sabots ». Dans le même discours, Boumediene a
rapporté que Sa Majesté le Roi avait promis aux marocains que le jour
viendra où il ira prendre sa tasse de thé à Tlemcen la marocaine. A
cette menace de Hassan, Boumediene mettra en gageure ses vibris
d’honneur en l’occurrence sa moustache :”Si jamais ya si Lhassen, ce
jour là viendra, je te t’offrirai mes moustaches en guise de menthe.” …

Hommage à nos portés disparus (missing in action) à travers Brahmi Louenes.

Si à Tlemcen, les Algériens n’avaient pas senti la menthe, Aokas, ce jour là se sentira directement concernée par cette
Le Maghreb des états d’âme 179227030_ML1932-1978



guerre silencieuse qu’elle croyait,
jusque là, se dérouler loin d’elle. Pour nos villageois, le malheur ça
n’arrive qu’aux autres, surtout quand il rode à un millier de kilomètres
de chez eux. C’était trop naïf pour être vrai, c’était compter sans
l’enthousiasme de grand homme de notre président à vie, Boumediene, qui a
dû sous-estimer les forces marocaines en présence. Selon les murmures
politiques de bouche à oreille ou plutôt de bouche dans l’oreille, il
avait envoyé des milliers de jeunes appelés affronter directement dans
le désert, une armée marocaine composée d’éléments beaucoup plus
expérimentés. Résultat : Des centaines de tués et des centaines faits
prisonniers dans les rangs algériens parmi lesquels notre cher home boy…
Brahmi Louenas. Pour les siens qui avaient l’âge pour une mémoire
suffisamment développée, ils ne peuvent en aucun cas oublier ce petit
blond de notre CEM mixte. A peine 18 ans, il a été appelé pour faire
son service national…pour ne plus revenir.

A chaque fois que l’image de lui me
revient, elle demeure associée en permanence à un sourire permanent. On
raconte de lui qu’il a été ramené à sa famille dans un cercueil par un
mini cortège plus glacial que funèbre composé de quelques militaires,
avec autour de lui, loin de l’ange de la mort, la sinistre SM (Sécurité
Militaire) qui veillait au grain sur l’insécurité des algériens. Une SM
destinée non pas à assurer la sécurité des citoyens mais la sécurité des
officiels, des citoyens. Deux mondes qui communiquaient par les bruits
des couloirs. Le dit cercueil que personne n’avait le droit d’ouvrir,
qui, sans doute contenait un objet inanimé qui n’a jamais connu d’âme,
ira droit sans commentaires dans une tombe creusée par des militaires.
Pendant une bonne période, les agents de la SM rodaient à l’improviste
autour du cimetière pour vérifier que « leur cercueil » n’a pas été
déterré.

Pour une bonne majorité d’Aokassiens,
Louenes nous a quittés pour toujours sauf pour sa mère dont l’existence
demeure sans-cesse assujettie à un fil d’espoir. L’espoir que la mort se
soit trompée de mort. Un mort sans cadavre et sans témoin pour lequel
l’ange de la mort n’y était pour rien. Le chanteur local Azzedine a
immortalisé le disparu dans la mémoire du village en consacrant une
chanson à sa mémoire. Une chanson pleine d’émotion, intitulée “Irouh
Louenes Oud itsoughal” (Louenes est bien parti pour ne plus revenir).

Plus d’une quinzaine d’années plus tard,
comme un fantôme venu de l’Opéra, une nouvelle sans tintamarre, a surgi
de quelque part pour se jeter comme un pavé dans la mare dans ce qui
mériterait désormais d’être connu sous le nom de l’affaire Louenes : il a
été rapporté qu’un Kabyle d’un village à peine mnémonique de la petite
Kabylie, ex prisonnier, lui aussi, dans une prison marocaine, a été
libéré, dans le cadre d’un échange de prisonniers entre l’Algérie et le
Maroc. Il avait rencontré des gens d’Aokas auxquels il avait affirmé
avec force, que Louenes n’est pas mort. Il l’avait vu, a-t-il dit, en
chair et en os, et bel et bien vivant dans son lieu de détention au
Maroc. Il se pouvait, disait-il, que les anciens prisonniers déclarés
morts à leurs familles dans cette guerre secrète, n’étaient pas inclus
dans les accords d’échange.

Et voila qu’on enterre et qu’on déterre
au gré de la rumeur et des humeurs, une âme sortie de sa maman, qu’on a
tuée loin d’elle et qu’on a enterrée sans elle. Sous son ciel, les
étoiles ne peuvent désormais être belles. Elles sont à jamais noyées
dans un nuage qui n’a rien à voir avec le temps. Un nuage lié à la
disparition « suspectable » d’un être aimé à la fleur de l’âge. “Je
vois, je crois” disait ST Thomas. Une personne trop aimée pour être
oubliée. Il restait à la maman des yeux pour pleurer sinon pour voir
qui ? Un seul être lui manque et tout est dépeuplé, pour reprendre
Lamartine qui avait lui aussi perdu son amour Elvire, l’être le plus
cher au monde, sans qui le soleil ne brille plus pour éclairer. En
voyageur disparu dont elle attend désespérément le retour, Lounes a
laissé dans sa vie un vide que personne n’osait occuper. Le deuil, seul,
désormais est sa félicité, elle a dû faire du désespoir son ultime
façon de vivre.

Messieurs de l’autorité, vous par qui,
sous notre ciel, on ne compte plus sur ces bonnes étoiles que vous avez
transférées sur vos epaules, c’est avec un cœur lourd que sa maman se
serait adressée à vous pour vous demander clairement et simplement, de
quel droit avez-vous usé pour lui interdire de voir ce que vous disiez
être le cadavre de son fils ? Si, Louenes c’était assuré le paradis sous
l’ombre des blindés, vous, vous avez profané celui qui se trouvait sous
les pieds de sa mère. Une mère que vous avez tourmentée à jamais,
pourquoi et pour qui ? Son extrême tourmente pèserait-elle moins que
votre ignoble secret, le secret du Maghreb de vos Etats d’Ame.



Conclusions

J’ai abordé ce sujet d’un point de vue pop culture, c’est pour cela que j’ai pris la précaution ou peut-être le subterfuge
Le Maghreb des états d’âme 225px-Bourguiba_1960Habib Bourguiba (1903-2000)



de ne pas l’insérer dans la rubrique
« histoire ». Je ne fais ,d’une certaine façon, que provoquer le débat;
en temps que non-historien je ne peux me permettre une étude des faits
rigoureusement historique.

Grâce à l’information très disponible
aujourd’hui, j’ai appris que tout au long de son règne, Hassan II a
échappé à 2 attentats, l’un au 1970 attribué aux libyens, l’autre en
1972 attribué au ministre de la défense, le général Oufkir. Que la reine
Lalla Latifa Hammou a été, elle aussi, emprisonnée, quelque part, après
que son frère le général Hammou, eut été inculpé et exécuté dans sa
tentative d’attentat de 1970.

Si les américains admettent que leur
indépendance acquise après 8 ans de guerre contre l’Angleterre n’aurait
jamais été possible sans l’aide de la France, serons nous tentés un jour
de questionner l’histoire sur le destin de notre révolution contre la
France sans l’aide du Maroc et de la Tunisie. Leur aide à la révolution
algérienne relevait-t-elle du seul éventuel acte de sympathie ? Ne
serait-ce pas trop sympa pour être vrai ? Pourquoi auraient-ils pris le
risque de s’investir dans notre guerre au point de déplaire à la France
et de se faire attaquer (Sakiet Sidi Yousef) ? Nous-aimaient-ils
vraiment à ce point pour le faire gratuitement ? L’histoire montre bien
que non. La vérité semble que nos 2 voisins avaient profité des
conditions de faiblesse algérienne pour nous pousser à faire la guerre à
leur place. Vue l’importance de la parole à cette époque, un marché
sur parole semble, vraisemblablement, avoir eu lieu, mais l’Algérie
avait trouvé un moyen de le déjouer pour se délivrer de la mauvaise
situation “du dindon de la farce”. (Le vilain calculateur se fait
toujours avoir par le menteur) ou, comme disait La Fontaine, il n’est
pas mal aisé de tromper le trompeur.

C’est, d’apparence, ce qui explique
pourquoi l’Algérie est environ 3 fois supérieure en surface au Maroc et à
la Tunisie réunis, pourquoi le Maroc nous a attaqués en 1963, pourquoi
la Tunisie et, surtout, le Maroc nous en veulent à ce point. Selon
Gilles Perrault, la paix entre l’Algérie et le Maroc est assujettie à un
rapport de force. Le Maroc attaquera dés qu’il aura le dessus.

Pourquoi Mohand Oulhadj et Chaabani
émergent dans nos discussions comme les héros de la contre-offensive
algérienne contre le Maroc alors que l’histoire ne leur reconnait pas de
mérite à la hauteur de leur réputation ou de leur engagement
révolutionnaire ? Cela s’explique peut-être qu’en l’absence d’une
histoire crédible, manipulée par les officiels, c’est la pop culture qui
prend le relai. Elle décide alors intuitivement de choisir ses acteurs
parmi les hommes tombés sous la disgrâce des falsificateurs de
l’histoire. Les hommes au pouvoir avaient joué un rôle secondaire durant
la guerre, se sentant embarrassés de citer les vrais héros auxquels ils
avaient ravi, ou la vie ou la vedette, préférant les remplacer par la
notion plus subjective de peuple qu’ils avaient domestiqué à leur
convenance à coup de violence et de propagande. Le peuple privé de toute
forme d’opposition qui le renseignerait sur d’éventuelles dérives du
pouvoir n’avait qu’un seul message à entendre : celui des putschistes
incultes et sans scrupules qui ont doté la locomotive Algérie d’un
moteur qui cale à chaque coin de rue incapable de participer aucunement à
la légende des siècles.
Notre histoire est trop jeune pour raconter la vérité. Il faut que
l’évènement soit suffisamment fermenté pour que les puanteurs dégagées
n’atteignent pas leurs auteurs… qui font déjà partie de l’autre monde.
C’est une façon propre à l’histoire de protéger ceux qui la font. Elle a
horreur de parler au passé de ses hommes qui vivent au présent.

Livres sur la famille d’Oufkir

Dernièrement, Malika Oufkir, dans ses 2 livres, intitulés, respectivement, l’étrangère et la prisonnière, et son frère Raouf, dans son livre intitulé Les Invités,
ont exposé au monde l’horreur des geôles de Tazmamart et le traitement
inhumain, dans le silence du Sahara, des détenus politiques du régime
alaouite; ils y avaient passé 20 ans d’une vie volée avec 8 longues
années dans l’obscurité totale. Le sort réservé à la famille d’Oufkir
avait aussi intrigué la diva américaine de la chaine ABC Oprah Winfrey
qui a eu la louable initiative d’inviter en 2001 , dans son show Oprah
Winfrey’s Book Club, l’écrivaine Malika Oufkir.

Par la force du verbe se creent des guerres et des paix

Je tiens à mettre en évidence la force
du verbe portée par la plume de Gilles Perrault, qui a abouti à la
liberté de tout ce monde et à la fermeture définitive des sinistres
geôles de Tazmamart. Cela me rappelle, aussi, la cabine de l’oncle tom , écrit
par Harriet Beecher Stowe, une petite femme blanche américaine sur
l’injustice des blancs envers les noirs, que jusque là, les américains
blancs attribuaient inconsciemment à l’ordre des choses. L’auteur avait
dépeint les noirs autrement, de façon à leur donner un profil humain,
parvenant ainsi à changer, inexorablement, le regard des blancs à leur
égard. Vers la fin de la guerre de sécession, le président Lincoln, du
haut de ses 2 mètres, rencontrant cette petite écrivaine, lui dira, en
lui serrant la main : « Alors, c’est toi, donc, cette petite dame qui a
provoqué la guerre civile ».



Rachid C.
laic-aokas
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Le Maghreb des états d’âme Empty Re: Le Maghreb des états d’âme

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source:

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