Les femmes - Un statut d'infériorité
2 participants
Page 1 sur 1
Les femmes - Un statut d'infériorité
Les femmes - Un statut d'infériorité
Le Coran leur donne des droits, mais l'homme reste le maître du foyer. Ce qui était précurseur au viie siècle est devenu archaïque.
Allah est-il misogyne ? Difficile d'éluder la question, tant les musulmanes semblent emprisonnées dans un corset d'obligations hérité d'un autre âge. Le Coran a pourtant constitué pour les habitantes de la péninsule Arabique du viie siècle une avancée. Avant la naissance de l'islam, la femme vaut à peine plus qu'une bête de somme. On la troque entre Bédouins contre quelques chameaux, on la viole sans états d'âme, on enterre les bébés filles dans les familles les plus pauvres, pour éviter d'avoir une bouche de plus à nourrir.
Avec le Coran, la femme devient l'égale de l'homme devant Dieu. Elle est membre de la communauté. Sur le plan juridique, elle s'affirme comme un sujet de droit autonome, bien qu'infériorisé. Elle peut hériter, même si elle ne jouit que d'une demi-part. Les juges tiennent compte de son témoignage, mais sa parole vaut la moitié de celle d'un homme. Elle ne peut être mariée contre son gré et le droit l'autorise à divorcer après avoir été répudiée. Enfin, la polygamie masculine - fléau des sociétés tribales d'alors - est limitée à quatre épouses par foyer.
Mais, de véritable égalité juridique, point. L'islam naît dans un monde patriarcal, qui tient la femme pour faible et vulnérable. Certains hadith - les actes et les paroles du Prophète - la présentent même comme physiologiquement inférieure. Dans le classement juridique des catégories de l'humanité, elle arrive en fin de liste, après les hommes et les adolescents. Toute épouse vit sous la menace de la répudiation. L'homme est libre de convoler avec une croyante d'une autre confession, alors que la femme doit épouser un musulman. En cas de divorce, l'ex-mari obtient la garde des enfants, ainsi que la jouissance du domicile familial. L'homme protège les siens et subvient intégralement aux besoins de la famille - même si son épouse travaille de son côté. Aussi est-il maître en son foyer et dans son lit, comme le stipule le verset 34 de la sourate IV : « Admonestez [les femmes] dont vous craignez l'infidélité ; reléguez-les dans des chambres à part et frappez-les. Mais ne leur cherchez plus querelle si elles vous obéissent. »
L'épouse, n'ayant pas à partager les frais du ménage, ne peut bénéficier des mêmes droits. S'avise-t-elle de commettre l'adultère, c'est la lapidation, pour elle et son amant. Sur ce point, Mahomet est allé plus loin que le Coran - qui ne prévoit pas un tel châtiment, contrairement à l'Ancien Testament. « Dans une époque aussi difficile, il valait tout de même mieux que les femmes eussent un statut, fût-il infériorisant, que pas de statut du tout », relève l'intellectuel réformiste Ghaleb Bencheikh, président de la Conférence mondiale des religions pour la paix.
Mais ce qui était précurseur au viie siècle est devenu archaïque dans l'Occident du IIIe millénaire et problématique pour les sociétés musulmanes elles-mêmes. Traversés par les revendications féministes, des pays islamiques tentent de contourner la tradition par des biais juridiques. En Tunisie, la loi proscrit la polygamie et la répudiation. Au Maroc et en Algérie, la future mariée peut inclure une clause de monogamie dans son contrat de mariage, et divorcer si cette clause a été violée.
Mais le problème de fond demeure : comment moderniser en profondeur le statut des femmes sans toucher au Coran ? « Il y a une totale contradiction entre le message libérateur de la Révélation et le fait que les musulmans soient restés figés sur un cadre législatif fixé il y a quatorze siècles, estime la sociologue Leïla Babès. Il faut que les religieux disent haut et fort que certains versets doivent être mis de côté. Le temps presse : avec la montée de l'islamisme, nous vivons la plus grande période d'obscurantisme de l'histoire de l'islam. »
Rien dans la Révélation n'impose aux croyantes de se voiler les cheveux. Si le texte sacré leur recommande de « rabattre leurs voiles sur leur poitrine » (sourate XXIV, verset 31), c'est « par décence et souci de les protéger des agressions sexuelles, fréquentes à l'époque », précise Leïla Babès. La pudeur ? Elle n'est devenue une « obsession », pour reprendre le mot de l'écrivain Abdelwahab Meddeb, qu'avec les islamistes. Le Coran insiste sur l'interdit de la fornication (pour les deux sexes), mais ne parle pas de la virginité stricto sensu, pas plus qu'il n'écarte la mixité.
Les femmes du Prophète, du reste, ne manquaient pas de personnalité. Prédicatrice réputée, Aïcha joua un rôle déterminant dans la guerre de succession menée contre Ali, le cousin de Mahomet, à la mort de ce dernier. Khadidja, la première épouse du Prophète, tenait d'une main de fer son commerce de caravanes. A 40 ans passés, veuve et divorcée, elle demanda elle-même l'élu de son coeur en mariage. Quant à Fatima, la fille de Mahomet, elle refusa que son mari prenne une seconde épouse. La jeune femme alla se plaindre auprès de son père, qui lui donna raison. Au jeu de la machine à remonter le temps, les musulmanes progressistes ont aussi quelques arguments.
source:
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/religion/les-femmes-un-statut-d-inferiorite_510604.html
Le Coran leur donne des droits, mais l'homme reste le maître du foyer. Ce qui était précurseur au viie siècle est devenu archaïque.
Allah est-il misogyne ? Difficile d'éluder la question, tant les musulmanes semblent emprisonnées dans un corset d'obligations hérité d'un autre âge. Le Coran a pourtant constitué pour les habitantes de la péninsule Arabique du viie siècle une avancée. Avant la naissance de l'islam, la femme vaut à peine plus qu'une bête de somme. On la troque entre Bédouins contre quelques chameaux, on la viole sans états d'âme, on enterre les bébés filles dans les familles les plus pauvres, pour éviter d'avoir une bouche de plus à nourrir.
Avec le Coran, la femme devient l'égale de l'homme devant Dieu. Elle est membre de la communauté. Sur le plan juridique, elle s'affirme comme un sujet de droit autonome, bien qu'infériorisé. Elle peut hériter, même si elle ne jouit que d'une demi-part. Les juges tiennent compte de son témoignage, mais sa parole vaut la moitié de celle d'un homme. Elle ne peut être mariée contre son gré et le droit l'autorise à divorcer après avoir été répudiée. Enfin, la polygamie masculine - fléau des sociétés tribales d'alors - est limitée à quatre épouses par foyer.
Mais, de véritable égalité juridique, point. L'islam naît dans un monde patriarcal, qui tient la femme pour faible et vulnérable. Certains hadith - les actes et les paroles du Prophète - la présentent même comme physiologiquement inférieure. Dans le classement juridique des catégories de l'humanité, elle arrive en fin de liste, après les hommes et les adolescents. Toute épouse vit sous la menace de la répudiation. L'homme est libre de convoler avec une croyante d'une autre confession, alors que la femme doit épouser un musulman. En cas de divorce, l'ex-mari obtient la garde des enfants, ainsi que la jouissance du domicile familial. L'homme protège les siens et subvient intégralement aux besoins de la famille - même si son épouse travaille de son côté. Aussi est-il maître en son foyer et dans son lit, comme le stipule le verset 34 de la sourate IV : « Admonestez [les femmes] dont vous craignez l'infidélité ; reléguez-les dans des chambres à part et frappez-les. Mais ne leur cherchez plus querelle si elles vous obéissent. »
L'épouse, n'ayant pas à partager les frais du ménage, ne peut bénéficier des mêmes droits. S'avise-t-elle de commettre l'adultère, c'est la lapidation, pour elle et son amant. Sur ce point, Mahomet est allé plus loin que le Coran - qui ne prévoit pas un tel châtiment, contrairement à l'Ancien Testament. « Dans une époque aussi difficile, il valait tout de même mieux que les femmes eussent un statut, fût-il infériorisant, que pas de statut du tout », relève l'intellectuel réformiste Ghaleb Bencheikh, président de la Conférence mondiale des religions pour la paix.
Mais ce qui était précurseur au viie siècle est devenu archaïque dans l'Occident du IIIe millénaire et problématique pour les sociétés musulmanes elles-mêmes. Traversés par les revendications féministes, des pays islamiques tentent de contourner la tradition par des biais juridiques. En Tunisie, la loi proscrit la polygamie et la répudiation. Au Maroc et en Algérie, la future mariée peut inclure une clause de monogamie dans son contrat de mariage, et divorcer si cette clause a été violée.
Mais le problème de fond demeure : comment moderniser en profondeur le statut des femmes sans toucher au Coran ? « Il y a une totale contradiction entre le message libérateur de la Révélation et le fait que les musulmans soient restés figés sur un cadre législatif fixé il y a quatorze siècles, estime la sociologue Leïla Babès. Il faut que les religieux disent haut et fort que certains versets doivent être mis de côté. Le temps presse : avec la montée de l'islamisme, nous vivons la plus grande période d'obscurantisme de l'histoire de l'islam. »
Rien dans la Révélation n'impose aux croyantes de se voiler les cheveux. Si le texte sacré leur recommande de « rabattre leurs voiles sur leur poitrine » (sourate XXIV, verset 31), c'est « par décence et souci de les protéger des agressions sexuelles, fréquentes à l'époque », précise Leïla Babès. La pudeur ? Elle n'est devenue une « obsession », pour reprendre le mot de l'écrivain Abdelwahab Meddeb, qu'avec les islamistes. Le Coran insiste sur l'interdit de la fornication (pour les deux sexes), mais ne parle pas de la virginité stricto sensu, pas plus qu'il n'écarte la mixité.
Les femmes du Prophète, du reste, ne manquaient pas de personnalité. Prédicatrice réputée, Aïcha joua un rôle déterminant dans la guerre de succession menée contre Ali, le cousin de Mahomet, à la mort de ce dernier. Khadidja, la première épouse du Prophète, tenait d'une main de fer son commerce de caravanes. A 40 ans passés, veuve et divorcée, elle demanda elle-même l'élu de son coeur en mariage. Quant à Fatima, la fille de Mahomet, elle refusa que son mari prenne une seconde épouse. La jeune femme alla se plaindre auprès de son père, qui lui donna raison. Au jeu de la machine à remonter le temps, les musulmanes progressistes ont aussi quelques arguments.
source:
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/religion/les-femmes-un-statut-d-inferiorite_510604.html
Azul- Nombre de messages : 29959
Date d'inscription : 09/07/2008
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Sujets similaires
» Une chanson algérienne qui dénonce le statut injuste que le code de la famille inspiré de la charia accorde aux femmes.
» Le froid de Montreal est cruel pour les coeurs noirs!
» satatue de la liberté ou statut de l'esclavage
» Aokas: une association pour le maintien du STATUT QUO
» Commentaire de Kamal Amari concernant le discours de Said Sadi à Souk El Tenine , Bgayet
» Le froid de Montreal est cruel pour les coeurs noirs!
» satatue de la liberté ou statut de l'esclavage
» Aokas: une association pour le maintien du STATUT QUO
» Commentaire de Kamal Amari concernant le discours de Said Sadi à Souk El Tenine , Bgayet
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum