Algérie : indignation après la mort du militant Kamel Eddine Fekhar
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Algérie : indignation après la mort du militant Kamel Eddine Fekhar
[size=49]Algérie : indignation après la mort du militant Kamel Eddine Fekhar[/size]
Arrêté pour avoir dénoncé des pratiques « ségrégationnistes » à l’encontre de la minorité mozabite, le médecin était entré en grève de la faim.
Par Amir Akef et Ryad Abdou Publié hier à 16h53
Temps deLecture 4 min.
Des étudiants brandissent une pancarte dénonçant la mort du militant Kamel Eddine Fekhar, à Alger, le 28 mai 2019. RYAD KRAMDI / AFP
Le docteur Kamel Eddine Fekhar, militant algérien des droits humains, est mort mardi 28 mai à l’hôpital de Blida (nord), a annoncé son avocat, Me Salah Dabouz. Depuis au moins trois semaines, ce dernier, prévenu par l’épouse de M. Fekhar, alertait sur le fait que le militant mozabite était en danger de mort et victime d’un acharnement judiciaire.
Médecin de profession, Kamel Eddine Fekhar avait été arrêté le 31 mars avec un autre militant, Hadj Brahim Aouf, à la suite d’un entretien vidéo dans lequel il dénonçait des pratiques « ségrégationnistes » à l’encontre des Mozabites (des Berbères de rite ibadite, minoritaire en Algérie) dans la wilaya (préfecture) de Ghardaïa, à 600 km au sud d’Alger.
Tous deux avaient été placés en détention provisoire et poursuivis pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » et « incitation à la haine raciale ». Des associations de défense des droits humains s’en sont indignées et ont réclamé leur libération, assurant qu’il s’agissait de détenus d’opinion.
Lire aussi En Algérie, les manifestants maintiennent la pression sur le général Gaïd Salah
Pour dénoncer cette mise en détention, M. Fekhar, 55 ans, est entré rapidement en grève de la faim. Sa santé, déjà fragilisée par de longues grèves de la faim durant une précédente période de détention, entre 2015 et 2017, s’est brutalement dégradée au cours des dernières semaines. Son avocat a dénoncé des conditions de détention lamentables et un refus délibéré de lui apporter les soins adéquats. Le prisonnier a été transféré à l’hôpital de Ghardaïa puis à celui de Blida.
Sa mort rappelle celle du journaliste et cybermilitant Mohamed Tamalt, condamné à deux ans de prison ferme pour « offense aux institutions et au président », décédé en prison le 11 décembre 2016 à l’âge de 42 ans après trois mois de grève de la faim.
Dans une vidéo diffusée sur son compte Facebook, Me Salah Dabouz, très ému, a dénoncé un « crime » et une « mort programmée » décidés par les « autorités judiciaires de Ghardaïa »sur la base d’un « dossier vide ». Le juge d’instruction chargé de l’affaire a cédé aux pressions du procureur, a-t-il assuré. Il a également accusé le wali (préfet) de Ghardaïa de stigmatiser les militants des droits humains et d’avoir condamné MM. Fekhar et Aouf « avant que la justice n’examine leur dossier ».
« J’accuse toutes les autorités judiciaires et administratives qui ont traité ce dossier. J’appelle les autorités centrales et onusiennes à examiner le dossier. Il n’y a que le dossier qui peut nous dire si Fekhar a commis des actes graves. Il n’a rien fait, il n’a fait qu’une interview »,a déclaré l’avocat.
Lire aussi En Algérie, la trotskiste Louisa Hanoune placée en détention provisoire
Ancien membre du conseil national du Front des forces socialistes (FFS), M. Fekhar avait été arrêté en juillet 2015 dans un contexte d’affrontements communautaires entre Mozabites et Chaambi (Arabes sunnites) qui avaient fait 22 morts et des centaines de blessés dans la région de Ghardaïa.
Un groupe de travail du Conseil des droits de l’homme des Nations unies avait souligné dans un rapport daté d’avril 2017 que « les accusations portées par le gouvernement à l’encontre de M. Fekhar [manquaient] de substance », ce qui mettait en doute « l’équité de la procédure pénale ». Le rapport estimait que M. Fekhar était « un ardent défenseur des droits humains » et que c’était « la véritable cause du harcèlement judiciaire dont il [faisait] l’objet ».
Sa mort fait craindre à certains un regain de tension à Ghardaïa, où les troubles intercommunautaires ne se sont apaisés qu’en 2017 à la suite du déploiement de l’armée.
L’annonce du décès de M. Fekhar a suscité une vague d’indignation et de dénonciation. L’ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, a estimé que le militant a « préféré la mort digne à la vie de soumission à laquelle on voulait l’assigner entre deux arrestations ». Sa mort, a-t-il ajouté, « n’est ni un accident ni un hasard : il faudra se rappeler qu’elle est la conséquence d’une gestion inique et archaïque qui a déjà fait trop de victimes innocentes et qui ne manquera pas d’en faire encore si elle venait à se perpétuer ».
Le politologue Lahouari Addi a réagi encore plus vivement, sur Facebook, en assurant que M. Fekhar a été « assassiné par le régime des généraux, alors que le général Gaïd Salah parle du respect de la Constitution… Si la Constitution était respectée, Kamel Eddine Fekhar serait en vie ».
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A Béjaïa, capitale de la petite Kabylie où quelques milliers d’étudiants, de personnels de l’université et de militants démocrates défilaient mardi lors de la traditionnelle journée de mobilisation estudiantine, les manifestants se sont arrêtés face au siège de la wilaya pour rendre hommage au militant de Ghardaïa. « Docteur Fekhar, martyr, tu resteras toujours dans nos cœurs », scandait le carré de tête.
« Sa grève de la faim est passée un peu inaperçue avec le mouvement et a été très peu été médiatisée », déplore Lyes Touati, venu d’Aokas, à une vingtaine de kilomètres de Béjaïa. Dans la foule, les accusations de « pouvoir assassin », nées lors de la révolte qui a ensanglanté la Kabylie en 2001 (128 morts), ont rapidement succédé aux traditionnels slogans scandés contre le régime en début de mobilisation.
Amir Akef (Alger, correspondance) et Ryad Abdou (Béjaïa, correspondance)
Arrêté pour avoir dénoncé des pratiques « ségrégationnistes » à l’encontre de la minorité mozabite, le médecin était entré en grève de la faim.
Par Amir Akef et Ryad Abdou Publié hier à 16h53
Temps deLecture 4 min.
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Des étudiants brandissent une pancarte dénonçant la mort du militant Kamel Eddine Fekhar, à Alger, le 28 mai 2019. RYAD KRAMDI / AFP
Le docteur Kamel Eddine Fekhar, militant algérien des droits humains, est mort mardi 28 mai à l’hôpital de Blida (nord), a annoncé son avocat, Me Salah Dabouz. Depuis au moins trois semaines, ce dernier, prévenu par l’épouse de M. Fekhar, alertait sur le fait que le militant mozabite était en danger de mort et victime d’un acharnement judiciaire.
Médecin de profession, Kamel Eddine Fekhar avait été arrêté le 31 mars avec un autre militant, Hadj Brahim Aouf, à la suite d’un entretien vidéo dans lequel il dénonçait des pratiques « ségrégationnistes » à l’encontre des Mozabites (des Berbères de rite ibadite, minoritaire en Algérie) dans la wilaya (préfecture) de Ghardaïa, à 600 km au sud d’Alger.
Tous deux avaient été placés en détention provisoire et poursuivis pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » et « incitation à la haine raciale ». Des associations de défense des droits humains s’en sont indignées et ont réclamé leur libération, assurant qu’il s’agissait de détenus d’opinion.
Lire aussi En Algérie, les manifestants maintiennent la pression sur le général Gaïd Salah
Pour dénoncer cette mise en détention, M. Fekhar, 55 ans, est entré rapidement en grève de la faim. Sa santé, déjà fragilisée par de longues grèves de la faim durant une précédente période de détention, entre 2015 et 2017, s’est brutalement dégradée au cours des dernières semaines. Son avocat a dénoncé des conditions de détention lamentables et un refus délibéré de lui apporter les soins adéquats. Le prisonnier a été transféré à l’hôpital de Ghardaïa puis à celui de Blida.
Sa mort rappelle celle du journaliste et cybermilitant Mohamed Tamalt, condamné à deux ans de prison ferme pour « offense aux institutions et au président », décédé en prison le 11 décembre 2016 à l’âge de 42 ans après trois mois de grève de la faim.
Une mort « programmée »
Dans une vidéo diffusée sur son compte Facebook, Me Salah Dabouz, très ému, a dénoncé un « crime » et une « mort programmée » décidés par les « autorités judiciaires de Ghardaïa »sur la base d’un « dossier vide ». Le juge d’instruction chargé de l’affaire a cédé aux pressions du procureur, a-t-il assuré. Il a également accusé le wali (préfet) de Ghardaïa de stigmatiser les militants des droits humains et d’avoir condamné MM. Fekhar et Aouf « avant que la justice n’examine leur dossier ».
« J’accuse toutes les autorités judiciaires et administratives qui ont traité ce dossier. J’appelle les autorités centrales et onusiennes à examiner le dossier. Il n’y a que le dossier qui peut nous dire si Fekhar a commis des actes graves. Il n’a rien fait, il n’a fait qu’une interview »,a déclaré l’avocat.
Lire aussi En Algérie, la trotskiste Louisa Hanoune placée en détention provisoire
Ancien membre du conseil national du Front des forces socialistes (FFS), M. Fekhar avait été arrêté en juillet 2015 dans un contexte d’affrontements communautaires entre Mozabites et Chaambi (Arabes sunnites) qui avaient fait 22 morts et des centaines de blessés dans la région de Ghardaïa.
Un groupe de travail du Conseil des droits de l’homme des Nations unies avait souligné dans un rapport daté d’avril 2017 que « les accusations portées par le gouvernement à l’encontre de M. Fekhar [manquaient] de substance », ce qui mettait en doute « l’équité de la procédure pénale ». Le rapport estimait que M. Fekhar était « un ardent défenseur des droits humains » et que c’était « la véritable cause du harcèlement judiciaire dont il [faisait] l’objet ».
Sa mort fait craindre à certains un regain de tension à Ghardaïa, où les troubles intercommunautaires ne se sont apaisés qu’en 2017 à la suite du déploiement de l’armée.
« Pouvoir assassin »
L’annonce du décès de M. Fekhar a suscité une vague d’indignation et de dénonciation. L’ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, a estimé que le militant a « préféré la mort digne à la vie de soumission à laquelle on voulait l’assigner entre deux arrestations ». Sa mort, a-t-il ajouté, « n’est ni un accident ni un hasard : il faudra se rappeler qu’elle est la conséquence d’une gestion inique et archaïque qui a déjà fait trop de victimes innocentes et qui ne manquera pas d’en faire encore si elle venait à se perpétuer ».
Le politologue Lahouari Addi a réagi encore plus vivement, sur Facebook, en assurant que M. Fekhar a été « assassiné par le régime des généraux, alors que le général Gaïd Salah parle du respect de la Constitution… Si la Constitution était respectée, Kamel Eddine Fekhar serait en vie ».
Restez informés : rejoignez « Le Monde Afrique » sur WhatsApp !
A Béjaïa, capitale de la petite Kabylie où quelques milliers d’étudiants, de personnels de l’université et de militants démocrates défilaient mardi lors de la traditionnelle journée de mobilisation estudiantine, les manifestants se sont arrêtés face au siège de la wilaya pour rendre hommage au militant de Ghardaïa. « Docteur Fekhar, martyr, tu resteras toujours dans nos cœurs », scandait le carré de tête.
« Sa grève de la faim est passée un peu inaperçue avec le mouvement et a été très peu été médiatisée », déplore Lyes Touati, venu d’Aokas, à une vingtaine de kilomètres de Béjaïa. Dans la foule, les accusations de « pouvoir assassin », nées lors de la révolte qui a ensanglanté la Kabylie en 2001 (128 morts), ont rapidement succédé aux traditionnels slogans scandés contre le régime en début de mobilisation.
Amir Akef (Alger, correspondance) et Ryad Abdou (Béjaïa, correspondance)
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Re: Algérie : indignation après la mort du militant Kamel Eddine Fekhar
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/05/28/algerie-indignation-apres-la-mort-du-militant-kamel-eddine-fekhar_5468698_3212.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR33BfkH8wLQfrunXTYcodh4gMoJLvdQqEQpdGehB24vxKan2n3LSGz5aaU#Echobox=1559057031
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Re: Algérie : indignation après la mort du militant Kamel Eddine Fekhar
[size=33]Algérie : le choc après la mort en prison d'un militant des droits de l'homme[/size]
Modifié le 29/05/2019 à 09:33 - Publié le 28/05/2019 à 13:50 | Le Point.fr[/size]
Kamel Eddine Fekhar était un militant très connu des droits de l'homme.
© DR
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Ayant entamé une grève de la faim, avec son codétenu Ibrahim Aouf, militant mozabite lui aussi, Fekhar a vu sa santé se détériorer très rapidement. Toujours selon avocat, le détenu a été mal pris en charge au pavillon carcéral de l'hôpital de Ghardaïa, à environ 600 km au sud d'Alger, ville où il était emprisonné. « Les responsables de la cour de Ghardaïa ont-ils l'intention de liquider le Dr Fekhar physiquement, en pleine révolution, pour que cela se passe inaperçu et sans bruit ? L'épouse de Fekhar m'a appelé aujourd'hui, le 26 mai 2019, m'annonçant, dans une panique totale que son mari ne s'est même pas réveillé pendant toute la durée de sa visite, au pavillon carcéral de l'hôpital de Ghardaïa », a écrit Me Salah Dabouz sur sa page Facebook. L'avocat est lui aussi poursuivi par la justice pour ses accusations contre les magistrats de Ghardaïa. Aujourd'hui, l'avocat accuse la justice, notamment le procureur général de Ghardaïa, de « crime » ainsi que le personnel du pavillon carcéral de l'hôpital de la même ville.
Lire aussi Akram Belkaïd : « Le peuple algérien veut plus »
Kamel Eddine Fekhar a déjà été, en juillet 2015, emprisonné sur fond des violences intercommunautaires qui ont secoué, durant des mois, la région de Ghardaïa. Àl'époque, il avait passé presque deux ans prison, poursuivi pour dix-huit chefs d'inculpation, dont « atteinte à la sûreté de l'État », « troubles à l'ordre public », « incitation à la haine et à la violence », etc. Il avait entamé une longue grève de la faim et son cas a mobilisé des élans de solidarité à travers tout le pays. Les autorités reprochaient à Fekhar, fondateur du Mouvement pour l'autonomie du Mzab, ses « liens » supposés avec le Maroc et ses idées autonomistes. Pour les autorités, les affrontements intercommunautaires dans la vallée du Mzab (Ghardaïa et ses environs) seraient le résultat d'un « complot » étranger avec des complicités locales.
Lire aussi Algérie - Fersaoui : « Pas de volonté politique du pouvoir d'engager un dialogue sérieux »
Lire aussi Mobilisation antisystème : les Algériens persistent et signent
[size=33]Kamel Eddine Fekhar, en détention provisoire depuis début avril dernier, est décédé ce mardi 28 mai à l'hôpital de Blida, selon un de ses avocats, Salah Dabouz.
Par Adlène MeddiModifié le 29/05/2019 à 09:33 - Publié le 28/05/2019 à 13:50 | Le Point.fr[/size]
Kamel Eddine Fekhar était un militant très connu des droits de l'homme.
© DR
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Ayant entamé une grève de la faim, avec son codétenu Ibrahim Aouf, militant mozabite lui aussi, Fekhar a vu sa santé se détériorer très rapidement. Toujours selon avocat, le détenu a été mal pris en charge au pavillon carcéral de l'hôpital de Ghardaïa, à environ 600 km au sud d'Alger, ville où il était emprisonné. « Les responsables de la cour de Ghardaïa ont-ils l'intention de liquider le Dr Fekhar physiquement, en pleine révolution, pour que cela se passe inaperçu et sans bruit ? L'épouse de Fekhar m'a appelé aujourd'hui, le 26 mai 2019, m'annonçant, dans une panique totale que son mari ne s'est même pas réveillé pendant toute la durée de sa visite, au pavillon carcéral de l'hôpital de Ghardaïa », a écrit Me Salah Dabouz sur sa page Facebook. L'avocat est lui aussi poursuivi par la justice pour ses accusations contre les magistrats de Ghardaïa. Aujourd'hui, l'avocat accuse la justice, notamment le procureur général de Ghardaïa, de « crime » ainsi que le personnel du pavillon carcéral de l'hôpital de la même ville.
Lire aussi Akram Belkaïd : « Le peuple algérien veut plus »
[size=19]Ce qui s'est passé
L'ancien élu du Front des forces socialistes (FFS), militant pour les droits de la communauté mozabite a été arrêté le 31 mars et mis en détention provisoire 72 heures après pour avoir affirmé dans une interview qu'il y avait « un traitement de ségrégation pratiquée par l'administration contre la population », selon son avocat. « Je dénonce cet acharnement et cette mort programmée, prévus par les autorités judiciaires de Ghardaïa. Kamel Eddine a été mis en détention pour un dossier vide décidé par le procureur général de Ghardaïa, exécuté par le juge d'instruction de la première chambre sous la pression du procureur de la république et du procureur général », a déclaré l'avocat Salah Dabouz sur une vidéo publiée ce mardi.Kamel Eddine Fekhar a déjà été, en juillet 2015, emprisonné sur fond des violences intercommunautaires qui ont secoué, durant des mois, la région de Ghardaïa. Àl'époque, il avait passé presque deux ans prison, poursuivi pour dix-huit chefs d'inculpation, dont « atteinte à la sûreté de l'État », « troubles à l'ordre public », « incitation à la haine et à la violence », etc. Il avait entamé une longue grève de la faim et son cas a mobilisé des élans de solidarité à travers tout le pays. Les autorités reprochaient à Fekhar, fondateur du Mouvement pour l'autonomie du Mzab, ses « liens » supposés avec le Maroc et ses idées autonomistes. Pour les autorités, les affrontements intercommunautaires dans la vallée du Mzab (Ghardaïa et ses environs) seraient le résultat d'un « complot » étranger avec des complicités locales.
Lire aussi Algérie - Fersaoui : « Pas de volonté politique du pouvoir d'engager un dialogue sérieux »
Le FFS accuse
Le FFS a déclaré que « ce décès survient après plusieurs semaines de détention abusive et arbitraire dans des conditions insoutenables et inhumaines ». « Le FFS n'a jamais cessé de dénoncer et de condamner ces atteintes graves aux droits de la personne humaine qui nous renseigne de la nature dictatoriale des décideurs de ce pays. Le FFS exige justice et vérité et que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce décès », lit-on dans un communiqué publié en fin de matinée de ce mardi. Le parti « exige la libération immédiate des autres détenus d'opinion qui croupissent d'une manière illégale et despotique dans les geôles de la mort et des pires entraves à la dignité humaine ».Lire aussi Mobilisation antisystème : les Algériens persistent et signent
Vives réactions
Les réactions se multiplient sur les réseaux sociaux : « Abattu. Sous le choc. Sans mots. Triste. En colère. Kamel Eddine Fekhar est mort en prisonnier politique. C'est une honte. C'est un crime abject », écrit le journaliste et documentariste Sid Ahmed Semiane. « La justice de l'après-22 février devra enquêter sur les circonstances du décès de Kamel Eddine Fekhar et poursuivre les responsables », estime pour sa part le journaliste Otman Lahiani. « Son “crime” : avoir donné une interview qui a déplu aux autorités. C'est-à-dire, un délit d'opinion », souligne l'éditeur et journaliste Arezki Aït Larbi. « La Ligue algérienne de défense des droits de l'homme [LADDH] tout en présentant ses vives condoléances à sa famille, tient pour seul responsable, le système, qui, par son mépris, son entêtement fait encore une autre victime après Talmat. » Le polémiste et journaliste Mohamed Talmat est mort le 11 décembre 2016 en détention, il était incarcéré pour « offense aux institutions et au président ». Ce matin, lors de la manifestation hebdomadaire des étudiants à Alger, sur une pancarte exigeant sa libération, une main a ajouté « DCD il y a 15 min ».SUR LE MÊME SUJET
Mobilisation antisystème : les Algériens persistent et signentAlgérie - Fersaoui : « Pas de volonté politique du pouvoir d’engager un dialogue sérieux »Akram Belkaïd : « Le peuple algérien veut plus »[/size]
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Re: Algérie : indignation après la mort du militant Kamel Eddine Fekhar
https://www.lepoint.fr/afrique/algerie-le-choc-apres-la-mort-en-incarceration-d-un-militant-des-droits-de-l-homme-28-05-2019-2315551_3826.php?fbclid=IwAR0AJrgi9-bnKH_a0_NZMFbTLbg1yHkgVARJIwztMV9253E0Q_KAqD2E_q8
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