GESTION DE L’UNIVERSITÉ DE BÉJAÏA, L’APW dénonce !

GESTION DE L’UNIVERSITÉ DE BÉJAÏA L’APW dénonce

Les observations faites par la majorité des élus au niveau de l’Assemblée de wilaya à l’encontre de la gestion de l’Université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, ressemblent à ne point en douter à des reproches faites au recteur qui défend cette Université qu’il qualifie d’ailleurs par l’une des plus performantes dans le pays. Le lancement d’un CHU (Centre Hospitalo-Universitaire) à titre temporaire au niveau de l’hôpital Khelil- Amrane, en attendant la réalisation du projet approuvé ces derniers jours par décret; bute déjà sur des problèmes liés aux recrutements des enseignants hospitalo- universitaires. En effet, selon le rapport établi par l’Assemblée de wilaya dont nous détenons une copie, l’avis de recrutement de cette catégorie d’enseignants a été lancé en retard. Une situation qui a fait que de potentiels professeurs voulant s’installer à Béjaïa ont préféré aller dans d’autres régions après avoir attendu en vain d’être sollicités. Il est aussi reproché au recteur de ne pas voir donné beaucoup plus de détails sur les spécialités des enseignants hospitalo-universitaires dont auront besoin les étudiants de troisième année de médecine qui entameront leur stage à partir de cette année au niveau de l’hôpital de Béjaïa. Seuls cinquante nouveaux bacheliers sont affectés au département d’architecture. Un nombre jugé en deçà des besoins réels de la région du fait que ce département est à sa deuxième année d’existence. Le rapport des élus cite l’exemple du même département au niveau de la wilaya de Constantine qui en compte un peu plus de mille étudiants. Les élus font rappeler au recteur sa déclaration de l’année passée lorsqu’il a annoncé l’ouverture de deux nouvelles spécialités qui sont celles de la géologie minière et de pharmacologie. Seule celle en pharmacie a vu le jour et selon ce document des élus de l’Assemblée de wilaya aucune explication n’a été donnée par le premier responsable sur l’annulation ou le report de l’ouverture du département de géologie. Cette série de reproches continue avec une interrogation lancée par les représentants du peuple au niveau de l’APW, laquelle interrogation tourne autour de l’annulation du module de psychothérapie de groupe pour les étudiants inscrits en système LMD en psychologie. Un manque qui a contraint la direction de l’Université de proposer une note de dix (10) à tous les étudiants de cette spécialité concernant ce module de psychothérapie de groupe non étudié. Seulement ces mêmes étudiants ont selon les élus, signifié un niet catégorique à cette proposition en insistant sur leur besoin d’étudier ce module et de passer à l’examen. Les propos tenus par le recteur annonçant la mise sur orbite de la modernité et de la performance de cette université de Béjaïa, est vite démenti par les élus qui, eux chiffres à l’appui, remettent en cause une telle déclaration en affirmant que cette Université fonctionne en réalité avec 1 700 enseignants dont 50% sont à titre de vacataires. L’exemple du département de français est cinglant puisque les élus parlent d’un encadrement assuré par des sortants de troisième année en LMD à des étudiants en fin de cycle issus de l’ancien système qui nécessite donc quatre au lieu des trois années exigées en LMD. Toujours par rapport au statut d’une université performante que le recteur défend mordicus d’avoir établi à Béjaïa, les élus lui retournent la question de savoir pourquoi cette université n’est pas citée dans la nomenclature des meilleures universités du pays, établie par le ministère de l’enseignement supérieur. Le forum des entreprises qu’organise chaque année cette université de Béjaïa et qui était en juin passé à sa quatrième édition vise selon le recteur à tisser un lien solide entre le savoir et le travail. Un objectif visant selon ce premier responsable à trouver des débouchés aux étudiants sortants qui auront cette chance de connaître le monde du travail à travers ce genre de rendez-vous universitéentreprises. Là aussi, les élus de l’Assemblée de wilaya défient le recteur d’avancer un bilan sur le nombre d’étudiants ayant réussi après leurs cursus universitaires, à se frayer une place dans ce monde hermétique du travail. L’attaque la plus virulente à l’égard du recteur, est venue suite à sa propre proposition qui consiste à baptiser les départements de cette université « prestigieuse » des noms des entreprises ayant pris part et sponsoriser les quatre forums université- entreprises. « C’est beaucoup plus une opération de pub au profit de ces entreprises qui est loin de servir l’université encore moins les sortants de cette université » est-il mentionné dans ce rapport destiné à être rendu public dès hier. La gestion des oeuvres universitaires et celle de l’UFC ne sont pas mises de côté dans ce rapport qui reproche d’un côté au directeur de l’ONOU de n’avoir pas su gérer les problèmes liés à la prise en charge des étudiants résidents et en même temps au recteur qui semble aux yeux des élus, donner à l’UFC le statut d’une école de seconde zone. C’est en quelque sorte le statut du deuxième collège diront en substance les détracteurs du premier responsable de cette université de Béjaïa connue beaucoup plus pour ses mouvements de contestations que pour…

Boubekeur Amrani
le courrier d'Algérie

Le recteur de Bejaia aimait d'appeler cette université "Oxford".