De remarquables villages Kabyles oubliés
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De remarquables villages Kabyles oubliés
Azul,
Et la saga des villages kabyles oubliés continue...À ce rythme, on se rendra vite à l'évidence que c'est l'ensemble des 2500 villages de Kabylie qui sont oubliés par le pouvoir central d'Alger. Il serait plus simple de parler de ceux qui ne sont pas oubliés. Ni le village de Slimane Azem (Agouni igaghran), ni ceux du colonel Ali Mellah (M'kira), de Krim Belkacem, (At Yahia Moussa, du commandant Azdine (Palestro), du colonel Mohand U Lhaj (Bouzguene), de Mokranie (qalaa n At abbès), etc...n'a été épargné. La liste est longue, et s'approcherait de ces 2500 villages de Kabylie mis à mort à petit feu depuis 1962. Ces villages qui constituent environ 266 communes de Kabylie (voir ci-dessous), et que certains stratèges aimeraient réduire à Tizi-Ouzou !...
lire suite dans source : http://iflisen2008.over-blog.com/article-35321533.html
Et la saga des villages kabyles oubliés continue...À ce rythme, on se rendra vite à l'évidence que c'est l'ensemble des 2500 villages de Kabylie qui sont oubliés par le pouvoir central d'Alger. Il serait plus simple de parler de ceux qui ne sont pas oubliés. Ni le village de Slimane Azem (Agouni igaghran), ni ceux du colonel Ali Mellah (M'kira), de Krim Belkacem, (At Yahia Moussa, du commandant Azdine (Palestro), du colonel Mohand U Lhaj (Bouzguene), de Mokranie (qalaa n At abbès), etc...n'a été épargné. La liste est longue, et s'approcherait de ces 2500 villages de Kabylie mis à mort à petit feu depuis 1962. Ces villages qui constituent environ 266 communes de Kabylie (voir ci-dessous), et que certains stratèges aimeraient réduire à Tizi-Ouzou !...
lire suite dans source : http://iflisen2008.over-blog.com/article-35321533.html
Ukerdis- Nombre de messages : 77
Date d'inscription : 29/04/2008
Re: De remarquables villages Kabyles oubliés
Jeudi 27 août 2009
De remarquables villages Kabyles oubliés
Et
la saga des villages kabyles oubliés continue...À ce rythme, on se
rendra
vite à l'évidence que c'est l'ensemble des 2500 villages de Kabylie
qui sont oubliés par le pouvoir central d'Alger. Il serait plus simple
de parler de ceux qui ne sont pas oubliés. Ni
le village de Slimane Azem (Agouni igaghran), ni ceux du colonel Ali
Mellah (M'kira), de Krim Belkacem, (At Yahia Moussa, du commandant
Azdine (Palestro), du colonel Mohand U Lhaj
(Bouzguene), de Mokranie (qalaa n At abbès), etc...n'a été
épargné. La liste est longue, et s'approcherait de ces 2500 villages de
Kabylie mis à mort à petit feu depuis 1962. Ces villages
qui constituent environ 266 communes de Kabylie (voir ci-dessous),
et que certains stratèges aimeraient réduire à Tizi-Ouzou !
Cette
liste interminable des villages kabyles oubliés, nous rappelle hèlàs,
une autre liste : celle d'autres remarquables oubliés par un pouvoir
ingrat ! En effet, de nombreux
leaders historiques furent assassinés, soit durant la guerre de
libération, soit après l'indépendane (Abane, Amirouche, Ali Mellah, Krim
Belkacem, Ali Mecili, Tahar Djaout, Matoub Lounas,
etc..etc..). Cela nous renseigne sur la politique abjecte du
pouvoir d'anéantir les autochntones de ce pays.
C'est
dire que le projet d'autonomie de cette
région (à ne pas confondre avec séparation) dans un cadre
fédéraliste n'est ni un caprice, ni une idée saugrenue. Cette
souveraineté régionale est aussi vitale pour le peuple
Kabyle qu'elle l'est aujourd'hui pour les peuples catalan, basque,
sahraoui, kurde, etc....
Toutefois,
l'autonomie de Kabylie, pronée par certains, pourrait bientôt s'avérer
bien insuffisante pour répondre aux besoins
croissants de tous ces villages oubliés ! En effet, avec la Hogra
ambiante, même une autonomie dans un cadre fédéral ne permettrait pas de
garantir une équité régionale et une répartition
juste des richesses du pays. L'autoroute Est-Ouest, le TGV
Jijel-Sétif, la méga mosquée d'Alger, etc...autant de projets que la
manne pétrolière permet et dont la Kabylie est
exclue !
L'écart de développement se creuse donc d'une façon dramatique
entre les régions, et il y a un risque d'un glissement vers une
séparation indépendantiste. Les responsables d'un
tel glissement ne sont pas ceux qui sont pointés du doigt. En
réalité, ce sont ceux qui se mettent la tête sous le sable et acculent
ces communes oubliées à la culture de l'émeute qui travaillent
pour l'autonomie intégrale, càd pour une séparation. Il n'y a pas
une semaine sans que la presse ne parle d'un village oublié en marge du
développement ou d'une émeute sans que cela
n'ébranle les consciences.
L'Authentique 25 août 2009
TIFILKOUT
Un village moderne, une cité ancestrale
Telle une étoile brillante, le village de Tifilkout, commune d’Illilten, situé à
70 kilomètres au sud-ouest de Tizi Ouzou, vous attiredès la première vue. Edifié vers le 11e siècle,
témoignent certains villageois, Tifilkout, tout comme les autres
villages de la commune d’Illilten n’a rien à envier aux grands centres
urbains.
Batti au bas de la colline accrochée fièrement aux flancs de la montagne, à
800 mètres d’altitude, Tifilkout recouvre une plaine de presque 10 km2. Entouré telle
une couronne
par les villages d’Illilten et ceux d’Iferhounène, Tifilkout occupe le coeur de ces
terres arrosées par les intarissables eaux fraîches du Djurdjura. Aujourd’hui, le village compte une population avoisinant les quatre mille âmes. Selon d’autres récits, le premier ancêtre
venu s’installer sur ces terres, remarqua que la plaine est un amas de fougères. Depuis l’appellation «Tifilkut» du village, vient du mot Ifilkou qu’est cette plante verdâtre
qui signifie les fougères dans la langue de Molière. Igawawen, la tribumère de
Tifilkout et de la presque totalité des villages de Aïn El Hammam (Ex-Michelet), At Tfilkut, verront défiler chez eux les armées du Royaume de Koukou qui s’installa dans la région en
édifiant son QG au centre du village. Le tombeau du roi, devenu lieu de culte et
de pélerinage, est célébré par les descendants de Sidi Hand Oulkadi des Tizi Rached, Achellam, Mekla et le village de Tifilkout chaque année. Non loin du célèbre village d’Aheddad
El Qallus, Tifilkout et la région d’Illilten a vu aussi la venue des Espagnols. Aujourd’hui, on les appelle, comme un vague souvenir, At Wandlus. Référence faite à l’Andalousie ?. Ces conquérants qui occupaient l’entrée sud du
village seront chassés par les villageois quelques années après leur installation. La «résistance» contre ces malvenus consacrera selon les récits racontés par les vieux la parité entre les villageois en bannissant tout ordre de mérite social
légué par les clercs religieux installés en Kabylie depuis les dynasties nord-africaines.
La participation de la région d’Illilten à la résistance populaire contre l’envahisseur français fut totale. Avec les deux résistances de 1857 et celle de 1871, des
dizaines de guerriers de la région tombaient au champ d’honneur dans le
versant nord de la Kabylie, vers Vgayet ou à Ichariden. L’armée coloniale
franchira le seuil du village le 11 juin 1857. Après la défaite militaire de la
Kabylie face aux armées du général Randon, la soumission de la région fut cruelle. Dès lors, et pour des raisons objectives, la vague d’immigration connaît ses débuts. Aujourd’hui, le village Tifilkout compte pas moins de 800
immigrés. On
enregistre dans la région la 5e génération d’immigrés. Pris
en étau entre une nature hostile et une misère atroce, les At
Yellilten choisirent l’exil sous d’autres cieux plus cléments. Durant
les années 50, Tifilkout est rattaché à la commune mixte de
Djurdjura par les autorités coloniales ; il devint en 1957 un centre
municipal regroupant les villages limitrophes. L’adhésion des
villageois à la lutte armée contre le colonialisme était
massive. Au delà de la sauvagerie coloniale émaillant les opérations
militaires, le village a enregistré plus de 200 martyrs, dont des
disparus. Ironie de l’histoire, 46ans après l’Indépendance,
les citoyens du village ont pris l’initiative d ’ériger avec l’aide
de l’APC une stèle commémorative en hommage à leurs martyrs.
L’absence de l’Etat ou le calice jusqu’à la lie
Comprimés
par une nature atroce, vidés de ses potentialités humaines par les
colonialismes, oubliés par l’Etat algérien, les At Yellilten se
sentent exclus de ce pays pour lequel les anciens se sont sacrifiés.
Devant un tel sort, les regards lorgnaient des décennies
durant vers l’immigration.
Aujourd’hui, l’ordre impose d’autres initiatives. Lesquelles ?. C’est la question que se posent
les citoyens de cette région, lesquels ne savent décidément plus la voie de salut à
entreprendre. A Tifilkout, seule l’école primaire et la salle de soin témoignent de la
présence d’un Etat. Sinon, tous les
autres aspects de la vie villageoise sont supportés par les citoyens.
Pour combler le vide criant laissé par l’Etat, les citoyens
font appel à l’organisation traditionnelle. Pour ce faire,
chaque famille est encline à participer à la gestion de la cité en
désignant un membre de la famille pour prendre part au comité
du village. Ce dernier, seule autorité morale et physique, issue de
la djemaâ pour gérer les affaires du village, s’attelait à résorber
moult défaillances de l’Etat dit moderne. Doté d’un rôle
moderne, le
comité
du village, composé dans sa majorité de jeunes, sollicite les projets,
s’occupe du suivi et éradiquer
notamment, les obstacles que dressent quotidiennement la vie en
société. Grosso modo, les comités de villages de Kabylie doivent courir
plusieurs lièvres à la fois. Devant les
chiffres effarants du chômage dans cette région, «même avec un plan
Marchal pour les jeunes, les autorités auront du mal à récupérer le
retard enregistré depuis
l’Indépendance». La dureté de la vie dans les montagnes de Kabylie est
consubstantielle de l’auto-organisation des villageois. Comme un bouclier contre l’enclavement économique, ils adoptent ce rempart de survie pour assurer la pérennité de la civilité qui unie les citoyens du village. Loin du tintamarre officiel, le village s’émancipe grâce à l’abnégation de ses filles
et fils. Sans balbutiements, le village érige des édifices monumentaux. Aidés par la
communauté immigrée
issue du village, les citoyens ont racheté un vaste terrain limitrophe du village pour en faire une aire
de jeux pour une somme de 1 500 000 DA. Pour réunir cette somme, tous les villageois ont
cotisé. «Les travaux ont commencé cette année», assure Amara Mazi, président du comité. «Un budget de 1 000 000 DA est octroyé au projet. Une entreprise a démarré les travaux pour une somme de 800 000 DA», a-t-il ajouté, en précisant que «c’est l’APC qui finance les travaux de réalisation».
L’autoorganisation, un acte vital !
Les responsables du village que nous avons rencontrés nous ont appris qu’une
liste de projets a été proposée aux autorités de wilaya dans le cadre de la
viabilisation des villages. L’évacuation des eaux pluviales,
la redistribution de l’eau
potable, des murs de soutènement, l’électrification de la piste du
village, les captations et l’acheminement de nouvelles sources d’eau
potable, le bétonnage des ruelles
…, sont entre autres projets proposés pour redonner vie à ce village. Toujours selon la même source,
ces projets tant attendus ne verront jour qu’avec la validation par des bureaux d’études
pour fixer les montants
et la faisabilité. D’ici là les citoyennes et citoyens du village
se croiseront leurs doigts quant à la décision que prendront les
responsables administratifs. Par ailleurs, la localité aura sa stèle
commémorative pour les martyrs. «Le projet entre dans le
cadre du projet de viabilisation du chef-lieu de la commune», nous
explique encore Amara. Pour ce faire, le don d’une parcelle de terrain
collective pour édifier la stèle est venu simplifier le
devoir de mémoire pour ces descendants d’Hommes libres
Mohamed Mouloudj
De remarquables villages Kabyles oubliés
Et
la saga des villages kabyles oubliés continue...À ce rythme, on se
rendra
vite à l'évidence que c'est l'ensemble des 2500 villages de Kabylie
qui sont oubliés par le pouvoir central d'Alger. Il serait plus simple
de parler de ceux qui ne sont pas oubliés. Ni
le village de Slimane Azem (Agouni igaghran), ni ceux du colonel Ali
Mellah (M'kira), de Krim Belkacem, (At Yahia Moussa, du commandant
Azdine (Palestro), du colonel Mohand U Lhaj
(Bouzguene), de Mokranie (qalaa n At abbès), etc...n'a été
épargné. La liste est longue, et s'approcherait de ces 2500 villages de
Kabylie mis à mort à petit feu depuis 1962. Ces villages
qui constituent environ 266 communes de Kabylie (voir ci-dessous),
et que certains stratèges aimeraient réduire à Tizi-Ouzou !
Cette
liste interminable des villages kabyles oubliés, nous rappelle hèlàs,
une autre liste : celle d'autres remarquables oubliés par un pouvoir
ingrat ! En effet, de nombreux
leaders historiques furent assassinés, soit durant la guerre de
libération, soit après l'indépendane (Abane, Amirouche, Ali Mellah, Krim
Belkacem, Ali Mecili, Tahar Djaout, Matoub Lounas,
etc..etc..). Cela nous renseigne sur la politique abjecte du
pouvoir d'anéantir les autochntones de ce pays.
C'est
dire que le projet d'autonomie de cette
région (à ne pas confondre avec séparation) dans un cadre
fédéraliste n'est ni un caprice, ni une idée saugrenue. Cette
souveraineté régionale est aussi vitale pour le peuple
Kabyle qu'elle l'est aujourd'hui pour les peuples catalan, basque,
sahraoui, kurde, etc....
Toutefois,
l'autonomie de Kabylie, pronée par certains, pourrait bientôt s'avérer
bien insuffisante pour répondre aux besoins
croissants de tous ces villages oubliés ! En effet, avec la Hogra
ambiante, même une autonomie dans un cadre fédéral ne permettrait pas de
garantir une équité régionale et une répartition
juste des richesses du pays. L'autoroute Est-Ouest, le TGV
Jijel-Sétif, la méga mosquée d'Alger, etc...autant de projets que la
manne pétrolière permet et dont la Kabylie est
exclue !
L'écart de développement se creuse donc d'une façon dramatique
entre les régions, et il y a un risque d'un glissement vers une
séparation indépendantiste. Les responsables d'un
tel glissement ne sont pas ceux qui sont pointés du doigt. En
réalité, ce sont ceux qui se mettent la tête sous le sable et acculent
ces communes oubliées à la culture de l'émeute qui travaillent
pour l'autonomie intégrale, càd pour une séparation. Il n'y a pas
une semaine sans que la presse ne parle d'un village oublié en marge du
développement ou d'une émeute sans que cela
n'ébranle les consciences.
L'Authentique 25 août 2009
TIFILKOUT
Un village moderne, une cité ancestrale
Telle une étoile brillante, le village de Tifilkout, commune d’Illilten, situé à
70 kilomètres au sud-ouest de Tizi Ouzou, vous attiredès la première vue. Edifié vers le 11e siècle,
témoignent certains villageois, Tifilkout, tout comme les autres
villages de la commune d’Illilten n’a rien à envier aux grands centres
urbains.
Batti au bas de la colline accrochée fièrement aux flancs de la montagne, à
800 mètres d’altitude, Tifilkout recouvre une plaine de presque 10 km2. Entouré telle
une couronne
par les villages d’Illilten et ceux d’Iferhounène, Tifilkout occupe le coeur de ces
terres arrosées par les intarissables eaux fraîches du Djurdjura. Aujourd’hui, le village compte une population avoisinant les quatre mille âmes. Selon d’autres récits, le premier ancêtre
venu s’installer sur ces terres, remarqua que la plaine est un amas de fougères. Depuis l’appellation «Tifilkut» du village, vient du mot Ifilkou qu’est cette plante verdâtre
qui signifie les fougères dans la langue de Molière. Igawawen, la tribumère de
Tifilkout et de la presque totalité des villages de Aïn El Hammam (Ex-Michelet), At Tfilkut, verront défiler chez eux les armées du Royaume de Koukou qui s’installa dans la région en
édifiant son QG au centre du village. Le tombeau du roi, devenu lieu de culte et
de pélerinage, est célébré par les descendants de Sidi Hand Oulkadi des Tizi Rached, Achellam, Mekla et le village de Tifilkout chaque année. Non loin du célèbre village d’Aheddad
El Qallus, Tifilkout et la région d’Illilten a vu aussi la venue des Espagnols. Aujourd’hui, on les appelle, comme un vague souvenir, At Wandlus. Référence faite à l’Andalousie ?. Ces conquérants qui occupaient l’entrée sud du
village seront chassés par les villageois quelques années après leur installation. La «résistance» contre ces malvenus consacrera selon les récits racontés par les vieux la parité entre les villageois en bannissant tout ordre de mérite social
légué par les clercs religieux installés en Kabylie depuis les dynasties nord-africaines.
La participation de la région d’Illilten à la résistance populaire contre l’envahisseur français fut totale. Avec les deux résistances de 1857 et celle de 1871, des
dizaines de guerriers de la région tombaient au champ d’honneur dans le
versant nord de la Kabylie, vers Vgayet ou à Ichariden. L’armée coloniale
franchira le seuil du village le 11 juin 1857. Après la défaite militaire de la
Kabylie face aux armées du général Randon, la soumission de la région fut cruelle. Dès lors, et pour des raisons objectives, la vague d’immigration connaît ses débuts. Aujourd’hui, le village Tifilkout compte pas moins de 800
immigrés. On
enregistre dans la région la 5e génération d’immigrés. Pris
en étau entre une nature hostile et une misère atroce, les At
Yellilten choisirent l’exil sous d’autres cieux plus cléments. Durant
les années 50, Tifilkout est rattaché à la commune mixte de
Djurdjura par les autorités coloniales ; il devint en 1957 un centre
municipal regroupant les villages limitrophes. L’adhésion des
villageois à la lutte armée contre le colonialisme était
massive. Au delà de la sauvagerie coloniale émaillant les opérations
militaires, le village a enregistré plus de 200 martyrs, dont des
disparus. Ironie de l’histoire, 46ans après l’Indépendance,
les citoyens du village ont pris l’initiative d ’ériger avec l’aide
de l’APC une stèle commémorative en hommage à leurs martyrs.
L’absence de l’Etat ou le calice jusqu’à la lie
Comprimés
par une nature atroce, vidés de ses potentialités humaines par les
colonialismes, oubliés par l’Etat algérien, les At Yellilten se
sentent exclus de ce pays pour lequel les anciens se sont sacrifiés.
Devant un tel sort, les regards lorgnaient des décennies
durant vers l’immigration.
Aujourd’hui, l’ordre impose d’autres initiatives. Lesquelles ?. C’est la question que se posent
les citoyens de cette région, lesquels ne savent décidément plus la voie de salut à
entreprendre. A Tifilkout, seule l’école primaire et la salle de soin témoignent de la
présence d’un Etat. Sinon, tous les
autres aspects de la vie villageoise sont supportés par les citoyens.
Pour combler le vide criant laissé par l’Etat, les citoyens
font appel à l’organisation traditionnelle. Pour ce faire,
chaque famille est encline à participer à la gestion de la cité en
désignant un membre de la famille pour prendre part au comité
du village. Ce dernier, seule autorité morale et physique, issue de
la djemaâ pour gérer les affaires du village, s’attelait à résorber
moult défaillances de l’Etat dit moderne. Doté d’un rôle
moderne, le
comité
du village, composé dans sa majorité de jeunes, sollicite les projets,
s’occupe du suivi et éradiquer
notamment, les obstacles que dressent quotidiennement la vie en
société. Grosso modo, les comités de villages de Kabylie doivent courir
plusieurs lièvres à la fois. Devant les
chiffres effarants du chômage dans cette région, «même avec un plan
Marchal pour les jeunes, les autorités auront du mal à récupérer le
retard enregistré depuis
l’Indépendance». La dureté de la vie dans les montagnes de Kabylie est
consubstantielle de l’auto-organisation des villageois. Comme un bouclier contre l’enclavement économique, ils adoptent ce rempart de survie pour assurer la pérennité de la civilité qui unie les citoyens du village. Loin du tintamarre officiel, le village s’émancipe grâce à l’abnégation de ses filles
et fils. Sans balbutiements, le village érige des édifices monumentaux. Aidés par la
communauté immigrée
issue du village, les citoyens ont racheté un vaste terrain limitrophe du village pour en faire une aire
de jeux pour une somme de 1 500 000 DA. Pour réunir cette somme, tous les villageois ont
cotisé. «Les travaux ont commencé cette année», assure Amara Mazi, président du comité. «Un budget de 1 000 000 DA est octroyé au projet. Une entreprise a démarré les travaux pour une somme de 800 000 DA», a-t-il ajouté, en précisant que «c’est l’APC qui finance les travaux de réalisation».
L’autoorganisation, un acte vital !
Les responsables du village que nous avons rencontrés nous ont appris qu’une
liste de projets a été proposée aux autorités de wilaya dans le cadre de la
viabilisation des villages. L’évacuation des eaux pluviales,
la redistribution de l’eau
potable, des murs de soutènement, l’électrification de la piste du
village, les captations et l’acheminement de nouvelles sources d’eau
potable, le bétonnage des ruelles
…, sont entre autres projets proposés pour redonner vie à ce village. Toujours selon la même source,
ces projets tant attendus ne verront jour qu’avec la validation par des bureaux d’études
pour fixer les montants
et la faisabilité. D’ici là les citoyennes et citoyens du village
se croiseront leurs doigts quant à la décision que prendront les
responsables administratifs. Par ailleurs, la localité aura sa stèle
commémorative pour les martyrs. «Le projet entre dans le
cadre du projet de viabilisation du chef-lieu de la commune», nous
explique encore Amara. Pour ce faire, le don d’une parcelle de terrain
collective pour édifier la stèle est venu simplifier le
devoir de mémoire pour ces descendants d’Hommes libres
Mohamed Mouloudj
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: De remarquables villages Kabyles oubliés
El Watan 28 août 2009
Tirmitine (Tizi Ouzou) : Les habitants bloquent la RN25
La RN25 reliant Tizi Ouzou à Draâ
El Mizan était fermée à la circulation durant toute la matinée d’hier.
Des centaines de citoyens issus des 13 villages de la
commune de Tirmitine ont barricadé la route avec des troncs d’arbres
et des pneumatiques enflammés à hauteur de la casse-autos.
Ils demandent la délocalisation d’un lycée en chantier à Avarane
vers un autre site plus adéquat qui arrangerait la scolarité des élèves
des hameaux de la localité. Les protestataires disent
avoir saisi vainement les autorités à tous les niveaux pour
obtenir le déplacement du projet vers le lieudit Taplakth, sis non loin
de l’intersection menant vers Draâ Ben Khedda. « La
décision a été prise par la daïra sans aviser les élus et les représentants des comités de villages », dénoncent les contestataires qui mettent en avant l’éloignement du futur lycée.
« En 2004 déjà, le wali de l’époque avait émis des réserves
quant à la construction de ce lycée dans cet endroit inaccessible et
isolé. Pour s’y rendre, il faudra faire un long détour
par la ville de Draâ Ben Khedda. Les lycéens du village de Zeroua,
le plus reculé, seront contraints ainsi de parcourir 18 km
quotidiennement pour suivre leurs cours. Le problème se posera
notamment pour les filles qui sortiront de la maison tôt le matin
en hiver », explique un représentant de la population. D’autres parents d’élèves se joignent à la discussion pour
désapprouver le choix de l’administration.
« L’Etat a pensé à nous en dotant la commune d’un lycée. Qu’il
soit remercié. Mais nous n’avons de cesse, depuis 2006, d’attirer
l’attention des autorités sur la nécessité de
délocaliser le projet vers le lieudit Taplakth, jouxtant le CW128
et la RN25. Une telle décision arrangerait les trois versants de la
commune de Tirmitine. Tout le monde y convergera
facilement. A l’avenir, nous y projetons également la construction
d’un nouveau pôle urbain. Nous voulons notre part de développement, des
infrastructures, des logements AADL, un stade communal
et du travail pour nos enfants. Nous sommes la région la plus
déshéritée de la wilaya. Le chômage fait des ravages. L’endroit pourra
aussi accueillir le nouveau siège de l’APC. Nous vivons dans
une cité dortoir. Nous n’avons même pas un siège d’APC digne de ce
nom. C’est un vieux centre de santé qui a été transformé en antenne de
mairie. C’est vous dire que beaucoup reste à faire en
matière de développement ».
Les citoyens affirment que ce ne sont pas les terrains qui manquent pour l’implantation des projets. « La nature juridique des terrains ne pose pas de problème. Ce sont des biens
domaniaux. Il suffit de les transférer à l’APC ». Nos interlocuteurs déplorent par ailleurs l’attitude « méprisante » des autorités à tous les niveaux. « Nous
avons
tapé à toutes les portes. Nous avons fait trois demandes
d’audience au wali. Pas de réponse à ce jour. Même le ministre de
l’Intérieur et le Chef du gouvernement sont au courant de notre
revendication. Un courrier a été même remis à Ahmed Ouyahia lors
du meeting qu’il avait animé à Draâ El Mizan durant la campagne
électorale pour les élections présidentielles ». Les
protestataires menacent de revenir à la charge si leur principale doléance n’est pas prise en charge dans l’immédiat.
Par [email=]Ahcène Tahraoui[/email]
El Watan 27 août 2009
Commune de Boukhelifa : Affalou, un village laissé-pour-compte
Ihamachen réclament, entre autres
commodités de la vie, de l’eau dans leurs robinets depuis de longues
années. L’APC rassure qu’un projet de raccordement au
réseau d’AEP est en cours d’achèvement.
Le village Ihamachen (Affalou), limitrophe de Tichy et de
Boukhelifa, demeure dépourvu des commodités de la vie, essentiellement
l’eau potable. Ses habitants, qui attendent depuis fort
longtemps une meilleure prise en charge de leur quotidien, ne
voient pas encore le bout du tunnel. Aux dires de ses représentants,
cette localité, limitrophe du village touristique Capritour et
dont une petite partie de son territoire dépend administrativement
de la commune de Tichy, demeure enclavée, voire déshéritée. « Nos
démarches auprès des autorités publiques pour
solutionner le problème d’alimentation en eau potable datent de
l’année 1988 mais à ce jour, les habitants d’Affalou continuent de s’en
approvisionner avec des méthodes rudimentaires dignes
d’une époque que l’on croyait révolue » déplore, avec
émotion, M. Hamache Mohamed, un des représentants du village Ihamachen.
Correspondances et autres documents à l’appui, notre
interlocuteur dénonce « la lenteur observée chez les autorités
locales qui ont montré leurs limites quant à la prise en charge des
revendications des villageois, notamment celles
concernant l’AEP, le gaz de ville, l’assainissement, l’éclairage
public, l’entretien des pistes… ». « À plusieurs reprises, nous avons saisi qui de droit pour réclamer ce
dont nous avons besoin, mais en vain », écrit-on dans un courrier adressé au président de l’assemblée populaire communale de Boukhelifa.
Interrogé à ce propos, le vice-président de l’APC, M. Djaâfri
Kamel, nous explique que des travaux de raccordement du village Affalou
au réseau d’alimentation en eau potable sont en cours
d’achèvement. « Nous avons dégagé une enveloppe de 1,5 million
de dinars pour la mise en service de l’AEP du village Affalou. Nous
rassurons les villageois que l’eau coulera bientôt
dans les robinets » promet le vice-président de l’APC.
Concernant la piste menant au village et qui est longue d’un peu plus
1,5 km, notre interlocuteur précise que celle-ci est
praticable parce que les services de la commune ont procédé
auparavant à son revêtement en béton. Outre donc le problème de
l’alimentation en eau potable, les habitants du village Ihamachen
interpellent les autorités locales sur les dangers de la route
nationale n°9 auxquels sont exposés particulièrement les écoliers qui
doivent traverser quotidiennement cette route à grande
circulation pour rejoindre leurs établissements scolaires situés
plus loin, dans la ville de Tichy.
Par [email=]Y. Madi[/email]
Tirmitine (Tizi Ouzou) : Les habitants bloquent la RN25
La RN25 reliant Tizi Ouzou à Draâ
El Mizan était fermée à la circulation durant toute la matinée d’hier.
Des centaines de citoyens issus des 13 villages de la
commune de Tirmitine ont barricadé la route avec des troncs d’arbres
et des pneumatiques enflammés à hauteur de la casse-autos.
Ils demandent la délocalisation d’un lycée en chantier à Avarane
vers un autre site plus adéquat qui arrangerait la scolarité des élèves
des hameaux de la localité. Les protestataires disent
avoir saisi vainement les autorités à tous les niveaux pour
obtenir le déplacement du projet vers le lieudit Taplakth, sis non loin
de l’intersection menant vers Draâ Ben Khedda. « La
décision a été prise par la daïra sans aviser les élus et les représentants des comités de villages », dénoncent les contestataires qui mettent en avant l’éloignement du futur lycée.
« En 2004 déjà, le wali de l’époque avait émis des réserves
quant à la construction de ce lycée dans cet endroit inaccessible et
isolé. Pour s’y rendre, il faudra faire un long détour
par la ville de Draâ Ben Khedda. Les lycéens du village de Zeroua,
le plus reculé, seront contraints ainsi de parcourir 18 km
quotidiennement pour suivre leurs cours. Le problème se posera
notamment pour les filles qui sortiront de la maison tôt le matin
en hiver », explique un représentant de la population. D’autres parents d’élèves se joignent à la discussion pour
désapprouver le choix de l’administration.
« L’Etat a pensé à nous en dotant la commune d’un lycée. Qu’il
soit remercié. Mais nous n’avons de cesse, depuis 2006, d’attirer
l’attention des autorités sur la nécessité de
délocaliser le projet vers le lieudit Taplakth, jouxtant le CW128
et la RN25. Une telle décision arrangerait les trois versants de la
commune de Tirmitine. Tout le monde y convergera
facilement. A l’avenir, nous y projetons également la construction
d’un nouveau pôle urbain. Nous voulons notre part de développement, des
infrastructures, des logements AADL, un stade communal
et du travail pour nos enfants. Nous sommes la région la plus
déshéritée de la wilaya. Le chômage fait des ravages. L’endroit pourra
aussi accueillir le nouveau siège de l’APC. Nous vivons dans
une cité dortoir. Nous n’avons même pas un siège d’APC digne de ce
nom. C’est un vieux centre de santé qui a été transformé en antenne de
mairie. C’est vous dire que beaucoup reste à faire en
matière de développement ».
Les citoyens affirment que ce ne sont pas les terrains qui manquent pour l’implantation des projets. « La nature juridique des terrains ne pose pas de problème. Ce sont des biens
domaniaux. Il suffit de les transférer à l’APC ». Nos interlocuteurs déplorent par ailleurs l’attitude « méprisante » des autorités à tous les niveaux. « Nous
avons
tapé à toutes les portes. Nous avons fait trois demandes
d’audience au wali. Pas de réponse à ce jour. Même le ministre de
l’Intérieur et le Chef du gouvernement sont au courant de notre
revendication. Un courrier a été même remis à Ahmed Ouyahia lors
du meeting qu’il avait animé à Draâ El Mizan durant la campagne
électorale pour les élections présidentielles ». Les
protestataires menacent de revenir à la charge si leur principale doléance n’est pas prise en charge dans l’immédiat.
Par [email=]Ahcène Tahraoui[/email]
El Watan 27 août 2009
Commune de Boukhelifa : Affalou, un village laissé-pour-compte
Ihamachen réclament, entre autres
commodités de la vie, de l’eau dans leurs robinets depuis de longues
années. L’APC rassure qu’un projet de raccordement au
réseau d’AEP est en cours d’achèvement.
Le village Ihamachen (Affalou), limitrophe de Tichy et de
Boukhelifa, demeure dépourvu des commodités de la vie, essentiellement
l’eau potable. Ses habitants, qui attendent depuis fort
longtemps une meilleure prise en charge de leur quotidien, ne
voient pas encore le bout du tunnel. Aux dires de ses représentants,
cette localité, limitrophe du village touristique Capritour et
dont une petite partie de son territoire dépend administrativement
de la commune de Tichy, demeure enclavée, voire déshéritée. « Nos
démarches auprès des autorités publiques pour
solutionner le problème d’alimentation en eau potable datent de
l’année 1988 mais à ce jour, les habitants d’Affalou continuent de s’en
approvisionner avec des méthodes rudimentaires dignes
d’une époque que l’on croyait révolue » déplore, avec
émotion, M. Hamache Mohamed, un des représentants du village Ihamachen.
Correspondances et autres documents à l’appui, notre
interlocuteur dénonce « la lenteur observée chez les autorités
locales qui ont montré leurs limites quant à la prise en charge des
revendications des villageois, notamment celles
concernant l’AEP, le gaz de ville, l’assainissement, l’éclairage
public, l’entretien des pistes… ». « À plusieurs reprises, nous avons saisi qui de droit pour réclamer ce
dont nous avons besoin, mais en vain », écrit-on dans un courrier adressé au président de l’assemblée populaire communale de Boukhelifa.
Interrogé à ce propos, le vice-président de l’APC, M. Djaâfri
Kamel, nous explique que des travaux de raccordement du village Affalou
au réseau d’alimentation en eau potable sont en cours
d’achèvement. « Nous avons dégagé une enveloppe de 1,5 million
de dinars pour la mise en service de l’AEP du village Affalou. Nous
rassurons les villageois que l’eau coulera bientôt
dans les robinets » promet le vice-président de l’APC.
Concernant la piste menant au village et qui est longue d’un peu plus
1,5 km, notre interlocuteur précise que celle-ci est
praticable parce que les services de la commune ont procédé
auparavant à son revêtement en béton. Outre donc le problème de
l’alimentation en eau potable, les habitants du village Ihamachen
interpellent les autorités locales sur les dangers de la route
nationale n°9 auxquels sont exposés particulièrement les écoliers qui
doivent traverser quotidiennement cette route à grande
circulation pour rejoindre leurs établissements scolaires situés
plus loin, dans la ville de Tichy.
Par [email=]Y. Madi[/email]
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: De remarquables villages Kabyles oubliés
El Watan 27 août 2009
Ath Abdellah Ouali (Bouira) : Un village dans l’indigence
Le village d’Ath Abdellah Ouali est
l’une des plus anciennes et oubliées bourgades de la vallée d’Ath
Lakser. Le chemin reliant le village au chef-lieu communal
est devenu un casse-tête pour les villageois.
Le village d’Ath Abdellah Ouali est l’une des plus anciennes et
oubliées bourgades de la vallée d’Ath Lakser. Un village digne d’une
colline oubliée. Pour se rendre audit village, nous avons
emprunté le CW11 dernièrement revêtu, qui se trouve au milieu d’un
massif forestier détruit par les feux criminels avec le concours des
braconniers de tous horizons. Une fois au village, dans
une placette à côté de l’école primaire Yaïch Mohamed, nous avons
trouvé quelques villageois de tous âges, adossés aux murs à la recherche
de la fraîcheur et quelques commerçants qui ont étalé
leurs marchandises à même le sol. Cette localité implantée au pied
d’une montagne, à 40 km au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Bouira
est composée de deux villages. L’ancien appelé
communément la Casbah, des maisons traditionnelles en ruine
construites sur une crête ; et l’autre, il s’agit de l’extension
naturelle de l’ancien. A la différence que les maisons sont
modernes. En ce qui concerne les signes de développement, ils se
résument en ces pylônes d’électricité et ces bâtisses en béton
construites par des particuliers çà et là à travers le village.
Ouled Abdellah, ce village qui abrite plus de 4000 âmes endure le
manque de plusieurs commodités.
En effet, plusieurs problèmes sont au menu. A commencer par
l’impraticabilité de la route. Le chemin reliant le village au chef-lieu
communal est devenu un casse-tête pour les villageois. La
piste longue de 5 km qui dessert le village demeure poussiéreuse
en été et boueuse en hiver. Selon les dires de quelques habitants
rencontrés « la réfection de cette piste demeure une
nécessité, cela fait de longues années que nous exigeons son revêtement mais aucune suite n’a été donnée »,
ont-il souligné. Il est à rappeler que les habitants dudit village ont,
en
guise de contestation, fermé le siège de la mairie à deux
reprises, en vain. Comme il est à signaler que ce chemin est devenu par
la force des choses un lit d’oued puisque les passages busés et
les fossés d’écoulement des eaux sont inexistants. Par ailleurs,
la population a soulevé le problème du gaz naturel. « L’hiver ici est dur. Avant, on se chauffait avec le bois et comme
vous le voyez maintenant, la forêt a complètement disparu et nous n’avons plus de quoi nous chauffer »,
nous a confié un habitant des lieux. Effectivement, le mazout n’est pas
à la
portée de ces pauvres villageois et la bonbonne de gaz butane est
l’ultime recours en attendant l’arrivée du gaz naturel. Nos
interlocuteurs n’ont pas manqué de soulever d’autres écueils, il
s’agit entre autres de l’absence de l’éclairage public.
En effet, un projet de réfection de l’éclairage est inscrit depuis
belle lurette, mais il tarde toujours à voir le jour. En ce qui
concerne l’AEP, le village accuse, à ce jour, une perturbation
dans la distribution de ce liquide précieux. « Il y a des
foyers qui ne bénéficient pas de cette ressource et continuent à la
chercher à dos d’âne à l’image des habitants du quartier
d’Aârkouv n’Rached et celui d’Issoulah », témoigne, dépité,
un villageois. En fait, les habitants dépassant les quatre mille âmes ne
savent pas à quel saint se vouer puisque aucun
projet n’a été réalisé au village depuis des dizaines d’années, à
l’exception du projet d’AEP à partir du barrage Tilesdit. « On nous a oublié »,
atteste un autre plaignant
du même village. En somme, les habitants de ladite localité
demandent un peu de considération eux, qui ont donné le meilleur
d’eux-mêmes pendant la guerre de Libération. Fateh Semache
Par [email=]Fateh Semache[/email]
el watan le 19 août 09
Ammal (Boumerdès) : Aït Abdelhadi, un village ignoré
Hormis l’ensorcelante vue
panoramique qu’offrent les forêts sauvages du maquis de Djerrah sur les
hauteurs, le petit village de Aït Abdelhadi, sis à 6 km à
l’ouest du chef-lieu de la commune de Ammal, ne dispose d’ aucune
autre ressource.
Les 800 âmes qui vivent dans ce village, accroché au pied de la
célèbre montagne de Djerrah, au passé révolutionnaire glorieux, se
sentent abandonnées par les autorités. « Ici la
marche à pied n’est pas un sport choisi par les habitants sur un
conseil de médecin pour soulager un quelconque malaise, mais une
contrainte pour atteindre les différentes
destinations », fait remarquer un habitant. La population de
tout âge a recours à cette obligation souvent harassante. Les petits
écoliers en sont les premières victimes. En absence
d’une annexe dans leur village, ils sont obligés de parcourir un
kilomètre à pied pour rejoindre les bancs de l’école primaire sise à
Toulmout ou à Ouled Ben Salah. Leurs aînés, les collégiens,
notamment ceux qui sont scolarisés au CEM de Tassouikt ne sont pas
non plus épargnés par cette corvée. Les malheureux doivent, pour
arriver à temps, prendre un raccourci en milieu de forêts,
traversant la rivière pour ensuite remonter la montagne. En hiver,
ce chemin devient impraticable en raison des torrents et des crues des
eaux.
Leur seule alternative pour arriver à leur destination est de
contourner plusieurs villages en empruntant le chemin de la commune,
long de six kilomètres. Les mêmes difficultés se présentent
devant les lycéens, les étudiants et les travailleurs. La plupart
des fourgons de transport boudent cette ligne. Les quelques
transporteurs qui osent emprunter cette ligne, se voient contraints
de visiter le mécanicien le soir. « Il est inadmissible que toutes les routes de Ammal aient été revêtues à l’exception de la nôtre », s’est indigné un habitant. Un autre
problème si épineux que celui de la route est l’absence de l’eau courante. « Elle coule une fois par semaine pendant l’hiver et une fois par hasard pendant l’été »,
a raconté
un habitant. À l’époque, c’est de la source du village construite à
la fin des années 1960 que s’alimentaient les foyers en cet élément
vital. Mais, aujourd’hui elle est menacée d’extinction
car les tuyaux sont devenus très vétustes. En somme, les habitants
revendiquent une seule chose : que leur localité soit prise en même
pied d’égalité que les autres villages voisins.
Par [email=]H. Dahmani[/email]
Ath Abdellah Ouali (Bouira) : Un village dans l’indigence
Le village d’Ath Abdellah Ouali est
l’une des plus anciennes et oubliées bourgades de la vallée d’Ath
Lakser. Le chemin reliant le village au chef-lieu communal
est devenu un casse-tête pour les villageois.
Le village d’Ath Abdellah Ouali est l’une des plus anciennes et
oubliées bourgades de la vallée d’Ath Lakser. Un village digne d’une
colline oubliée. Pour se rendre audit village, nous avons
emprunté le CW11 dernièrement revêtu, qui se trouve au milieu d’un
massif forestier détruit par les feux criminels avec le concours des
braconniers de tous horizons. Une fois au village, dans
une placette à côté de l’école primaire Yaïch Mohamed, nous avons
trouvé quelques villageois de tous âges, adossés aux murs à la recherche
de la fraîcheur et quelques commerçants qui ont étalé
leurs marchandises à même le sol. Cette localité implantée au pied
d’une montagne, à 40 km au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Bouira
est composée de deux villages. L’ancien appelé
communément la Casbah, des maisons traditionnelles en ruine
construites sur une crête ; et l’autre, il s’agit de l’extension
naturelle de l’ancien. A la différence que les maisons sont
modernes. En ce qui concerne les signes de développement, ils se
résument en ces pylônes d’électricité et ces bâtisses en béton
construites par des particuliers çà et là à travers le village.
Ouled Abdellah, ce village qui abrite plus de 4000 âmes endure le
manque de plusieurs commodités.
En effet, plusieurs problèmes sont au menu. A commencer par
l’impraticabilité de la route. Le chemin reliant le village au chef-lieu
communal est devenu un casse-tête pour les villageois. La
piste longue de 5 km qui dessert le village demeure poussiéreuse
en été et boueuse en hiver. Selon les dires de quelques habitants
rencontrés « la réfection de cette piste demeure une
nécessité, cela fait de longues années que nous exigeons son revêtement mais aucune suite n’a été donnée »,
ont-il souligné. Il est à rappeler que les habitants dudit village ont,
en
guise de contestation, fermé le siège de la mairie à deux
reprises, en vain. Comme il est à signaler que ce chemin est devenu par
la force des choses un lit d’oued puisque les passages busés et
les fossés d’écoulement des eaux sont inexistants. Par ailleurs,
la population a soulevé le problème du gaz naturel. « L’hiver ici est dur. Avant, on se chauffait avec le bois et comme
vous le voyez maintenant, la forêt a complètement disparu et nous n’avons plus de quoi nous chauffer »,
nous a confié un habitant des lieux. Effectivement, le mazout n’est pas
à la
portée de ces pauvres villageois et la bonbonne de gaz butane est
l’ultime recours en attendant l’arrivée du gaz naturel. Nos
interlocuteurs n’ont pas manqué de soulever d’autres écueils, il
s’agit entre autres de l’absence de l’éclairage public.
En effet, un projet de réfection de l’éclairage est inscrit depuis
belle lurette, mais il tarde toujours à voir le jour. En ce qui
concerne l’AEP, le village accuse, à ce jour, une perturbation
dans la distribution de ce liquide précieux. « Il y a des
foyers qui ne bénéficient pas de cette ressource et continuent à la
chercher à dos d’âne à l’image des habitants du quartier
d’Aârkouv n’Rached et celui d’Issoulah », témoigne, dépité,
un villageois. En fait, les habitants dépassant les quatre mille âmes ne
savent pas à quel saint se vouer puisque aucun
projet n’a été réalisé au village depuis des dizaines d’années, à
l’exception du projet d’AEP à partir du barrage Tilesdit. « On nous a oublié »,
atteste un autre plaignant
du même village. En somme, les habitants de ladite localité
demandent un peu de considération eux, qui ont donné le meilleur
d’eux-mêmes pendant la guerre de Libération. Fateh Semache
Par [email=]Fateh Semache[/email]
el watan le 19 août 09
Ammal (Boumerdès) : Aït Abdelhadi, un village ignoré
Hormis l’ensorcelante vue
panoramique qu’offrent les forêts sauvages du maquis de Djerrah sur les
hauteurs, le petit village de Aït Abdelhadi, sis à 6 km à
l’ouest du chef-lieu de la commune de Ammal, ne dispose d’ aucune
autre ressource.
Les 800 âmes qui vivent dans ce village, accroché au pied de la
célèbre montagne de Djerrah, au passé révolutionnaire glorieux, se
sentent abandonnées par les autorités. « Ici la
marche à pied n’est pas un sport choisi par les habitants sur un
conseil de médecin pour soulager un quelconque malaise, mais une
contrainte pour atteindre les différentes
destinations », fait remarquer un habitant. La population de
tout âge a recours à cette obligation souvent harassante. Les petits
écoliers en sont les premières victimes. En absence
d’une annexe dans leur village, ils sont obligés de parcourir un
kilomètre à pied pour rejoindre les bancs de l’école primaire sise à
Toulmout ou à Ouled Ben Salah. Leurs aînés, les collégiens,
notamment ceux qui sont scolarisés au CEM de Tassouikt ne sont pas
non plus épargnés par cette corvée. Les malheureux doivent, pour
arriver à temps, prendre un raccourci en milieu de forêts,
traversant la rivière pour ensuite remonter la montagne. En hiver,
ce chemin devient impraticable en raison des torrents et des crues des
eaux.
Leur seule alternative pour arriver à leur destination est de
contourner plusieurs villages en empruntant le chemin de la commune,
long de six kilomètres. Les mêmes difficultés se présentent
devant les lycéens, les étudiants et les travailleurs. La plupart
des fourgons de transport boudent cette ligne. Les quelques
transporteurs qui osent emprunter cette ligne, se voient contraints
de visiter le mécanicien le soir. « Il est inadmissible que toutes les routes de Ammal aient été revêtues à l’exception de la nôtre », s’est indigné un habitant. Un autre
problème si épineux que celui de la route est l’absence de l’eau courante. « Elle coule une fois par semaine pendant l’hiver et une fois par hasard pendant l’été »,
a raconté
un habitant. À l’époque, c’est de la source du village construite à
la fin des années 1960 que s’alimentaient les foyers en cet élément
vital. Mais, aujourd’hui elle est menacée d’extinction
car les tuyaux sont devenus très vétustes. En somme, les habitants
revendiquent une seule chose : que leur localité soit prise en même
pied d’égalité que les autres villages voisins.
Par [email=]H. Dahmani[/email]
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: De remarquables villages Kabyles oubliés
Chier d'Algerie 19 aout
el watan 18 août
Aït Argane (Ouadhias)
Les villages en marge du développement
Touchés
par la vague d’incendies enregistrés durant la dernière dizaine de
juillet passé, en
Kabylie, les villages et hameaux formant les Ath Argane, enclavés
entre les monts du Djurdjura, à l’est de Tala Guilef et dépendant
administrativement de la commune d’Agouni Gueghrane (daïra des
Ouadhias), vivent en marge du moindre indice de développement, dû à
leur isolement, mais aussi et surtout au manque de considération
manifeste de la part des différents élus et responsables
locaux successifs, à l’égard des 3500 habitants qui y vivent, dans
des conditions assez singulières, sans la moindre amélioration notable
depuis l’indépendance du pays.
Situé au sommet d’un pic montagneux, à 1130 m d’altitude, le
centre du village Taguemount, chef-lieu des Ath Argane, donc leur
« vitrine », est si petit que quelques enjambées
suffisent pour le traverser. Ici, en ce mois d’août, l’air est
agréablement frais et sent bon l’herbe sauvage. Nous cherchons des yeux,
sur les monts voisins, la trace de l’incendie qui a
ravagé, le 27 juillet, 9 hectares de chêne vert, maquis et
broussailles. « C’est là-bas », dit Rachid, un habitant du village, en
désignant du doigt, sur le mont face au sud, un grand
carré noirci de cendres. Juste en dessous, c’est le village d’Ath
Ouelhadj. « L’incendie s’est déclaré vers 15h, on ne sait comment. Très
vite il a commencé à se propager, menaçant de
près, le village Ath Ouelhadj. Grâce à l’intervention rapide de
l’unité des Ouadhias de la Protection civile, à coups de pelles et de
pioches que la dizaine d’éléments, aidée par la population,
a pu dévier le feu vers le sommet de la montagne, sauvant ainsi
les habitations. Ce n’est que le lendemain, vers 3 heures du matin qu’il
a été totalement maîtrisé », ajoute-t-il.
L’AEP au forceps
Quelques jours avant cette catastrophe, les citoyens de ce même
village, lassés par plus d’une année d’inutiles réclamations, ont eu
recours à la manière forte, pour exiger la réfection de leur
réseau AEP qui n’alimente plus leur village, depuis plus d’une
décennie : poussés à bout, ils ont fini par saboter leur propre
conduite, puisqu’elle ne sert à rien, ainsi que celle qui
alimente le chef-lieu communal. : « Bien sûr, la réaction des élus
ne s’est pas faite attendre : 48 heures après, les conduites ont été
réparées, avec de nouvelles promesses de
prendre en charge la revendication légitime des villageois »,
commente-t-il encore. En cette fin de matinée, à l’entrée de Taguemount
quelques vieux, assis à même le sol, lèvent la tête
pour saluer, sans interrompre leur discussion silencieuse. Sur le
côté gauche, une mosquée bien en vue, bâtie sur du roc, surplombant une
multitude de villages, allant des Ath Agad,Timeghras,
Aït Boumahdi, jusqu’à Ouacifs. Quelques pas plus bas, c’est une
petite bâtisse appartenant au comité de village pour les besoins de la
collectivité à l’occasion d’heureux évènements ou de
décès. Elle est également utilisée par l’association culturelle
Tharwa n’Ath Argane, qui y organise ses différentes activités dont un
atelier de couture, une salle d’Internet toute équipée,
mais non fonctionnelle : « La salle est à l’arrêt. L’appareil
téléphonique WLL que nous comptions utiliser s’est avéré inefficace. La
mauvaise connexion nous a forcé à remballer le
matériel, en attendant une connexion satellitaire, si nous voulons
offrir une fenêtre à tous nos jeunes, vivant leur chômage dans la
solitude, coupés du reste du monde », déclare avec
amertume le président de l’association culturelle qui compte plus
de 180 adhérents participants. Depuis son agrément, en 1991, celle-ci
n’a bénéficié d’aucune subvention, ou autre aide. Pas
même l’attribution d’un local pour son siège et, à chaque
réclamation les élus donnent la même réponse : « Prenez nos murs, si
vous les voulez ; nous n’avons rien d’autre à vous
proposer. » Juste après « la bâtisse » en question, il y a l’unité
de soins, qui souffre du manque d’antiseptiques, entre autres, pour
prendre en charge les premiers soins des
patients. « Notre grand problème c’est l’absence d’un médecin pour
assurer une permanence une fois par semaine, compte tenu de notre
éloignement des centres hospitaliers des Ouadhias(18km)
et des Ouacifs(16km). Il faut également, comme autre priorité, 2
lits pour les femmes enceintes en plus d’une sage-femme, notamment
durant la période hivernale », énumère avec insistance
Belaïd, l’infirmier de l’unité, en poste depuis près de 20 ans,
affirmant qu’à cette altitude, il neige bon an, mal an, jusqu’à 1,30m.
« Toutes les routes sont alors impraticables, et nous
restons ainsi coupés du reste du monde parfois plus d’une semaine,
comme ce fut le cas durant l’hiver 2005 ». Cet enclavement se répercute
sur la scolarité des enfants, dont les résultats
cette année sont catastrophiques, avec des taux de réussite
insignifiants, aussi bien au baccalauréat qu’au BEM « Nous avons moins
d’une dizaine d’élèves admis à passer en 1re année
secondaire sur plus de 60 candidats », ont déploré des parents
d’élèves. Pourtant, ces dernières années, les choses se sont un peu
améliorées, avec l’intervention, quant les possibilités
le permettent des chasses-neige, appartenant aux communes d’Aït
Toudert ou d’Aït Bouaddou, parfois même de Tala Guilef, pour le
déblayage des routes, rétablissant ainsi la circulation des
véhicules. Mais comment donc les habitants d’Ath Argane font-ils
en l’absence des chasses-neige pour les évacuations d’urgence vers des
hôpitaux si lointains ? « Au cours de l’hiver
de 1994, nous avons eu à affronter le cas d’une femme enceinte
arrivée à terme, qu’il fallut donc évacuer d’urgence vers l’hôpital des
Ouacifs. Une dizaine d’hommes se sont alors portés
volontaires pour la transporter en se relayant. La neige qui leur
arrivait jusqu’à la ceinture, gelant leurs membres, ralentissait leur
progression. Quelques kilomètres plus loin, n’en pouvant
plus, la pauvre malheureuse complètement affaiblie ainsi que
l’enfant qu’elle portait encore rendirent l’âme, à mi-chemin », se
remémore avec beaucoup de tristesse, l’infirmier, 15 ans
après le drame. L’année suivante, c’est la même aventure qui est
tentée, mais, fort heureusement avec succès, cette fois-ci : « C’était
le même décor, avec presque autant de neige.
Nous avons porté la femme enceinte sur plus de 6 km, jusqu’ au
chef-lieu communal d’Agouni Gueghrane. De là, la route étant
relativement praticable, nous avons pu rejoindre l’hôpital de Boghni,
avec la mère sauve, qui a donné naissance à un garçon », se
souvient encore Belaïd.
En attendant un chasse-neige
C’est pourquoi, pour les habitants d’Ath Argane, l’attribution
avant l’hiver, d’un chasse-neige à la disposition de leur village est
vitale, car il y va de leur vie. Face à l’unité de soins, il
y a le monument érigé à la mémoire des 165 chahids d’Ath Argane,
tombés au champ d’honneur, pour l’indépendance de l’Algérie, le seul
édifice, d’ailleurs, qui fait encore leur fierté. « 47
ans après, nous vivons encore au Moyen-âge. A part ce que vous
voyez, nous n’avons absolument rien : pas de journaux, ni kiosque, ni
téléphone, ni maison de jeunes, encore moins de
cybercafé, pas de magasins, à l’exception de 2 ou 3 bicoques
servant d’alimentation générale. Pas même une boulangerie, pas à cause
d’un manque de fonds, mais parce que les habitants
considèrent que tout investissement ici, est voué à l’échec, en
l’absence de structures de base et autres commodités de première
nécessité ». « Il y avait bien au village une annexe
de la mairie, ainsi qu’une antenne de la poste, mais elles sont
toutes deux fermées, depuis de longues années, pour cause d’insécurité,
avait-on justifié », tonne Rachid, quadragénaire,
maçon de son état. « Ce sont les pensions et les retraites des
immigrés qui créent quelques emplois saisonniers aux artisans. Sans cela
nous crèverions de faim. J’enrage de me rappeler,
qu’a 41 ans, je n’ai jamais eu une fiche de paye, entre les
mains », peste-t-il encore, affirmant que le taux de chômage n’est pas
loin des 80 % dans la région. Les citoyens
rencontrés ce jour-là, ont tenu à exprimer en outre leur
indignation devant le comportement de l’exécutif de l’APC d’Agouni
Gueghrane, lors de la fête de l’indépendance le 5 juillet dernier.
« Ils sont venus repeindre le monument, avec les trois couleurs de
l’emblème national, comme il est d’usage. Finalement, ils se sont
limités à refaire les faces visibles de la route, et
encore sans les bandes vertes et rouges. Nous posons la question :
est-ce pour économiser quelques kilos de peinture ou bien pour nous
signifier leur manque de considération même à l’égard
de nos martyrs ».
Par [email=]Ahmed Meziani[/email]
-------
DDK 9 avril
AHL LAKSAR Ighzer Goulghoum a soif | |
Implanté à quelque trois kilomètres à la sortie nord-est du chef-lieu de la commune d'Ahl Laksar, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Bouira, le village Ighzer Goulghoum souffre du manque d'eau potable, et la situation dure depuis de longues années en dépit des multiples réclamations et autres actions de protestation entreprises par les milliers d'habitants du village, dans le but de trouver un écho favorable auprès des responsables concernés. Les années passent et la crise s'accentue chaque jour davantage, sans que ceux chargés de veiller sur le bien-être et le confort des citoyens n'aient donné aucun signe de vie par ici. Sur place, nous avons constaté la disponibilité d'un réservoir d'eau d'une capacité importante, et un réseau de distribution récemment réalisé, mais la disponibilité de l'eau fait toujours défaut. Un projet d'alimentation de cette localité en cette denrée vitale est bel et bien inscrit, qui consiste en l'acheminement de l'eau vers le village à partir du barrage Telesdit dans la localité de Semmache relevant de la commune d'El Adjiba. Le coup d'envoi des travaux de ce projet qui a été, selon une source locale, prévu pour le mois de juillet écoulé est remis aux calendes grecques. Les citoyens, du moins ceux que nous avons rencontrés, crient leur mécontentement quant à cette crise dont le bout du tunnel n'est certainement pas pour demain, menacent de recourir à des actions musclées, si les choses ne changent pas d'ici peu de temps. La sonnette d'alarme est donc tirée à l'égard des responsables concernés quant à une prise en charge, urgente et sans délais de ce problème qui rend la vie dure aux citoyens d' Ighzer Goulghoum. Idem, pour le réseau routier de la localité qui n'a subi aucune amélioration, ni opération de revêtement depuis des années, et ce malgré le paquet qui a été mis par le direction des travaux publics de la wilaya de Bouira, par l'attribution des projets d'aménagement urbain et des revêtements des routes notamment celles des villages les plus éloignés dans le but de stopper l'exode rural. | |
Omar Soualah |
el watan 18 août
Aït Argane (Ouadhias)
Les villages en marge du développement
Touchés
par la vague d’incendies enregistrés durant la dernière dizaine de
juillet passé, en
Kabylie, les villages et hameaux formant les Ath Argane, enclavés
entre les monts du Djurdjura, à l’est de Tala Guilef et dépendant
administrativement de la commune d’Agouni Gueghrane (daïra des
Ouadhias), vivent en marge du moindre indice de développement, dû à
leur isolement, mais aussi et surtout au manque de considération
manifeste de la part des différents élus et responsables
locaux successifs, à l’égard des 3500 habitants qui y vivent, dans
des conditions assez singulières, sans la moindre amélioration notable
depuis l’indépendance du pays.
Situé au sommet d’un pic montagneux, à 1130 m d’altitude, le
centre du village Taguemount, chef-lieu des Ath Argane, donc leur
« vitrine », est si petit que quelques enjambées
suffisent pour le traverser. Ici, en ce mois d’août, l’air est
agréablement frais et sent bon l’herbe sauvage. Nous cherchons des yeux,
sur les monts voisins, la trace de l’incendie qui a
ravagé, le 27 juillet, 9 hectares de chêne vert, maquis et
broussailles. « C’est là-bas », dit Rachid, un habitant du village, en
désignant du doigt, sur le mont face au sud, un grand
carré noirci de cendres. Juste en dessous, c’est le village d’Ath
Ouelhadj. « L’incendie s’est déclaré vers 15h, on ne sait comment. Très
vite il a commencé à se propager, menaçant de
près, le village Ath Ouelhadj. Grâce à l’intervention rapide de
l’unité des Ouadhias de la Protection civile, à coups de pelles et de
pioches que la dizaine d’éléments, aidée par la population,
a pu dévier le feu vers le sommet de la montagne, sauvant ainsi
les habitations. Ce n’est que le lendemain, vers 3 heures du matin qu’il
a été totalement maîtrisé », ajoute-t-il.
L’AEP au forceps
Quelques jours avant cette catastrophe, les citoyens de ce même
village, lassés par plus d’une année d’inutiles réclamations, ont eu
recours à la manière forte, pour exiger la réfection de leur
réseau AEP qui n’alimente plus leur village, depuis plus d’une
décennie : poussés à bout, ils ont fini par saboter leur propre
conduite, puisqu’elle ne sert à rien, ainsi que celle qui
alimente le chef-lieu communal. : « Bien sûr, la réaction des élus
ne s’est pas faite attendre : 48 heures après, les conduites ont été
réparées, avec de nouvelles promesses de
prendre en charge la revendication légitime des villageois »,
commente-t-il encore. En cette fin de matinée, à l’entrée de Taguemount
quelques vieux, assis à même le sol, lèvent la tête
pour saluer, sans interrompre leur discussion silencieuse. Sur le
côté gauche, une mosquée bien en vue, bâtie sur du roc, surplombant une
multitude de villages, allant des Ath Agad,Timeghras,
Aït Boumahdi, jusqu’à Ouacifs. Quelques pas plus bas, c’est une
petite bâtisse appartenant au comité de village pour les besoins de la
collectivité à l’occasion d’heureux évènements ou de
décès. Elle est également utilisée par l’association culturelle
Tharwa n’Ath Argane, qui y organise ses différentes activités dont un
atelier de couture, une salle d’Internet toute équipée,
mais non fonctionnelle : « La salle est à l’arrêt. L’appareil
téléphonique WLL que nous comptions utiliser s’est avéré inefficace. La
mauvaise connexion nous a forcé à remballer le
matériel, en attendant une connexion satellitaire, si nous voulons
offrir une fenêtre à tous nos jeunes, vivant leur chômage dans la
solitude, coupés du reste du monde », déclare avec
amertume le président de l’association culturelle qui compte plus
de 180 adhérents participants. Depuis son agrément, en 1991, celle-ci
n’a bénéficié d’aucune subvention, ou autre aide. Pas
même l’attribution d’un local pour son siège et, à chaque
réclamation les élus donnent la même réponse : « Prenez nos murs, si
vous les voulez ; nous n’avons rien d’autre à vous
proposer. » Juste après « la bâtisse » en question, il y a l’unité
de soins, qui souffre du manque d’antiseptiques, entre autres, pour
prendre en charge les premiers soins des
patients. « Notre grand problème c’est l’absence d’un médecin pour
assurer une permanence une fois par semaine, compte tenu de notre
éloignement des centres hospitaliers des Ouadhias(18km)
et des Ouacifs(16km). Il faut également, comme autre priorité, 2
lits pour les femmes enceintes en plus d’une sage-femme, notamment
durant la période hivernale », énumère avec insistance
Belaïd, l’infirmier de l’unité, en poste depuis près de 20 ans,
affirmant qu’à cette altitude, il neige bon an, mal an, jusqu’à 1,30m.
« Toutes les routes sont alors impraticables, et nous
restons ainsi coupés du reste du monde parfois plus d’une semaine,
comme ce fut le cas durant l’hiver 2005 ». Cet enclavement se répercute
sur la scolarité des enfants, dont les résultats
cette année sont catastrophiques, avec des taux de réussite
insignifiants, aussi bien au baccalauréat qu’au BEM « Nous avons moins
d’une dizaine d’élèves admis à passer en 1re année
secondaire sur plus de 60 candidats », ont déploré des parents
d’élèves. Pourtant, ces dernières années, les choses se sont un peu
améliorées, avec l’intervention, quant les possibilités
le permettent des chasses-neige, appartenant aux communes d’Aït
Toudert ou d’Aït Bouaddou, parfois même de Tala Guilef, pour le
déblayage des routes, rétablissant ainsi la circulation des
véhicules. Mais comment donc les habitants d’Ath Argane font-ils
en l’absence des chasses-neige pour les évacuations d’urgence vers des
hôpitaux si lointains ? « Au cours de l’hiver
de 1994, nous avons eu à affronter le cas d’une femme enceinte
arrivée à terme, qu’il fallut donc évacuer d’urgence vers l’hôpital des
Ouacifs. Une dizaine d’hommes se sont alors portés
volontaires pour la transporter en se relayant. La neige qui leur
arrivait jusqu’à la ceinture, gelant leurs membres, ralentissait leur
progression. Quelques kilomètres plus loin, n’en pouvant
plus, la pauvre malheureuse complètement affaiblie ainsi que
l’enfant qu’elle portait encore rendirent l’âme, à mi-chemin », se
remémore avec beaucoup de tristesse, l’infirmier, 15 ans
après le drame. L’année suivante, c’est la même aventure qui est
tentée, mais, fort heureusement avec succès, cette fois-ci : « C’était
le même décor, avec presque autant de neige.
Nous avons porté la femme enceinte sur plus de 6 km, jusqu’ au
chef-lieu communal d’Agouni Gueghrane. De là, la route étant
relativement praticable, nous avons pu rejoindre l’hôpital de Boghni,
avec la mère sauve, qui a donné naissance à un garçon », se
souvient encore Belaïd.
En attendant un chasse-neige
C’est pourquoi, pour les habitants d’Ath Argane, l’attribution
avant l’hiver, d’un chasse-neige à la disposition de leur village est
vitale, car il y va de leur vie. Face à l’unité de soins, il
y a le monument érigé à la mémoire des 165 chahids d’Ath Argane,
tombés au champ d’honneur, pour l’indépendance de l’Algérie, le seul
édifice, d’ailleurs, qui fait encore leur fierté. « 47
ans après, nous vivons encore au Moyen-âge. A part ce que vous
voyez, nous n’avons absolument rien : pas de journaux, ni kiosque, ni
téléphone, ni maison de jeunes, encore moins de
cybercafé, pas de magasins, à l’exception de 2 ou 3 bicoques
servant d’alimentation générale. Pas même une boulangerie, pas à cause
d’un manque de fonds, mais parce que les habitants
considèrent que tout investissement ici, est voué à l’échec, en
l’absence de structures de base et autres commodités de première
nécessité ». « Il y avait bien au village une annexe
de la mairie, ainsi qu’une antenne de la poste, mais elles sont
toutes deux fermées, depuis de longues années, pour cause d’insécurité,
avait-on justifié », tonne Rachid, quadragénaire,
maçon de son état. « Ce sont les pensions et les retraites des
immigrés qui créent quelques emplois saisonniers aux artisans. Sans cela
nous crèverions de faim. J’enrage de me rappeler,
qu’a 41 ans, je n’ai jamais eu une fiche de paye, entre les
mains », peste-t-il encore, affirmant que le taux de chômage n’est pas
loin des 80 % dans la région. Les citoyens
rencontrés ce jour-là, ont tenu à exprimer en outre leur
indignation devant le comportement de l’exécutif de l’APC d’Agouni
Gueghrane, lors de la fête de l’indépendance le 5 juillet dernier.
« Ils sont venus repeindre le monument, avec les trois couleurs de
l’emblème national, comme il est d’usage. Finalement, ils se sont
limités à refaire les faces visibles de la route, et
encore sans les bandes vertes et rouges. Nous posons la question :
est-ce pour économiser quelques kilos de peinture ou bien pour nous
signifier leur manque de considération même à l’égard
de nos martyrs ».
Par [email=]Ahmed Meziani[/email]
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DDK 9 avril
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: De remarquables villages Kabyles oubliés
Agouni Ggeghrane
Une commune dans le dénuement
En
effet, cette localité est dépourvue d’infrastructures de base, malgré
la densité de sa population, la commune
est dotée d’un seul centre de santé au chef-lieu et trois salles de
soins (à Ath Ergoune, Ath El Kaïd et Tafsa Boumad), ces salles sont loin
de répondre aux exigences des citoyens, la demande de
réalisation d’une maternité s’impose d’autant que des locaux
existent pour abriter un tel projet. Pour le secteur de la jeunesse et
de sports, cette localité ne dispose d’aucune infrastructure
sportive, c’est pourquoi les clubs de cette commune réclament des
pouvoirs publics la réalisation d’un Complexe sportif de proximité (CSP)
au chef-lieu du moment que des assiettes foncières
existent au niveau des différents villages de la municipalité. La
médiocrité des routes de la commune (villages) sont en ruine, en plus,
cette commune dispose d’énormes potentialités dans le
domaine du tourisme (richesse naturelle exceptionnelle et
impressionnante qui est le Parc national du Djurdura), pour cela, “on
préconise la réalisation d’un téléphérique à partir du chef-lieu
vers le parc pour en faire une destination touristique de la wilaya
de Tizi Ouzou, dans le but de sortir cette dernière de son enclavement”,
nous dit Bendega.
Le secteur de
l’Education compte sept écoles primaires recevant plus de 650 élèves et
plus de 80 dans le pré-scolaire pour l’année 2008/2009,
dont deux écoles sont dépourvues de cantines scolaires, et deux CEM
et aucun lycée. Depuis le dernier découpage administratif, cette
localité n’a jamais bénéficié d’un programme de logements
sociaux, contrairement à d’autres localités de la wilaya, même le
quota de subventions accordées dans le cadre de l’habitat rural reste en
deçà des besoins en la matière, plusieurs demandes de
projets dans le cadre du LSP ont été introduites mais elles sont
restées lettre morte. Un vaste programme de logements sociaux au profit
de la commune est la meilleure solution pour mettre fin à
l’habitat précaire, surtout que la commune dispose d’un foncier pour
le recevoir, a-t-on affirmé du côté des responsables locaux. Agouni
Gheghrane ne dispose pas d’un siège digne de ce nom à
travers toute la daïra des Ouadhias, qui, actuellement, occupe
l’infrastructure destinée initialement pour la garde communale. La
commune ne dispose même pas d’un parc.
Cette localité
rurale reste toujours pauvre et n’a aucune ressource à l’exception de la
taxe sur l’activité professionnelle que reverse l’usine
de production d’eau minérale à la recette locale des impôts. Plus
que jamais, cette commune a besoin d’un véritable plan d’urgence pour la
mettre sur les rails.
Mouloud Zerbout
el watan :http://www.elwatan.com/Bouaidel-a-la-marge-du
Kabylie info
Ammal (Boumerdès)
Bouaïdel à la marge du développement
Lorsque le véhicule finit de traverser le pont d’Assadfa pour
entamer la route menant vers Bouaïdel, un village de Ammal situé à une
trentaine de km à l’est de Boumerdès, le voyageur se
laisse envahir par le charme irrésistible de la vue panoramique
que lui offre la nature.
Des plaines si vastes, si verdoyantes et si étendues qu’elles
lui donnent l’impression de toucher au ciel au lointain horizon. Mais
ces vallées ne sont malheureusement pas exploitées.
Pourtant, les quelques lopins de terre travaillés ont
généreusement gratifié leurs propriétaires d’une abondante récolte de
fruits et légumes. Différents produits agricoles sont venus
couronner les efforts des ménages. Interrogé sur les raisons de
cet abandon, Chafi Djamel, biologiste, dit : « Il y a deux raisons : la première, c’est que les gens
manquent d’orientation. Et la deuxième, c’est l’épineux problème du manque de moyens financiers ».
Notre interlocuteur qui a voulu investir dans le domaine de
l’apiculture a tenu à
faire ce témoignage et raconter ses déboires avec
l’administration et la banque qu’il a sollicitées dans le cadre d’un
projet avec l’ANSEJ. « Après tous les déboires relatifs à la
constitution du dossier, j’ai fait face au refus catégorique de
la banque de m’accorder un crédit de 40 millions de centimes ».
Il n’est pas le seul à avoir vécu pareille déception. En
visitant les différents villages, les gens rencontrés sur place nous ont
dressé une liste interminable de lacunes. Nous y avons
constaté un abandon quasi-total de l’activité agricole, la seule
capable de créer des postes d’emploi et d’absorber le taux effrayant de
chômage. Les habitants dénoncent le dysfonctionnement
de certaines institutions et la fermeture de nombreux
établissements à caractère public. En effet, un vieux de la localité
nous dit : « Le centre de soins assure uniquement
quelques services. Déjà, l’inexistence de médecin pénalise
énormément les habitants. Les malades doivent aller se soigner au
chef-lieu de la commune. Les bébés aussi doivent être transportés
en ville pour leurs vaccins. Idem pour retirer ma dérisoire
mensualité de retraite, après avoir rendu de loyaux services pour mon
pays ».
On saura que le bureau de poste est carrément fermé depuis 1992,
suite à la dégradation de la situation sécuritaire et de plus il est
actuellement habité par deux familles. Quant à la maison
de jeunes « elle n’a pas encore ouvert ses portes même si les travaux sont achevés depuis plus d’une année »,
nous a fait savoir un jeune vendeur de cigarettes adossé au
mur de l’établissement. Devant cette défaillance, les jeunes
vont dans les cafés pour « tuer le temps ». Et pendant les week-ends,
c’est la ruée vers le seul stade de la région. Les
derniers arrivés n’y jouent pas car il est très difficile de
trouver un créneau aux nombreuses équipes qui viennent des localités de
Aït L’Hadj Lounis, Aït Baïteche, Tala Mahdi, Bou Smaïl,
Aghroudh et d’ailleurs. A ce sujet, les jeunes du village
d’Aghroudh ont fait des démarches auprès de la DJS de Boumerdès pour
obtenir un projet de réalisation d’un stade.
Projet arraché. Mais la joie des jeunes de la localité n’a duré
qu’un laps de temps car l’entrepreneur chargé du projet a jeté l’éponge.
Depuis c’est l’hibernation. A Bouaïdel les habitants
soulèvent également le problème de l’inexistence de routes et de
pistes pour désenclaver des hameaux entiers. Comme on se plaint de
l’absence d’un collège qui puisse alléger les efforts que
doivent consentir les élèves afin de rejoindre les
établissements du chef-lieu communal ou des villages voisins.
Par [email=]H. Dahmani[/email]
Une commune dans le dénuement
En
effet, cette localité est dépourvue d’infrastructures de base, malgré
la densité de sa population, la commune
est dotée d’un seul centre de santé au chef-lieu et trois salles de
soins (à Ath Ergoune, Ath El Kaïd et Tafsa Boumad), ces salles sont loin
de répondre aux exigences des citoyens, la demande de
réalisation d’une maternité s’impose d’autant que des locaux
existent pour abriter un tel projet. Pour le secteur de la jeunesse et
de sports, cette localité ne dispose d’aucune infrastructure
sportive, c’est pourquoi les clubs de cette commune réclament des
pouvoirs publics la réalisation d’un Complexe sportif de proximité (CSP)
au chef-lieu du moment que des assiettes foncières
existent au niveau des différents villages de la municipalité. La
médiocrité des routes de la commune (villages) sont en ruine, en plus,
cette commune dispose d’énormes potentialités dans le
domaine du tourisme (richesse naturelle exceptionnelle et
impressionnante qui est le Parc national du Djurdura), pour cela, “on
préconise la réalisation d’un téléphérique à partir du chef-lieu
vers le parc pour en faire une destination touristique de la wilaya
de Tizi Ouzou, dans le but de sortir cette dernière de son enclavement”,
nous dit Bendega.
Le secteur de
l’Education compte sept écoles primaires recevant plus de 650 élèves et
plus de 80 dans le pré-scolaire pour l’année 2008/2009,
dont deux écoles sont dépourvues de cantines scolaires, et deux CEM
et aucun lycée. Depuis le dernier découpage administratif, cette
localité n’a jamais bénéficié d’un programme de logements
sociaux, contrairement à d’autres localités de la wilaya, même le
quota de subventions accordées dans le cadre de l’habitat rural reste en
deçà des besoins en la matière, plusieurs demandes de
projets dans le cadre du LSP ont été introduites mais elles sont
restées lettre morte. Un vaste programme de logements sociaux au profit
de la commune est la meilleure solution pour mettre fin à
l’habitat précaire, surtout que la commune dispose d’un foncier pour
le recevoir, a-t-on affirmé du côté des responsables locaux. Agouni
Gheghrane ne dispose pas d’un siège digne de ce nom à
travers toute la daïra des Ouadhias, qui, actuellement, occupe
l’infrastructure destinée initialement pour la garde communale. La
commune ne dispose même pas d’un parc.
Cette localité
rurale reste toujours pauvre et n’a aucune ressource à l’exception de la
taxe sur l’activité professionnelle que reverse l’usine
de production d’eau minérale à la recette locale des impôts. Plus
que jamais, cette commune a besoin d’un véritable plan d’urgence pour la
mettre sur les rails.
Mouloud Zerbout
el watan :http://www.elwatan.com/Bouaidel-a-la-marge-du
Kabylie info
Ammal (Boumerdès)
Bouaïdel à la marge du développement
Lorsque le véhicule finit de traverser le pont d’Assadfa pour
entamer la route menant vers Bouaïdel, un village de Ammal situé à une
trentaine de km à l’est de Boumerdès, le voyageur se
laisse envahir par le charme irrésistible de la vue panoramique
que lui offre la nature.
Des plaines si vastes, si verdoyantes et si étendues qu’elles
lui donnent l’impression de toucher au ciel au lointain horizon. Mais
ces vallées ne sont malheureusement pas exploitées.
Pourtant, les quelques lopins de terre travaillés ont
généreusement gratifié leurs propriétaires d’une abondante récolte de
fruits et légumes. Différents produits agricoles sont venus
couronner les efforts des ménages. Interrogé sur les raisons de
cet abandon, Chafi Djamel, biologiste, dit : « Il y a deux raisons : la première, c’est que les gens
manquent d’orientation. Et la deuxième, c’est l’épineux problème du manque de moyens financiers ».
Notre interlocuteur qui a voulu investir dans le domaine de
l’apiculture a tenu à
faire ce témoignage et raconter ses déboires avec
l’administration et la banque qu’il a sollicitées dans le cadre d’un
projet avec l’ANSEJ. « Après tous les déboires relatifs à la
constitution du dossier, j’ai fait face au refus catégorique de
la banque de m’accorder un crédit de 40 millions de centimes ».
Il n’est pas le seul à avoir vécu pareille déception. En
visitant les différents villages, les gens rencontrés sur place nous ont
dressé une liste interminable de lacunes. Nous y avons
constaté un abandon quasi-total de l’activité agricole, la seule
capable de créer des postes d’emploi et d’absorber le taux effrayant de
chômage. Les habitants dénoncent le dysfonctionnement
de certaines institutions et la fermeture de nombreux
établissements à caractère public. En effet, un vieux de la localité
nous dit : « Le centre de soins assure uniquement
quelques services. Déjà, l’inexistence de médecin pénalise
énormément les habitants. Les malades doivent aller se soigner au
chef-lieu de la commune. Les bébés aussi doivent être transportés
en ville pour leurs vaccins. Idem pour retirer ma dérisoire
mensualité de retraite, après avoir rendu de loyaux services pour mon
pays ».
On saura que le bureau de poste est carrément fermé depuis 1992,
suite à la dégradation de la situation sécuritaire et de plus il est
actuellement habité par deux familles. Quant à la maison
de jeunes « elle n’a pas encore ouvert ses portes même si les travaux sont achevés depuis plus d’une année »,
nous a fait savoir un jeune vendeur de cigarettes adossé au
mur de l’établissement. Devant cette défaillance, les jeunes
vont dans les cafés pour « tuer le temps ». Et pendant les week-ends,
c’est la ruée vers le seul stade de la région. Les
derniers arrivés n’y jouent pas car il est très difficile de
trouver un créneau aux nombreuses équipes qui viennent des localités de
Aït L’Hadj Lounis, Aït Baïteche, Tala Mahdi, Bou Smaïl,
Aghroudh et d’ailleurs. A ce sujet, les jeunes du village
d’Aghroudh ont fait des démarches auprès de la DJS de Boumerdès pour
obtenir un projet de réalisation d’un stade.
Projet arraché. Mais la joie des jeunes de la localité n’a duré
qu’un laps de temps car l’entrepreneur chargé du projet a jeté l’éponge.
Depuis c’est l’hibernation. A Bouaïdel les habitants
soulèvent également le problème de l’inexistence de routes et de
pistes pour désenclaver des hameaux entiers. Comme on se plaint de
l’absence d’un collège qui puisse alléger les efforts que
doivent consentir les élèves afin de rejoindre les
établissements du chef-lieu communal ou des villages voisins.
Par [email=]H. Dahmani[/email]
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: De remarquables villages Kabyles oubliés
Le Courrier d'Algérie 01/02/09
L’Algérie profonde (Liberté, Samedi 27 Décembre 2008)
Bouzeguène
Vieillissement du patrimoine oléicole
Par : C. Nath Oukaci
Il est important de
souligner que les oliviers de la région Nath Idjeur (Bouzeguène) et
d’Illoula Oumalou se caractérisent par l’âge très avancé des
plants et par l’absence de soins adéquats.
La campagne de la récolte des
olives a commencé dans la région des AthYedjer. Depuis le début du mois
de décembre, les villageois ont repris le chemin des
champs pour quelques semaines d’intenses et chaudes
retrouvailles avec l’olivier, cet arbre ancestral béni qui assure depuis
longtemps l’aliment essentiel des ménages de Kabylie. Depuis
plusieurs jours déjà, la campagne oléicole avait démarré. Le
rituel désherbage des alentours des oliviers pour assurer une récolte
propre précède de quelques jours le début de la
récolte. Munis de râteaux, de haches, de scies, tout le monde
s’affairait à nettoyer et faire place nette pour qu’aucune olive ne se
perde. De loin, on aperçoit des nuages de fumée provenant
de l’incinération des mauvaises herbes, des bouts de branches et
des ronces. Cette année, la récolte s’annonce très prometteuse. Les
oliviers ont été magnifiquement arrosés par les eaux des
pluies ininterrompues et des chutes de neige. Les olives sont
devenues grasses si bien que les branches se sont pliées jusqu’à toucher
le sol. Ce qui fait particulièrement la joie des ménages
qui espèrent faire le plein et rattraper le déficit de la
précédente récolte qui a été particulièrement faible. Le prix de l’huile
d’olive pourrait peut-être baisser au regard de l’offre qui
pourrait dépasser les prévisions des services agricoles. Depuis
quelques années, les ménages qui avaient cédé leurs oliviers à des
tierces personnes pour une récolte en contrepartie de la
moitié de la production, ont vite fait de changer d’avis.
Emigrés dans des régions intérieures d’Algérie et même de France, ils
reviennent, maintenant, récupérer entièrement leurs olives et
leur huile.
Une région à vocation arboricole
La daïra de Bouzeguène (60 km à l’est de Tizi Ouzou) est
réputée pour le rôle important qu’occupe l’oléiculture dans la vie
économique locale. De par son relief, la région est
constituée de trois niveaux de terrain. Une partie de la daïra
est située en altitude, au dessus de 900 mètres, là où l’olivier ne
survit pas comme dans la commune d’Aït Zikki. Une seconde
zone plus ou moins élevée comme Aït Salah, Houra et Mehagga où
on rencontre très peu d’oliviers. Enfin, des terres situées à moins de
800 mètres d’altitude, très favorables à l’olivier et qui
s’étalent en amont et sur tout le long de l’oued Sahel qui longe
les terres des Ath Ghobri, d’Azaghar, d’Oukhlif N’ihitoussène, Irès et
Takoucht jusqu’aux rives de l’oued Sebaou et
remonter aux terres d’Ighraine, Ighi Boukiassa et Assif
Ousserdoun. (Idjeur). Mis à part la commune d’Aït Zikki qui ne possède
pas d’oliveraies, les trois autres communes de la daïra
(Bouzeguène, Idjeur et Illoula Oumalou) sont des territoires à
forte vocation et activité oléicole. Compte tenu de sa souplesse
d’adaptation et de sa rusticité, l’olivier demeure l’un des
éléments autour duquel s’articulent les activités de la
population.
Il contribue efficacement à la solution du délicat problème des
glissements de terrain et de l’érosion des sols et permet de faire
travailler une importante main-d’œuvre de saisonniers pour
au moins trois mois, dans les huileries industrielles. La
production de l’huile, aliment de base de tous les ménages kabyles,
procure des revenus appréciables à la population rurale.
L’olivier trouve un terrain de prédilection dans les espaces
situés à moins de 800 m d’altitude. Au-delà, on trouve soit le
chêne-liège (versant Akfadou), soit le cerisier (versant Aït
Zikki), à plus de 1000 m d’altitude. À Bouzeguène, la saison
oléicole est en phase de début car elle a été perturbée par les
intempéries qui ont persisté mais aussi par le froid et le gel qui
ont ralenti le mûrissement du fruit. Dans le domaine de la
production, le bilan est très difficilement déterminé vu l’absence de
statistiques. Les services agricoles de la daïra de Bouzeguène
ne disposent pas de chiffres précis sur le produit de la
récolte. S’agissant surtout de terres privées, aucun des propriétaires
terriens n’a été sollicité par un responsable agricole pour
connaître le nombre de quintaux d’olives récoltés et la qualité
d’huile produite. Il est important de souligner que les oliviers de la
région Nath Idjeur (Bouzeguène) et d’Illoula Oumalou se
caractérisent par l’âge très avancé des plants et par l’absence
de soins adéquats. C’est ce qui explique la faible productivité qui est
enregistrée lors des campagnes précédentes de récolte.
Beaucoup de ces arbres n’ont pas été taillés depuis des
décennies : troncs enchevêtrés, hauteur exagérée, des branches ne
donnant presque rien ou, à la limite, des olives de petite dimension,
des oliviers abandonnés, secs et entourés de ronces et
d’arbustes sauvages. Dans le passé, les services agricoles d’Azazga
envoyaient des agents munis de tronçonneuses pour procéder durant
des semaines à des tailles et coupes à travers toutes les
oliveraies de la région. Cette initiative ne s’est plus renouvelée
depuis des années. Si l’oléiculture a pu être quelque peu
redynamisée, c’est grâce à la générosité de la nature.
Absence de l’aide de l’État
Le retour des fortes précipitations a eu un effet salvateur sur
l’olivier. Les potentialités arboricoles auraient pu connaître un
meilleur essor si les fonds d’aide institués par l’Etat dans
le cadre du Plan national de développement agricole (PNDA)
avaient bénéficié aux exploitants. Dans la région de Bouzeguène, rares
sont les oléiculteurs qui ont bénéficié de l’assistance de
l’État, notamment pour la confection des cuvettes et
l’acquisition d’équipements. Si certains propriétaires d’huilerie ont pu
obtenir un peu de financement, il reste que la démarche est
perçue comme un parcours du combattant en raison de la
multiplicité des intervenants (de commune à la wilaya) et la persistance
des réflexes bureaucratiques. Par ailleurs, la région de
Bouzeguène est confrontée aussi au problème de transformation
des olives, même si elle dispose d’une dizaine d’huileries. L’an
dernier, plusieurs familles ont attendu plus de cinq semaines
pour faire triturer les olives. Vu les conditions de stockage
inappropriées (sacs non aérés), l’attente prolongée entraîne le
pourrissement des olives, et donc la dépréciation de la qualité
de l’huile extraite.
Concernant la commercialisation, le prix de l’huile d’olive qui
s’est stabilisé autour de 200 à 300 dinars, en 2006, a amorcé une montée
en flèche l’an dernier, atteignant les 500 dinars le
litre au niveau des huileries industrielles et atteint les 600
DA pour celle des pressoirs traditionnels. L’octroi de crédits aux
oléiculteurs permettrait de capitaliser le potentiel oléicole
d’une région où l’agriculture de montagne reste le seul créneau
porteur pour les agriculteurs et les ménages sachant que 100% du
patrimoine relèvent du secteur privé. Quant aux huileries, une
huitaine environ, elles sont de type industriel ou
semi-industriel, mais on trouve encore des huileries traditionnelles à
traction animale et qui gardent toujours leur clientèle. On sait que
l’huile extraite dans ce type d’huilerie est de loin la
meilleure et d’ailleurs plus chère que celle pressée dans les turbines
industrielles.
C. Nath Oukaci
El watan 20 décembre 2008
Ighrem (Bouira)
Détresse d’une localité oubliée
Visiblement prédestinée à un
devenir meilleur, de par sa proximité d’avec la RN5, l’un des axes
routiers principaux reliant Alger à l’est du pays, Ighrem, une
localité sise à environ 40 km à l’est de Bouira, se trouve comme
recluse dans sa désuétude et son sous-développement voulu par des
autorités qui n’accordent pas beaucoup d’égards quant au
développement d’un cadre de vie viable et productif du citoyen.
La population établie depuis des lustres sur ce lit d’oued,
avoisinant les 5000 âmes, continue à s’accommoder avec le décor dressé à
l’époque des regroupements implantés par les autorités
coloniales, dans le seul et unique souci d’y créer des ghettos
permettant d’isoler la population des maquis. Ironie du sort, à l’orée
du 3e millénaire, 46 ans après l’indépendance du pays, les
chaumières d’antan, de surcroît menaçant ruine, trônent encore à
ce niveau, comme pour témoigner de la douloureuse époque coloniale. Les
habitants de la localité, désabusés, s’insurgent contre
l’APC (Ahnif) qui, selon eux, n’a pas daigné, à ce jour, y
inscrire un quelconque projet d’aménagement urbain, à même de rendre le
cadre de vie acceptable pour les citoyens.
« Il suffit d’une petite averse pour s’embourber dans la fange, le
village devient un bourbier pendant la saison hivernale, et en été,
c’est la poussière suffocante qui supplante la
boue », constate Boualem, trentenaire, pour qui l’APC « n’a, à
aucun moment affiché une volonté d’agir face à la dégradation des
ruelles du village, notamment, suite à la réalisation
d’un nouveau réseau d’assainissement, vraisemblablement, mal fait.
Idem pour les quartiers périphériques, où les pistes agricoles faisant
jonction avec le village à l’image de celle de
Buzermane–un quartier où est implantée une partie importante de la
population d’Ighrem–sont complètement dégradées avec, en prime,
l’absence d’éclairage public ».
Et à un autre plaignant, tenant une petite échoppe, de tirer à
boulets rouges sur les élus locaux qui n’ont pas, selon lui, « tenu
leurs promesses de relooker le village par un aménagement
urbain adéquat ou bien l’octroi d’une aide pour résorber les
quelques taudis restants. N’avaient-ils pas prétendu, tambour battant,
durant la campagne électorale municipale de faire quelque
chose au village ? », conclut-il. Sur un autre volet, les jeunes
du village s’interrogent sur le sort réservé à la bâtisse de
l’ex-mosquée du village laissée à l’abandon après que la
nouvelle mosquée fut ouverte aux fidèles. « N’est-il pas utile de
songer à y aménager une classe pour les enfants du préscolaire et/ou d’y
dispenser des cours pour les analphabètes du
village ? », lâche dépité Farid, universitaire qui croit dur comme
fer, que les raisons ayant concouru au sous-développement du village
Ighrem est l’absence d’un comité de village
représentatif.
Et pour cause, que devient, en fait, Thajemaât (comité du village)
du bon vieux temps, cette structure ancestrale qui a toujours su gérer
les affaires courantes de la cité et, partant, réclamer
les droits des citoyens. Pour Hakim, licencié en sociologie,
visiblement observateur averti : « Le déclin de ces structures
d’organisation ancestrale est voulu, car il a permis aux
relais du pouvoir qui se sont autoproclamés de représenter, au
grand dam des villageois, ces villages dont les revendication sont, du
coup, tuées dans l’oeuf », poursuit-il tout en
invitant les jeunes à s’impliquer davantage dans la gestion de la
cité. Par ailleurs, les villageois reprochent aux élus successifs ayant
présidé aux destinées de la commune d’Ahnif d’avoir
marginalisé le village dont la population a quadruplé depuis la
construction de la cité de regroupement qui, force est de le constater,
nécessite une assiette foncière viabilisée pour recaser
le surplus d’habitants dans le cadre de l’auto-construction.
Aussi, il est fait état, par certains, de la nécessité de délivrer
des actes de propriété à tous les habitants du village, pour leur
permettre de postuler à des aides de l’Etat destinées à la
construction, notamment dans le cadre de l’habitat rural.
Par Ahcène Saoudi
AGHBALOU L'isolement total | |
De tous les côtés et indépendamment du point d'où on la scrute en se situant le long de la plaine de Sahel, Aghbalou apparaît comme un magnifique tableau naturel qui s'élance vers le ciel, tel un gratteciel bien réussi. Une beauté naturelle que dame nature sait confectionner et dont l'homme en serait incapable. Les constructions campagnardes en majorité, qui agrémentent, le magnifique site, cadrent agréablement avec ce décor grandeur nature. La commune d'Aghbalou est, selon plusieurs et différents sondages effectués, la municipalité la plus peuplée en Kabylie et aussi le plus grand village de Kabylie du point de vue superficie. Pour atteindre ce merveilleux village, on passe d'abord par Tiksi Ighidhen et puis Selloum ; une fois sur place, les bourgades Ivahlal, Ighil Ouchakridh, Ath Hamdoun se profilent en contrebas. En plus de son magnifique site dont il peut fièrement se targuer, Aghbalou jouit aussi de la notoriété de ses populations. Ces montagnards se sont taillés une honorable réputation d'avoir été de redoutables résistants lors la guerre de Libération nationale. Le remoncier Malek Ouari avait, à maintes reprises, évoqué dans ses écrits la bravoure et le courage des montagnards d'Aghbalou appelés auparavant Ath Kani. Cette région de Kabylie a trop souffert des affres du colonialisme avant et durant la guerre de Libération ; elle a vu les meilleurs de ces enfants tomber au champ d'honneur. Ce sacrifice ne semble guère être pris en considération par les pouvoir publics, car aujourd'hui le village qui a enfanté feu Slimane Amirat vit dans l'isolement total, eu égard à l'unique route qui y mène, un chemin étroit et sinueux qui nécessite une modernisation. Notons enfin que la commune d'Aghbalou mérite mieux de par son histoire et de son pittoresque site. | |
Omar Soualah |
L’Algérie profonde (Liberté, Samedi 27 Décembre 2008)
Bouzeguène
Vieillissement du patrimoine oléicole
Par : C. Nath Oukaci
Il est important de
souligner que les oliviers de la région Nath Idjeur (Bouzeguène) et
d’Illoula Oumalou se caractérisent par l’âge très avancé des
plants et par l’absence de soins adéquats.
La campagne de la récolte des
olives a commencé dans la région des AthYedjer. Depuis le début du mois
de décembre, les villageois ont repris le chemin des
champs pour quelques semaines d’intenses et chaudes
retrouvailles avec l’olivier, cet arbre ancestral béni qui assure depuis
longtemps l’aliment essentiel des ménages de Kabylie. Depuis
plusieurs jours déjà, la campagne oléicole avait démarré. Le
rituel désherbage des alentours des oliviers pour assurer une récolte
propre précède de quelques jours le début de la
récolte. Munis de râteaux, de haches, de scies, tout le monde
s’affairait à nettoyer et faire place nette pour qu’aucune olive ne se
perde. De loin, on aperçoit des nuages de fumée provenant
de l’incinération des mauvaises herbes, des bouts de branches et
des ronces. Cette année, la récolte s’annonce très prometteuse. Les
oliviers ont été magnifiquement arrosés par les eaux des
pluies ininterrompues et des chutes de neige. Les olives sont
devenues grasses si bien que les branches se sont pliées jusqu’à toucher
le sol. Ce qui fait particulièrement la joie des ménages
qui espèrent faire le plein et rattraper le déficit de la
précédente récolte qui a été particulièrement faible. Le prix de l’huile
d’olive pourrait peut-être baisser au regard de l’offre qui
pourrait dépasser les prévisions des services agricoles. Depuis
quelques années, les ménages qui avaient cédé leurs oliviers à des
tierces personnes pour une récolte en contrepartie de la
moitié de la production, ont vite fait de changer d’avis.
Emigrés dans des régions intérieures d’Algérie et même de France, ils
reviennent, maintenant, récupérer entièrement leurs olives et
leur huile.
Une région à vocation arboricole
La daïra de Bouzeguène (60 km à l’est de Tizi Ouzou) est
réputée pour le rôle important qu’occupe l’oléiculture dans la vie
économique locale. De par son relief, la région est
constituée de trois niveaux de terrain. Une partie de la daïra
est située en altitude, au dessus de 900 mètres, là où l’olivier ne
survit pas comme dans la commune d’Aït Zikki. Une seconde
zone plus ou moins élevée comme Aït Salah, Houra et Mehagga où
on rencontre très peu d’oliviers. Enfin, des terres situées à moins de
800 mètres d’altitude, très favorables à l’olivier et qui
s’étalent en amont et sur tout le long de l’oued Sahel qui longe
les terres des Ath Ghobri, d’Azaghar, d’Oukhlif N’ihitoussène, Irès et
Takoucht jusqu’aux rives de l’oued Sebaou et
remonter aux terres d’Ighraine, Ighi Boukiassa et Assif
Ousserdoun. (Idjeur). Mis à part la commune d’Aït Zikki qui ne possède
pas d’oliveraies, les trois autres communes de la daïra
(Bouzeguène, Idjeur et Illoula Oumalou) sont des territoires à
forte vocation et activité oléicole. Compte tenu de sa souplesse
d’adaptation et de sa rusticité, l’olivier demeure l’un des
éléments autour duquel s’articulent les activités de la
population.
Il contribue efficacement à la solution du délicat problème des
glissements de terrain et de l’érosion des sols et permet de faire
travailler une importante main-d’œuvre de saisonniers pour
au moins trois mois, dans les huileries industrielles. La
production de l’huile, aliment de base de tous les ménages kabyles,
procure des revenus appréciables à la population rurale.
L’olivier trouve un terrain de prédilection dans les espaces
situés à moins de 800 m d’altitude. Au-delà, on trouve soit le
chêne-liège (versant Akfadou), soit le cerisier (versant Aït
Zikki), à plus de 1000 m d’altitude. À Bouzeguène, la saison
oléicole est en phase de début car elle a été perturbée par les
intempéries qui ont persisté mais aussi par le froid et le gel qui
ont ralenti le mûrissement du fruit. Dans le domaine de la
production, le bilan est très difficilement déterminé vu l’absence de
statistiques. Les services agricoles de la daïra de Bouzeguène
ne disposent pas de chiffres précis sur le produit de la
récolte. S’agissant surtout de terres privées, aucun des propriétaires
terriens n’a été sollicité par un responsable agricole pour
connaître le nombre de quintaux d’olives récoltés et la qualité
d’huile produite. Il est important de souligner que les oliviers de la
région Nath Idjeur (Bouzeguène) et d’Illoula Oumalou se
caractérisent par l’âge très avancé des plants et par l’absence
de soins adéquats. C’est ce qui explique la faible productivité qui est
enregistrée lors des campagnes précédentes de récolte.
Beaucoup de ces arbres n’ont pas été taillés depuis des
décennies : troncs enchevêtrés, hauteur exagérée, des branches ne
donnant presque rien ou, à la limite, des olives de petite dimension,
des oliviers abandonnés, secs et entourés de ronces et
d’arbustes sauvages. Dans le passé, les services agricoles d’Azazga
envoyaient des agents munis de tronçonneuses pour procéder durant
des semaines à des tailles et coupes à travers toutes les
oliveraies de la région. Cette initiative ne s’est plus renouvelée
depuis des années. Si l’oléiculture a pu être quelque peu
redynamisée, c’est grâce à la générosité de la nature.
Absence de l’aide de l’État
Le retour des fortes précipitations a eu un effet salvateur sur
l’olivier. Les potentialités arboricoles auraient pu connaître un
meilleur essor si les fonds d’aide institués par l’Etat dans
le cadre du Plan national de développement agricole (PNDA)
avaient bénéficié aux exploitants. Dans la région de Bouzeguène, rares
sont les oléiculteurs qui ont bénéficié de l’assistance de
l’État, notamment pour la confection des cuvettes et
l’acquisition d’équipements. Si certains propriétaires d’huilerie ont pu
obtenir un peu de financement, il reste que la démarche est
perçue comme un parcours du combattant en raison de la
multiplicité des intervenants (de commune à la wilaya) et la persistance
des réflexes bureaucratiques. Par ailleurs, la région de
Bouzeguène est confrontée aussi au problème de transformation
des olives, même si elle dispose d’une dizaine d’huileries. L’an
dernier, plusieurs familles ont attendu plus de cinq semaines
pour faire triturer les olives. Vu les conditions de stockage
inappropriées (sacs non aérés), l’attente prolongée entraîne le
pourrissement des olives, et donc la dépréciation de la qualité
de l’huile extraite.
Concernant la commercialisation, le prix de l’huile d’olive qui
s’est stabilisé autour de 200 à 300 dinars, en 2006, a amorcé une montée
en flèche l’an dernier, atteignant les 500 dinars le
litre au niveau des huileries industrielles et atteint les 600
DA pour celle des pressoirs traditionnels. L’octroi de crédits aux
oléiculteurs permettrait de capitaliser le potentiel oléicole
d’une région où l’agriculture de montagne reste le seul créneau
porteur pour les agriculteurs et les ménages sachant que 100% du
patrimoine relèvent du secteur privé. Quant aux huileries, une
huitaine environ, elles sont de type industriel ou
semi-industriel, mais on trouve encore des huileries traditionnelles à
traction animale et qui gardent toujours leur clientèle. On sait que
l’huile extraite dans ce type d’huilerie est de loin la
meilleure et d’ailleurs plus chère que celle pressée dans les turbines
industrielles.
C. Nath Oukaci
El watan 20 décembre 2008
Ighrem (Bouira)
Détresse d’une localité oubliée
Visiblement prédestinée à un
devenir meilleur, de par sa proximité d’avec la RN5, l’un des axes
routiers principaux reliant Alger à l’est du pays, Ighrem, une
localité sise à environ 40 km à l’est de Bouira, se trouve comme
recluse dans sa désuétude et son sous-développement voulu par des
autorités qui n’accordent pas beaucoup d’égards quant au
développement d’un cadre de vie viable et productif du citoyen.
La population établie depuis des lustres sur ce lit d’oued,
avoisinant les 5000 âmes, continue à s’accommoder avec le décor dressé à
l’époque des regroupements implantés par les autorités
coloniales, dans le seul et unique souci d’y créer des ghettos
permettant d’isoler la population des maquis. Ironie du sort, à l’orée
du 3e millénaire, 46 ans après l’indépendance du pays, les
chaumières d’antan, de surcroît menaçant ruine, trônent encore à
ce niveau, comme pour témoigner de la douloureuse époque coloniale. Les
habitants de la localité, désabusés, s’insurgent contre
l’APC (Ahnif) qui, selon eux, n’a pas daigné, à ce jour, y
inscrire un quelconque projet d’aménagement urbain, à même de rendre le
cadre de vie acceptable pour les citoyens.
« Il suffit d’une petite averse pour s’embourber dans la fange, le
village devient un bourbier pendant la saison hivernale, et en été,
c’est la poussière suffocante qui supplante la
boue », constate Boualem, trentenaire, pour qui l’APC « n’a, à
aucun moment affiché une volonté d’agir face à la dégradation des
ruelles du village, notamment, suite à la réalisation
d’un nouveau réseau d’assainissement, vraisemblablement, mal fait.
Idem pour les quartiers périphériques, où les pistes agricoles faisant
jonction avec le village à l’image de celle de
Buzermane–un quartier où est implantée une partie importante de la
population d’Ighrem–sont complètement dégradées avec, en prime,
l’absence d’éclairage public ».
Et à un autre plaignant, tenant une petite échoppe, de tirer à
boulets rouges sur les élus locaux qui n’ont pas, selon lui, « tenu
leurs promesses de relooker le village par un aménagement
urbain adéquat ou bien l’octroi d’une aide pour résorber les
quelques taudis restants. N’avaient-ils pas prétendu, tambour battant,
durant la campagne électorale municipale de faire quelque
chose au village ? », conclut-il. Sur un autre volet, les jeunes
du village s’interrogent sur le sort réservé à la bâtisse de
l’ex-mosquée du village laissée à l’abandon après que la
nouvelle mosquée fut ouverte aux fidèles. « N’est-il pas utile de
songer à y aménager une classe pour les enfants du préscolaire et/ou d’y
dispenser des cours pour les analphabètes du
village ? », lâche dépité Farid, universitaire qui croit dur comme
fer, que les raisons ayant concouru au sous-développement du village
Ighrem est l’absence d’un comité de village
représentatif.
Et pour cause, que devient, en fait, Thajemaât (comité du village)
du bon vieux temps, cette structure ancestrale qui a toujours su gérer
les affaires courantes de la cité et, partant, réclamer
les droits des citoyens. Pour Hakim, licencié en sociologie,
visiblement observateur averti : « Le déclin de ces structures
d’organisation ancestrale est voulu, car il a permis aux
relais du pouvoir qui se sont autoproclamés de représenter, au
grand dam des villageois, ces villages dont les revendication sont, du
coup, tuées dans l’oeuf », poursuit-il tout en
invitant les jeunes à s’impliquer davantage dans la gestion de la
cité. Par ailleurs, les villageois reprochent aux élus successifs ayant
présidé aux destinées de la commune d’Ahnif d’avoir
marginalisé le village dont la population a quadruplé depuis la
construction de la cité de regroupement qui, force est de le constater,
nécessite une assiette foncière viabilisée pour recaser
le surplus d’habitants dans le cadre de l’auto-construction.
Aussi, il est fait état, par certains, de la nécessité de délivrer
des actes de propriété à tous les habitants du village, pour leur
permettre de postuler à des aides de l’Etat destinées à la
construction, notamment dans le cadre de l’habitat rural.
Par Ahcène Saoudi
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: De remarquables villages Kabyles oubliés
El Watan Edition du 25 novembre 2008
Commune de Timezrit (Boumerdès)
Réseau routier accidenté
Dans la commune de Timezrit, le
réseau routier et les voies de communication qu’elles soient vicinales,
communales ou wilayales sont dans un état de déliquescence
avancé. Hormis le projet de revêtement de la route reliant la région
d’Aït Dahmane au chef-lieu dont les travaux sont en cours, tous les
autres axes de la commune subissent une dégradation
continue.
Les usagers qui ont l’habitude
d’emprunter les voies de communication de cette localité rurale ne
savent plus à quel saint se vouer pour venir à bout de ce calvaire
qui s’accentue à vue d’œil. Pour s’en rendre compte, il suffit
d’emprunter par exemple le CW107 reliant cette localité à celle de
Naciria dont l’état se détériore à grande allure. Revêtu depuis
une dizaine d’années, cet important axe est déserté complètement par
les automobilistes. Sa partie sise entre le chef-lieu et le lieudit
Radar s’apparente à une route de montagne. Nids-de-poule,
crevasses, flaques d’eau, tel est le spectacle qu’offre ce chemin
négligé et pourtant stratégique. Autre chemin plus important, qui n’a
pas échappé à cette situation, est celui reliant cette
localité à celle des Issers.
En effet, en plus de son
rétrécissement, suite à des constructions qui envahissent la chaussée,
ce chemin de wilaya (CW151) est caractérisé par des affaissements et
des éboulements de terrains à différents endroits. En dépit des
appels et des réclamations incessants des transporteurs et des
habitants, ce chemin n’a jamais fait l’objet d’entretien ou d’un
quelconque aménagement de la part des autorités. Pour ce qui est du
chemin de wilaya reliant cette localité à celle d’Aït Yahia Moussa, dans
la wilaya de Tizi Ouzou et dont la chaussée a l’aspect
d’une peau de crapaud, nos sources indiquent qu’il n’a pas été
revêtu depuis plus d’une vingtaine d’années alors que durant les quinze
dernières années, la voie a bénéficié d’une attention de la
part des responsables concernés.
La même situation est endurée par les
habitants du village Irafâan dont la route qui dessert le village et
qui s’étire sur une distance de 4 km mène droit au
mécanicien. Cet axe où les lézardes sont tellement présentes que les
automobilistes sont obligés de slalomer pour éviter les nids-de-poule
est devenu de nos jours le plus grand point noir des
habitants du côté est de la commune. Idem pour la route reliant le
village Aït Sidi Amara à Ouanougha, un village relevant de la commune
des Issers laquelle est devenue non carrossable et
totalement abandonnée notamment dans sa partie reliant le village à
Ouanougha. La direction des travaux publics qui a réalisé la première
partie de l’ouvrage fait la sourde oreille aux multiples
réclamations des autorités locales quant au parachèvement de la
totalité de la voie. Néanmoins, les exemples ne manquent pas et la route
reliant cette localité à celle de M’kira, une commune
relevant de la wilaya de Tizi Ouzou est une parfaite illustration
d’un état des lieux des plus catastrophiques. Là, la route présente des
signes de délabrement avancé et ne cesse de se rétrécir
comme une peau de chagrin au grand désarroi des usagers. Dépités,
quelques habitants de cette localité soutiennent que si l’état de la
majorité des routes de cette commune est devenu ainsi, c’est
à cause de la négligence et du manque d’entretien de la part des
autorités locales.
Par Ramdane Koubabi
------------------------------------------------------------------------
Timezrit, les jeunes et le chômage (El Watan, Edition du 29 mai 2008 )
Décidément, l’aisance financière que connaît le pays ne se reflète
nullement sur le vécu des habitants de Timezrit, une commune située à
l’extrême sud-est de la wilaya de Boumerdès. Les jeunes de
cette commune qui sombre inexorablement dans l’oubli crient à qui
veut les entendre leur malvie et leur désarroi.
Plus de quarante-cinq ans après l’indépendance du pays, cette
localité de plus de 10 000 habitants, perchée sur les hauteurs de Sidi
Ali Bounab, ne dispose ni d’une salle de sport, ni d’une
maison de jeunes, ni d’un stade digne de ce nom et encore moins de
terrains de jeux aménagés ou d’une bibliothèque communale. Pourtant,
lors de sa visite de campagne électorale pour les
législatives, l’actuel ministre de la Jeunesse et des Sports,
Hachemi Djiar, élu député de Boumerdès sur la liste FLN, a promis aux
habitants de cette localité d’œuvrer pour la construction
d’une salle omnisports et d’un stade communal au profit des
jeunes. Plus d’une année après, les promesses du ministre se font
toujours attendre par une jeunesse livrée à elle-même qui a comme
seules occupations la patience et la consommation de drogue.
« Nous n’avons eu que des promesses. Rien n’indique qu’elles seront
tenues dans le proche avenir », lance Mohamed qui dit
avoir tellement patienté et qu’il n’en peut plus. « Même le
mouvement associatif est inexistant », fulmine Sofiane qui déplore
l’absence de cybercafé dans cette localité. L’absence
d’infrastructures à Timezrit est imputée au manque d’assiettes
foncières. Commune rurale par excellence, perchée sur les monts de Sidi
Ali Bounab à plus de 800 m d’altitude, Timezrit ne dispose
pas de terrains publics, d’où les difficultés rencontrées dans
l’effort de sa dotation en équipements publics. La direction de la
jeunesse et des sports de Boumerdès avait, pour rappel, mis au
défi les responsables locaux de trouver un terrain afin que des
infrastructures de jeunes y soient implantées. S’agissant du chômage qui
affecte la quasi-totalité de la population, le deuxième
vice-président de l’APC nous dira qu’il est conditionné par le
développement de cette localité. Celui-ci déplore toutefois au passage
« les retards enregistrés dans le lancement du
programme des 100 locaux commerciaux, alors qu’il est en voie
d’achèvement dans la majorité des autres communes du département ». Même
les dispositifs d’emploi et les différents programmes
d’aide au développement rural, qui ont été lancés par les pouvoirs
publics pour absorber un tant soit peu le chômage, n’ont pas pu sortir
cette frange de la société de son calvaire. En parlant
des dispositifs d’emploi, notre interlocuteur note : « Sur plus de
10 000 demandes, nous n’avons bénéficié que de 76 postes (IAIG) et 33
(ESIL) ». « Ces derniers, ajoute-il,
n’ont pas perçu leur mensualité depuis au moins 7 mois. » De leur
côté, quelques jeunes, recrutés dans le cadre du dispositif ESIL, n’ont
pas caché leur courroux envers le P/APC et les
services concernés, après le licenciement d’un nombre important
d’entre eux sous prétexte qu’ils ne font pas leur travail. « Est-il
moralement sain de révoquer des jeunes qui perçoivent
moins de 3000 DA par mois parcequ’ils ne font pas leur travail
correctement ? », s’interrogent les chômeurs en dénonçant le zèle dont
font preuve les responsables locaux. Au-delà de
ces agissements, le dénuement qui consume les jeunes de cette
localité prouve une fois de plus que les préoccupations des jeunes sont
loin d’être la priorité des pouvoirs publics.
Par [email=]Ramdane Koubabi[/email]
Commune de Timezrit (Boumerdès)
Réseau routier accidenté
Dans la commune de Timezrit, le
réseau routier et les voies de communication qu’elles soient vicinales,
communales ou wilayales sont dans un état de déliquescence
avancé. Hormis le projet de revêtement de la route reliant la région
d’Aït Dahmane au chef-lieu dont les travaux sont en cours, tous les
autres axes de la commune subissent une dégradation
continue.
Les usagers qui ont l’habitude
d’emprunter les voies de communication de cette localité rurale ne
savent plus à quel saint se vouer pour venir à bout de ce calvaire
qui s’accentue à vue d’œil. Pour s’en rendre compte, il suffit
d’emprunter par exemple le CW107 reliant cette localité à celle de
Naciria dont l’état se détériore à grande allure. Revêtu depuis
une dizaine d’années, cet important axe est déserté complètement par
les automobilistes. Sa partie sise entre le chef-lieu et le lieudit
Radar s’apparente à une route de montagne. Nids-de-poule,
crevasses, flaques d’eau, tel est le spectacle qu’offre ce chemin
négligé et pourtant stratégique. Autre chemin plus important, qui n’a
pas échappé à cette situation, est celui reliant cette
localité à celle des Issers.
En effet, en plus de son
rétrécissement, suite à des constructions qui envahissent la chaussée,
ce chemin de wilaya (CW151) est caractérisé par des affaissements et
des éboulements de terrains à différents endroits. En dépit des
appels et des réclamations incessants des transporteurs et des
habitants, ce chemin n’a jamais fait l’objet d’entretien ou d’un
quelconque aménagement de la part des autorités. Pour ce qui est du
chemin de wilaya reliant cette localité à celle d’Aït Yahia Moussa, dans
la wilaya de Tizi Ouzou et dont la chaussée a l’aspect
d’une peau de crapaud, nos sources indiquent qu’il n’a pas été
revêtu depuis plus d’une vingtaine d’années alors que durant les quinze
dernières années, la voie a bénéficié d’une attention de la
part des responsables concernés.
La même situation est endurée par les
habitants du village Irafâan dont la route qui dessert le village et
qui s’étire sur une distance de 4 km mène droit au
mécanicien. Cet axe où les lézardes sont tellement présentes que les
automobilistes sont obligés de slalomer pour éviter les nids-de-poule
est devenu de nos jours le plus grand point noir des
habitants du côté est de la commune. Idem pour la route reliant le
village Aït Sidi Amara à Ouanougha, un village relevant de la commune
des Issers laquelle est devenue non carrossable et
totalement abandonnée notamment dans sa partie reliant le village à
Ouanougha. La direction des travaux publics qui a réalisé la première
partie de l’ouvrage fait la sourde oreille aux multiples
réclamations des autorités locales quant au parachèvement de la
totalité de la voie. Néanmoins, les exemples ne manquent pas et la route
reliant cette localité à celle de M’kira, une commune
relevant de la wilaya de Tizi Ouzou est une parfaite illustration
d’un état des lieux des plus catastrophiques. Là, la route présente des
signes de délabrement avancé et ne cesse de se rétrécir
comme une peau de chagrin au grand désarroi des usagers. Dépités,
quelques habitants de cette localité soutiennent que si l’état de la
majorité des routes de cette commune est devenu ainsi, c’est
à cause de la négligence et du manque d’entretien de la part des
autorités locales.
Par Ramdane Koubabi
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Timezrit, les jeunes et le chômage (El Watan, Edition du 29 mai 2008 )
Décidément, l’aisance financière que connaît le pays ne se reflète
nullement sur le vécu des habitants de Timezrit, une commune située à
l’extrême sud-est de la wilaya de Boumerdès. Les jeunes de
cette commune qui sombre inexorablement dans l’oubli crient à qui
veut les entendre leur malvie et leur désarroi.
Plus de quarante-cinq ans après l’indépendance du pays, cette
localité de plus de 10 000 habitants, perchée sur les hauteurs de Sidi
Ali Bounab, ne dispose ni d’une salle de sport, ni d’une
maison de jeunes, ni d’un stade digne de ce nom et encore moins de
terrains de jeux aménagés ou d’une bibliothèque communale. Pourtant,
lors de sa visite de campagne électorale pour les
législatives, l’actuel ministre de la Jeunesse et des Sports,
Hachemi Djiar, élu député de Boumerdès sur la liste FLN, a promis aux
habitants de cette localité d’œuvrer pour la construction
d’une salle omnisports et d’un stade communal au profit des
jeunes. Plus d’une année après, les promesses du ministre se font
toujours attendre par une jeunesse livrée à elle-même qui a comme
seules occupations la patience et la consommation de drogue.
« Nous n’avons eu que des promesses. Rien n’indique qu’elles seront
tenues dans le proche avenir », lance Mohamed qui dit
avoir tellement patienté et qu’il n’en peut plus. « Même le
mouvement associatif est inexistant », fulmine Sofiane qui déplore
l’absence de cybercafé dans cette localité. L’absence
d’infrastructures à Timezrit est imputée au manque d’assiettes
foncières. Commune rurale par excellence, perchée sur les monts de Sidi
Ali Bounab à plus de 800 m d’altitude, Timezrit ne dispose
pas de terrains publics, d’où les difficultés rencontrées dans
l’effort de sa dotation en équipements publics. La direction de la
jeunesse et des sports de Boumerdès avait, pour rappel, mis au
défi les responsables locaux de trouver un terrain afin que des
infrastructures de jeunes y soient implantées. S’agissant du chômage qui
affecte la quasi-totalité de la population, le deuxième
vice-président de l’APC nous dira qu’il est conditionné par le
développement de cette localité. Celui-ci déplore toutefois au passage
« les retards enregistrés dans le lancement du
programme des 100 locaux commerciaux, alors qu’il est en voie
d’achèvement dans la majorité des autres communes du département ». Même
les dispositifs d’emploi et les différents programmes
d’aide au développement rural, qui ont été lancés par les pouvoirs
publics pour absorber un tant soit peu le chômage, n’ont pas pu sortir
cette frange de la société de son calvaire. En parlant
des dispositifs d’emploi, notre interlocuteur note : « Sur plus de
10 000 demandes, nous n’avons bénéficié que de 76 postes (IAIG) et 33
(ESIL) ». « Ces derniers, ajoute-il,
n’ont pas perçu leur mensualité depuis au moins 7 mois. » De leur
côté, quelques jeunes, recrutés dans le cadre du dispositif ESIL, n’ont
pas caché leur courroux envers le P/APC et les
services concernés, après le licenciement d’un nombre important
d’entre eux sous prétexte qu’ils ne font pas leur travail. « Est-il
moralement sain de révoquer des jeunes qui perçoivent
moins de 3000 DA par mois parcequ’ils ne font pas leur travail
correctement ? », s’interrogent les chômeurs en dénonçant le zèle dont
font preuve les responsables locaux. Au-delà de
ces agissements, le dénuement qui consume les jeunes de cette
localité prouve une fois de plus que les préoccupations des jeunes sont
loin d’être la priorité des pouvoirs publics.
Par [email=]Ramdane Koubabi[/email]
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: De remarquables villages Kabyles oubliés
La Wilaya de
Tizi-Ouzou possède 67 communes
Plus 52 communes de la wilaya de
Béjaïa
Plus 45 communes de la Wilaya de Bouira
Plus 33 communes de la Wilaya de Boumerdès
Plus 44 des 60 communes de Sétif
Plus 7 des 28 communes de Jijel
Tizi-Ouzou possède 67 communes
Plus 52 communes de la wilaya de
Béjaïa
Plus 45 communes de la Wilaya de Bouira
Plus 33 communes de la Wilaya de Boumerdès
Plus 44 des 60 communes de Sétif
Aïn
Abessa
Aïn Arnat
Aïn Azel
Aïn
Lahdjar
Aïn
Legraj
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Beni Aziz
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Hammam Guergour
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Sétif
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Talaifacene
Taya
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Tizi
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Ouled
Dahmane
Ouled Sidi
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Tafreg
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Tesmart
Tixter
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Mansouriah
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: De remarquables villages Kabyles oubliés
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<table style="width: 100%;" border="0"> <tr> <td valign="top"> <table style="width: 106px; text-align: right;" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"> <tr> <td> </td> </tr> </table> Liberté L’Algérie profonde (Mardi 31 Mars 2009) tizi ouzou Illiltène ou la commune oubliée Par : Kocila Tighilt “Notre commune semble être oubliée des pouvoirs publics. Au moment où d’autres régions bénéficient de projet de gaz de ville, Illiltène semble être écartée de cette commodité vitale…” Située à 70 km au sud-est de la wilaya de Tizi Ouzou, la commune d’Illiltène demeure une région enclavée, cela malgré les multiples routes qui la relient à plusieurs grandes villes de la Kabylie. Aucun projet pour le développement économique, pourtant possible, en faveur de cette région toujours déshéritée. Rien de consistant ne se profile à l’horizon, ce qui a des retombées négatives sur les citoyens de la commune qui subissent les aléas du chômage, la difficulté, la cherté des produits, la malvie… Ceux-ci ne ratent aucune occasion de partir ailleurs, de tenter leur chance, quelquefois à l’aventure, surtout les jeunes. La débrouille se veut désormais une culture ; les possibilités s’inventent, quitte à aller très loin, sous d’autres cieux, bravant le risque et le péril. Le président d’APC de cette commune a une appréciation que justifient l’expérience et l’exercice de la responsabilité : “Notre commune semble être oubliée des pouvoirs publics. Au moment où d’autres régions bénéficient de projet de gaz de ville, Illiltène semble être écartée de cette commodité vitale…”, regrette-il, se demandant pourquoi ces carences, cet oubli injustifié ? “Pourtant, nous souffrons énormément des pénuries de ce combustible, notamment en hiver, connaissant des situations difficiles dues à la rigueur du climat, à l’altitude et l’enclavement durant cette période. Le gaz de ville est indispensable chez nous, vu les conditions météorologiques très rudes que connaît notre localité…”, ajoutera-t-il. Sur le plan des moyens économiques, il semble que tout reste à faire pour amener cette commune à un seuil régional à peu près décent afin de la soulager de son indigence. En dehors des projets réalisés dans le cadre des PCD, aucune initiative consistante ne vient apporter une solution viable à la crise qui touche notamment les jeunes de cette localité, plus de 60% de la population active est au chômage. Cette localité est loin de cheminer vers un développement durable, elle gère plutôt les aléas et les pénuries qui la pénalisent à plus d’un titre. Les quelques entreprises privées existantes œuvrent dans le domaine des travaux publics, l’offre d’emploi est insuffisante. Des entreprises que les jeunes dénigrent de plus en plus, car elles n’assurent ni l’avenir ni la couverture sociale, ni une activité durable, souvent en panne de réalisations. Des jeunes dans l’expectative Le tissu socio-économique se dégrade et n’offre par conséquent aucun travail durable ou rentable. Ce marasme touche principalement les jeunes qui ne demandent qu’à être entendus et qu’on leur offre l’occasion de démontrer leurs possibilités. Les jeunes, en effet, souffrent d’un manque réel de prise en charge, de soutien et d’encouragement. Dans cette localité, de nombreux problèmes pèsent sur cette frange sociale livrée à elle-même et qui, par dépit, a recours à toutes sortes d’expédients. Pour Hamid : “La vie est vraiment rigoureuse sur ces hauteurs oubliées du monde.” En effet, le manque de structures de formation et d’animation (salle de sports, maison de jeunes dotée de matériel approprié, centre de formation, etc.), les met en difficulté. Ajoutons à cela le chômage plus qu’ambiant faisant partie du quotidien : “… nous accompagnant comme une malchance partout où l’on espère un peu. Et l’on se demande pourquoi tant de suicides, de banditisme, d’agressions… pourquoi le taux de criminalité monte au lieu de descendre ! Pourquoi la débauche, la délinquance, la punition… Si l’État ignore que tous les maux dont souffre le pays sont proportionnels à ces carences en matière de formation, d’emploi, de salaire respectable et de niveau de vie, alors cela est grave”, nous déclare un jeune universitaire. L’enclavement en hiver En hiver, les montagnes croulant sous le froid et le givre offrent un spectacle digne de l’âge de glace. Sans moyens véritables de déneigement, la commune connaît des heures sombres, des heures de disette, la ramenant aux temps maudits où la famine et la maladie frappaient cruellement les populations démunies. En 2005, après 15 jours d’immobilisme, il a fallu l’intervention de l’ANP avec les moyens dont elle dispose pour ouvrir les routes, secourir les malades et acheminer le ravitaillement. L’opération de secours a duré plusieurs jours. À Illiltène, il a fallu porter des malades et des parturientes sur des civières et sur des épaules d’hommes pour les sauver de la mort. C’est une commune où il a fallu ouvrir des pistes dans la neige et la glace à coups de pioche et de pelle pour acheminer les maigres vivres dont on pouvait disposer dans les alentours… Les difficultés de ces régions de haute montagne sont assez connues aujourd’hui pour que l’on puisse y faire face. Les moyens financiers existent pourtant pour acquérir l’équipement adéquat qui leur permettra de s’ouvrir et de respirer dans l’éventualité de fortes tempêtes de neige. Ce qui manque, semble-t-il, c’est l’imagination, la prévoyance et l’initiative indispensables dans ce genre de situation. Où sont les bus promis par le ministre ? Promis depuis 2006, lors de sa visite dans la commune d’Iferhounène, les bus prévus par le ministre de la Solidarité nationale, M. Djamel Ould Abbès, ne sont pas encore arrivés à destination de la commune d’Illiltène. Celle-ci ne dispose que de deux minicars et d’un camion aménagé pour l’ensemble des élèves du CEM et du lycée. Un nombre insignifiant face à la demande de près de 2 000 élèves venant des 11 villages que compte la commune. Pourtant, la promesse avait été solennelle et tout le monde y a cru ! Comment réparer ce genre de bourde qui ne fait qu’ajouter à la désespérance et à la désillusion ? </td></tr></table> |
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: De remarquables villages Kabyles oubliés
http://iflisen2008.over-blog.com/article-35321533.html
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
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