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Ali Chérif Deroua répond à Saïd Sadi : «Assumez vos écrits»

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Message  Azul Dim 4 Jan - 16:31

Contribution : Ali Chérif Deroua répond à Saïd Sadi :
«Assumez vos écrits»


Le sous-traitant avait fini sa contribution, «dommage, vous avez manqué la dernière occasion de vous racheter. A vous, vos sponsors et vos semblables, je dis à très bientôt».
Eh bien, me voilà.
Après ma réponse du 17 novembre 2014, M. Saïd Sadi se débine et refile le débat à son sous-traitant habituel pour sortir de l’impasse qu’il s’est créée lui-même.
Pour moi, tout ce que son sous-traitant écrira à ce sujet sera comptabilisé sur M. Saïd Sadi.
Aussi, pour permettre au lecteur de suivre ce débat ou plutôt ce feuilleton, ma réponse abordera 3 sujets.

1- Mon frère le colonel Lotfi
M. Saïd Sadi se réfère au livre, Autopsie d’une guerre, écrit par Son Excellence Monsieur Ferhat Abbas, président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Aucun Algérien, et tout particulièrement Ali Chérif Deroua, ne peut mettre en doute la moralité, l’éthique et la probité de Ferhat Abbas.
A mon tour de citer intégralement ce témoignage auquel il se réfère et auquel j’ajouterai quelques précisions sur les dates. Au mois de juin 1959, soit quelques semaines avant la fameuse réunion du GPRA de juillet 1959, Ferhat Abbas écrit en parlant de Lotfi «Notre Algérie va échouer entre les mains des colonels autant dire des ANALPHABÈTES. J’ai observé chez LE PLUS GRAND NOMBRE D’ENTRE EUX, une tendance aux méthodes fascistes. Ils rêvent tous d’être des “sultans’’ au pouvoir absolu. Derrière leurs querelles, ajoute-t-il, j’aperçois un grave danger pour l’Algérie indépendante. Ils n’ont aucune notion de la démocratie, de la liberté, de l’égalité entre les citoyens. Ils conserveront du commandement qu’ils exercent le goût du pouvoir et de l’autoritarisme. Que deviendra l’Algérie entre leurs mains ? Il faut que tu fasses quelque chose pendant qu’il est encore temps. Notre peuple est menacé».
Dans le livre cité, 18 pages plus loin, et dans le contexte des évènements qui ont échelonné la Révolution, c’est-à-dire, après le Congrès du Conseil national de la Révolution algérienne à Tripoli, fin décembre 1959/début janvier 1960, Ferhat Abbas écrit : «Avant de quitter Tunis, Lotfi m’avait renouvelé ses craintes… Il en était outragé». Et il cite cette phrase de Lotfi : «J’aime mieux mourir dans un maquis que de vivre avec ces loups.»
D’autre part, M. Saïd Sadi, dans son bestseller décrivant Boussouf, écrit «engagé très tôt dans les rangs de la résistance, cet INSTITUTEUR originaire du Nord Constantinois…»
Dans la première citation de Ferhat Abbas, j’ai sciemment écrit en majuscules, ANALPHABÈTES et LE PLUS GRAND NOMBRE D’ENTRE EUX et j’en ai fait de même en ce qui concerne INSTITUTEUR que M. Saïd Sadi reconnaît à Boussouf.
M. Saïd Sadi, dont la connaissance de la langue française ne prête à aucune équivoque, aurait dû, de lui-même tirer la conclusion que Boussouf n’était pas concerné par ces citations.
Puisque M. Saïd Sadi ne le fait pas, je me dois de le faire pour éclairer le lecteur :
On ne peut pas être instituteur et être traité d’analphabète.
Lotfi qui était bachelier a utilisé «le plus grand nombre d’entre eux il n’a pas «voulu mettre tous les colonels dans le même sac», sinon il aurait formulé la phrase plus simplement par «j’ai observé chez eux une tendance aux méthodes fascistes».
Donc pour moi, Boussouf n’est pas concerné par les réflexions de Lotfi rapportées par Ferhat Abbas et que M. SaïdSadi utilise à outrance.
Maintenant, c’est au lecteur d’avoir sa propre opinion sur Boussouf, et ce, en connaissance de cause, du moins sur ce point.
D’autre part, M. Saïd Sadi écrit ou fait écrire par son sous-traitant, dans sa réponse du 23 novembre 2014 «l’adjoint du colonel Lotfi dont le nom est cité dans la réponse de M. Saïd Sadi du 17 novembre 2014 et que je ne voudrais pas citer parce que je ne le connais pas.
Historiquement, officiellement, les trois adjoints de Lotfi avaient pour noms : Othmane (Benhaddou Bouhadjar) qui lui a succédé après sa mort et qui est malheureusement un «oublié de l’histoire de la Révolution», Boubekeur (Mohamed Kadi) dont le fils est l’actuel ministre des Travaux publics et Nasser (Bouizem Mokhtar) qui nous a quittés il y a quelques années.

2 - Boussouf Abdelhafid
M. Saïd Sadi doit assumer ses écrits, lui qui voudrait ouvrir les yeux de la jeunesse sur l’Histoire de la Révolution.
Il déclarait dans sa conférence à Iferhounène (Le Soir d’Algérie du 2 novembre 2014) « dès l’automne 1956, c’est-à-dire un mois après avoir pris ses fonctions en tant que responsable de la Wilaya V, Boussouf ordonne l’exécution de Lotfi qu’il avait convoqué à son PC basé au Maroc».
Après ma mise au point, M. Saïd Sadi se défend d’une drôle de manière, c’est le moins que l’on puisse dire en écrivant :
«Ce serait donc moi (âgé de neuf ans à l’époque des faits qui aurais révélé que Boussouf avait ordonné l’exécution de Lotfi». Il l’avait déclaré, il faut l’assumer, d’autant plus que, sachant qu’il s’est coincé lui-même, il cite littéralement la déclaration de son «témoin» qui ne correspond nullement à celle qu’il a avancée au préalable : «Nous avions reçu une convocation de ‘’45’’, c’est-à-dire Boussouf, nous demandant de nous rendre à Engad… Mes amis… je vais vous faire une confidence que j’ai faite ce matin à mon ami Bali. Nous étions du côté d’Isser (Bensekrane), je reçois un message nous demandant de procéder à l’arrestation de Lotfi et de l’exécuter. Le message était signé ‘’45’’ ; Nous avons refusé.»
Soit il était un gamin et à ce titre il n’a pas à se la ramener, soit il assume. D’autre part, il fallait par éthique citer ce témoignage et son auteur et ne pas se l’approprier indûment et en le déformant, puis le rejeter après avoir été découvert.
M. Saïd Sadi qui n’est pas tombé de la dernière pluie, se devait de ne pas se laisser abuser par un tel témoignage. Jamais, au grand jamais, je n’ai entendu quelqu’un dire que Boussouf était un numéro 45 ou autre. Les numéros sont réservés à mon humble connaissance aux prisonniers. Par les temps qui courent, pourquoi pas 007. Je tiens à soutenir que je ne connais pas ce témoin et que je n’étais pas au courant de ce colloque, n’en déplaise à M. Saïd Sadi.
De grâce, arrêtez de falsifier, de bricoler et de bidouiller l’Histoire de l’Algérie.
Le 22 juin 1962, Si Mabrouk écrit une lettre que vous trouverez ci-jointe. Lorsqu’on perd le pouvoir et que l’on demande à ses éléments de revenir en Algérie pour reconstruire le pays, on ne peut que respecter cette figure emblématique de la Révolution. Il n’a pas demandé de prendre position pour un des deux camps dans la crise de 1962. Il ne leur a pas demandé de rester à sa disposition. Lorsque de juillet 1962, date de l’indépendance de notre cher pays jusqu’au 31 décembre 1980 date de son décès, jamais au grand jamais Si Mabrouk n’a donné de déclaration publique ni pour ni contre les pouvoirs qui se sont succédé dans son pays, ne doit-on pas le respecter ou du moins ne pas l’impliquer dans l’histoire de l’Algérie de 1962 à 1980. Il avait considéré avoir rempli sa mission pour l’indépendance de l’Algérie. Alors pourquoi et comment ne pas le respecter ?
D’autre part, M. Saïd Sadi a revendiqué, mieux, il a décidé dans ses trois derniers écrits, de s’accaparer l’exclusivité sur Abane, Ben M’hidi, Ben Boulaïd, Amirouche, Zighoud et Lotfi. Eh bien, je les revendique moi aussi et à juste titre parce qu’ils ont été mes compagnons. Pour ne pas avoir à le révolter, je ne les revendique pas comme frères afin de ne pas lui donner l’occasion de crier au scandale.

3 - Ma relation avec Saïd Sadi
Ma première rencontre remonte au lundi 30 octobre 2000, date à laquelle je lui ai rendu une visite de courtoisie après l’entrée du RCD avec deux ministres, dans le gouvernement dirigé par M. Ali Benflis ( 26 août 2000). Depuis cette date, nos rencontres devenaient régulières. Au mois de février 2001, il m’avait sollicité de l’aider à adhérer à l’Internationale socialiste dont je connaissais le président.
J’ai pris les contacts nécessaires et le 10 mars, j’ai reçu un appel téléphonique d’un ami, M. José Lamégo, ancien ministre portugais, membre de la direction du parti socialiste portugais et directeur des relations internationales de son parti, ami intime du président Antonio Guttérès, président de l’Internationale socialiste, m’annonçant son arrivée dans le cadre d’ une délégation de l’Otan devant séjourner du 11 au 13 mars 2001, en visite officielle. Je téléphone le même jour à M. Saïd Sadi qui se trouvait à Paris pour lui faire rencontrer cette personnalité. Il me répond qu’il sera absent d’Alger, mais qu’il va prendre contact avec M. Tarek Mira directeur des relations internationales du RCD et député à l’APN pour le remplacer. Celui-ci me téléphone et m’informe que ce sera M. Djamal Ferdjallah, vice-président du parti qui assistera au dîner offert en honneur de José Lamégo. Je tiens à préciser que c’est moi qui ais payé l’addition.
Et c’est ainsi que le contact a été effectué. Le lendemain, M. José Lamégo et M. Mira se sont rencontrés à l’APN et quelques mois plus tard, le RCD a été invité à assister au congrès du Parti socialiste portugais.
Aussi, je me demande comment M. Saïd Sadi ose dire «qu’il a pu me croiser il y a quelques années». A lui qui classe les gens en bon et mauvais cholestérol, je me dois de lui demander pourquoi avoir fréquenté le mauvais cholestérol (....) (Ali Chérif Deroua) pendant une décennie.
Je demande à M. Saïd Sadi de confirmer ou infirmer ce que j’avance. Après s’être autoproclamé l’apôtre de la démocratie en Algérie, avec les résultats que l’on connaît, voilà qu’il veut devenir le chantre de l’Histoire de la Révolution, jouant en même temps le rôle d’héraut en prévoyant l’avenir de notre pays, attendant d’être le prophète d’une cause…. Il se met dans la posture d’un oracle infaillible, triant les Algériens en bons et mauvais citoyens, distribuant les éloges à ceux qui lui conviennent et bannissant le reste et tout particulièrement ceux qui osent dire certaines vérités. Drôle de conception de la liberté, drôle de conception du débat.
Pour finir cette mise au point, j’aimerais demander à M. Saïd Sadi de méditer ces deux axiomes :
La nation, c’est un vouloir vivre ensemble (Ernest Renan).
Et Malheur à la nation dont chaque partie se prend pour la nation tout entière. (Gebrane Khalil Gebrane).
Ali Chérif Deroua
Document
Lettre de Abdelhafid Boussouf aux éléments du MALG
République Algérienne
Ministère de l’armement
Et des liaisons générales


CIRCULAIRE
A tous les militants en activité au sein des services du MALG.


Immédiatement après le référendum du 1er juillet 1962, l’indépendance de notre pays sera proclamée.
Immédiatement après, on verra la fin de 132 ans d’une domination coloniale dont les rigueurs et les méfaits sont dans toutes les mémoires, de 132 ans de luttes incessantes dont le couronnement a été le déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954.
Ce serait faire injure à tous les militants que de rappeler les immenses sacrifices de notre peuple au cours de cette lutte. La victoire finale n’a été possible que grâce à l’unité, à la foi et à l’effort de tout un peuple.
La participation de tous les militants en activité au sein des services du MALG au combat commun a été plus qu’exemplaire. L’effort de chacun (éléments et cadres des services), les résultats obtenus sont un témoignage remarquable de la foi et de l’esprit de sacrifice qui ont animé les militants tout au long de la dure épreuve que notre pays a traversée et ceci, nul ne pourra le contredire.
Mais l’indépendance, si chèrement acquise, n’est pas tout et notre Révolution continue, notre combat se poursuit. L’Algérie doit repanser ses blessures, être reconstruite et elle ne peut le faire sainement qu’avec, d’abord et avant tout, les militants qui ont œuvré pour sa libération. C’est dire les tâches, dures certes mais combien exaltantes, qui attendent chacun de vous. Notre pays a besoin de toutes les énergies, de toutes les compétences et il ne saurait en trouver de meilleures que parmi ceux qui lui ont tout sacrifié.
Notre mission à l’extérieur touche à sa fin et nous allons tous retourner vers le territoire national, certains dès le 1er juillet, d’autres quelque temps après, deux mois environ. Comme la presque totalité des militants de l’organisation, la majeure partie des éléments du MALG commencera à rejoindre l’Algérie à partir du 1er juillet. Il s’agit de ceux dont la mission à l’extérieur est venue à terme et dont la présence au pays est plus utile dans l’immédiat. A ces militants qui vont rentrer, il est demandé de prendre une part active à la reconstruction du pays avec le même esprit qui les a fait rejoindre la Révolution. Pour les autres le retour est quelque peu différé : il s’agit de ceux dont l’activité ne peut être brusquement stoppée, car fonction des contingences extérieures, de ceux dont la technicité ou la compétence spéciale peuvent encore être nécessaires à la Révolution. A ceux-là, il est encore fait appel, si besoin est, à l’esprit de sacrifice qu’ils ont manifesté en toutes circonstances.
Des décisions ont été prises, elles vous seront communiquées en temps opportun. Il est demandé à tous de garder intacte la foi qui les a fait participer au succès du combat commun. Là est le gage de l’avenir de notre pays.
Tunis le 22 juin 1962.
Le Ministre
Azul
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Message  Azul Dim 4 Jan - 16:32

http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2014/12/07/article.php?sid=171829&cid=41
Azul
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Message  Azul Dim 4 Jan - 16:32

Contribution : Ali Cherif Deroua RÉPOND À SAÏD SADI :
«Assumez vos écrits»


Par Ali Cherif Deroua
Précepte de sagesse d’Ali Ibn Abou Taleb, à méditer
"الخير بالخير و البادئ أكرم و الشر بالشر و البادئ أظلم"
M. Saïd Sadi connaît cet adage, mais il ne s’en souviendra jamais !!!
Tout d’abord, je présente mes excuses aux lecteurs et à la famille du commandant Ferradj (Louedj Mohamed). J’aimerais corriger moi-même une erreur de ma part en citant les adjoints de Lotfi plutôt que de me faire «ramasser» par M. Saïd Sadi (le Soir d’ Algérie du 7 décembre 2014). C’étaient Othmane, Ferradj et Boubeker, Nasser n’étant nommé commandant qu’après la mort de Lotfi et Ferradj le même jour (27 mars 1960).
Maintenant revenons à nos affaires, comme dirait l’autre.

A- M. Saïd Sadi a «pu me croiser», affirme-t-il.

Tout d’abord, je me permets de lui rappeler son voyage en Afrique du Sud où je l’ai fait recevoir par les plus hautes autorités de ce pays frère et ami et tout particulièrement par Thabo Mbeki, le président de la République. Oui, M. Saïd Sadi a oublié que dans le cadre de l’adhésion de son parti à l’Internationale socialiste, il fallait l’agrément préalable à l’échelle des pays africains membres de cette institution. C’est ainsi que je lui ai préparé ce voyage d’une semaine en avril 2001, durant lequel, il était accompagné par M. Ali Brahimi, l’un de ses plus proches compagnons avant la rupture de leurs relations. Son égoïsme l’a poussé jusqu’à ne pas se faire accompagner chez le Président par M. Ali Brahimi. Il s’en est vanté auprès de ses militants, de ses compagnons, de ses collaborateurs et même dans une interview accordée au journal El Watan du 7 avril 2002. C´était de bonne guerre. Maintenant, il y a une mise au point. Que vont penser ceux qu’il a bernés. Il ne va pas nier cela, du moins je l’espère, parce que j’ai encore «quelques cailloux dans la besace».
Il écrit via son sous-traitant le 14 décembre 2014 : «A votre décharge (Deroua), vous n´êtes pas le seul à guetter les occasions propices pour faire des offres de service quand il y a une ouverture rentable à l’horizon.» Cela suppose implicitement qu’il reconnaît les services rendus. N’ayant présenté aucune facture, ni honoraire, j’espère qu’il n’a rien comptabilisé (ni prestations, ni honoraires) sur le bilan financier du RCD. Qu´il me permette de me poser la question, on ne sait jamais.

B- Réponse à ses écrits

Il écrit via son sous-traitant : «Vous paniquez M. Deroua ! Si vous ne connaissez pas cet officier, qu´est-ce qui vous autorise à attenter à son honneur et à sa crédibilité ?» Quel culot !! Le lecteur que vous voulez induire en erreur appréciera de lui-même la couleuvre que vous voulez lui faire avaler. Je maintiens que je ne connais pas ce monsieur, que je n’étais pas au courant de ce forum et je cite les adjoints de Lotfi, avec les corrections nécessaires, ni plus ni moins. En écrivant cela, je n´ai attenté ni à son honneur, ni à sa crédibilité. Les lecteurs qui suivent ce feuilleton en tireront les conclusions eux-mêmes.
Il écrit aussi «non seulement le nom de code de Boussouf était bel et bien 45, mais on sait aujourd’hui que Boudiaf, qui séjournait à la même époque au Maroc, et d’autres avaient été pendant des mois «codés» par des numéros » : je demande à M. Saïd Sadi de nous citer les noms et leur numéro, de ne pas rester dans les généralités pour faire bénéficier l’écriture de l’Histoire de SON SAVOIR et de nous donner aussi ses SOURCES. J’ose espérer qu’il ne va pas les coller à L’ADJOINT DE LOTFI. Je lui recommande au cas où il le ferait de s’abstenir de coller des numéros à mes frères de combat Larbi Ben M’hidi et Mohamed Boudiaf. Là, ce sera trop grave, il commettra un blasphème, pire un sacrilège que les Algériens dans leur totalité ne lui pardonneront jamais.
«Historien de la Révolution algérienne» ce qu’il voudrait être, il écrit via son sous-traitant : «Boussouf, violant les prérogatives du “parlement” de la Révolution, a mis son véto annulant ainsi l´obligation de se mettre en route pour l’intérieur.» La décision de rentrer à l’intérieur du pays concernait les officiers supérieurs des différentes wilayas, se trouvant à l’extérieur du pays, mais en aucun cas aux ministres du GPRA. A supposer que cela concernait aussi les ministres, le reproche fait à Boussouf s’applique automatiquement aux autres ministres. Malheureusement pour lui, moi j’étais présent à ce congrès du CNRA, mais non pas en tant que membre de cette auguste assemblée. J’étais le témoin privilégié, en tant que secrétaire, de la fameuse réunion du GPRA au Caire du 29 juin au 10 juillet 1959 (voir mon article à ce sujet 27 juin 2007). A ce titre, j’étais à la disposition des 10 colonels qui se sont réunis à Tunis du 11 août au 17 novembre 1959 (connue sous «la réunion des cent jours») puis de tous les membres du CNRA qui étaient présents à ce congrès (du 16 décembre 1959 au 7 janvier 1960). L’ouverture était prévue pour le 13 décembre, mais la première session n’a débuté que le 16 décembre 1959. Ce retard est dû aux autorités libyennes qui n’ont pu mettre le siège de leur Parlement à notre disposition qu’à cette date. Pour ma part, j’étais du 25 août au 7 septembre 1959 à Tunis et du 11 décembre au 29 décembre 1959 à Tripoli.
Il traite les éléments du MALG à trois reprises de baltaguis, un terme à la mode, sans préciser s’il inclut ou exclut les bons cholestérols.
Il écrit : «Quand il n’a plus d’arguments, M. Deroua s´approprie tout à la fois “Abane, Ben M’hidi, Amirouche, Zighoud….” pour légitimer son statut, ses abus et sa fortune.» Ainsi, Lotfi ne lui servant plus à rien, celui-ci se voit relégué à un point de suspension ainsi que Ben Boulaïd d’ailleurs. Quelle éthique !! (voir article du 7 décembre 2014) où j’ai revendiqué à juste titre «Abane, Ben M’hidi, Ben Boulaïd, Amirouche, Zighoud et Lotfi» et que je continuerai à les revendiquer, n’en déplaise à M. Saïd Sadi (tous ont été mes compagnons de combat contre l’ennemi commun). Je n’ai aucunement besoin de légitimer mon statut vis-à-vis de qui que ce soit et à plus forte raison auprès de M. Saïd Sadi, certains documents en feront foi.
Pour clore, je finirai par cette tirade ô combien osée «pour protéger et maintenir en place un système politique qui élimine tous les Algériens qui ne courbent pas l´échine ou qui refusent de se laisser corrompre». Quelle belle tirade. Collaborer avec un système de ce genre pendant plus de 17 mois avec deux ministres, se faire prendre en charge par ce système pendant plusieurs décennies et oser tenir de pareils propos maintenant ? Quelle morale, quel culot, quelle drôle de façon de s’assumer.
Le comble des combles, lorsqu’on est à bout darguments, c’est de reprendre à son compte les citations de l´adversaire. Oui, M. Saïd Sadi devrait méditer la citation de Gibran Khalil Gibran : «Malheur à la nation dont chaque partie se prend pour la nation tout entière.»

C- Changeons de registre et passons à son bestseller

Dans ses écrits et à juste titre, il affirme et insiste que j’avais lu son bestseller. Oui, je l’ai lu avec «délice », une semaine après sa parution, et je tiens à souligner que je l’avais acheté.
Je demande au lecteur de m’excuser de lui faire perdre son temps en racontant l’historique de ma rupture de relation avec Saïd Sadi et ce, pour juger en toute connaissance de cause.
Après la lecture de son bestseller, je le rencontre dans une réception organisée par une ambassade pour sa fête nationale. (En ce temps-là, il était la coqueluche des réceptions diplomatiques. Malheureusement pour lui, il a disparu de ces réceptions et pour cause…).
Il m’a tiré par le bras, alors que nous discutions avec d’autres personnes, pour me demander en tête-à-tête si j’avais lu son livre. Je lui ai répondu par l’affirmative. Me demandant ce que j’en pensais, je lui ai répondu : c’est une catastrophe. Il était outré, révolté et élevait la voix. Je lui ai textuellement dit : si Saïd, nous sommes dans une ambassade. Il s’est ressaisi et m’a demandé de venir demain matin au bureau pour en discuter. Je lui ai répondu poliment que je n’étais ni un militant de son parti, ni son employé. Déstabilisé par une telle réponse, il me dit : «Vous avez mal compris, vous venez pour vous dédicacer le livre...» Je lui ai répondu, je n’ai pas besoin de votre dédicace, parce que, avec cette dédicace vous me liez les bras et la langue. C’est ainsi que j’ai mis un terme à sa fréquentation. Quelques mois plus tard, je le rencontre dans une autre ambassade. Il était avec 3 ambassadeurs dont l’un d’entre eux m’a salué d’un geste amical de la main. Par respect pour cet ambassadeur tout particulièrement, je me suis dirigé vers eux pour les saluer. Et voilà que Saïd Sadi me voyant me diriger vers eux me désigne avec un doigt accusateur et déballe : «Voici un fellagha». Je le salue lui ainsi que les deux autres ambassadeurs, fais l’accolade à l’ambassadeur qui m’a fait signe et reviens vers lui pour lui répondre : fellagha et fier de l’être. Au lecteur «d’apprécier» l’utilisation de ce terme péjoratif avec lequel l’ennemi nous désignait.
Le lecteur a le droit de se poser pourquoi, et à juste titre, je ne l’ai pas «étalé» en ce temps-là. La raison en est bien simple. Après une décennie de relation, il m’était interdit par éducation, de lui tirer dessus, et je ne le regrette pas. J’aurais pu refiler mes observations à d’autres et en particulier aux mauvais cholestérols qui lui avaient répondu à cette période. Eh bien, je ne l’ai pas fait parce que ce n’est ni dans mon éducation, ni dans mes habitudes.
Maintenant que le débat tourne au vinaigre par les mots «gentils» qu’il me balance dans ses écrits :
- «Omet de décliner sa qualité d’ancien agent du Malg.» Je revendique cette qualité, mieux encore, j’en suis un des responsables au plus haut niveau.
- «L’appel au débat se transforme en attaque ad hominem.» Ah bon, dire des vérités historiques devient une attaque ad hominem. Comment appeler la façon de balancer des termes aussi «agréables» à mon égard, tels que, sans scrupules, aigri, sombre ressentiment, sortir du bois, exactions et reniements, allant jusqu’à me conseiller de «soulager ma conscience», bon manipulateur, misérables manœuvres, aboiements répétés jusqu’à la nausée, malgré tant de bassesses, de plus noir et de plus dangereux dans le mouvement national, indécence, comploteur, burlesque intrusion, haine émanant de vos semblables, crapuleuse manipulation avec vos éternelles sornettes, baltaguis, sournois, eh bien M. Saïd Sadi on appelle cela une attaque ad personam.
- «Bon et mauvais cholestérol.» Eh bien, j’assume d’être le mauvais cholestérol puisse qu’il en a décidé ainsi.
A M. Saïd Sadi, l’homme qui jongle avec la rhétorique, j’aimerais lui rappeler la réflexion de Corneille lorsque certains lui tiraient dessus.
«Je sais ce que je vaux et écoute ce qu’on médit à mon sujet.» Dans sa réponse du 30 novembre 2014, il écrit : «M. Saïd Sadi ne reniera pas ses écrits du 2 et 17 novembre 2014, manière sournoise de laisser croire à ceux qui n’ont pas lu ces écrits qu’ils représenteraient des scoops accablants que vous seul avez dévoilés». Oui, ce sont des scoops.

D- Les scoops de son bestseller

Maintenant, afin de ne pas fatiguer les lecteurs, passons à ce qui les intéresse, à savoir les «perles» que j’ai, en 2010, relevées dans son bestseller. Il y en a de toutes sortes. Concernant ses «perles», il a deux solutions, soit répondre lui-même, soit se taire. Il ne peut en aucun cas sous-traiter les réponses à ces scoops.

Première banderille.

1- L’HOMME POLITIQUE D’ENVERGURE QU’IL VEUT ÊTRE
Parlant de Bourguiba, il écrit : «Il ne faut pas oublier qu’en 1948, il avait fermement recommandé aux Palestiniens d’accepter le partage qui leur était proposé.» En 1948, M. Saïd Sadi avait un an, j’en déduis qu’il l’a lu quelque part bien plus tard. Donc, il a mal lu ou ne sait plus retenir. Oui, M. Saïd Sadi a raison pour la recommandation, mais il se trompe drôlement sur la date. Ce discours a été fait le 3 mars 1965 à Jéricho, en Cisjordanie, qui était sous la tutelle de la Jordanie, avant son occupation par Israël, après la Guerre des 6 Jours (5 au 10 juin 1967). Que peuvent penser de lui les hommes politiques qu’il a fréquentés après une pareille bévue ? (page 185).
Deuxième banderille.
2- LE STRATÈGE MILITAIRE QUE L’ON NE CONNAISSAIT PAS
Voici ce que M. Saïd Sadi écrit concernant les djounoud que Amirouche faisait rentrer à l’intérieur du pays : «Certains se verront confier des fusils mitrailleurs et d’autres eurent même à ramener des petits canons». Je lui demande de s’adresser à des experts militaires pour savoir s’il y a des petits canons. A ma connaissance, les petits canons pèsent au moins mille kilos et leurs obus un minimum de trente kilos, chacun. Je ne vois, ni comment, ni pourquoi, les faire rentrer à l’intérieur du pays, et à quoi ils allaient servir. Quel stratège militaire !!! (page 177).
Première torpille
3- LE CLIN D’ŒIL POLITIQUE À HOCINE AÏT AHMED
Il écrit «pendant qu’il (Amirouche) se trouvait dans la capitale tunisienne, eut lieu, dans la nuit du 26 au 27 mai (il oublie sciemment d’indiquer l’année pour dérouter le lecteur non averti) un massacre dans la région de Melouza en Grande-Kabylie» (page 190). Oui, il y a eu un massacre au mois de mai 1957 à Melouza.
Il écrit un peu plus loin : «Si Nacer (Mohammedi Saïd) vit son sort scellé dans l’affaire de Melouza. Sitôt rentré de Tunisie, le second de la Wilaya III (Amirouche) fut chargé par le CCE de mener l’enquête sur cette opération qui avait en particulier déstabilisé la délégation du FLN à New York où Hocine Aït Ahmed et M’Hamed Yazid s’échinaient à mener un laborieux lobbying.» Comment expliquer une pareille ineptie ? M. Hocine Aït Ahmed au lieu de s’échiner à un laborieux lobbying, vivait le calvaire de l’emprisonnement (arrêté le 22 octobre 1956 avec ses compagnons) depuis au moins cinq mois dans les prisons françaises !! (page 205).
Dans la quatrième édition, M. Saïd Sadi se rendant compte de sa bévue, ou une âme charitable le lui ayant signalée, note en bas de page 205 : (2) à l’époque des faits, Aït Ahmed était en prison. Eh bien, dans la première édition, il n’y avait pas d’annotation. Et cette annotation disparaîtra avec le temps pour en faire une Histoire authentique made in Saïd Sadi.
Il fallait tout simplement enlever de la phrase le nom de M. Hocine Aït Ahmed et le problème était résolu. Il veut se coller à cette légende vivante de la Révolution par tous les moyens.
Deuxième torpille
4- L’EXPLOITATION HONTEUSE DU NOM DE ABANE RAMDANE
M. Saïd Sadi, parlant de Madame Abane, écrit : «La veuve de Abane, une militante portant sa douleur avec dignité et pour laquelle j’éprouve affection et admiration» (note 7) pour la première édition et (note 8 pour la quatrième édition). Rien à redire sur ses sentiments s’il n’avait pas ajouté le fameux chiffre 7ou 8 suivant l’édition. Je me permets à mon tour de saisir cette opportunité pour m’incliner devant cette dame qui a perdu son mari dans des conditions douloureuses et malheureuses, et qui n’a cessé, malgré la pression de certains, d’avoir une ligne de conduite admirable.
Mais malheureusement pour M. Saïd Sadi, au bas de la page 244 de son bestseller il note (7 ou Cool : «Madame Abane se retrouva seule au tribunal quand il fallut attaquer Ali Kafi, qui avait diffamé l’homme de la Soummam dans des termes particulièrement outranciers.» Il ne peut reprocher aux autres de ne pas avoir été auprès de Madame Abane dans une pareille circonstance, que si lui-même était à ses côtés. Or, ce n’est pas le cas. Vu qu´il fait de Abane son registre de commerce, il aurait dû engager un collectif d´avocats pour défendre sa mémoire, comme il l´avait fait pour ses proches à un certain moment où ils ont eu maille avec des citoyens. Un autre proverbe à méditer : «Grande honte à qui châtie autrui et soi-même à châtier oublie.» Je laisse au lecteur le soin d’apprécier. Il va sûrement nous inventer quelque chose telle que j’étais absent, j’étais malade, j’ai oublié et j’en passe.

E- Conclusion

Je l´informe que j´ai assez de banderilles, de torpilles et même trois fusées déjà prêtes à l´emploi et ce, depuis le jour où je lui ai dit que son bestseller était une catastrophe.
Ce qui est regrettable, c’est que, à la quatrième édition aucune correction, sauf celle concernant Aït Ahmed, n’a été faite sur ces inepties. Il y a eu sûrement parmi ses amis et ses militants quelques-uns qui ont pu déceler ces anomalies. Mais personne n’a osé les lui signaler et pour cause…. Il est le fossoyeur de la Véritable Histoire de l’Algérie. Pourquoi et dans quel but ??? A chacun sa réponse.
J’aimerais finir cet article par une invitation à méditer une histoire japonaise. Un vieux professeur de karaté a fait de l’un de ses élèves un redoutable champion, lui enseignant toutes les ficelles du métier. Grisé par la gloire, grisé par ses victoires, celui-ci commença à manquer de respect à son Maître, allant même jusqu’à l’humilier en public. Un beau jour, n’en pouvant plus, le vieux demande au champion de solder leur différend par un combat, sur la place publique.
Durant le combat, le vieux s’échina à esquiver les coups, puis trouvant la faille, plaqua sur le sol le champion avec une prise à même de le tuer. Alors, le champion s’adressa au vieux en chuchotant : celle-là vous ne me l’avez pas apprise, Maître. Et le vieux de lui rétorquer : celle-là et bien d’autres, je les ai laissées pour mes vieux jours.
A bon entendeur, salut.
A. C. D.
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Message  Azul Dim 4 Jan - 16:33

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