Matoub Lounes: "nous voulons une République de Kabylie, assumons-nous !" (1997)
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Re: Matoub Lounes: "nous voulons une République de Kabylie, assumons-nous !" (1997)
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Re: Matoub Lounes: "nous voulons une République de Kabylie, assumons-nous !" (1997)
"Une balle m'a traversé l'intestin et fait éclater le fémur droit. Je ne sentais plus ma jambe. Je me suis effondré. Puis, je me souviens qu'on m'a soulevé et jeté dans la Land Rover, sans aucun ménagement, sans tenir compte de mes blessures ni du sang que je perdais en abondance. Mon corps n'était que douleur, je souffrais terriblement. Je gémissais. Je me sentais faiblir mais je ne pouvais pas estimer la gravité de mes blessures. J'avais si mal que j'ai cru mourir. J'ai le très vague souvenir d'avoir entendu les deux étudiants qui m'accompagnaient crier et pleurer. Les gendarmes m'ont malgré tout emmené à l'hôpital de Michelet, un hôpital de campagne, petit et mal équipé. En arrivant dans la cour, je me rappelle qu'ils ont crié au personnel médical, en arabe : «Tenez, le voilà, votre fils de chien.» Pourquoi cette haine gratuite ? Ils m'avaient tiré dessus, s'ils avaient pu me tuer sans que les conséquences en soient trop graves, ils l'auraient probablement fait. En dépit de l'état où j'étais, ils trouvaient le moyen de m'insulter. L'un d'entre eux m'a quand même accompagné aux urgences et j'ai compris qu'il y avait une violente altercation entre les médecins et lui. La douleur était si intense que je me suis évanoui. La suite m'a été racontée plus tard : je devais absolument être transporté ailleurs, l'hôpital de Michelet ne disposant pas du matériel nécessaire, mais le responsable local s'y est refusé, prétextant que l'Algérie était à ce moment-là sous autorité militaire. Cette décision très importante ne relevait pas de sa compétence à lui, simple wali (préfet). Il devait avertir ses supérieurs. Alertée, ma mère était accourue à l'hôpital ainsi que mes amis les plus proches. En me voyant, elle s'est effondrée, J'ai su par la suite qu'il avait fallu un véritable coup de force pour que je quitte cet hôpital. On craignait que des barrages n'aient été dressés pour arrêter l'ambulance qui me conduisait. Nous avons emprunté des petites routes, et effectué le parcours de cinquante kilomètres dans des conditions très difficiles en courant les plus grands risques. L'ambulance a mis des heures pour atteindre Tizi mais c'était le seul moyen d'échapper aux barrages. Si les gendarmes nous avaient arrêtés sur la route, je risquais de rester bloqué assez longtemps pour mourir dans l'ambulance."
"LE REBELLE "MATOUB LOUNES
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