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OU LA RECONVERSION DE L’APPAREIL STATO-MILITAIRE OU LE CHAOS EN MARCHE !!!

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OU LA RECONVERSION DE L’APPAREIL STATO-MILITAIRE OU LE CHAOS EN MARCHE !!! Empty OU LA RECONVERSION DE L’APPAREIL STATO-MILITAIRE OU LE CHAOS EN MARCHE !!!

Message  moi Dim 6 Oct - 12:37


Communication au conseil national de Madjid Yousfi

Par incompétence ou sur injonction, une fausse problématique nous est livrée parles médias nationaux dans l’analyse de la crise endémique qui affecte la société algérienne depuis maintenant un demi-siècle.

Pour ces médias, cette crise n’a rien de structurel ; elle serait le produit d’une série de dysfonctionnements qui ont pu contrarier une volonté intangible des Pouvoirs publics de construire une économie de développement et d’ériger une cohésion sociale à même de faire participer notre pays à la marche du monde.

Alors,l’on pointe du doigt le déficit en compétences, la corruption, la bureaucratie,une demande sociale effrénée…des facteurs négatifs qu’on se promet de juguler par une législation plus performante. Et, depuis notre indépendance, l’on s’est échiné à réviser le dispositif juridique, les modèles organisationnels, la constitution : tout cela, sans résultat probant !

C’est que l’octroi de montagnes de droits formels ne peut occulter les fondamentaux d’une société de prédation, laquelle fonctionne au profit exclusif des institutions de pouvoir, de ses clientèles, de ses parentèles, avec comme épine dorsale l’appareil répressif. C’est un système qui a sa propre logique de fonctionnement et qui aboutit en permanence à une crise sévère qui appelle à son dépassement plus ou moins violent.

A plusieurs reprises, le terme de cette logique a été atteint…1980 ; 1988 ; 1998 ;2008 ; mais par chance, à chaque fois, la croissance conjoncturelle de la manne pétrolière est venue accorder un sursis au régime.

Aujourd’hui encore, c’est l’impasse. Les réserves de change stagnent depuis 4-5 ans ; le Fonds de régulation des recettes ne s’accroit pas ; la balance des paiements amorce un déficit ; l’inflation s’accélère, avec un pic à 8.9 % pour l’année dernière- chiffre officiel - ; le secteur informel draine 40 % de la masse monétaire et devient prépondérant.

Examinons quelques référents plus significatifs de ce système.

1. L’appareil administratif, militaire et policier accapare plus de 20% du PIB

2. Davantage encore, cet appareil contrôle tout les centres de dégagement des surplus et les canaux d’affectation de 50 % de ce PIB.

En somme les deux tiers(2/3) du PIB relève d’une économie de rente…. Et dire que les Egyptiens se plaignent d’un ratio de 33 % !

3. La rente provient essentiellement des hydrocarbures, accessoirement de l’agriculture, très, très peu de l’extorsion de plus-value au détriment des travailleurs. C’est pourquoi pour beaucoup de gens, la contestation du régime porte davantage sur l’iniquité dans la redistribution de la rente que sur sa non affectation au développement.

4. Cette rente est destinée à la surconsommation au profit des hautes sphères du pouvoir, à l’achat de la paix sociale en cas de menace et à l’octroi de prébendes pour s’assurer les appuis extérieurs.

Cette mécanique débouche fatalement sur :

a) Un effondrement de l’épargne nationale. Elle se situerait à moins de 15 % du PIB ; ce qui génèrera une croissance molle de 3%. Cette épargne est trop souvent confondue avec la liquidité de l’économie. L’Algérie ne croule pas sous une montagne de capitaux ; même si les banques sont sur liquides, les capacités de financement restent limitées. Beaucoup de papier monnaie, mais peu de biens réels susceptibles d’êtres investis ; cependant, les revenus des hydrocarbures autoriseraient une croissance du PIB supérieure à 10 %.

b) Une régression, du secteur industriel, fondement d’une économie émergente. Ce secteur ne représente que 5% du PIB, il aurait dû dépasser les 20%.

c) Une faiblesse des investissements en formation. Les dépenses par élève ou étudiant sont de l’ordre du quinzième de leur niveau européen !...

d) La productivité par travailleur est le dixième de celle enregistrée en Allemagne ;le sixième de celle enregistrée en Corée du sud. Les bas salaires que cela engendre sont à l’origine de la fuite des cerveaux, de l’appel à une main d’œuvre étrangère et de la multiplication des conflits sociaux.

e) L’accélération des transferts illicites de capitaux pose un problème de sécurité nationale. Le mouvement atteindrait les 4 milliards de dollars annuellement !

f) Chakib KHALIL avait remué le couteau dans la plaie, lors d’une interview à El Chourrour,il avait avancé « l’Algérie produit et vend quotidiennement 1600 000barils de pétrole, alors que SONATRACH ne se fait payer que pour 900 000 !où sont les autres 700 000 ? » De la part d’un ministre, en charge du secteur, on n’attendait pas une simple dénonciation, d’ailleurs passée inaperçue, mais une saisine des tribunaux…

g) L’extension vertigineuse du marché de la drogue et de la contrebande va aller de paire avec la multiplication des réseaux de grand banditisme. Ces phénomènes insuffisamment mis en exergue sont lourds de menaces à moyen terme. C’est,cela, le chaos en marche.

En somme, la prédation est en train de plomber le développement et de déliter la société algérienne. Les Pouvoirs publics vont vouloir justifier leur carence en arguant une mauvaise gestion aux échelons subalternes, un contexte international défavorable, des urgences prioritaires, un arsenal juridique inopérant. Ils n’arrivent pas à masquer les déficiences inhérentes au système et les périls adjacents.

La problématique n’est ni dans le changement des lois ni dans la permutation des hommes ni dans la refonte des modèles organisationnels : l’impératif est une rupture pour s’extraire de la société de prédation.

Il faut se rendre à l’évidence, il n’y a plus suffisamment d’argent pour pouvoir réussir les réformes , leur donner une assise réelle et réussir les changements dans le dispositif institutionnel. On ne peut pas être au Top 10 des importateurs de matériels militaires et disposer d’une université performante, condition de la maitrise des technologies modernes.

Dans ce sens, il urge d’œuvrer pour une reconversion programmée dans le temps de l’appareil stato-militaire (appareil d’Etat et appareil militaire) pour l’affecter progressivement à une production de bien et services.

Cette démarche de reconversion conditionne la libération de surplus financiers nécessaire au développement économique et à une cohésion sociale.

Devant l’ampleur de cette tâche le conflit DRS–Présidence se réduit à une tempête dans un verre d’eau.

Si cette reconversion n’est même pas entamée, toutes les mesures administratives et juridiques portant sur une réforme de la justice, une amélioration de la qualité de l’enseignement, une révision des structures de l’Etat ne seraient que de la poudre aux yeux. Des leurres !

Madjid YOUSFI

Alger le 20 septembre 2013



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Date d'inscription : 30/01/2009

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