Des guerres asymétriques au « chaos constructif »
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Des guerres asymétriques au « chaos constructif »
Amalgames dans la pensée stratégique américaine
Des guerres asymétriques au « chaos constructif »
« Nous voyons un avenir brillant prendre racine dans le “Grand Moyen-Orient” », a déclaré le président américain George W. Bush à l’assemblée générale des Nations unies. Pourtant, observateurs et analystes dressent un bilan plus que critique de la « guerre mondiale contre le terrorisme » lancée par les Etats-Unis il y a cinq ans. Washington se révèle incapable de penser les nouveaux types de conflits.
par Marwan Bishara, octobre 2006 AperçuLe 12 septembre 2001, nous devions donner à l’Université américaine de Paris un cours sur « La guerre asymétrique à l’ère de la mondialisation ». Les événements de la veille aux Etats-Unis fournirent évidemment une parfaite étude de cas : Al-Qaida, groupement transnational sur le modèle du Segmented, Polycentric, Ideologically Network (SPIN, réseau idéologique polycentrique segmenté), structure floue et horizontale, à l’instar des groupes écologistes ou féministes, mais aussi des organisations clandestines comme les mafias, les cartels de la drogue et autres réseaux de trafics illégaux.
Depuis le 11-Septembre, cependant, Washington a redéfini les menaces et les ennemis asymétriques en ne distinguant plus que « ceux qui sont avec nous » et « ceux qui sont contre nous », en fonction de l’humeur et des intérêts des décideurs, sans grand rapport avec les menaces nouvelles « réelles ». Transformer des mouvements de résistance anticoloniaux classiques et des régimes laïques en cibles de la « guerre mondiale contre le terrorisme », au même titre qu’Al-Qaida et d’autres réseaux criminels, a représenté plus qu’une erreur : une catastrophe.
Au cours des dix années qui ont précédé, quelque quatre millions de personnes, principalement des civils, ont péri dans des guerres non conventionnelles, financées par des trafics de diamants, de drogues ou d’armes. Voilà qui a passablement tempéré l’optimisme né de la fin de la guerre froide. Auparavant, la plupart des conflits s’inscrivaient dans la rivalité entre les deux superpuissances. Dorénavant, les planificateurs du Pentagone associent les nouvelles guerres à la mondialisation et analysent la menace qu’elles représentent pour la sécurité de l’Occident.
Ils identifient notamment deux types de menaces dites « asymétriques » : d’une part, des guerres internes, dues principalement à l’affaiblissement ou à la désintégration de certains Etats sous la pression de la mondialisation ; d’autre part, des menaces transnationales provenant non d’un autre système, territoire ou religion, mais plutôt (...)
http://www.monde-diplomatique.fr/2006/10/BISHARA/14051
Des guerres asymétriques au « chaos constructif »
« Nous voyons un avenir brillant prendre racine dans le “Grand Moyen-Orient” », a déclaré le président américain George W. Bush à l’assemblée générale des Nations unies. Pourtant, observateurs et analystes dressent un bilan plus que critique de la « guerre mondiale contre le terrorisme » lancée par les Etats-Unis il y a cinq ans. Washington se révèle incapable de penser les nouveaux types de conflits.
par Marwan Bishara, octobre 2006 AperçuLe 12 septembre 2001, nous devions donner à l’Université américaine de Paris un cours sur « La guerre asymétrique à l’ère de la mondialisation ». Les événements de la veille aux Etats-Unis fournirent évidemment une parfaite étude de cas : Al-Qaida, groupement transnational sur le modèle du Segmented, Polycentric, Ideologically Network (SPIN, réseau idéologique polycentrique segmenté), structure floue et horizontale, à l’instar des groupes écologistes ou féministes, mais aussi des organisations clandestines comme les mafias, les cartels de la drogue et autres réseaux de trafics illégaux.
Depuis le 11-Septembre, cependant, Washington a redéfini les menaces et les ennemis asymétriques en ne distinguant plus que « ceux qui sont avec nous » et « ceux qui sont contre nous », en fonction de l’humeur et des intérêts des décideurs, sans grand rapport avec les menaces nouvelles « réelles ». Transformer des mouvements de résistance anticoloniaux classiques et des régimes laïques en cibles de la « guerre mondiale contre le terrorisme », au même titre qu’Al-Qaida et d’autres réseaux criminels, a représenté plus qu’une erreur : une catastrophe.
Au cours des dix années qui ont précédé, quelque quatre millions de personnes, principalement des civils, ont péri dans des guerres non conventionnelles, financées par des trafics de diamants, de drogues ou d’armes. Voilà qui a passablement tempéré l’optimisme né de la fin de la guerre froide. Auparavant, la plupart des conflits s’inscrivaient dans la rivalité entre les deux superpuissances. Dorénavant, les planificateurs du Pentagone associent les nouvelles guerres à la mondialisation et analysent la menace qu’elles représentent pour la sécurité de l’Occident.
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laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
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