Le jeûne fait polémique sur la moralité en kabyle : les non-jeûneurs défient l’ordre établi

Suite à l’appel de certains non jeûneurs de Kabylie de manger en plein public, en ce mois sacré de Ramadhan, quelques citoyens ont répondu favorablement à cette initiative, et ce à Tizi-Ouzou, et même à Béjaïa.
Il est à signaler que dans la capitale des Hammadites et sa région, les non jeûneurs ont l’habitude de manger, le plus normalement du monde, durant le mois de Ramadhan surtout du côté des plages, sans que personne ne les dérange.
La ville de Yemma-Gouraya, a toujours, été le fief de la tolérance, où les bars et les mosquées se côtoyaient harmonieusement. Même si ces derniers temps des extrémistes laïcs ou islamistes veulent remettre en cause cette cohabitation légendaire. Rappelons que cette action spectaculaire a été initiée par les non jeûneurs suite à leur l’intimidation par des gendarmes au village Tifra, à Tgzirt, dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
Selon nos sources, les non jeûneurs de Tizi-Ouzou ont pu manger publiquement, dans la ville des genêts, sans incidents.
« Je soutiens leur action, même si je n’ai pas pu y assister », nous confie Idir.
Par ailleurs, la plupart des citoyens rencontrés ou contactés dans la wilaya de Béjaïa, ou dans d’autres régions de la Kabylie dénoncent ce qu’ils qualifient «d’incivisme». «Je suis incroyant c'est-à-dire un athée, mais je suis contre ces actions de manger publiquement, au moment où toute une société observe un rituel.
Quand on vit dans une région, il faut respecter ses convictions, tout en restant soi-même, bien sûr», estime Mahdi, un artiste de la région. « J’ai vécu plus de 30 ans en France, et aucun Français, parmi mes collègues, par respect n’a mangé devant moi, durant le mois de Ramadhan ».
Chez nous, ces gens veulent donner une mauvaise image de notre région. La liberté individuelle ne veut pas dire piétiner les mœurs et convictions d’un pays. Je rappelle à ces gens que la Kabylie est une région musulmane.
A Béjaïa, uniquement, « nous avons plus de 500 mosquées, en moyenne », précise Da Remdane, un vieux de Bgayet. Sur Internet aussi, et depuis l’annonce des non jeûneurs, rapportée par la presse vendredi dernier, les Internautes n’ont pas caché leur mécontentement. « Je suis contre l’extrémisme. D’une part les services de sécurité ne doivent pas intimider des non jeûneurs. Ces derniers aussi ne sont pas obligés de s’exhiber en public, car ils doivent respecter leur société », écrit Sabiha sur son mur de facebook.
Cette polémique intervient au moment où l’Algérie connaît des mutations et des crises énormes. « Est-ce une manière de détourner les gens des vrais problèmes? », s’interrogent nombre de citoyens.
Mohand Cherif Zirem


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