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Paris identifie les Kabyles comme une minorité éclairée, peuplée de démocrates, face à des arabo-musulmans obscurantistes - le miroir kabyle , que repésente-t-il ?

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Message  Zhafit Dim 23 Nov - 14:24

Paris identifie les Kabyles comme une minorité éclairée, peuplée de démocrates, face à des arabo-musulmans obscurantistes - le miroir kabyle , que repésente-t-il ?


[color=blue]Paris est un grand village où se reconstituent les solidarités tribales. Autant de clans, autant de réseaux, autant d'attaches entre Paris et ceux qui sont restés au pays.[/color]



Face à la déferlante islamiste algérienne, Paris identifie les Kabyles comme une minorité éclairée, peuplée de démocrates, face à des arabo-musulmans obscurantistes, qui seraient rétifs à la modernité. Peu importe que cet ensemble kabyle soit mouvant et s'adapte aux circonstances. Lorsque tout va bien, le Kabyle devient arabo-berbère, le plus nationaliste des Algériens. Lorsque tout val mal, le même fait de la résistance, accroché aux monts Djurdjura en Grande Kabylie. On oublie vite qu'Alger ville d'immigration kabyle, fournit depuis cinq ans beaucoup de militants et de cadres au Front islamique de salut. Depuis 1994, le Kabyle Lounes Belkacem, dit Mohamed Said, dirige d'une main de fer le GIA (Groupe islamique armé), supposé être la faction la plus dure de la mouvance islamique, alors que Abassi Madani et Ali Benhadj, arabes tous deux, dialoguent avec le pouvoir.
A Paris, le bastion kabyle ne date pas d'hier. Dès le XIXe siècle, des cochers de fiacre kabyles sont en concurrence avec les Auvergnats, les Limousins ou les Savoyards. Un siècle plus tard, ils seront chauffeurs de taxi et bistrotiers. "Logeurs, tenancier de gargotes, marchands ambulants, note l'historien Benjamin Stora, seize des cinquante-cinq-dirigeants nationalistes de l'entre-deux-guerres sont des commerçants." Dès 1950, quelque trente mille Kabyles sont installés à Paris. Les "colonies" kabyles sont concentrées dans le nord de la capitale, surtout à Saint-Denis et à Aubervilliers. Ivry, Nanterre et Puteaux sont devenus, au fil des ans, leurs places fortes. "Les colonies kabyles se regroupent à Paris en fonction des facteurs qui les unissent entre elles ou les séparent de leur voisins dans leurs montagnes natales : situation géographique, alliance ou inimitiés familiales", remarque une enquête sociologique commandée à l'époque par le gouvernement général de l'Algérie.

Au départ, le renouveau de la berbérité est essentiellement culturel. L'expression des grands écrivains - de Jean et Taos Amrouche à Mouloud Mammeri et Mouloud Ferraoun - a été favorisée par la colonisation. Les recherches modernistes sur l'histoire du Maghreb ont mis en lumière l'apport berbère, confiné jusqu'alors dans le domaine folklorique, voire même mythique.
Lors de la création de l'Etoile nord-africaine, premier parti nationaliste algérien, son fondateur, Messali Hadj, est entouré de trois Kabyles parisiens. A partir des années 40, le mouvement nationaliste algérien se teinte fortement de berbérisme en banlieue nord et dans le quartier de la Goutte-d'Or. Cette poussée des Kabyles met même en péril la futur unité du mouvement nationaliste représenté alors par le Parti populaire algérien-Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (PPA-MTLD). "A Paris, raconte l'historien Mohamed Harbi, Rachid Ali Yahia, élu au congrès de 1948 du PPA, s'oriente vers la création du Mouvement populaire berbère (MPB) et lance ses partisans dans une épreuve de force avec la direction du PPA-MTLD." Majoritaires en France, mais minoritaires en Algérie, les berbéristes sont opposés au vieux leader Messali Hadj. La tension entre les "berbéro-matérialistes" et les "arabo-islamistes" fait déjà rage. Cela ne cessera plus. Que le FLN déclenche la guerre d'indépendance, le 1e novembre 1954, et une Association pour le développement de la langue berbère, "Tiwizi i Tamazight", se crée déjà rue des Maronites, non loin de la rue de Ménilmontant. Tout au long des huit années de guerre, les Kabyles paieront un lourd tribut à la révolution.

Deux ans après l'indépendance, Hocine Ait Ahmed, un des leaders de 1954, crée le Front des forces socialistes (FFS) et tente une révolte kabyle contre le fragile pouvoir du président Ben Bella. Après l'échec de cette tentative, beaucoup s'enfuient et rejoignent les bastions kabyles parisiens.
Le printemps berbère de 1980, qui voit l'université de Tizi-Ouzou investie par les forces de l'ordre, est sévèrement réprimé. Beaucoup sont contraints, une fois de plus, à un exil parisien. Les nouveaux champions de la berbérité, fondateurs du Mouvement culturel berbère, sont plus souvent militants d'extrême gauche que communistes.

Le succès immédiat d'une jeune génération de chanteurs, tels Idir, Djamel Allam ou Ait Menguellet, suscite la curiosité de toute une immigration avide de renouer avec ses racines. L'Association culturelle berbère (ACB) est créée, toujours rue des Maronites. Paris joue un rôle déterminant dans le renouveau de la langue berbère. Son plus grand linguiste, l'universitaire aixois Salem Chaker, s'y fait éditer.
Lorsque Ait Ahmed scelle un accord avec l'ancien président Ben Bella en 1985, Paris devient pour le pouvoir algérien la ville de tous les dangers. Une Ligue de défense des droits de l'homme en Algérie popularise le combat des prisonniers politiques berbéristes de la sinistre prison de Lambeze.
Un jour du printemps 1986, deux milles personnes, militants kabyles, jeunes étudiants, ouvriers du FFS ou sympathisants de l'ex-président Ben Bella, se réunissent à la Mutualité, place Saint-Victor. Venu spécialement de sa retraite sur les bords du lac Léman, Ait Ahmed est prié par les autorités françaises de rester en retrait. Le leader kabyle attend dans un café voisin la fin du meeting. Alger a envoyé un avion spécial bourré d'agents de la Sécurité militaire pour pertuber le meeting. Le pouvoir algérien a enfin compris qu'il ne fallait plus compter sur la mobilisation des vieux militants de l'Amicale. Les propos sont enflammés et Ali Mecili, organisateur de la réunion, s'estime satisfait. Il ne se rend pas compte qu'il vient de signer sa condamnation à mort.

C'est l'époque où la deuxième génération de l'immigration découvre la politique. Les jeunes Kabyles de Radio Beur donnent un large écho au mouvement berbère. Née en 1981, en même temps que le mouvement beur, cette station devient rapidement la voix de toute une génération. Entre un morceau de raï et une chanson kabyle, Nasser Kettane, son fondateur, se débat bientôt dans les imbroglios classiques que connaissent toutes les radios communautaires. Sur fond de velléités de l'Amicale désireuse de contrôler la station, des querelles "musclées" opposent le clan Kettane à un ancien du Mouvement des travailleurs arabes (MTA), Mouloud Challah. Le réseau kabyle qui sait à l'occasion fournir des hommes de main efficaces fait pencher l'avantage en faveur de Nasser Kettane. Resté à la tête de "Beur FM", société commerciale paisible, qui a pris la place de Radio Beur, ce notable est loin désormais des querelles militantes et de l'esprit associatif du départ. Presque trop gentil, ce médecin bien élevé et au mieux avec Danielle Mitterrand est devenu l'un des chantres de l'intégration.

Après l'autorisation des partis en Algérie, en 1989, la belle unité politique des Kabyles éclate. Les cadets, qui étaient les animateurs du Mouvement culturel berbère, créent le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) que dirige Said Sadi. Les anciens, restés fidèles à Ait Ahmed, préparent son retour en Algérie, après l'officialisation du FFS.
Déçu par les portes fermées de la rue de Solférino, siège du Parti socialiste, Said Sadi a trouvé une oreille plus attentive auprès de la droite française. Le chemin parcouru par l'ancien prisonnier de la forteresse de Lambeze est exemplaire. Le RCD des débuts, qui se voulait un rassemblement de tous les démocrates, réunissait une bonne partie de l'élite montante algérienne. A Paris, un tissu associatif accompagne cette vague. La jet-set des Kabyles parisiens se reconnaît dans le discours libéral du leader du RCD. Bien vite pourtant, le côté élitaire et régionaliste, doublé d'un autoritarisme insupportable chez Said Sadi, fait regretter à certains le FFS, qui a su, quant à lui, rester populaire. Les élections régionales puis législatives algériennes sanctionnent cette attitude : le RCD ne pèse pas grand-chose.

Les velléités farouches d'indépendance des villages kabyles se renforcent peu à peu et atteignent en 1995 une force terrible, s'élevant au rang de symbole pour l'intelligentsia algérienne laïque confrontée aux meurtres quasi quotidiens de ses membres. Avec la guerre civile larvée qui déchire l'Algérie, les membres des différentes djemaa se réunissent discrètement dans les arrière-salles de café, à Aubervilliers ou à Saint-Denis. Structures de base de tout village kabyle, ces assemblées sont démocratiques, sous l'autorité des anciens. Dans l'immigration, on peut adhérer à un cercle culturel, à un parti politique. Mais on reste avant tout attaché à son village d'origine. Les Djemaa des montagnes kabyles se reforment dans l'immigration. Le rapatriement du corps d'un défunt ou l'aide financière pour la construction d'un pont ou d'une école sont autant de gestes qui rattachent le Kabyle à sa djemaa d'origine.
Pour l'heure, les discussions sont plus générales. Le FIS a commencé à faire des incursions dans certains villages. Honte suprême, les intégristes ont dérobé des armes. Le "Nif", la fierté Kabyle, ne peut supporter un tel affront. Des rumeurs de prises de pouvoir par les islamistes permettent d'envisager le pire. Dans les djemaa de la banlieue parisienne, on commence à parler d'approvisionnement en armes pour ceux restés sur place. Cette mobilisation politique n'est pas nouvelle. On se prépare à une éventuelle sécession et on joue du poids économique de l'immigration.

Les hôtels-restaurants-brasseries de la région parisienne sont l'un des secteurs de prédilection de ces investissements kabyles. Il reste difficile de démêler les acquisitions d'honnêtes travailleurs, ces nouveaux Auvergnats qui travaillent dans ce secteur depuis un demi-siècle, des placements spéculatifs et suspects de la nomenklatura. Reste qu'aujourd'hui, d'après toutes les institutions spécialisées, près de 70 % des transactions sont le fait des Algériens.

Seuls étrangers à pouvoir posséder, depuis les accords d'Evian négociés par le Kabyle Krim Belkacem, des licences IV de débits de boissons alcolisées, les Algériens posséderaient désormais près de la moitié des cafés et brasseries de la région parisienne.

Figure exemplaire de ces golden boys kabyles dont la succes story entretient au pays la mythologie de l'immigré, Abdelhamid Siad est né à Azazga en 1957. Arrivé en France en 1970 pour y effectuer des études, le jeune homme renonce assez vite et gagne sa vie comme pompiste dans un garage du boulevard Raspail. "Ma chance, expliquera-t-il plus tard, fut de rencontrer M Tixier-Vignancour qui m'a aidé à obtenir un prêt auprès des banques pour acheter une première brasserie."
Comment cet avocat, ancien candidat d'extrême droite à la présidence de la République en 1965 et défenseur de l'OAS, a-t-il pu favoriser la carrière de ce jeune Kabyle ? Pourquoi le courtier Sylvain Lévêque, le neveu de l'ancien patron du Crédit Lyonnais Jean-Maxime Lévêque, aide-t-il cet homme d'affaire algérien sans garanties apparentes ? Quel rôle jouent les frères Pelnafian, gérants de discothèque de la régions d'Orléans, qui apportent quelques fonds ? Autant de mystères dans cette irrésistible ascension. Reste que, dans une course folle, Siad se retrouve très vite à la tête d'un consortium de treize brasseries, dont le Select à Montparnasse ou le Cluny du boulevard Saint-Germain. En 1992, ce Kabyle aventureux fut à deux doigts d'acquérir le Fouquet's, avenue des Champs-Elysées. Le secret demeure sur le financement de ces rachats. Les explications se perdent du côté de la place d'Iéna, siège de l'International Banker's, filiale du Crédit Lyonnais qui consent principalement les prêts.
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Paris identifie les Kabyles comme une minorité éclairée, peuplée de démocrates, face à des arabo-musulmans obscurantistes - le miroir kabyle , que repésente-t-il ? Empty Re: Paris identifie les Kabyles comme une minorité éclairée, peuplée de démocrates, face à des arabo-musulmans obscurantistes - le miroir kabyle , que repésente-t-il ?

Message  Zhafit Dim 23 Nov - 14:25

En 1993, la société de Siad est mise en liquidation judiciaire. Ses commanditaires expliquent qu'ils avaient fait de mauvais calculs, pensant que la "limonade" était un bon investissement. "Je n'ai été qu'un homme de paille", plaide Siad. D'autres Kabyles réussissent mieux pour l'instant, tel Said Faid, l'entreprenant propriétaire du très branché New Raï, une boite de nuit du Quartier latin, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève. Notre homme rêve d'être un mécène des arts, du sport et de la politique, le symbole d'une nouvelle génération de chefs d'entreprise. On le voit très actif au sein du "Club 92", sorte de cercle qui veut regrouper les chefs d'entreprises maghrébins en Europe. Venu de sa Kabylie natale pour atterrir à Trappes, en banlieue parisienne, cet ancien militant communiste reste, comme beaucoup d'autres, totalement engagé dans la politique algérienne. En octobre 1993, il installe dans son restaurant du boulevard Richard-Lenoir, La Couscoussière, le directeur du quotidien Liberté, Said Fattani, menacé de mort par le Front islamique du salut. Le journal, qui doit beaucoup au financement de Rabrab, un milliardaire kabyle propriétaire de la société Profilor installé en Kabylie, ne cache pas son soutien au RCD de Said Sadi. Avec l'aide d'anciens internationaux de football algériens vivant à Paris, Faid organise des tournois de football en Kabylie. Son rêve est de jumeler des équipes de la banlieue parisienne avec des équipes de villages de Kabylie. Le New Raï devient le lieu de rendez-vous d'une néo-bourgeoisie kabyle qui se frotte aux jeunes beurettes venues de banlieue et avide de raï. On y croise régulièrement les "chebs" ou l'inévitable Mahmoud Zemmouri, le cinéaste des Folles Années du twist qui possède un restaurant un peu plus haut dans la même rue.

En mars 1993, l'affaire de "la filière kabyle" de la drogue éclate. La libre entreprise n'est pas la seule raison du succès de certains à Paris. Boukhalfa Djennad, dit Djeff, dirigeait depuis une dizaine d'années un réseau de trafiquants d'héroïne originaires pour la plupart du petit village d'Ait Issad, en Kabylie. Son empire s'est bâti à partir d'une brasserie qu'il possède à Bruxelles. Ses affaires le mènent à Alger, à Paris ou à Barcelone. Une de ses sociétés, la SNEIRIC, dont le siège est situé à Pantin. achète et revend des bars ou des brasseries et permet un blanchiment efficace de l'argent. Les prêts sont officiellement couverts par un des trois grand brasseurs kabyles de la place. Le gérant de la société, Tahar Ahdjoudj, est originaire du même village kabyle. Son frère Amrane, ancien collaborateur de Mohamed Boudiaf à Alger, donne un coup de main. Cet habile intermédiaire est membre du Conseil consultatif national (CCF), cette assemblée de soixante membres désignée pour remplacer à Alger le Parlement normalement élu. Au sein de cette assemblé, Amrane Ahdjoudj est même chargé d'un rôle de liaison entre les opérateurs économiques français et algériens.

Cette affaire ébranle la communauté kabyle, moins coupée des coups tordus du pouvoir algérien qu'on veut bien le croire à Paris. Le cabaret Le Monseigneur, haut lieu des plaisirs de la nomenklatura algérienne, est à deux doigts de se trouver au milieu de la tourmente. Mais les Kabyles font front. Lorsque l'on évoque "l'affaire", les visages se ferment. La solidarité communautaire est plus forte que jamais. Que reste-t-il dans la tourmente de ces réseaux kabyles ? Said Sadi vient de créer le Mouvement pour la république, vaste front qui veut rassembler les ultimes résistants à la vague intégriste. La gauche socialiste continue à croire en son "grand homme", le chef du FFS, Ait Ahmed. Sa propre base renâcle un peu à le suivre dans sa volonté "dialoguiste" avec les islamistes ; mais certains continuent à voir en cet homme qui parle si clairement à la télévision française le dernier espoir de l'Algérie.

Grand bien leur fasse. Plus que jamais, le mirroir kabyle est pour Paris une bien mauvaise loupe grossissante de la situation algérienne.

extraits de "Paris, Capitale, Arabe."

Relayé par Le Pèlerin


source: http://www.algeriepyrenees.com/article-18808103.html
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Message  azemour Dim 23 Nov - 22:56

paris n'a qu'à s'occuper de ses problémes de logenments ,de chomage endémique et surtout le pourquoi de l'existence de la france
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Message  Zhafit Dim 5 Juin - 18:31

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Message  azemour Mer 8 Juin - 17:29

paris ne fait que dans la diversion ,la désinformation ,la division et l'intox .
c'est connu de tout le monde ,ils n'y a que les harkis qui croivent à ces conneries à répétition.
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