FINANCEMENT DE PROJETS TOURISTIQUES À BEJAIA: Une année pour une réponse... négative

Le développement du secteur touristique à Béjaïa ne se fait pas sans douleur. Alors que la menace de squat pèse lourdement sur le foncier touristique local, les institutions chargées d'appuyer les projets d'investissements continuent à briller par des lenteurs et autres tergiversations. Pour investir à Béjaïa, il faut avoir des nerfs d'acier et surtout être animé d'une volonté inébranlable. A défaut, c'est l'abandon.
Le cas d'un investisseur, déjà propriétaire d'un hôtel sur la côte ouest est assez illustratif. M.Youcef Ait Hammache, soucieux de contribuer à la dynamique de développement touristique, s'est investi dans un projet de construction d'un centre de vacances de 11 bungalows sur ses propres terres à Tighremt dans la commune de Toudja. Munie d'une étude technique et financière, d'une étude technico-financière et d'un rapport d'expertise, tel qu'exigé par la banque, l'investisseur dépose alors un dossier auprès de la Cnep pour son financement. Après un an d'attente, l'investisseur se voit signifier un avis défavorable. Une décision qui résulte «des conclusions négatives obtenues de l'étude effectuée par la direction régionale».
Une explication loin de convaincre l'investisseur. Au-delà de la réponse, qui peut être à la rigueur acceptable, même si le terrain et la région se prêtent à merveille pour ce genre d'investissement, la question, qu'il se pose à présent s'articule autour du temps mis pour l'apporter alors que d'autres investisseurs animés de la même volonté ont obtenu l'accord auprès d'autres institutions. Il aura fallu un an pour dire non! Alors que la réglementation en vigueur parle d'un délai beaucoup plus court. Ainsi, l'investisseur doit-il passer par d'autres voies, fusent-elles illégales pour concrétiser son projet? Comme M. Ait Hammache, beaucoup d'opérateurs souffrent tout comme ce schéma directeur d'aménagement touristique prévu pour promouvoir l'option de substitution aux hydrocarbures.
Les plans d'aménagement des zones d'expansion touristique d'Agrioun (Souk El Tenine) et d'Aokas, n'ont été approuvés par l'Assemblée populaire de wilaya de Béjaïa, que tout récemment. La wilaya de Béjaïa comptera quatorze zones à l'horizon 2030. Implantées sur 93 hectares dont 43 aménageables, les zones d'expansion touristique approuvées comprennent différents hôtels, centres balnéaires, d'hébergement, de loisirs, complexes résidentiels ainsi que des commerces. Il s'agit au total d'une vingtaine de projets qui offriront plus de 2400 lits avec une densité variant entre 48 et 64 lits par hectare. 4000 emplois directs et indirects seront ainsi créés, selon l'étude présentée par les cadres de l'Andt. Avec la lenteur des appuis financiers, la concrétisation de tous ces projets demeure dans le doute.

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