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APRÈS LE DÉPART D’AÏT AHMED: Avenir incertain pour le FFS

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APRÈS LE DÉPART D’AÏT AHMED: Avenir incertain pour le FFS  Empty APRÈS LE DÉPART D’AÏT AHMED: Avenir incertain pour le FFS

Message  Aokas Revolution Lun 24 Déc - 11:39

C’est un parti politique en pleine dérive que laisse Hocine Aït Ahmed, qui vient d’annoncer sa démission de la tête du plus vieux parti d’opposition. En fait, que reste-t-il du grand parti du Front des forces socialistes qui qui a pu renaître de ses cendres au lendemain de l’ouverture démocratique et médiatique de 1988 ? Les plus réalistes des observateurs de la scène politique diront : pas grandchose. Le parti n’est plus aussi nourri d’engouement et de fougue qu’il ne le fût au début des années quatre vingt dix. Depuis cette période, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts du FFS. L’absence prolongée d’Aït Ahmed du territoire national juste après le début de la tragédie nationale a, en effet, influé négativement et considérablement sur le cours des événements internes au FFS. Plusieurs crises n’ont cessé de secouer le parti. Des vagues de démissions collectives ont ponctué ces vingt ans. Les figures les plus en vue au sein du parti ont fini par faire long feu tant la méthode de fonctionnement de la formation politique ne répondait à aucune logique à même d’être discernée. La politique de la présidence tournante (le premier secrétaire) a été également l’une des causes ayant empêché le FFS de fonctionner comme un véritable parti démocratique dont le fondement ne peut être que les élections. Le premier secrétaire, faut-il le rappeler, n’est pas élu par les membres du conseil national. Il est nommé par Hocine Aït Ahmed lui-même. Ce dernier étant loin de la réalité du terrain, c’est son entourage immédiat qui lui conseille les noms des cadres susceptibles d’occuper ce poste. Mais le premier secrétaire étant éjectable à tout moment, on devine le climat d’instabilité qui a régné tout au long de ces deux décennies au sein d’un parti qui avait tous les atouts pour devenir l’une des forces politiques incontestables du courant démocratique. En plus du fait d’avoir à sa tête une personnalité charismatique, le FFS avait aussi le label d’être le premier parti d’opposition de l’Algérie post-indépendante. La déconfiture du système politique ayant dirigé l’Algérie juste après 1962 a fini par donner raison au FFS qui a contesté le cours qu’avait pris l’histoire du pays après la conquête de l’indépendance. Mais le FFS n’a pas réussi à entretenir ce capital de sympathie. Juste après le début de terrorisme, les choses allaient tourner mal pour le parti de Hocine Aït Ahmed. La formation politique allait entrer dans une zone de turbulence de laquelle elle en est sortie très affaiblie. L’indice de ce recul n’est autre que les résultats des élections auxquelles le parti avait participé. Les résultats obtenus par le FFS n’ont pas cessé de péricliter. La politique de la chaise vide, pratiquée par le parti pendant des années, lui a été fatale. Plusieurs cadres du FFS, nourris sans doute par des ambitions électoralistes, ont claqué la porte de ce dernier. Certains d’entre eux n’ont pas hésité à rejoindre les rangs du Rassemblement pour la culture et la démocratie. Le RCD avait accueilli à bras ouverts ces figures de proue du FFS. On se souvient que lors des élections législatives de 1997, le RCD avait même consacré une place de choix aux transfuges du FFS. Il leur avait réservé pratiquement la moitié des places sur la liste des candidats. Parmi les militants ayant claqué la porte du FFS pour siéger au RCD, on retiendra les noms des frères Mouloud et Hamid Lounaouci, Mohand Arezki Boumendil, Arezki Kecili, Ali Brahimi… La liste est très longue. Puis, d’autres cadres du parti d’Aït Ahmed n’ayant pas digéré la manière dont fonctionnait le parti ont décidé de déguerpir mais non pas pour rejoindre un quelconque autre parti. C’est le cas de Saïd Khelil, ancien premier secrétaire du FFS et candidat à Tizi Ouzou aux législatives de 1991 ayant battu le candidat du RCD Saïd Sadi, dès le premier tour.

TROP DE PRÉTENDANTS POUR REMPLACER UN HOMME… IRREMPLAÇABLE
Saïd Khellil n’a pas pu supporter le climat délétère qui régnait au sein de sa formation politique au milieu des années quatre vingt dix. Il s’est retiré non sans avoir entraîné avec lui un groupe des plus pesants. Celui qui était appelé à l’époque le groupe de Tizi Ouzou. Saïd Khelil et son camp s’était même réuni à Béjaïa et ont créé leur propre parti politique dont sont rares ceux qui se souviennent aujourd’hui. Il s’agit du MDC (Mouvement pour la démocratie et la citoyenneté). Compte tenu du contexte très difficile de l’époque, la nouvelle formation politique de Saïd Khellil et de son fidèle ami Saïd Boukhari, n’est pas allé loin. Le MDC était presqu’un mort-né. Au fur et à mesure que les tempêtes surgissaient au sein du FFS, de nouveaux noms, désignés premiers secrétaires, sortaient de l’anonymat. Le FFS a eu à être géré tour à tour par Mouloud Lounaouci (qui finira au RCD, puis ministre) Saïd Khelil, Mustapha Bouhadef, Seddik Debaïli, Ahmed Djeddai, Mustapha Kerboua et jusqu’à tout récemment Karim Tabbou. Aujourd’hui, en dehors d’Ahmed Djedai qui est le conseiller d’Aït Ahmed et de Seddik Debïili (décédé), toutes les autres personnalités, ayant eu à occuper le poste de premier secrétaire du FFS, ont remis le tablier. Plus encore, elles sont devenues des contestataires dures et acharnées contre les directions du parti ayant succédé à leur règne. Même des figures du FFS douées de plus d’ardeur ont fini par se retourner contre la formation politique. C’est le cas de Djamel Zenati. Personne n’aurait pensé qu’un jour Djamel Zenati pouvait contester la méthode de fonctionnement du FFS. La veille des élections législatives du 10 mai dernier, c’est Djamel Zenati en personne qui avait mené toutes les actions de contestation contre la direction du FFS. Des actions ayant été conduites avec une grande virulence, se souvient-on. La même attitude a été observée par Karim Tabbou, l’avant dernier premier secrétaire du FFS qui s’est retrouvé lui aussi hors du parti, pour des raisons obscures. Après toutes ces tornades, si le FFS avait gardé malgré tout une certaine aura, c’est incontestablement grâce à la figure emblématique de Hocine Aït Ahmed et à sa « bénédiction ». Les militants et sympathisants du FFS ont souvent confondu entre le parti et son président. Alors, le FFS sans Hocine Aït Ahmed ? Bien malin celui qui devinera la suite. La guerre de succession pour prendre les rênes du FFS ne commencera pas aujourd’hui. Elle a débuté depuis longtemps. Les cadres bien placés au sein du FFS n’étaient pas sans savoir qu’Aït Ahmed était sur le point d’annoncer son départ. Certaines informations avaient fait état du fait qu’au prochain congrès, Aît Ahmed devait se retirer mais il devait rester président d’honneur du FFS. Quand on connaît les ambitions dont sont nourris une bonne partie des cadres du FFS, on comprend mieux la source des tiraillements ayant déchiré le FFS ces derniers temps. Les guerres par presse interposée auxquelles se sont livrés les ex-dirigeants du FFS avec les actuels chefs ne pouvaient pas ne pas avoir de lien direct avec le retrait d’Aït Ahmed qui devenait de plus en plus imminent. Aujourd’hui que l’information n’est plus au stade de la rumeur, il est évident que les couteaux vont une nouvelle fois être aiguisés par ceux qui ambitionneront de prendre la relève. Une relève que malheureusement Aït Ahmed n’a pas du tout préparée. À moins qu’il l’ait fait dans l’ombre. L’avenir nous le dira.

Aomar Mohellebi

Aokas Revolution

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Date d'inscription : 30/06/2009

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