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Tunisie : la bataille des médias

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Tunisie : la bataille des médias Empty Tunisie : la bataille des médias

Message  Azul Jeu 6 Sep - 12:40

Ceux qui tiennent les médias tiennent l’opinion. Ceux qui tiennent l’opinion tiennent le pouvoir. L’équation est simple mais la bataille est rude en Tunisie. Un véritable bras de fer s’est installé entre le gouvernement post‑révolutionnaire qui tente de mettre la main sur les médias et les journalistes qui résistent.

« Il faut assainir les médias des résidus de l’ancien régime et ceux qui l’ont soutenu », c’est ce qu’affirment les dirigeants d’Ennahdha, parti dominant la troïka au pouvoir. Mais depuis qu’ils sont aux commandes du pays, les nominations parachutées et hasardeuses se multiplient, suscitant de vives inquiétudes. En effet, les anciens propagandistes de Ben Ali sont les bienvenus. Il suffit de démontrer leur loyauté aux nouveaux maîtres, et ils seront exempts de tout reproche. Mieux, ils seront placés à la tête des médias publics. Et tant pis si cela ne plaît pas à tout le monde, « ce gouvernement est sorti des urnes et légitime », réitèrent ces ministres pour répondre aux critiques.

Après les nominations fortement contestées à la tête la télévision nationale, c’est au tour du groupe de presse Dar Assabah de subir un changement à sa direction. Sans consultation préalable avec le personnel de l’établissement, ni les structures professionnelles, le gouvernement décide vers la fin du mois d’août, de nommer un nouveau directeur à la tête du groupe de presse, désormais sous contrôle judiciaire et détenu à 80 % par l’État (parts confisquées au gendre de Ben Ali en fuite au Qatar, Sakher EL Materi). La décision a créé un tollé, et pour cause, M. Touati, ancien Rédacteur en chef du journal Le Quotidien était un propagandiste de l’ancien régime. Mais ses écrits partisans des nouveaux maîtres du pays, au lendemain de la chute de Ben Ali, le blanchissent aux yeux du gouvernement.

Malgré le refus catégorique des journalistes et l’indignation exprimée par le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), M. Touati prend ses fonctions et comme première mesure, il met fin à la chronique tenue par le philosophe Youssef Seddik dans le journal francophone de la maison, Le Temps. Les journalistes dénoncent « une censure », le directeur préfère parler d’une diminution des charges. Lundi 3 septembre, les employés du groupe profitent de la rentrée parlementaire pour interpeller les élus de l’Assemblée nationale constituante quant à leur situation. Dans les couloirs de l’hémicycle, ils dénoncent « la nouvelle stratégie du gouvernement » pour mettre la main sur les médias.

Y a‑t‑il vraiment une stratégie gouvernementale en ce sens ? En tout cas, la volonté de mainmise sur l’indépendance des médias ne fait plus de doute. Les tentatives de museler les médias se multiplient, et la liberté d’expression, seul acquis tangible de la révolution semble aujourd’hui menacée. Invité sur le plateau de France 24 pour débattre de la situation actuelle en Tunisie, Ayoub Massoudi, ancien conseiller du président de la République Moncef Marzouki (il a démissionné en juin dernier) a affirmé que « ce qu’a fait Ben Ali en deux ans, entre 1987 et 1989, Ennahdha est en train de le faire en quelques mois ». Un grave constat qui ne fait que renforcer les inquiétudes sur un éventuel retour à la dictature par le biais des médias. La satire politique, interdite sous Ben Ali, vient d’essuyer son premier blâme post‑révolutionnaire avec l’arrêt brusque de la diffusion des guignols d’Al Logique Al Siyessi (la logique politique), véritable carton durant le mois de Ramadhan pour la chaîne privée Attounissia.

Mongi Khadraoui, représentant du SNJT, a affirmé que des « pressions gouvernementales » ont été à l’origine de cet arrêt. Quant à Sami Fehri, patron de la chaîne, il est vite rattrapé par une affaire de malversation liée à son entreprise Cactus Prod (actuellement sous contrôle judiciaire), qu’il détenait à 49 % avec le beau‑frère de Leila Ben Ali, Belhassen Trabelsi (51 %). Le 24 août dernier, un mandat d’arrêt à son encontre a été émis en 24 heures. Ses avocats dénoncent des vices de procédure et le timing faisant coïncider l’arrêt de l’émission avec l’arrestation de Fehri suscite des questions. D’ailleurs Reporters sans frontières n’a pas tardé à réagir via un communiqué exprimant « son inquiétude des vices de procédure ayant accéléré la délivrance d'un mandat de dépôt à l'encontre de Sami Fehri », et demandant « la tenue d'un procès équitable, sans interférence du pouvoir ».

Face à la sourde oreille dont fait preuve le gouvernement, les journalistes menacent d’une grève générale dans le secteur. Mardi 4 septembre, le syndicat national des journalistes tunisiens et le syndicat général de la culture et de l’information relevant de l’UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens) ont décidé de « suspendre provisoirement » le dialogue avec le gouvernement. Qui gagnera la bataille ?
Azul
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Message  Azul Jeu 6 Sep - 12:40

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