Des cadres plaident pour un Conseil National extraordinaire La crise s’accentue au FFS

La colère semble s’accentuer au sein du FFS notamment chez les cadres et militants contestataires.

La crise est vraisemblablement en passe de prendre une autre tournure, avec la nouvelle montée au créneau des contestataires qui ont déjà entamé un travail de sensibilisation, particulièrement autour des membres du conseil national pour réclamer une session extraordinaire dans les meilleurs délais, pour débattre de la situation confuse qui prévaut au sein du parti. « A défaut, nous essaierons de profiter au maximum des jours à venir, pour éclairer au mieux nos militants sur les dérives de l’actuelle direction, en attendant la tenue de la session ordinaire de la structure prévue statutairement fin juin », indique un cadre qui fait partie des 144 signataires ayant interpellé Aït Ahmed, à travers un courrier ébruité par nos confrères de Liberté dans leur édition d’hier. A ce sujet, notre interlocuteur précise toutefois que contrairement à ce qui a été dit, le courrier date du 27 avril dernier. « C’est une lettre que nous voulions interne, et même à l’intérieur du parti, elle n’a pas été diffusée au sein de la base. Elle était adressée exclusivement au président du parti via son chef du cabinet, au secrétaire National et aux membres du comité d’éthique dont Mohand Amokrane Chérifi », révèle-t-on. Et ce n’est « qu’après l’initiative de la direction nationale de diffuser la lettre de Aït Ahmed où il réclamait des sanctions contre des militants et surtout le renvoi décidé à l’encontre du premier secrétaire fédéral de Béjaïa, que nous avons, pour notre part, décidé de rendre également notre démarche publique ». Pour la petite histoire, il semblerait que le chef de cabinet de Hocine Aït Ahmed à Alger aurait « refusé d’endosser » la responsabilité de la lettre qui allait être déposée pour transmission à ce dernier. D’où la mention rajoutée à la fin du courrier (voir document). Voilà en tous les cas un détail qui a jeté de la suspicion chez certains animateurs à l’origine de l’initiative des 144. En effet, ces derniers cachent mal la confusion dans laquelle ils se sont retrouvés après la lettre ébruitée de Hocine Aït Ahmed, « si bien sûr, elle provient de lui », s’interrogent-ils. « Car à ce moment là, elle ferait office d’une réponse à notre courrier qui était bien sûr antérieur à cette dernière lettre, et là, nous ne pouvons qu’être frustrés, très frustrés ! ». C’est sans doute le cas, car il est impensable que ledit courrier ne soit pas parvenu à Aït Ahmed. Sauf que les auteurs n’excluent pas cette hypothèse. Ce qui explique leur détermination à provoquer « une situation urgente » qui ne pourrait échapper à Aït Ahmed. « A défaut d’un lien direct entre le président et la base, il se pourrait que la communication ait été manipulée par l’actuelle direction. Que nous nous regroupions et que nous en discutions face à face ! Une conférence des cadres serait la bienvenue et servirait d’un cadre pour aplanir et éclairer ce qui se trame au FFS. Il faut bien une rencontre pour évaluer les résultats du scrutin, et puis il faut bien aller au congrès qu’on tarde à convoquer ». Voilà une autre voix qui est en train de faire son chemin chez les cadres du parti qui redoutent que des « malveillants » soient déjà en train de préparer l’après Aït Ahmed. On ne le dit pas ouvertement, mais les ciblés seraient ces éléments qui animent ce qu’on désigne de cabinet noir.
Un organe qui aurait une influence dans la prise de décision de Hocine Aït Ahmed. C’est d’ailleurs à cette structure qu’on prête la fameuse lettre d’Aït Ahmed, à travers laquelle il ordonnait une purge dans les rangs des réfractaires à la nouvelle ligne du parti. Pour rappel, le 5ème congrès du FFS devait se tenir en septembre dernier avant que son report ne soit décidé. Selon les statuts, le renvoi ne devait pas dépasser les six mois, mais le FFS est à son huitième mois depuis le premier report de ce rendez-vous. Cela fait donc deux mois qu’il fonctionnerait avec des structures qui restent à mettre en conformité avec les statuts du parti.

S. Bénédine

http://www.depechedekabylie.com/evenement/109344-la-crise-saccentue-au-ffs.html