Le phénomène de la fuite des cerveaux s’accentue: QUAND L’ALGÉRIE FORME DES CADRES POUR L’EUROPE
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Le phénomène de la fuite des cerveaux s’accentue: QUAND L’ALGÉRIE FORME DES CADRES POUR L’EUROPE
Hémorragie
L’Algérie avec un grand retard a finalement choisi le modèle des grandes écoles, un cursus incluant des classes préparatoires en vue de l’accès à des pôles de formation d’excellence, notamment l’École polytechnique d’Alger, HEC Alger, Épau, École nationale d’informatique, l’École supérieure des banques. Les Écoles supérieures de management d’Alger et d’Annaba, l’École algéro-française des affaires d’Alger, l’Insim, le MDI participent également à la formation d’une élite, en particulier les managers à fort potentiel de demain.
Mais si ces grandes écoles assurent une formation de plus grande qualité, appuyée des fruits d’un partenariat avec de grandes institutions d’enseignement étrangères, il reste beaucoup à faire en termes de conditions de travail, du gap à combler avec les institutions de formation en Europe, aux États-Unis, au Japon ou en Corée du Sud. Ces pôles de formation d’excellence offrent de meilleurs débouchés à leurs étudiants mais ne sont pas épargnés par le phénomène de l’exode des cerveaux.
Des enseignants brillants ne masquent pas cette tendance des jeunes étudiants ainsi que des diplômés à vouloir poursuivre leur cursus en France ou dans un autre pays d’Europe. “Nous formons pour Sarkozy”, a lâché en ce sens un professeur très connu sur la place d’Alger.
L’environnement politique qui cède peu de place ou accorde peu de considération aux compétences favorise cette hémorragie.
Autre limite : le système d’enseignement supérieur, qui s’ouvre depuis peu à l’excellence, ne cible pas encore les formations très pointues, d’où des déficits notamment dans l’ingénierie financière, l’analyse bancaire, l’expertise comptable, le conseil fiscal et juridique, le management stratégique.
Par ailleurs, l’approche quantitative prédomine toujours. L’État investit énormément dans les infrastructures dans la quête d’accueillir à moyen terme 2 millions d’étudiants, beaucoup moins dans la qualité de l’enseignement supérieur. En fin de compte, on a tenté d’inverser la tendance à travers la création de pôles d’excellence mais sans “mettre le paquet” sur l’amélioration des conditions de travail des enseignés ainsi que sur la qualité de la formation. Tout cela explique pourquoi nos grandes institutions de formation restent à la traîne.
Ces grandes écoles pourraient être des réservoirs ou des pépinières de très petites entreprises ou de start-up spécialisées dans les nouvelles technologies de l’information, les biotechnologies, les sciences des matériaux, la chimie, les énergies renouvelables, le recyclage des déchets… Or, les pouvoirs publics hésitent à transformer les grandes écoles et universités en gisements de création de milliers et de milliers d’entreprises, d’où les béances dans le tissu industriel algérien, peu intégré et fort dépendant des importations de matières premières et demi-produits.
Par ailleurs, dans cette quête d’excellence, on pourrait tirer profit de la diaspora algérienne à l’étranger, en renforçant ses liens avec les grandes écoles et universités algériennes. Mais encore une fois, nos politiques sur cette question font exactement le contraire de leurs affirmations sur la nécessité de faire contribuer la diaspora au développement. L’exemple de l’échec de l’initiative des start-up encouragée par des entrepreneurs algériens de la Silicon Valley (Californie) prouve qu’on n’est pas encore sorti des discours démagogiques sur le sujet.
En définitive, la question du produit de la formation des grandes écoles renvoie à la réforme du système politique en Algérie, fort attaché à des situations de rente et peu enclin à développer un système d’enseignement performant.
D’où des freins à l’émergence d’une élite en Algérie, capable de surmonter les défis de la mondialisation et du développement durable du pays. Ce qui entretient la panne économique et sociale dans laquelle se trouve le pays et accroît les incertitudes sur l’avenir de générations d’Algériens.
K. R.
Libecosup@yahoo.fr
Liberté
L’Algérie avec un grand retard a finalement choisi le modèle des grandes écoles, un cursus incluant des classes préparatoires en vue de l’accès à des pôles de formation d’excellence, notamment l’École polytechnique d’Alger, HEC Alger, Épau, École nationale d’informatique, l’École supérieure des banques. Les Écoles supérieures de management d’Alger et d’Annaba, l’École algéro-française des affaires d’Alger, l’Insim, le MDI participent également à la formation d’une élite, en particulier les managers à fort potentiel de demain.
Mais si ces grandes écoles assurent une formation de plus grande qualité, appuyée des fruits d’un partenariat avec de grandes institutions d’enseignement étrangères, il reste beaucoup à faire en termes de conditions de travail, du gap à combler avec les institutions de formation en Europe, aux États-Unis, au Japon ou en Corée du Sud. Ces pôles de formation d’excellence offrent de meilleurs débouchés à leurs étudiants mais ne sont pas épargnés par le phénomène de l’exode des cerveaux.
Des enseignants brillants ne masquent pas cette tendance des jeunes étudiants ainsi que des diplômés à vouloir poursuivre leur cursus en France ou dans un autre pays d’Europe. “Nous formons pour Sarkozy”, a lâché en ce sens un professeur très connu sur la place d’Alger.
L’environnement politique qui cède peu de place ou accorde peu de considération aux compétences favorise cette hémorragie.
Autre limite : le système d’enseignement supérieur, qui s’ouvre depuis peu à l’excellence, ne cible pas encore les formations très pointues, d’où des déficits notamment dans l’ingénierie financière, l’analyse bancaire, l’expertise comptable, le conseil fiscal et juridique, le management stratégique.
Par ailleurs, l’approche quantitative prédomine toujours. L’État investit énormément dans les infrastructures dans la quête d’accueillir à moyen terme 2 millions d’étudiants, beaucoup moins dans la qualité de l’enseignement supérieur. En fin de compte, on a tenté d’inverser la tendance à travers la création de pôles d’excellence mais sans “mettre le paquet” sur l’amélioration des conditions de travail des enseignés ainsi que sur la qualité de la formation. Tout cela explique pourquoi nos grandes institutions de formation restent à la traîne.
Ces grandes écoles pourraient être des réservoirs ou des pépinières de très petites entreprises ou de start-up spécialisées dans les nouvelles technologies de l’information, les biotechnologies, les sciences des matériaux, la chimie, les énergies renouvelables, le recyclage des déchets… Or, les pouvoirs publics hésitent à transformer les grandes écoles et universités en gisements de création de milliers et de milliers d’entreprises, d’où les béances dans le tissu industriel algérien, peu intégré et fort dépendant des importations de matières premières et demi-produits.
Par ailleurs, dans cette quête d’excellence, on pourrait tirer profit de la diaspora algérienne à l’étranger, en renforçant ses liens avec les grandes écoles et universités algériennes. Mais encore une fois, nos politiques sur cette question font exactement le contraire de leurs affirmations sur la nécessité de faire contribuer la diaspora au développement. L’exemple de l’échec de l’initiative des start-up encouragée par des entrepreneurs algériens de la Silicon Valley (Californie) prouve qu’on n’est pas encore sorti des discours démagogiques sur le sujet.
En définitive, la question du produit de la formation des grandes écoles renvoie à la réforme du système politique en Algérie, fort attaché à des situations de rente et peu enclin à développer un système d’enseignement performant.
D’où des freins à l’émergence d’une élite en Algérie, capable de surmonter les défis de la mondialisation et du développement durable du pays. Ce qui entretient la panne économique et sociale dans laquelle se trouve le pays et accroît les incertitudes sur l’avenir de générations d’Algériens.
K. R.
Libecosup@yahoo.fr
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Date d'inscription : 26/04/2008
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