Prostitution: le client visé?

On dit souvent que la prostitution est "le plus vieux métier du monde"...

C'est aussi le plus vieux débat du monde!



Hier, 12 avril, deux parlementaires - Danielle Bousquet et Guy Geoffroy, respectivement président et rapporteur de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la prostitution en France - ont relancé cette question en envisageant une loi sanctionnant les clients des prostituées, et en se référant, dans ce domaine, aux pays scandinaves:


"La Suède vient d'évaluer la loi de 1998, qui a fait de ce pays le premier à rendre les clients passibles de sanctions pénales. Les résultats sont là: la prostitution de rue a été divisée par deux sans augmentation corrélativede la prostitution sur Internet... Les services de police suédois savent désormais, écoutes téléphoniques à l'appui, que cette législation dissuade les réseaux d'exploitation sexuelle de s'implanter en Suède. La Norvège et l'Islande viennent d'adopter une loi comparable, et l'Irlande y réfléchit".(1)



La France va-t-elle se laisser convaincre?

On peut en douter, car dans les pays latins et du Sud en général, on est probablement plus indulgent vis-à-vis des clients des prostituées: il semble que l'on accepte implicitement que la libido masculine s'exprime de cette manière, parce que cela peut réduire les risques de viol...



Sans compter que ce débat reste assez flou - en France, en tout cas, puisque, il y a à peine quelques mois, on discutait d'une éventuelle réouverture des maisons closes....



Nous sommes toujours dans un monde d'hommes... Mais on ne peut pas plaisanter de manière grivoise sur la prostitution. Car, il faut le dire aussi, il y a deux catégories de prostituées: les prostituées arrivées de l'étranger, souvent aux mains de mafias, et qui opèrent à la périphérie des villes, dans des conditions sanitaires douteuses (qui peuvent contribuer à la propagation du sida).

Ces prostituées-là sont une sorte de "lumpen-prolétariat" de la profession: elles donnent une image humiliante et dégradante de la femme-esclave, complètement asservie, victime de la pauvreté et de réseaux mafieux qui, eux aussi, se sont mondialisés.



Mais il existe aussi des prostituées "de luxe", qui ont un appartement dans un quartier chic, et opèrent librement par téléphone ou sur Internet - librement, c'est-à-dire sans être soumises à un proxénète. Ces femmes-là déclarent, la plupart du temps, avoir choisi cette activité - plutôt que d'être secrétaires ou ouvrières en usine. Mais elles ne sont, bien sûr, qu'une minorité.



Pour revenir à la question des clients des prostituées et d'éventuelles sanctions contre eux, on peut, certes, expérimenter une loi. Mais il semble préférable de renforcer la lutte contre le proxénétisme et les réseaux de "traite des êtres humains".



Georges COHEN

"C'est aussi le plus vieux débat du monde!"

est ce que tu es au chomage ma trés chére folle????