Algérie : "L'islamisme, même à dose microscopique, détruit un pays" (Boualem Sansal)
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Algérie : "L'islamisme, même à dose microscopique, détruit un pays" (Boualem Sansal)
Algérie : "L'islamisme, même à dose microscopique, détruit un pays" (Boualem Sansal)
Le site belge Le Vif publie une interview de l'écrivain algérien Boualem Sansal, qui, au péril de sa vie, «pousse un cri de révolte contre les islamistes qui gangrènent son pays chéri et contre un régime qui sème la haine et réduit la liberté individuelle.» Lauréat 2011 du prestigieux prix de la Paix des libraires allemands, Sansal est l'auteur du roman Rue Darwin (Gallimard).
signalé par J
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Voici quelques extraits de ses propos, recueillis par Gérald Papy et Kerenn Elkaïm :
A partir de l'indépendance, le pouvoir a voulu construire un peuple nouveau. Par petites touches et par des phrases très simples: «Nous sommes arabes. Nous sommes musulmans. Nous sommes socialistes.» Cette période-là a conduit à l'échec, trente ans après : pays détruit, chômage, industrie non productive. Les islamistes sont arrivés et ils ont dit : «Si vous avez échoué, c'est parce que vous n'avez pas été de vrais musulmans. Le Coran est la solution. Vous devez vous convertir, partir ou mourir.» Certains se sont adaptés au péril de leur vie.
L'échec est visible sans l'être. Les islamistes assurent n'être pas vraiment rentrés dans le vif du sujet puisque le pouvoir est encore détenu par des «mécréants». Dans leur entendement, il faut procéder à une épuration, prendre le pouvoir et installer une république islamique. Eux ne reconnaissent pas l'échec. Nous, on voit bien que l'islamisme, même à dose microscopique, détruit un pays. Par rapport à la première médication socialiste, l'islamisme a cette particularité de détruire les familles. Dans nos pays, la famille est hyper-importante parce qu'elle est la cellule de base. Chez l'être humain, quand quelque chose détruit la cellule, c'est le cancer, les métastases, et la mort assurée.
[Sur l'islamisme modéré] Non, je n'y crois pas. L'islamisme modéré relève de la stratégie. Les islamistes se repositionnent comme les partis d'extrême droite qui, à un moment donné, jouent la carte de la modération pour élargir leur base sociale et atteindre le pouvoir. Lorsque surviendront les difficultés, l'islamiste modéré ne pactisera pas avec le démocrate au détriment de l'islamiste radical. Il ira vers l'islamiste radical. [...]
[Sur la déclaration du chef du Conseil de transition libyen annonçant que la charia constituera la principale source de la législation] Je suis catastrophé. Pourquoi a-t-il cru nécessaire de dire cela ? Il n'en a pas le droit. Le CNT ne représente rien ; il n'a aucune autre légitimité que la victoire contre Kadhafi. Dans six mois, quand les Libyens disposeront de leur assemblée constituante, qu'il fasse cette proposition aux électeurs, soit. C'est la démocratie. Mais là, le CNT se met dans la peau des vainqueurs. Dans un contexte où il y a d'autres priorités (parachever la libération du pays, assurer la sécurité, récupérer les armes...), pourquoi cette annonce ? N'est-ce pas un appel aux islamistes pour commencer, déjà, à se mobiliser ou est-ce une tactique pour éviter que les islamistes prennent le maquis ? Je suis très méfiant. Les islamistes sont de grands stratèges.
[Sur l'islamisation des banlieues françaises] Je n'ai aucune compétence pour parler du Coran et du message coranique. Mais l'islam qui est enseigné depuis une cinquantaine d'années par les institutions, par les écoles coraniques, est un islam radical. Cet enseignement porte en lui les germes de l'islamisme. Il ne peut pas produire des hommes de paix et de tolérance. Dans l'islam sunnite, il n'y a pas de clergé. C'est tout le drame du monde musulman. Il faut que, dans les pays musulmans, on commence à enseigner un autre islam. On ne peut pas être optimiste.
[Sur les révoltes arabes] Je suis pessimiste. L'autre drame du monde arabo-musulman est l'absence de société civile. Le vecteur de la démocratie est la classe moyenne, éduquée et ouverte, et la société civile qui produit du sens pour le peuple. Notre société civile est à l'étranger. Son message est forcément rejeté. La seule société organisée est aujourd'hui l'armée. La conclusion s'impose : de nouvelles dictatures sous une façade acceptable, une gestion de la société par les services secrets et le clientélisme, des marionnettes pour créer l'illusion démocratique...
Source : "L'islamisme, même à dose microscopique, détruit un pays", Le Vif.be, 26 septembre 2011
Le site belge Le Vif publie une interview de l'écrivain algérien Boualem Sansal, qui, au péril de sa vie, «pousse un cri de révolte contre les islamistes qui gangrènent son pays chéri et contre un régime qui sème la haine et réduit la liberté individuelle.» Lauréat 2011 du prestigieux prix de la Paix des libraires allemands, Sansal est l'auteur du roman Rue Darwin (Gallimard).
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Voici quelques extraits de ses propos, recueillis par Gérald Papy et Kerenn Elkaïm :
A partir de l'indépendance, le pouvoir a voulu construire un peuple nouveau. Par petites touches et par des phrases très simples: «Nous sommes arabes. Nous sommes musulmans. Nous sommes socialistes.» Cette période-là a conduit à l'échec, trente ans après : pays détruit, chômage, industrie non productive. Les islamistes sont arrivés et ils ont dit : «Si vous avez échoué, c'est parce que vous n'avez pas été de vrais musulmans. Le Coran est la solution. Vous devez vous convertir, partir ou mourir.» Certains se sont adaptés au péril de leur vie.
L'échec est visible sans l'être. Les islamistes assurent n'être pas vraiment rentrés dans le vif du sujet puisque le pouvoir est encore détenu par des «mécréants». Dans leur entendement, il faut procéder à une épuration, prendre le pouvoir et installer une république islamique. Eux ne reconnaissent pas l'échec. Nous, on voit bien que l'islamisme, même à dose microscopique, détruit un pays. Par rapport à la première médication socialiste, l'islamisme a cette particularité de détruire les familles. Dans nos pays, la famille est hyper-importante parce qu'elle est la cellule de base. Chez l'être humain, quand quelque chose détruit la cellule, c'est le cancer, les métastases, et la mort assurée.
[Sur l'islamisme modéré] Non, je n'y crois pas. L'islamisme modéré relève de la stratégie. Les islamistes se repositionnent comme les partis d'extrême droite qui, à un moment donné, jouent la carte de la modération pour élargir leur base sociale et atteindre le pouvoir. Lorsque surviendront les difficultés, l'islamiste modéré ne pactisera pas avec le démocrate au détriment de l'islamiste radical. Il ira vers l'islamiste radical. [...]
[Sur la déclaration du chef du Conseil de transition libyen annonçant que la charia constituera la principale source de la législation] Je suis catastrophé. Pourquoi a-t-il cru nécessaire de dire cela ? Il n'en a pas le droit. Le CNT ne représente rien ; il n'a aucune autre légitimité que la victoire contre Kadhafi. Dans six mois, quand les Libyens disposeront de leur assemblée constituante, qu'il fasse cette proposition aux électeurs, soit. C'est la démocratie. Mais là, le CNT se met dans la peau des vainqueurs. Dans un contexte où il y a d'autres priorités (parachever la libération du pays, assurer la sécurité, récupérer les armes...), pourquoi cette annonce ? N'est-ce pas un appel aux islamistes pour commencer, déjà, à se mobiliser ou est-ce une tactique pour éviter que les islamistes prennent le maquis ? Je suis très méfiant. Les islamistes sont de grands stratèges.
[Sur l'islamisation des banlieues françaises] Je n'ai aucune compétence pour parler du Coran et du message coranique. Mais l'islam qui est enseigné depuis une cinquantaine d'années par les institutions, par les écoles coraniques, est un islam radical. Cet enseignement porte en lui les germes de l'islamisme. Il ne peut pas produire des hommes de paix et de tolérance. Dans l'islam sunnite, il n'y a pas de clergé. C'est tout le drame du monde musulman. Il faut que, dans les pays musulmans, on commence à enseigner un autre islam. On ne peut pas être optimiste.
[Sur les révoltes arabes] Je suis pessimiste. L'autre drame du monde arabo-musulman est l'absence de société civile. Le vecteur de la démocratie est la classe moyenne, éduquée et ouverte, et la société civile qui produit du sens pour le peuple. Notre société civile est à l'étranger. Son message est forcément rejeté. La seule société organisée est aujourd'hui l'armée. La conclusion s'impose : de nouvelles dictatures sous une façade acceptable, une gestion de la société par les services secrets et le clientélisme, des marionnettes pour créer l'illusion démocratique...
Source : "L'islamisme, même à dose microscopique, détruit un pays", Le Vif.be, 26 septembre 2011
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: Algérie : "L'islamisme, même à dose microscopique, détruit un pays" (Boualem Sansal)
http://www.postedeveille.ca/2011/09/algerie-lislamisme-meme-a-dose-microscopique-detruit-un-pays-boualem-sansal-.html
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: Algérie : "L'islamisme, même à dose microscopique, détruit un pays" (Boualem Sansal)
la médiocrité même à dose "nanoscopique " est mortelle à aokas.
nb: nanoscopique est un mot créé par azemour qui veut dire mille fois plus petite que le microscopique.
nb: nanoscopique est un mot créé par azemour qui veut dire mille fois plus petite que le microscopique.
femme libre- Nombre de messages : 651
Date d'inscription : 22/02/2009
Azul- Nombre de messages : 29959
Date d'inscription : 09/07/2008
folle- Nombre de messages : 3347
Date d'inscription : 25/01/2009
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