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Le bijou d’Ath Yenni, plus qu’une passion pour Nora et Samia

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Le bijou d’Ath Yenni, plus qu’une passion pour Nora et Samia Empty Le bijou d’Ath Yenni, plus qu’une passion pour Nora et Samia

Message  fatima Jeu 27 Oct - 16:48

Demeurant à jamais dans la tradition, le bijou kabyle est toujours présent dans les manifestations culturelles nationales et même internationales. L’âme kabyle de l’Ahedadd des Ath Yenni reste vivace sur le bijou émaillé, donnant à ce dernier un cachet spécial malgré le fait que l’évolution de la bijouterie artisanale ait subi des touches, modifiant la forme et le fond, pour paraître sous d’autres aspects plus à jour avec la mode du moment.

Nous les avons rencontrées dans leur magasin à la nouvelle ville de Tizi-Ouzou. Nora qui vient des belles montagnes d’Ath Yenni et son associée Samia originaire de Tizi-Rached, deux femmes intimement liées, exercent ce métier, qu’elles ont hérité de leurs aïeux depuis une vingtaine d’années. A les voir en plein travail, elles manient le bijou telle cette maman qui prend soin de son nouveau né. «C’est comme ça, il faut d’abord aimer ce métier pour le faire. Et quand on aime on ne ressent pas la fatigue et le stress, car c’est un métier qui demande beaucoup de patience et de temps. C’est avant tout un travail méticuleux qui nécessite une concentration continue. Ça demande beaucoup de sacrifices et même des nuits blanches pour faire un bon travail de finition», raconte Nora. Il est vrai que ce n’est pas du tout chose facile de manier un bout d’acier pour ensuite en faire ressortir un beau bijou.

Chez Nora et Samia, on en trouve de toutes sortes. Leur vitrine est bien garnie.

Sur les étals on y trouve de la simple pièce qui ferait plaisir à une jeune écolière aux grandes parures chichement chargées prisée par les mariées. «On essaye de satisfaire notre clientèle, qui nous vient d’un peu partout d’Algérie et même de l’étranger, en lui proposant des bijoux traditionnels et de nouveaux modèles qui gardent l’âme du bijou kabyle», devait nous confier encore Nora. «Nous avons participé à plusieurs expositions en Algérie et presque chaque année aux fêtes des bijoux d’Ath Yenni», avance pour sa part Samia.

Mme Sehad, une fidèle cliente rencontrée sur place leur témoigne beaucoup de mérite: «Personnellement, c’est avec elles que j’ai appris à aimer les bijoux kabyles, aujourd’hui je ne peux pas m’empêcher de m’offrir une pièce à chaque fois que je leur rends visite. En plus de leur gentillesse et leur bon accueil, c’est un travail de professionnels qu’elles font», dit-elle. Le métier n’est pour autant pas du tout aisé à pérénniser au vu des difficultés rencontrées au quotidien par les artisans.

C’est dire que seule la passion qu’ont Nora et Samia pour l’activité leur permet de perseverer et continuer à lutter contre des tracas qui ne sont pas pour les motiver dans leur travail : Indisponibilité, cherté et rareté de la matière première, dont le prix oscille entre 7 et 8 millions de centimes le kilogramme, voire même plus au marché parallèle.

Ceci en plus de la rareté du corail, matériau utilisé pour rehausser la beauté du bijou qui s’explique, selon elles, par «l’interdiction momentanée de son exploitation décrétée par le ministère de la pêche et des ressources halieutiques, pour permettre à cette espèce marine de se régénérer».

«C’est pourquoi la corporation des artisans bijoutiers a opté pour des techniques qui consistent à mélanger quelques chutes de corail avec de la résine, ce qui donne en assemblage un beau morceau. Nous n’avons pas d’autre choix, les grosses pièces sont introuvables. A défaut, on nous propose des chutes au prix exorbitant. D’ailleurs, nous lançons un appel aux pouvoirs publics pour une meilleure prise en charge des artisans bijoutiers et de cet art, qui risque à terme, si rien n’est fait, de disparaître».

Par Nassima Chebbah, La Dépêche de Kabylie
fatima
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