Samia Allalou, chargée du fonds documentaire au Fonds pour les femmes en Méditerranée: "A quoi sert la révolution si je ne peux pas danser ?"
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Samia Allalou, chargée du fonds documentaire au Fonds pour les femmes en Méditerranée: "A quoi sert la révolution si je ne peux pas danser ?"
Le Fonds pour les femmes en Méditerranée organise, le 18 juin à Paris, un gala en solidarité avec les femmes issues des pays arabes où s’est déclenché le mouvement des révoltes populaires. Et où le combat pour l’égalité homme‑femme a été relégué au second plan. Dans cette interview, la responsable du fonds documentaire de l’association, Samia Allalou, revient sur la situation de la femme dans cette région.
« À quoi sert la révolution si je ne peux pas danser ? » Quelle est la signification de cette phrase avec laquelle vous présentez le gala prévu le 18 juin ?
C’est la citation d’une féministe américaine, Emma Goldman. Certains nous disent que les femmes n’ont pas fait la révolution pour danser. On leur rappelle simplement que les femmes ont fait la révolution pour être libres. Il faut voir ce qui se passe aujourd’hui dans les pays où il y a eu des révoltes populaires. En Tunisie par exemple, les femmes ne peuvent plus manifester sans "gardes du corps" au risque de se faire agresser. Récemment, lors d’une rencontre à Tunis, des femmes nous ont expliqué qu’elles enregistraient chaque jour des tentatives de confiscation des droits de la femme. Aujourd’hui, on parle d’excision en Tunisie, c’est incroyable !
Pour les femmes, je pense qu’il n’y a pas eu de printemps. Ce n’est même pas l’automne mais plutôt l’hiver qui commence. Ce qui est par contre encourageant, c’est la détermination des femmes qui veulent aller jusqu’au bout de leurs luttes, qui veulent défendre leurs acquis à tout prix. Elles sont d’ailleurs en train de préparer une nouvelle campagne autour de la Constitution.
La situation de la femme n’a donc pas évolué dans les pays de la rive sud de la Méditerranée où il y a eu des révoltes populaires ?
Au début, on a beaucoup cru en ces mouvements populaires. Maintenant, c’est la désillusion. Les femmes sont de moins en moins présentes dans l’espace public. En Égypte, on les a obligées à faire des tests de virginité. On les agressait et on les insultait, parfois. En Libye, le responsable du CNT parle de polygamie dans son premier discours. En Syrie, on viole les femmes pour faire parler leurs frères ou leurs pères. Ces mouvements ont été récupérés par les intégristes.
Quel est l’objectif que vous vous êtes fixé en organisant ce concert ?
On aimerait bien communiquer et sensibiliser les gens par rapport à la situation de la femme dans ces régions. On voudrait également collecter des fonds pour les envoyer aux associations féministes en Libye, en Tunisie, en Égypte et en Syrie pour les renforcer afin qu’elles puissent informer sur la confiscation de leurs droits.
« À quoi sert la révolution si je ne peux pas danser ? » Quelle est la signification de cette phrase avec laquelle vous présentez le gala prévu le 18 juin ?
C’est la citation d’une féministe américaine, Emma Goldman. Certains nous disent que les femmes n’ont pas fait la révolution pour danser. On leur rappelle simplement que les femmes ont fait la révolution pour être libres. Il faut voir ce qui se passe aujourd’hui dans les pays où il y a eu des révoltes populaires. En Tunisie par exemple, les femmes ne peuvent plus manifester sans "gardes du corps" au risque de se faire agresser. Récemment, lors d’une rencontre à Tunis, des femmes nous ont expliqué qu’elles enregistraient chaque jour des tentatives de confiscation des droits de la femme. Aujourd’hui, on parle d’excision en Tunisie, c’est incroyable !
Pour les femmes, je pense qu’il n’y a pas eu de printemps. Ce n’est même pas l’automne mais plutôt l’hiver qui commence. Ce qui est par contre encourageant, c’est la détermination des femmes qui veulent aller jusqu’au bout de leurs luttes, qui veulent défendre leurs acquis à tout prix. Elles sont d’ailleurs en train de préparer une nouvelle campagne autour de la Constitution.
La situation de la femme n’a donc pas évolué dans les pays de la rive sud de la Méditerranée où il y a eu des révoltes populaires ?
Au début, on a beaucoup cru en ces mouvements populaires. Maintenant, c’est la désillusion. Les femmes sont de moins en moins présentes dans l’espace public. En Égypte, on les a obligées à faire des tests de virginité. On les agressait et on les insultait, parfois. En Libye, le responsable du CNT parle de polygamie dans son premier discours. En Syrie, on viole les femmes pour faire parler leurs frères ou leurs pères. Ces mouvements ont été récupérés par les intégristes.
Quel est l’objectif que vous vous êtes fixé en organisant ce concert ?
On aimerait bien communiquer et sensibiliser les gens par rapport à la situation de la femme dans ces régions. On voudrait également collecter des fonds pour les envoyer aux associations féministes en Libye, en Tunisie, en Égypte et en Syrie pour les renforcer afin qu’elles puissent informer sur la confiscation de leurs droits.
Azul- Nombre de messages : 29959
Date d'inscription : 09/07/2008
Re: Samia Allalou, chargée du fonds documentaire au Fonds pour les femmes en Méditerranée: "A quoi sert la révolution si je ne peux pas danser ?"
http://www.tsa-algerie.com/divers/a-quoi-sert-la-revolution-si-je-ne-peux-pas-danser_21153.html
Azul- Nombre de messages : 29959
Date d'inscription : 09/07/2008
Madona- Nombre de messages : 3426
Date d'inscription : 30/01/2009
fatima- Nombre de messages : 1074
Date d'inscription : 28/02/2009
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