Nasséra Merah,militante féministe, architecte et sociologue "Le quota de 30% de femmes est plus que réalisable"
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Nasséra Merah,militante féministe, architecte et sociologue "Le quota de 30% de femmes est plus que réalisable"
Cette invétérée militante des droits des femmes, qui a obtenu un DEA en sociologie sur l’histoire des luttes politiques des femmes en Algérie, estime que le système des quotas est incontournable à défaut d’instaurer la parité dans les assemblée élues.
Le gouvernement, sur instigation du chef de l'État, a proposé un projet de loi sur la représentativité des femmes dans les institutions élues. Que pensez‑vous du système de quotas que ce projet de loi institue ?
Il faudrait préciser que le système de quotas est une revendication des femmes comme première étape pour l’égalité des chances. Le quota d’un tiers est une recommandation des instances internationales. L’Algérie, avec l’ensemble de ses institutions, doit respecter les conventions et traités internationaux.
Ce projet de loi n’est pas un cadeau, ni une faveur pour les femmes. N’en déplaise à tous ceux qui se prétendent dirigeants politiques, élus et affichent une telle ignorance et mépris de la Constitution, de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du principe élémentaire de la démocratie.
Le système de quotas est incontournable, à défaut d’instaurer une obligation de parité. Il impose à celles et ceux qui détiennent les postes de pouvoir d’ouvrir des perspectives d’accès aux femmes.
Selon vous, le taux de 30 % de femmes dans les assemblées élues est‑il réalisable ?
Le taux de 30 % est plus que réalisable. Je défie les partis d’être à la hauteur, d’être performants. Si les femmes n’y adhèrent pas, c’est par conviction politique. Quels sont les partis qui ont réellement ouvert leurs postes aux femmes ? Par contre, ils se vantent tous, sans exception, que les femmes ont assisté nombreuses à leurs meetings ! Les femmes ne veulent pas être des figurantes, remplir les salles pour les caméras. Elles ont compris depuis au moins 20 ans que les partis sont creux.
Les partis politiques polémiquent autour de ce projet de loi. A quelles fins, d'après vous ?
Les explications sont claires. Le refus de la démocratie. Le partage du pouvoir est inconcevable pour eux. La participation des femmes implique une autre manière de pratiquer la politique. Elle ne sera plus un simple espace de péroraison mais le concret sera à l’ordre du jour. Les compétences seront mises en avant et la concurrence sera permanente. L’ouverture du champ politique aux femmes impliquera des candidatures motivées et motivantes. Actuellement, les femmes ne sont pas repoussées pour incompétence, mais par incompétence. Elles sont craintes à cause de leur sexe. Leur candidature n’est rejetée qu’avec les prétextes "sociaux".
Les détracteurs de la démarche du président de la République estiment qu'il est plus judicieux de promouvoir la présence des femmes à des postes clés dans la hiérarchie du pouvoir (ambassadeurs, walis, chef de dairas,...). Qu'en est‑il pour vous ?
Bien sûr, ils tirent les prétextes qu’ils veulent, cependant, si les femmes sont nommées à ces postes, ils protesteront du fait qu’elles sont à peine représentées avec 7 % à l’assemblée et sont à 50 % dans les postes de décision. A mon avis, les partis politiques sont censés représenter le peuple, à 50 % composé de femmes et elles sont aussi 50 % du nombre des électeurs. C’est à eux de proposer un projet de société démocratique. Cependant, on ne peut que déplorer leur incapacité à encadrer, former et faire élire plus de la moitié de la population.
http://www.tsa-algerie.com/politique/le-quota-de-30-de-femmes-est-plus-que-realisable_17893.html
Le gouvernement, sur instigation du chef de l'État, a proposé un projet de loi sur la représentativité des femmes dans les institutions élues. Que pensez‑vous du système de quotas que ce projet de loi institue ?
Il faudrait préciser que le système de quotas est une revendication des femmes comme première étape pour l’égalité des chances. Le quota d’un tiers est une recommandation des instances internationales. L’Algérie, avec l’ensemble de ses institutions, doit respecter les conventions et traités internationaux.
Ce projet de loi n’est pas un cadeau, ni une faveur pour les femmes. N’en déplaise à tous ceux qui se prétendent dirigeants politiques, élus et affichent une telle ignorance et mépris de la Constitution, de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du principe élémentaire de la démocratie.
Le système de quotas est incontournable, à défaut d’instaurer une obligation de parité. Il impose à celles et ceux qui détiennent les postes de pouvoir d’ouvrir des perspectives d’accès aux femmes.
Selon vous, le taux de 30 % de femmes dans les assemblées élues est‑il réalisable ?
Le taux de 30 % est plus que réalisable. Je défie les partis d’être à la hauteur, d’être performants. Si les femmes n’y adhèrent pas, c’est par conviction politique. Quels sont les partis qui ont réellement ouvert leurs postes aux femmes ? Par contre, ils se vantent tous, sans exception, que les femmes ont assisté nombreuses à leurs meetings ! Les femmes ne veulent pas être des figurantes, remplir les salles pour les caméras. Elles ont compris depuis au moins 20 ans que les partis sont creux.
Les partis politiques polémiquent autour de ce projet de loi. A quelles fins, d'après vous ?
Les explications sont claires. Le refus de la démocratie. Le partage du pouvoir est inconcevable pour eux. La participation des femmes implique une autre manière de pratiquer la politique. Elle ne sera plus un simple espace de péroraison mais le concret sera à l’ordre du jour. Les compétences seront mises en avant et la concurrence sera permanente. L’ouverture du champ politique aux femmes impliquera des candidatures motivées et motivantes. Actuellement, les femmes ne sont pas repoussées pour incompétence, mais par incompétence. Elles sont craintes à cause de leur sexe. Leur candidature n’est rejetée qu’avec les prétextes "sociaux".
Les détracteurs de la démarche du président de la République estiment qu'il est plus judicieux de promouvoir la présence des femmes à des postes clés dans la hiérarchie du pouvoir (ambassadeurs, walis, chef de dairas,...). Qu'en est‑il pour vous ?
Bien sûr, ils tirent les prétextes qu’ils veulent, cependant, si les femmes sont nommées à ces postes, ils protesteront du fait qu’elles sont à peine représentées avec 7 % à l’assemblée et sont à 50 % dans les postes de décision. A mon avis, les partis politiques sont censés représenter le peuple, à 50 % composé de femmes et elles sont aussi 50 % du nombre des électeurs. C’est à eux de proposer un projet de société démocratique. Cependant, on ne peut que déplorer leur incapacité à encadrer, former et faire élire plus de la moitié de la population.
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fatima- Nombre de messages : 1074
Date d'inscription : 28/02/2009
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