Mythologie gréco-romaine et astrologie

L'astrologie traditionnelle est un système parfaitement cohérent. Je l'ai étudiée à partir de 1979 en suivant les cours de l'ESAP
dirigés par Jacques Berthon et Monique Kalinine et j'ai eu d'autres approches complémentaires comme l'astrologie horaire avec
Denis Labouré ou Bernard Lotte. Il est possible de faire une astrologie très cohérente avec les planètes du septénaire et les 5 aspects traditionnels. J'utilise presque systématiquement le thème horaire dans le cadre d'une consultation, un peu comme certains astrologues utilisent un jeu de tarot en complément du thème natal. Mais l'astrologie doit évoluer en fonction de l'évolution des autres sciences. On ne pouvait pas faire l'impasse sur Uranus, Neptune, Pluton, etc

Je compare l'astrologie traditionnelle à un oeuf dont la coquille serait Saturne. L'embryon se trouve à l'intérieur et bénéficie d'un environnement
parfait grâce à un système totalement cohérent. Survient Uranus et la coquille éclate. Pour moi, cela a correspondu à ma rencontre avec Christian Duchaussoy, astrologue de Montpellier.

"Uranus nous demande d'être unique, de contacter notre spécificité, d'exprimer notre nature singulière. Il y a un antagonisme majeur entre
Saturne et Uranus. Le premier nous obligeait à obéir, à être conforme à la loi, à être comme les autres. Le second, en revanche, nous demande d'être conforme à nous-même. Par ailleurs, autant le Soleil signifiait le soi primitif, le soi préformé, autant Uranus est signifiant de l'étincelle divine, du Soi (au sens Jungien) à réaliser, de cette lumière intérieure et non plus extérieure." CH Duchaussoy

Un nouvel être en devenir jaillit à partir d'Uranus, il s'ouvre à l'inconnu avec Neptune et Pluton, il prend conscience du morcellement de son être à travers les astéroïdes (Isis rassemblant les membres arrachés d'Osiris) et pour cela l'astrologie a besoin de se construire de nouvelles bases théoriques. La découverte très uranienne des techniques converses généralisée à toute l'astrologie m' a amené à la question suivante : Puisque le temps est relatif à l'espace, le temps converse suit la courbure d'un espace, mais quel est-il ? L'approche astrologique de D.Rudhyar, philosophique de R. Abellio, énergétique de J.Pialoux, astronomique de D.Verney, psychanalytique de C.G Jung...et surtout...l'écoute de mon intuition, m'ont finalement permis de découvrir l'espace Olympien.

Dans l'astrologie traditionnelle, la Lune et Vénus face à 8 dieux n'est-il pas l'aboutissement de 2000 ans de patriarcat ? Je crois que Pépita avait soulevé cette intéressante question sans lui trouver de réponse. Il est vrai qu'on peut toujours évoquer l'équilibre entre les planètes diurnes et les planètes nocturnes, mais cela ne change pas le déséquilibre sur le plan mythologique. Il a sa raison d'être, mais comme nous entrons dans un nouveau paradigme, la femme contacte son animus (solaire), l'homme son anima (lunaire). "Là-haut, il n'y a ni femelle ni mâle mais une créature nouvelle, un homme nouveau qui est androgyne" (cf, Hyppolite, Elenchos cité par JY Leloup dans l'évangile de Thomas).

L’astrologie traditionnelle a perdu la moitié des dieux de l’Olympe. Elle doit se contenter d’attribuer un dieu pour deux signes : Saturne pour le Capricorne et le Verseau, Jupiter pour le Sagittaire et les Poissons… La découverte d’Uranus, Neptune et Pluton a permis de combler partiellement cette lacune mais a augmenté la proportion des dieux masculins au détriment des figures féminines. Il existe en réalité deux zodiaques. Le zodiaque traditionnel est inspiré par la mythologie latine, il représente le monde manifesté. Le zodiaque inversé est le zodiaque de la Création où se trouvent les douze dieux de la mythologie grecque, où la parité est respectée.
Le zodiaque de la Création est le lieu de notre double, ce grand Autre qu’évoque Lacan, notre puissance divine qui prend aussi la forme d’un ange. L’astrologie de l’Ici-et-Maintenant nous invite à explorer ce deuxième monde qui est la partie divine de nous-mêmes.