Réserves de change de l’Algérie : plus de 153 milliards de dollars placés à l’étranger ?
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Réserves de change de l’Algérie : plus de 153 milliards de dollars placés à l’étranger ?
Réserves de change de l’Algérie : plus de 153 milliards de dollars placés à l’étranger ?
Il était donc temps que les autorités algériennes réagissent afin d’éviter une certaine désinformation nuisible aux intérêts supérieurs du pays.
Le débat sur les réserves de change qui n’est pas un secret-défense comme veulent nous le faire entendre certains technocrates ou politiqués cultivant le culte du secret pour plus de pouvoir, vivant encore à l’ère du parti unique. Ce débat engage l’avenir de toute la population algérienne et renvoie forcément au débat sur la durée des réserves des hydrocarbures puisque ce montant est fonction à plus de 98% de ce segment et d’une manière générale à la trajectoire future du développement national au sein d’un espace de plus en plus mondialisé. Le gouverneur de la Banque d’Algérie reprenant nos analyses largement publiées tant dans la presse officielle que la presse indépendante algérienne et internationale depuis juillet 2011 dans une note publique en date du 25 août note avec justesse je le cite :«Il ne faut surtout pas confondre excès de réserves de change et excès de richesse, car le premier représente tout simplement l’épargne publique alors que la richesse économique provient de l’investissement».
Pour le gouverneur de la Banque d’Algérie, corroborant mes données largement commentées par la presse algérienne, alors que le ministre des Finances annonçait 160 milliards de dollars (différence énorme de 2,2 milliards de dollars), les réserves de change de l’Algérie étaient de 162,2 mds USD à fin 2010, contre 148,9 mds USD à la fin 2009, cela ne justifie pas les données internationales qui annoncent 173 milliards de dollars fin juillet 2011.
Environ 98% de ces placements selon le gouverneur sont répartis entre les Etats-Unis et l’Europe, effectués en portefeuille de titres souverains (valeurs d’Etat) que l’Algérie avait achetés entre les années 2004 et 2007. Ces placement des réserves de change à l’étranger ont rapporté 4,60 milliards de dollars en 2010, contre un rendement de 4,74 milliards de dollars en 2009, contre 5,13 milliards de dollars (mds USD) en 2008, 3,81 mds USD en 2007 et 2,42 mds USD en 2006. Ces titres sont soumis à un taux d’intérêt moyen fixe de 3% en 2010, un rendement légèrement inférieur à celui de 2009 et 2008. Et contrairement aux années précédentes où les dépôts constituaient 20% des placements de l’Algérie à l’étranger, 2% seulement des réserves de change sont actuellement déposées dans des banques privées internationales soit 3,24 milliards de dollars.
Un rendement presque négatif
Suite à ces informations stratégiques il faut en déduire les conséquences. Avoir un rendement de 4,60 milliards de dollars pour un taux d’intérêt de 3% (tout juste le taux d’inflation mondial actuel 2010/2011 soit un rendement presque négatif) suppose que l’Algérie a placé non pas à court terme mais à moyen et long terme en 2010 un montant de 153,33 milliards de dollars sur 162 y compris les réserves d’or, soit 94,65% de ses réserves de change. Pour les taux de court terme, ils ne peuvent être supérieurs au taux d’escompte des banques centrales. Car les taux directeurs sont depuis 2009/2010 pour la FED ente 0-0,25%, 1,25% en 2010 avec un relèvement de la BCE de 1,5% depuis avril 2011, ceux de la Banque d’Angleterre 0,5%. Par ailleurs le ministre des Finances a déclaré officiellement devant les députés, déclaration reprise par l’APS courant 2009, que 80% des réserves de change sont placées à l’étranger. Si l’on s’en tient aux deux déclarations officielles, il y aurait eu entre-temps 14,65% d’augmentation et ce, malgré la crise d’octobre 2008.
D’une manière générale si le stock en principe, à moins d’une faillite généralisée de toute l’économie mondiale ou d’une grave crise politique en Algérie, ce qui entraînerait le gel des avoirs algériens à l’étranger, est garanti par les Etats ne risquent rien, cela pose le problème des rendements, le taux d’intérêt étant de plus en plus élevé si les placements se font à moyen et long terme afin de couvrir le taux d’inflation mondial. Pour ceux à moyen terme le retrait avant terme entraîne une perte pour l’Algérie du fait de la décote et sur le marché libre et de la perte des intérêts pour non-respect du contrat et il est préférable d’attendre le terme actuellement avant de prendre une décision hâtive. Ce qui n’est pas le cas pour les placements des avoirs algériens dans des banques privées dites AAA qui ont été décotées. Dans cette situation, en cas de difficultés bancaires, si elles ne sont pas soutenues par leurs Etats, il y a perte sèche pour l’Algérie.
Comme on le constate, le problème est complexe et un grand débat national s’impose. On ne joue pas avec la monnaie, rapport social traduisant la confiance ou la méfiance Etat/citoyens. Mais, le vrai débat, qui dépasse largement l’aspect monétaire, est de relancer la sphère réelle afin de créer des emplois créateurs de valeur ajoutée afin de diminuer les tensions sociales pour une population qui passera de 36 millions d’habitants en 2011 à 50 millions dans 25 ans sans hydrocarbures - entendu en termes de rentabilité financière. Et ce, afin de réaliser la transition d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales renvoyant à de profondes réformes politiques, économiques et sociales se fondant une meilleure gouvernance et un Etat de droit. C’est le débat essentiel et stratégique pour le devenir de l’Algérie.
Abderrahmane Mebtoul, expert international en management
http://www.lematindz.net/news/5208-reserves-de-change-de-lalgerie-plus-de-153-milliards-de-dollars-placees-a-letranger-a-fin-2010.html
Il était donc temps que les autorités algériennes réagissent afin d’éviter une certaine désinformation nuisible aux intérêts supérieurs du pays.
Le débat sur les réserves de change qui n’est pas un secret-défense comme veulent nous le faire entendre certains technocrates ou politiqués cultivant le culte du secret pour plus de pouvoir, vivant encore à l’ère du parti unique. Ce débat engage l’avenir de toute la population algérienne et renvoie forcément au débat sur la durée des réserves des hydrocarbures puisque ce montant est fonction à plus de 98% de ce segment et d’une manière générale à la trajectoire future du développement national au sein d’un espace de plus en plus mondialisé. Le gouverneur de la Banque d’Algérie reprenant nos analyses largement publiées tant dans la presse officielle que la presse indépendante algérienne et internationale depuis juillet 2011 dans une note publique en date du 25 août note avec justesse je le cite :«Il ne faut surtout pas confondre excès de réserves de change et excès de richesse, car le premier représente tout simplement l’épargne publique alors que la richesse économique provient de l’investissement».
Pour le gouverneur de la Banque d’Algérie, corroborant mes données largement commentées par la presse algérienne, alors que le ministre des Finances annonçait 160 milliards de dollars (différence énorme de 2,2 milliards de dollars), les réserves de change de l’Algérie étaient de 162,2 mds USD à fin 2010, contre 148,9 mds USD à la fin 2009, cela ne justifie pas les données internationales qui annoncent 173 milliards de dollars fin juillet 2011.
Environ 98% de ces placements selon le gouverneur sont répartis entre les Etats-Unis et l’Europe, effectués en portefeuille de titres souverains (valeurs d’Etat) que l’Algérie avait achetés entre les années 2004 et 2007. Ces placement des réserves de change à l’étranger ont rapporté 4,60 milliards de dollars en 2010, contre un rendement de 4,74 milliards de dollars en 2009, contre 5,13 milliards de dollars (mds USD) en 2008, 3,81 mds USD en 2007 et 2,42 mds USD en 2006. Ces titres sont soumis à un taux d’intérêt moyen fixe de 3% en 2010, un rendement légèrement inférieur à celui de 2009 et 2008. Et contrairement aux années précédentes où les dépôts constituaient 20% des placements de l’Algérie à l’étranger, 2% seulement des réserves de change sont actuellement déposées dans des banques privées internationales soit 3,24 milliards de dollars.
Un rendement presque négatif
Suite à ces informations stratégiques il faut en déduire les conséquences. Avoir un rendement de 4,60 milliards de dollars pour un taux d’intérêt de 3% (tout juste le taux d’inflation mondial actuel 2010/2011 soit un rendement presque négatif) suppose que l’Algérie a placé non pas à court terme mais à moyen et long terme en 2010 un montant de 153,33 milliards de dollars sur 162 y compris les réserves d’or, soit 94,65% de ses réserves de change. Pour les taux de court terme, ils ne peuvent être supérieurs au taux d’escompte des banques centrales. Car les taux directeurs sont depuis 2009/2010 pour la FED ente 0-0,25%, 1,25% en 2010 avec un relèvement de la BCE de 1,5% depuis avril 2011, ceux de la Banque d’Angleterre 0,5%. Par ailleurs le ministre des Finances a déclaré officiellement devant les députés, déclaration reprise par l’APS courant 2009, que 80% des réserves de change sont placées à l’étranger. Si l’on s’en tient aux deux déclarations officielles, il y aurait eu entre-temps 14,65% d’augmentation et ce, malgré la crise d’octobre 2008.
D’une manière générale si le stock en principe, à moins d’une faillite généralisée de toute l’économie mondiale ou d’une grave crise politique en Algérie, ce qui entraînerait le gel des avoirs algériens à l’étranger, est garanti par les Etats ne risquent rien, cela pose le problème des rendements, le taux d’intérêt étant de plus en plus élevé si les placements se font à moyen et long terme afin de couvrir le taux d’inflation mondial. Pour ceux à moyen terme le retrait avant terme entraîne une perte pour l’Algérie du fait de la décote et sur le marché libre et de la perte des intérêts pour non-respect du contrat et il est préférable d’attendre le terme actuellement avant de prendre une décision hâtive. Ce qui n’est pas le cas pour les placements des avoirs algériens dans des banques privées dites AAA qui ont été décotées. Dans cette situation, en cas de difficultés bancaires, si elles ne sont pas soutenues par leurs Etats, il y a perte sèche pour l’Algérie.
Comme on le constate, le problème est complexe et un grand débat national s’impose. On ne joue pas avec la monnaie, rapport social traduisant la confiance ou la méfiance Etat/citoyens. Mais, le vrai débat, qui dépasse largement l’aspect monétaire, est de relancer la sphère réelle afin de créer des emplois créateurs de valeur ajoutée afin de diminuer les tensions sociales pour une population qui passera de 36 millions d’habitants en 2011 à 50 millions dans 25 ans sans hydrocarbures - entendu en termes de rentabilité financière. Et ce, afin de réaliser la transition d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales renvoyant à de profondes réformes politiques, économiques et sociales se fondant une meilleure gouvernance et un Etat de droit. C’est le débat essentiel et stratégique pour le devenir de l’Algérie.
Abderrahmane Mebtoul, expert international en management
http://www.lematindz.net/news/5208-reserves-de-change-de-lalgerie-plus-de-153-milliards-de-dollars-placees-a-letranger-a-fin-2010.html
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
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