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Maâtkas : des témoins racontent le drame qui a fait basculer un village dans l’horreur

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Maâtkas : des témoins racontent le drame qui a fait basculer un village dans l’horreur Empty Maâtkas : des témoins racontent le drame qui a fait basculer un village dans l’horreur

Message  laic-aokas Dim 21 Aoû - 13:39

Un patriote et deux jeunes chômeurs tués par des terroristes pour une rançon
Maâtkas : des témoins racontent le drame qui a fait basculer un village dans l’horreur



Imene Brahimi, envoyée spéciale




REPORTAGE.
« Hetto sleh ! Hetto sleh ! (Lâchez les armes ! Lâchez les armes !) », crie un terroriste, une Kalachnikov pointée vers la quinzaine de jeunes venus secourir Brahim, 26 ans, séquestré depuis plus de trois heures par un groupe de quatre individus armés. Mais Rabah, un patriote du village, ne veut rien entendre. Il lève son fusil de chasse et ouvre le feu. Deux coups sont tirés et au moins un des assaillants est atteint. Des rafales de Kalachnikov sont alors tirées dans le sens inverse foudroyant Rabah et quatre autres personnes. Bilan : trois morts et deux blessés. Il est 23 h 40, ce jeudi 18 août.

Une dizaine de minutes avant le drame, ce groupe de jeunes était attablé au café du paisible village El Vir, où ils avaient l'habitude de passer leurs soirées ramadhanesques. Lorsque Slifi Rabah, un patriote du village fait irruption dans le café, un fusil de chasse à la main, pour annoncer la nouvelle de l'enlèvement d’Issaoun Brahim, un jeune chômeur de 26 ans dont le père, Mohammed, devait arriver de France pour passer les derniers jours du Ramadhan et l’Aïd en famille.

Rabah repart avec son frère et deux autres jeunes, à destination de la demeure de la famille Issaoun, située à 500 mètres du café. Sur place, les négociations autour de la rançon se poursuivaient entre les terroristes et Chabane, le frère de Brahim, l'otage que deux terroristes tenaient en retrait, à moins de 50 mètres de la demeure familiale.

Les négociations ont débuté peu après 20 h. Le terroriste exige de Chabane 2 millions de dinars, une fortune. Chabane explique qu'il ne peut pas réunir une telle somme. Le terroriste propose le paiement de la moitié de la rançon sur place et accorde un délai de quelques jours pour le paiement de l’autre moitié. C'est à ce moment que Rabah, le patriote mais aussi oncle de l’otage, arrive sur les lieux. La quinzaine de jeunes appelés en renfort encercle les terroristes. Ces derniers exigent des villageois qu’ils lâchent leurs armes, mais Rabah ouvre le feu et les terroristes ripostent.

« Vu le nombre de balles qui crépitaient entre nos pieds, le nombre de morts aurait pu être toute la quinzaine de jeunes », témoigne, les larmes aux yeux, le frère de Rabah, rencontré devant la demeure mortuaire où des centaines de villageois encore sous le choc soutenaient la famille par leur présence. « Ils tiraient sur tout le monde. J'ai pris Rabah par le bras pour le tirer plus loin mais il perdait beaucoup de sang et les balles crépitaient toujours entre mes pieds », poursuit‑il avant d'éclater en sanglots.


L’otage assassiné à bout pourtant

Après un moment de silence, il enchaîne : « de retour vers le lieu où Brahim était retenu en otage, je découvre deux corps allongés, gisant dans leurs sang, ils étaient inanimés ». Il s'agit de Brahim, l'otage assassiné à bout portant et de son cousin Karim Issaoun, âgé de 27 ans. Lui aussi était un jeune chômeur. Deux autres jeunes ont été atteints par des balles, au bras et au pied. Eux aussi ne sont que de jeunes chômeurs qui ont l'habitude de passer leurs soirées du Ramadhan à jouer aux dominos au café du village.

Moins de 10 minutes auront suffi pour qu'un carnage soit perpétré. Un patriote et deux civils ont été tués et deux autres civils ont été blessés. Les assaillants n'ont pas tardé à s'enfuir à destination d’Oued Takhribt, une rivière qui conduit jusqu'au Pont‑Noir, une zone réputée être un des plus importants fiefs terroristes de Kabylie.

Les villageois s'affairaient quant à eux à évacuer les victimes vers Drâa Ben Khedda et le CHU de Tizi Ouzou, où l'un des deux blessés se trouve toujours. Ceux qui évacuaient les victimes laissaient derrière eux un village meurtri, et une population sous le choc. Le village, jusque‑là paisible, venait de sombrer dans l’horreur. Un choc encore visible ce vendredi après‑midi sur tous les visages : les habitants faisaient la navette entre les trois demeures mortuaires distantes d'une centaine de mètres l’une de l’autre.

Les militaires ne sont arrivés qu'à 3 h du matin pour ramasser la centaine de douilles des balles de Kalachnikov laissées par les terroristes à Tighilt Nezâathra, l'endroit exact où le drame s'est produit, témoignent encore les habitants. Les trois victimes, enveloppées dans l'emblème national seront enterrées ce samedi au cimetière du village.


http://www.tsa-algerie.com/divers/maatkas-des-temoins-racontent-le-drame-qui-a-fait-basculer-un-village-dans-l-horreur_16967.html
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Message  laic-aokas Dim 21 Aoû - 13:40

La population de Maâtkas enterre ses morts
"Ils sont un exemple de bravoure et d'héroïsme"ENVOYER A UN AMI AJOUTER UN COMMENTAIRE IMPRIMER SIGNALER UN ABUS Imene Brahimi



Le village El Vir est en deuil. Des centaines de personnes ont assisté ce samedi aux obsèques des trois villageois – dont un patriote – tués jeudi dernier par des terroristes. Au cimetière, une douleur muette mais profonde se lisait sur tous les visages des personnes venues de toute la daïra de Maâtkas assister à l’enterrement de Rabah, le patriote, tué l’arme à la main alors qu’il tentait de libérer Brahim, retenu en otage par des terroristes. Le cousin de Brahim a été tué dans la fusillade qui a suivi les premiers coups de feu tirés par Rabah. Le carnage a endeuillé trois familles d’El Vir et plongé le paisible village dans la tourmente et l’incertitude. Les terroristes qui ont pris Brahim en otage réclamaient deux millions de dinars en échange de sa libération, mais les villageois ont préféré l’affrontement au chantage. Ils l’ont payé très cher.

Après l’enterrement, les habitants d’El Vir tentaient de trouver des explications au drame. « Rabah n'aurait pas dû ouvrir le feu, il aurait dû attendre la fin des négociations entre Chabane (l’un des villageois qui encerclaient les terroristes) et les ravisseurs », pense son frère, qui a échappé miraculeusement à la fusillade. Les terroristes ont ouvert le feu sur le groupe de villageois venus négocier la libération de Brahim. « Rabah aurait dû attendre l'arrivée de tous les autres patriotes qui étaient en route », estime un patriote du village qui du mal à contenir ses larmes.

D’autres groupes de jeunes évoquent d’éventuelles complicités entre des habitants et les terroristes. « Si ce n'est par complicité, comment les terroristes auraient‑ils pu savoir que Mohammed, le père de l'otage, venait de rentrer de France après un séjour d'une semaine ? Ils (les ravisseurs) ont compris que Mohamed a ramené de l'argent », remarque un jeune. En effet, le père de Brahim était arrivé de France jeudi à 15 h. D’autres personnes pensent que la politique de réconciliation nationale a permis aux groupes armés de se renforcer. « Tout cela est le fruit du désarmement des patriotes dans le cadre de la politique de réconciliation nationale », accuse un quinquagénaire. « Si l'État nous avait aidés, on aurait pu organiser notre propre défense », enchaîne un autre.

Pour la population de Maâtkas, les trois « martyrs » sont morts pour l'honneur du village. « Ils sont un exemple de bravoure et d'héroïsme », disent les habitants, endeuillés mais fiers.


http://www.tsa-algerie.com/divers/ils-sont-un-exemple-de-bravoure-et-d-heroisme_16972.html
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Message  laic-aokas Dim 21 Aoû - 13:47

Actualités : ENTERREMENT DES TROIS MARTYRS DE LA RÉSISTANCE DU VILLAGE EL BIR (MAÂTKAS)
Grande douleur, grande dignité !





El Bir (à prononcer El Vir), voilà un petit village anonyme de Kabylie qui se retrouve soudain sous les feux de la rampe. Il est devenu un village martyr de l’Algérie, un autre symbole de la résistance face à la barbarie et à l’injustice.
Hier, ils étaient des milliers à venir rendre un dernier hommage à ces jeunes martyrs de la résistance, à ces dignes fils des valeureux martyrs de la guerre de libération que sont les cousins Issaoun Brahim et Karim et leur beau-frère Rabah Slifi, tombés sous les balles assassines des acolytes du tristement célèbre sanguinaire «le Manchot» qui aurait conduit la boucherie. Ils sont morts en défendant leur honneur et leur dignité. Beaucoup d’officiels et de politiques ont tenu à assister à leur inhumation. Le wali de Tizi Ouzou, accompagné d’une forte délégation, les autorités militaires, les membres de l’APW en passant par les autorités locales, une forte délégation du RCD dont des députés et des sénateurs, des cadres du FFS, du FLN et surtout beaucoup d’anonymes n’ont cessé d’affluer depuis la matinée chez les familles des victimes qui ont été enterrées séparément. D’ailleurs, des milliers de citoyens n’ont pu assister à la première inhumation qui s’est déroulée à 11 heures, à savoir celle du sympathique père de famille Rabah Slifi qui a laissé derrière lui cinq enfants inconsolables. Il faut dire que la douleur est immense, insurmontable. Et ce n’était pas tout le monde qui pouvait résister face aux cris des proches, on craquait les uns après les autres. Ni le soleil de plomb ni le jeûne n’ont pu retenir les foules de citoyens venus des quartes coins de la Kabylie assister les habitants d’El Bir dans cette dure épreuve. Une ambulance de la Protection civile ne cessait d’évacuer les villageois et les citoyens d’autres localités, pris de malaise. Brahim, Karim et Rabah, cruellement assassinés, resteront à jamais gravés dans la mémoire collective des Maâtkis, mais aussi de toute l’Algérie et de l’histoire de la résistance face à la barbarie.

A. I.

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