Béjaia Ils revendiquent de meilleures conditions de vie

Béjaia Ils revendiquent de meilleures conditions de vie
Les RN12, 09, 75 et deux sièges APC fermés par des protestataires


L’inaction des pouvoirs publics à Béjaia enflamme la rue. La wilaya de Béjaia était hier, isolée du reste du monde ! Et pour cause, les principaux axes routiers reliant Béjaia à d’autres wilayas ont été bloqués par des citoyens excédés par d’éternels problèmes et de sempiternelles fuites en avant des autorités locales

Dans la commune de Tizi N’berber, des habitants du village Tazrouts Ichaâbanen ont fermé hier, la RN09 reliant Béjaia aux wilayas de l’Est à la circulation à hauteur du tunnel d’Aokas pour protester contre la dégradation de la route reliant leur village au chef-lieu communal, les coupures fréquentes du courant électrique et les récurrentes perturbations dans la distribution de l’eau potable.
Les protestataires ont rappelé que la première opération de revêtement de la route menant à leur village remonte à 1984, revendiquant par là même son revêtement dans les plus brefs délais. Depuis l’entame de la saison estivale, la distribution de l’eau au niveau du village Tazrouts Ichaâbanen est rationnée à raison d’une petite heure toutes les 48H, suscitant ainsi, la colère de ces villageois, qui n’ont pas trouvé mieux pour crier leur désarroi que de recourir à la fermeture de la RN09 à la circulation automobile.
Au sud du chef-lieu de wilaya de Béjaia, les villageois d’Azaghar dans la commune d’Akbou ont mis sous scellés leur siège APC pour protester contre la dégradation de leur cadre de vie. Les citoyens mécontents d’Azaghar revendiquaient le renforcement du réseau d’alimentation en eau potable de leur village. Lors de leur rassemblement de protestation devant le siège de l’APC d’Akbou, ces villageois indiquent avoir sollicité les autorités communales maintes fois sur ces perturbations, mais en vain ! Les robinets de ce villageois sont, selon eux, restés à sec depuis sept mois !
Les protestataires ont été invités en fin de matinée par le chef de daïra d’Akbou à se mettre autour d’une table des pourparlers pour aplanir toutes les situations. Difficile de trouver un compromis, sachant que ces villageois ne croient plus aux discours lénifiants des responsables locaux. Un autre rassemblement de protestation a été tenu par les habitants du village Tawrirt dans la commune d’Akfadou hier- matin. Les protestataires revendiquaient un programme de développement effectif pour leur village à même d’améliorer leurs conditions de vie. Là encore, le stress hydrique a eu raison de la patience des villageois de Tawrirt. L’eau potable est distribuée ces derniers jours, dénonce-t-on, au compte-gouttes. La RN12 reliant Béjaia à Tizi Ouzou a été également bloquée hier, à la circulation par les habitants de plusieurs villages de Fénaia, à hauteur du PK14. Les doléances mises sur le tapis par ces villageois sont nombreuses. Ils protestaient contre le manque d’eau et des moyens de transport, des coupures fréquentes du courant électrique, un réseau routier impraticable, la multiplication de meutes de chiens errants…etc. ils réclament aussi la dotation en matériels nécessaires du centre de soins de leur région et la délocalisation de la décharge publique implantée au beau milieu de leurs habitations. Le maire de Fénaia a déclaré à la radio locale n’ " avoir pas trouvé d’interlocuteurs parmi les protestataires pour entamer des négociations ", tout en reconnaissant que les revendications des protestataires sont légitimes. Les protestataires semblaient hier résolus à maintenir la pression sur les pouvoirs publics jusqu’à satisfaction de leurs revendications, tout en exigeant le venue du wali jusqu’à Fénaia pour s’engager noir sur blanc de prendre en charges toutes leurs doléances. La route nationale 75 reliant Béjaia à Sétif via Amizour et Bouandas est fermée à la circulation hier, au lieudit Boufetloun, par des citoyens de la commune de Kendira, lesquels s’élèvent contre l’état de dégradation de cet important axe routier, particulièrement le tronçon allant de Barbacha centre aux limites avec la wilaya limitrophe Sétif. En effet, tôt dans la matinée d’hier, et en file indienne ces habitants mécontents de Kendira se sont déplacés à bord de leurs véhicules jusqu’à cet endroit suscité pour procéder à la fermeture de la RN 75 traversant leur localité de bout en bout pour ne laisser aucun passage en ces moments de trafic dense.
Les contestataires dénoncent la lenteur dans l’entame des travaux de modernisation sur ce tronçon dégradé de 17 Km prévu pour cette année, étant donné que le revêtement de la partie de cette même route allant d’Amizour à Barbacha est déjà réalisée. Le projet en question est inscrit, selon le P/APC de la commune de Kendira, mais il s’avère que le rapport des travaux de la commission nationale des marchés serait à l’origine de ce retard laissant ce segment routier délicat à la circulation malgré les quelques retouches effectuées par les services des travaux publics. ‘A chaque fois qu’un wali vient en visite dans notre commune ,il nous promet que les travaux d’élargissement et de revêtement seront entamés sur ce tronçon dégradé mais à ce jour point d’engin qui pointe à l’horizon’’ dira un des citoyens de Kendira pour ajouter les usagers sont exacerbés d’emprunter cet axe exigudont la chaussée est détériorée jusqu’à devenir dangereux à la circulation.
A l’heure où nous mettons sous presse, l’on apprend qu’une délégation des citoyens contestataires est invitée par les services de la wilaya et des pourparlers se sont se sont enclenchés. Il faut dire que ces actions de rue au parfum d’une révolte populaire ont généré des bouchons monstrueux sur les principaux axes routiers de la wilaya de Béjaia. De même que les estivants affluant des wilayas de l’Est ont été privés de plage durant une bonne partie de la journée d’hier, et les usagers de ces routes ne savaient plus quoi faire, qui aller à son travail, qui transporter un malade à l’hôpital…L’on dit que celui qui ne reconnaît pas la porte des problèmes des citoyens finit par la laisser ouverte et les tragédies peuvent entrer ! Les promesses sans lendemain des pouvoirs publics finissent au demeurant par réveiller les démons !

Dalil Saiche / Nadir Touati

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