FEMMES COURAGE
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FEMMES COURAGE
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La femme a joué un rôle déterminant durant la Révolution algérienne. Si on évaluait en pourcentage les mérites individuels de l’homme et de la femme dans la lutte pour l’indépendance, on attribuerait assurément la même note pour l’un et l’autre des résistants. En effet, si l’homme dépense plus d’efforts physiques que sa partenaire, il le doit à sa constitution naturellement vigoureuse et énergique ; Or, la femme, animée par la même volonté de défendre la patrie, produit la même intensité d’action proportionnellement à sa force. Sur la balance, le poids du sacrifice est donc parfaitement équivalent. Tandis que le maquisard affronte l’ennemi avec son arme, la femme, en plus d’être gardienne des traditions et de l’identité nationale, assure à celui-ci toute l’aide nécessaire à la poursuite du combat. Ainsi, comme le rouge et le vert qui sont des couleurs complémentaires, l’homme et la femme représentent ensemble ce blanc pur et immuable complétant les couleurs de l’emblème national.
A l’exemple de la plupart des femmes algériennes, celles du douar d’Aït Aïssa marquèrent de leur empreinte la période révolutionnaire par la démonstration d’une force morale portée par un cœur gonflé d’espoir. Toutes, sans exception, apportèrent leur pierre dans la construction de l’indépendance.
Et sans elles, la Révolution aurait pris son envol sans ailes...
Sans diminuer le mérite individuel de la plupart des femmes, les témoignages de moudjahidine soulignent particulièrement l’abnégation totale de la famille Aidali qui servit largement les intérêts de la Révolution.
Haddadi Fatma, surnommée « Moughroum[1] » dont le fils est un Moussebel, était responsable de la nourriture des combattants dont la présence nocturne était quasiment permanente dans le secteur. Selon l’importance des effectifs, elle répartissait les denrées - semoule, couscous, rations de viande - entre plusieurs voisines pour ne pas éveiller les soupçons des forces coloniales. En effet, chaque foyer n’avait-il pas le droit de préparer sa propre nourriture ?
Moughroum, comme toute la gent féminine d’ailleurs, collectait, à l’occasion de ses différentes visites au village, de précieux renseignements qu’elle transmettait aux maquisards.
Le rôle substantiel de Moughroum était celui d’apaiser la faim des Moudjahidine. Pour leur permettre de vaincre l’autre faim nationale qui était le recouvrement de l’indépendance.
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Hamadi Yamina Oult Amar, mère du moudjahid Baba Ali, était préposée au courrier. Elle recevait et acheminait nombre de messages entre les groupes armés.
Un jour, lors d’une incursion de l’armée française dans sa maison, un supplétif égorgea discrètement un poulet et le dissimula dans son sac. Mais c’était sans compter avec le tempérament combatif de Yamina. Avec une ténacité rageuse, elle interpella le lieutenant français en montrant de l’index le chapardeur indigne qui profitait de la faiblesse des femmes pour voler leurs biens. Pris au dépourvu par l’audace de cette femme, l’officier sermonna vertement le harki et lui ordonna de rendre sur le champ le produit de son larcin.
Quelle belle victoire de la « faible » femme qui se révoltait sous la menace des armes !
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Kasri Tassaadit se distingua également à maintes reprises par un courage téméraire. Ce qui lui fit courir le risque d’être arrêtée et détenue pendant huit jours dans une cellule de la gendarmerie de Cap-Aokas.
Une fois, au cours d’une rafle dans le douar, sa maison fut mise sens dessus dessous ; l’un des harkis chargés de cette basse besogne profita de la confusion pour forcer une grande malle en bois et dérober des vêtements neufs qu’il cacha dans un coin du jardin. Ayant aperçu son manège, Tassaadit se mit à crier de toutes ses forces devant le lieutenant interloqué. Ayant attiré ainsi l’attention de l’officier, elle désigna résolument le coupable avant d’aller sans aucune hésitation dénicher les effets volés.
Rien ni personne ne pouvait impressionner Kasri Tassaadit. Elle savait que seule la volonté de Dieu pouvait s’accomplir. Et que le Tout-Puissant était toujours du côté de ceux qui défendaient une cause juste, digne d’un sacrifice total.
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Hourou Hadda avait aménagé dans sa demeure une casemate secrète où étaient conservés des documents confidentiels et d’archives, des machines à écrire, des fournitures de bureau, des tenues militaires et toutes sortes d’objets utilisés à des fins révolutionnaires. Son énergie et son courage admirable permirent aux Moudjahidine de disposer d’une intendance militaire à proximité du maquis.
L’entière abnégation de toute la famille de Hadda dans la lutte de libération nationale coûtera la vie à ses deux fils qui tomberont au champ d’honneur.
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Hadjadj Fatima et sa fille Guemat Baya, mère et sœur du Moudjahid Gemat Ali, remplissaient plusieurs rôles à la fois. Sentinelles, ou improvisées infirmières pour prodiguer des soins aux blessés, elles glanaient à l’occasion des renseignements.
Leur linge étendu sur un long fil de fer contenait toujours un message visuel destiné aux combattants qui le décodaient à la jumelle depuis les hauteurs de la montagne. Un tissu de couleur rouge parmi les vêtements mis à sécher annonçait un danger imminent et recommandait aux maquisards de ne pas bouger.
A l’inverse, l’absence de l’étoffe écarlate était le signe convenu d’une situation tranquille. Évidemment, le linge restait étendu toute la journée, jusqu’au crépuscule. L’autre signal que les femmes répercutaient consistait à crier du haut d’un relief élevé, comme pour s’adresser aux bergers :
« Attention, « Ammaïze[2] » piétine les champs ! »
Les chèvres désignaient en fait les troupes de soldats qui grimpaient les pistes menant vers le douar.
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La demeure de Tahir Messaad était un lieu de retraite permanent où les combattants trouvaient le gîte et le couvert entre deux étapes d’une longue marche forcée, ou d’une mission périlleuse. Messaad s’occupait également du nettoyage des vêtements des troupes armées. Et en sa qualité de chef de refuge, elle supervisait cette opération après avoir réparti le travail entre plusieurs foyers du douar.
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Dans l’habitation de Belaïd Zohra, mère du moudjahid Hamadi Hocine, se trouvait une casemate bien dissimulée, abri idéal en cas de fuite précipitée. Là, même les premiers soins pouvaient être apportés aux blessés.
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Mère, épouses, sœurs et filles, toutes étaient animées par les mêmes aspirations ; elles partageaient le même rêve et poursuivaient le même idéal révolutionnaire.
Femme algérienne, femme courage, l’Histoire sera à jamais le témoin absolu et immuable de ton noble dévouement à la patrie, et de ton sacrifice volontaire.
[1] Littéralement : « La préposée à la galette ».
[2] Un troupeau de chèvres.
La femme a joué un rôle déterminant durant la Révolution algérienne. Si on évaluait en pourcentage les mérites individuels de l’homme et de la femme dans la lutte pour l’indépendance, on attribuerait assurément la même note pour l’un et l’autre des résistants. En effet, si l’homme dépense plus d’efforts physiques que sa partenaire, il le doit à sa constitution naturellement vigoureuse et énergique ; Or, la femme, animée par la même volonté de défendre la patrie, produit la même intensité d’action proportionnellement à sa force. Sur la balance, le poids du sacrifice est donc parfaitement équivalent. Tandis que le maquisard affronte l’ennemi avec son arme, la femme, en plus d’être gardienne des traditions et de l’identité nationale, assure à celui-ci toute l’aide nécessaire à la poursuite du combat. Ainsi, comme le rouge et le vert qui sont des couleurs complémentaires, l’homme et la femme représentent ensemble ce blanc pur et immuable complétant les couleurs de l’emblème national.
A l’exemple de la plupart des femmes algériennes, celles du douar d’Aït Aïssa marquèrent de leur empreinte la période révolutionnaire par la démonstration d’une force morale portée par un cœur gonflé d’espoir. Toutes, sans exception, apportèrent leur pierre dans la construction de l’indépendance.
Et sans elles, la Révolution aurait pris son envol sans ailes...
Sans diminuer le mérite individuel de la plupart des femmes, les témoignages de moudjahidine soulignent particulièrement l’abnégation totale de la famille Aidali qui servit largement les intérêts de la Révolution.
Haddadi Fatma, surnommée « Moughroum[1] » dont le fils est un Moussebel, était responsable de la nourriture des combattants dont la présence nocturne était quasiment permanente dans le secteur. Selon l’importance des effectifs, elle répartissait les denrées - semoule, couscous, rations de viande - entre plusieurs voisines pour ne pas éveiller les soupçons des forces coloniales. En effet, chaque foyer n’avait-il pas le droit de préparer sa propre nourriture ?
Moughroum, comme toute la gent féminine d’ailleurs, collectait, à l’occasion de ses différentes visites au village, de précieux renseignements qu’elle transmettait aux maquisards.
Le rôle substantiel de Moughroum était celui d’apaiser la faim des Moudjahidine. Pour leur permettre de vaincre l’autre faim nationale qui était le recouvrement de l’indépendance.
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Hamadi Yamina Oult Amar, mère du moudjahid Baba Ali, était préposée au courrier. Elle recevait et acheminait nombre de messages entre les groupes armés.
Un jour, lors d’une incursion de l’armée française dans sa maison, un supplétif égorgea discrètement un poulet et le dissimula dans son sac. Mais c’était sans compter avec le tempérament combatif de Yamina. Avec une ténacité rageuse, elle interpella le lieutenant français en montrant de l’index le chapardeur indigne qui profitait de la faiblesse des femmes pour voler leurs biens. Pris au dépourvu par l’audace de cette femme, l’officier sermonna vertement le harki et lui ordonna de rendre sur le champ le produit de son larcin.
Quelle belle victoire de la « faible » femme qui se révoltait sous la menace des armes !
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Kasri Tassaadit se distingua également à maintes reprises par un courage téméraire. Ce qui lui fit courir le risque d’être arrêtée et détenue pendant huit jours dans une cellule de la gendarmerie de Cap-Aokas.
Une fois, au cours d’une rafle dans le douar, sa maison fut mise sens dessus dessous ; l’un des harkis chargés de cette basse besogne profita de la confusion pour forcer une grande malle en bois et dérober des vêtements neufs qu’il cacha dans un coin du jardin. Ayant aperçu son manège, Tassaadit se mit à crier de toutes ses forces devant le lieutenant interloqué. Ayant attiré ainsi l’attention de l’officier, elle désigna résolument le coupable avant d’aller sans aucune hésitation dénicher les effets volés.
Rien ni personne ne pouvait impressionner Kasri Tassaadit. Elle savait que seule la volonté de Dieu pouvait s’accomplir. Et que le Tout-Puissant était toujours du côté de ceux qui défendaient une cause juste, digne d’un sacrifice total.
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Hourou Hadda avait aménagé dans sa demeure une casemate secrète où étaient conservés des documents confidentiels et d’archives, des machines à écrire, des fournitures de bureau, des tenues militaires et toutes sortes d’objets utilisés à des fins révolutionnaires. Son énergie et son courage admirable permirent aux Moudjahidine de disposer d’une intendance militaire à proximité du maquis.
L’entière abnégation de toute la famille de Hadda dans la lutte de libération nationale coûtera la vie à ses deux fils qui tomberont au champ d’honneur.
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Hadjadj Fatima et sa fille Guemat Baya, mère et sœur du Moudjahid Gemat Ali, remplissaient plusieurs rôles à la fois. Sentinelles, ou improvisées infirmières pour prodiguer des soins aux blessés, elles glanaient à l’occasion des renseignements.
Leur linge étendu sur un long fil de fer contenait toujours un message visuel destiné aux combattants qui le décodaient à la jumelle depuis les hauteurs de la montagne. Un tissu de couleur rouge parmi les vêtements mis à sécher annonçait un danger imminent et recommandait aux maquisards de ne pas bouger.
A l’inverse, l’absence de l’étoffe écarlate était le signe convenu d’une situation tranquille. Évidemment, le linge restait étendu toute la journée, jusqu’au crépuscule. L’autre signal que les femmes répercutaient consistait à crier du haut d’un relief élevé, comme pour s’adresser aux bergers :
« Attention, « Ammaïze[2] » piétine les champs ! »
Les chèvres désignaient en fait les troupes de soldats qui grimpaient les pistes menant vers le douar.
..............................................................................................................
La demeure de Tahir Messaad était un lieu de retraite permanent où les combattants trouvaient le gîte et le couvert entre deux étapes d’une longue marche forcée, ou d’une mission périlleuse. Messaad s’occupait également du nettoyage des vêtements des troupes armées. Et en sa qualité de chef de refuge, elle supervisait cette opération après avoir réparti le travail entre plusieurs foyers du douar.
..............................................................................................................
Dans l’habitation de Belaïd Zohra, mère du moudjahid Hamadi Hocine, se trouvait une casemate bien dissimulée, abri idéal en cas de fuite précipitée. Là, même les premiers soins pouvaient être apportés aux blessés.
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Mère, épouses, sœurs et filles, toutes étaient animées par les mêmes aspirations ; elles partageaient le même rêve et poursuivaient le même idéal révolutionnaire.
Femme algérienne, femme courage, l’Histoire sera à jamais le témoin absolu et immuable de ton noble dévouement à la patrie, et de ton sacrifice volontaire.
[1] Littéralement : « La préposée à la galette ».
[2] Un troupeau de chèvres.
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: FEMMES COURAGE
source:
AOKAS : Histoire et faits d'armes (livre édité par l'association "Aokas mémoires") . un livre très intéressant à lire assurément !
AOKAS : Histoire et faits d'armes (livre édité par l'association "Aokas mémoires") . un livre très intéressant à lire assurément !
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: FEMMES COURAGE
il faut lire l'ouvrage ay Azemour
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: FEMMES COURAGE
pas facile, oui!
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: FEMMES COURAGE
pas facile du tout ,mais est ce que j'ais vraiment le choix,
non je ne le crois pas .
non je ne le crois pas .
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