Assumer les Nouvelles donnes internationales, régionales arabes et locales algériennes
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Udma (Union pour la Démocratie Musulmane en Algérie) http://parti-udma.com/
Une des caractéristiques de la conjoncture actuelle, c’est la concomitance des tentatives de reconfiguration de l’ordre international, de l’ordre régional arabe de l’ordre local algérien dans une climat d’incertitude généralisée et un cortège de violences physiques baignant dans une atmosphère de guerre psychologique.
A l’occasion de l’intervention armée dans le Golfe, malgré la très grave récession économique qu’ils connaissent en ce moment, les Etats-Unis espèrent en finir avec l’URSS comme super-puissance, bien tenir en laisse ses partenaires occidentaux et liquider purement et simplement les gouvernements récalcitrants de la périphérie.
Cet état de choses requiert une réflexion croisée pluridisciplinaire, un raisonnement prenant en charge simultanément les enjeux et les interférences des différents ordres en voie de reconstitution. C’est l’une des conditions pour avoir quelque chance d’appréhender les multiples dimensions de la réalité complexe de l’Algérie post-octobre 1988.
L’ordre international unipolaire à hégémonie américaine, sur la base de la manifestation violente de sa puissance militaire pour masquer son relatif déclin technologique, ses différents déficits et son surendettement, ne sera pas aisé à instaurer, même si les Etats-Unis réussissent à transformer les instances des Nations Unies en inconditionnelle couverture diplomatique de leurs décisions les plus cyniques et les plus égocentriques.
L’après-guerre froide et l’abandon de la logique des deux camps, des deux systèmes politiques et économiques, des deux visions du monde, « l’éclatement de l’empire communiste », son renoncement aux « traités d’amitiés et d’assistance », son désengagement des conflits régionaux et le sacrifice de son traditionnel « niet onusien » sur l’autel d’insolites besoins d’aide occidentale, ne signifient aucunement la dissipation de tous ses intérêts de « grande puissance russe » et encore moins la disparition de son poids militaire dans les décisions concernant le destin du monde, quelle que soient ses difficultés par ailleurs.
Les deux vaincus de la Seconde guerre mondiale, même dans l’hypothèse contraignante d’un contrôle des monopolistique des ressources pétrolières mondiales et de très lourdes contributions financières aux guerres américaines comme pour celle du Golfe, s’affirment comme de vraies super-puissances économiques de plus en plus insensibles aux effets des récessions américaines et aux sommations d’auto-limitations dans le monde des affaires. Les produits de leurs technologies de pointe sont d’ores et déjà partie intégrante de l’arsenal guerrier des Etats-Unis. Ils se révèlent de plus en plus difficiles à contenir sur les plans politique et diplomatique.
Quant aux vieilles puissances européennes, leurs sous stratégies créent de pernicieuses dissonances dans le processus américain de « normalisation mondiale ».
De manière à la fois naïve, anachronique et provocante, elles croient pouvoir récupérer leurs droits de suzerain sur leurs ex-territoires coloniaux.
Elles s’obstinent à délivrer, sans frais, aux dirigeants et aux élites de leurs « zones d’influences et de rayonnements » des messages injonctifs de vigilance et de fermeté à l’égard de leurs peuples.
Elles trahissent une peur panique d’une exclusion prévisible du partage des dépouilles. Elles s’ébrouent pour sauvegarder le symbole suranné de grandeur qu’est le siège de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, « simple secrétariat particulier de la Maison Blanche ».
Le maillage planétaire, sous formes d’ordres régionaux, inspirés et contrôlés par les Etats-Unis pour consolider leur suprématie mondiale, ne sera pas plus commode à mettre en œuvre.
En ce qui concerne le nouvel ordre régional arabe, compte tenu de l’existence de l’entité sioniste et des problèmes de sa survie dans un environnement de plus en plus radicalement hostile au niveau des peuples, eu égard à la portée stratégique des inestimables réserves en hydrocarbures de cette aire, et plus particulièrement en raison de l’actualité, de l’intensité et de la crédibilité de l’alternative populaire islamique, les Etats-Unis sont fermement déterminés à mener une guerre « électronique » d’anéantissement en terre arabe en vue de sa mise sous tutelle directe appuyée sur une présence militaire massive et permanente.
La soi disant « opération de police internationale » actuellement en cours peut aboutir au génocide de tout un peuple sous prétexte de destruction du potentiel militaro-industriel et du régime irakiens. Elle est susceptible de provoquer la fragilisation voire la disparition de nombre d’entités étatiques issues de « l’épopée de Lawrence », des accords Sykes-Picot de mai 1916 et de la déclaration Balfour de novembre 1917. Elle ne sera pas pour autant en mesure de remettre sous le boisseau les claires aspirations et les intérêts concrets des masses islamo-arabes, quelles que soient la qualité des recompositions géopolitiques imposées par le « war game » et la puissance répressive des nouveaux régimes locaux implantés après la « pax américana ».
La transition laborieuse vers l’ordre mondial unipolaires, la reconfiguration par le fer et par le sang d’un ordre régional arabe et la réaction des masses populaires islamo-arabes et algériennes en particulier, chambardent les plans des réformes politiques et économiques entreprises au niveau de l’ordre local algérien. Elles attestent de l’inanité et du grotesque du redéploiement diplomatique qui les accompagne. Au lieu de la confusion inhérente aux divers tâtonnements en cours sur tous les plans, elles exigent une toute autre stratégie de sortie de « crise de société » révélée et aggravée par le drame d’octobre 1988.
Quoi qu’il en soit, l’analyse de la situation concrète en Algérie doit intégrer les luttes et les contradictions internes sur les plans socio-culturel, socio-politique et socio-économique. Celles-ci connaissent aujourd’hui une exacerbation et une amplification sans précédent. Elles sont alimentées entre autre, par le massacre « légal » et télévisé d’une partie du peuple et du potentiel arabes d’une part, et d’autre part, par les chimères récurrentes de l’ex-métropole qui s’enhardit à en appeler, publiquement et sans bourse délier, aux séides locaux pour combattre l’intolérable intégrisme qui s’exprime notamment à travers la solidarité algérienne avec le peuple irakien, tout en se targuant, en ce qui la concerne, du soutien unanime de son opinion publique pour son rôle dans la coalition belliciste.
D’une manière beaucoup plus pressante et bien plus perceptible que par le passé, le régime en place est pris dans l’étau des injonctions extérieures et des exigences de riposte radicale des masses populaires algériennes. Le mode d’inscription de l’ordre local algérien dans le nouvel environnement international et régional arabe déterminera sa vraie nature, le « caractère populaire » du système politique algérien n’a été autant menacé d’éclipse irréversible.
Abdelkrim Harchaoui
Paris, janvier 1991
Une des caractéristiques de la conjoncture actuelle, c’est la concomitance des tentatives de reconfiguration de l’ordre international, de l’ordre régional arabe de l’ordre local algérien dans une climat d’incertitude généralisée et un cortège de violences physiques baignant dans une atmosphère de guerre psychologique.
A l’occasion de l’intervention armée dans le Golfe, malgré la très grave récession économique qu’ils connaissent en ce moment, les Etats-Unis espèrent en finir avec l’URSS comme super-puissance, bien tenir en laisse ses partenaires occidentaux et liquider purement et simplement les gouvernements récalcitrants de la périphérie.
Cet état de choses requiert une réflexion croisée pluridisciplinaire, un raisonnement prenant en charge simultanément les enjeux et les interférences des différents ordres en voie de reconstitution. C’est l’une des conditions pour avoir quelque chance d’appréhender les multiples dimensions de la réalité complexe de l’Algérie post-octobre 1988.
L’ordre international unipolaire à hégémonie américaine, sur la base de la manifestation violente de sa puissance militaire pour masquer son relatif déclin technologique, ses différents déficits et son surendettement, ne sera pas aisé à instaurer, même si les Etats-Unis réussissent à transformer les instances des Nations Unies en inconditionnelle couverture diplomatique de leurs décisions les plus cyniques et les plus égocentriques.
L’après-guerre froide et l’abandon de la logique des deux camps, des deux systèmes politiques et économiques, des deux visions du monde, « l’éclatement de l’empire communiste », son renoncement aux « traités d’amitiés et d’assistance », son désengagement des conflits régionaux et le sacrifice de son traditionnel « niet onusien » sur l’autel d’insolites besoins d’aide occidentale, ne signifient aucunement la dissipation de tous ses intérêts de « grande puissance russe » et encore moins la disparition de son poids militaire dans les décisions concernant le destin du monde, quelle que soient ses difficultés par ailleurs.
Les deux vaincus de la Seconde guerre mondiale, même dans l’hypothèse contraignante d’un contrôle des monopolistique des ressources pétrolières mondiales et de très lourdes contributions financières aux guerres américaines comme pour celle du Golfe, s’affirment comme de vraies super-puissances économiques de plus en plus insensibles aux effets des récessions américaines et aux sommations d’auto-limitations dans le monde des affaires. Les produits de leurs technologies de pointe sont d’ores et déjà partie intégrante de l’arsenal guerrier des Etats-Unis. Ils se révèlent de plus en plus difficiles à contenir sur les plans politique et diplomatique.
Quant aux vieilles puissances européennes, leurs sous stratégies créent de pernicieuses dissonances dans le processus américain de « normalisation mondiale ».
De manière à la fois naïve, anachronique et provocante, elles croient pouvoir récupérer leurs droits de suzerain sur leurs ex-territoires coloniaux.
Elles s’obstinent à délivrer, sans frais, aux dirigeants et aux élites de leurs « zones d’influences et de rayonnements » des messages injonctifs de vigilance et de fermeté à l’égard de leurs peuples.
Elles trahissent une peur panique d’une exclusion prévisible du partage des dépouilles. Elles s’ébrouent pour sauvegarder le symbole suranné de grandeur qu’est le siège de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, « simple secrétariat particulier de la Maison Blanche ».
Le maillage planétaire, sous formes d’ordres régionaux, inspirés et contrôlés par les Etats-Unis pour consolider leur suprématie mondiale, ne sera pas plus commode à mettre en œuvre.
En ce qui concerne le nouvel ordre régional arabe, compte tenu de l’existence de l’entité sioniste et des problèmes de sa survie dans un environnement de plus en plus radicalement hostile au niveau des peuples, eu égard à la portée stratégique des inestimables réserves en hydrocarbures de cette aire, et plus particulièrement en raison de l’actualité, de l’intensité et de la crédibilité de l’alternative populaire islamique, les Etats-Unis sont fermement déterminés à mener une guerre « électronique » d’anéantissement en terre arabe en vue de sa mise sous tutelle directe appuyée sur une présence militaire massive et permanente.
La soi disant « opération de police internationale » actuellement en cours peut aboutir au génocide de tout un peuple sous prétexte de destruction du potentiel militaro-industriel et du régime irakiens. Elle est susceptible de provoquer la fragilisation voire la disparition de nombre d’entités étatiques issues de « l’épopée de Lawrence », des accords Sykes-Picot de mai 1916 et de la déclaration Balfour de novembre 1917. Elle ne sera pas pour autant en mesure de remettre sous le boisseau les claires aspirations et les intérêts concrets des masses islamo-arabes, quelles que soient la qualité des recompositions géopolitiques imposées par le « war game » et la puissance répressive des nouveaux régimes locaux implantés après la « pax américana ».
La transition laborieuse vers l’ordre mondial unipolaires, la reconfiguration par le fer et par le sang d’un ordre régional arabe et la réaction des masses populaires islamo-arabes et algériennes en particulier, chambardent les plans des réformes politiques et économiques entreprises au niveau de l’ordre local algérien. Elles attestent de l’inanité et du grotesque du redéploiement diplomatique qui les accompagne. Au lieu de la confusion inhérente aux divers tâtonnements en cours sur tous les plans, elles exigent une toute autre stratégie de sortie de « crise de société » révélée et aggravée par le drame d’octobre 1988.
Quoi qu’il en soit, l’analyse de la situation concrète en Algérie doit intégrer les luttes et les contradictions internes sur les plans socio-culturel, socio-politique et socio-économique. Celles-ci connaissent aujourd’hui une exacerbation et une amplification sans précédent. Elles sont alimentées entre autre, par le massacre « légal » et télévisé d’une partie du peuple et du potentiel arabes d’une part, et d’autre part, par les chimères récurrentes de l’ex-métropole qui s’enhardit à en appeler, publiquement et sans bourse délier, aux séides locaux pour combattre l’intolérable intégrisme qui s’exprime notamment à travers la solidarité algérienne avec le peuple irakien, tout en se targuant, en ce qui la concerne, du soutien unanime de son opinion publique pour son rôle dans la coalition belliciste.
D’une manière beaucoup plus pressante et bien plus perceptible que par le passé, le régime en place est pris dans l’étau des injonctions extérieures et des exigences de riposte radicale des masses populaires algériennes. Le mode d’inscription de l’ordre local algérien dans le nouvel environnement international et régional arabe déterminera sa vraie nature, le « caractère populaire » du système politique algérien n’a été autant menacé d’éclipse irréversible.
Abdelkrim Harchaoui
Paris, janvier 1991
Udma- Nombre de messages : 2
Date d'inscription : 17/02/2011
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