L'indépendance se défend chaque jour

L’indépendance se défend chaque jour!

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Il suffit de se rappeler le largage près de nos côtes de grandes quantités de caisses contenant de la drogue. Quand on sert gratis ce qui coûte cher, il y a forcément anguille sous roche.

Il y a des moments comme ça. Des moments où l’actualité vous offre l’occasion de livrer certaines vérités. Hier matin, sur les ondes de la Radio nationale chaîne III, c’est le directeur général de la police judiciaire relevant de la Dgsn, M.Aziz El Affani, qui était «l’invité de la rédaction». Nous laisserons aux journalistes chargés de la couverture le soin de rapporter tous les points qu’il a abordés. Nous nous contenterons des deux points qui sont d’un intérêt certain au fond du sujet qui nous intéresse. Les faux billets et la drogue.

Evoquant le premier point M.El Affani, après avoir énuméré les différents réseaux de trafiquants démantelés dans le pays, a très pertinemment rappelé l’attaque à main armée à Marseille, en 2006, contre un camion transportant 40 rouleaux de papier fiduciaire qui venait d’Allemagne et devait embarquer à destination de l’Algérie qui les avait commandés. Trois ans après, quelques rouleaux ont été retrouvés à...Naples. Quelques mois après, d’autres rouleaux ont été découverts dans une imprimerie à Lyon (France). Il s’agissait d’un réseau dont les membres ont été arrêtés à Paris, Marseille, Montélimar et Saint-Genis-Laval près de Lyon. Et nous voilà enfin 2010 pour entendre M.El Affani suggérer la même piste.

Le premier constat à faire est que nous sommes en présence d’une organisation d’envergure qui dépasse celle de la grande criminalité dans le sens classique du terme. Vu l’information qui a permis de «pister» le camion puis les grands moyens employés pour l’attaquer et s’emparer de sa cargaison très spécieuse (simple «matière première» exclusivement destinée à la fabrication de dinars algériens), cela ne pouvait pas être un coup classique du grand banditisme, assimilable à une attaque de fourgons blindés transportant des billets en circulation. Ensuite, le stockage des rouleaux. Ce n’est que trois ans après que les premiers rouleaux ont été utilisés pour la fabrication de faux dinars. Des bandits qui stockent leur vol durant trois ans c’est plutôt rare. Il leur fallait un lieu sûr d’entreposage, une longue attente «improductive» avec tous les risques d’une fuite ou d’une dénonciation. Et enfin, une ou des imprimeries sûres et un réseau d’écoulement transfrontalier.

Le tout pour quel résultat? Rien pour enrichir les auteurs du coup. Financièrement s’entend. La seule réussite qu’ils pouvaient espérer est de déstabiliser l’économie algérienne. Idem pour la drogue. Il suffit de se rappeler le largage près de nos côtes de grandes quantités de caisses contenant de la drogue. Les plus visibles sont celles qui ont échoué à El Kettani dans la capitale et que la presse a rapportées en son temps. Quand on sert gratis ce qui coûte cher, il y a forcément anguille sous roche. C’est notre immense richesse qu’est la jeunesse qui est ciblée. On peut continuer dans l’énumération des phénomènes qui nous accablent et qui n’épargnent ni le champ social, ni l’économique, ni même le culturel. Chassons le hasard et écoutons ce que disait au sujet des lobbies qui ne nous veulent que du mal, Jean-François Kahn, personnalité très influente en France, en visite cette semaine à Alger: «Vous avez tous ceux qui, pour une raison ou une autre, n’ont jamais accepté l’indépendance de l’Algérie. Je parle de certains, comme les pieds-noirs et les harkis. En gros, je parle de la droite colonialiste....(pour ceux-là) l’Algérie est toujours l’ennemie...» Sans commentaires. Alors, tous nos compatriotes, qui auraient pu croire que la guerre de Libération nationale s’est achevée en 1962, les voilà édifiés. Le combat continue. Sous d’autres formes, certes, mais il continue. Le monde progresse et avec lui les moyens de mettre un pays à genoux. S’il y a un peuple qui, aujourd’hui, a pleinement conscience de ces nouveaux moyens ce sont bien les Irlandais. Intégrés au forceps à l’Union européenne, aujourd’hui ils acceptent la mort dans l’âme son aide financière, conscients du risque d’y laisser leur souveraineté. Notre chance est d’avoir pu échapper à la dette. D’où la rage de nos ennemis et leur recours à la fausse monnaie, à la drogue et autres. Restons unis pour faire échec à leurs plans!

(zoume6@hotmail.com)
Zouhir MEBARKI
L'Expression
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