Résumé de la conférence du Président à l'université de Montpellier
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Résumé de la conférence du Président à l'université de Montpellier
Azul,
Voici le résumé de la conférence donnée par M. Ferhat Mehenni, Président du Gouvernement provisoire Kabyle, devant plus de 200 personnes, à l’invitation de Sud-Etudiants et de l’Association du Médoc à l’Université Paul-Valéry de Montpellier le 25/11/2010. Il s’agit de la première intervention faisant suite à la sortie de son livre "Le siècle identitaire" paru aux Editions Michalon.
Bonne lecture.
De la décolonisation aux autonomies régionales
La décolonisation a été l’une des phases de la mondialisation. Après avoir intégré au système marchand européen l’ensemble des territoires qui au début du XIXe Siècle n’en faisaient pas encore partie (Afrique et Asie), la création d’Etats dits « indépendants » à la fin des années cinquante répondait au besoin de transférer la gestion de ces immenses territoires à des entités politiques domestiquées et qu’on croyait plus acceptables par leurs peuples. La violence venant de leurs semblables colonisés, de leurs frères autochtones, sera plus légitime que celle venant des Européens vécus, à juste titre, comme des occupants étrangers. Cette décolonisation, à quelques exceptions près, était voulue et louée en premier lieu par les ex-métropoles qui se sont ainsi débarrassées à moindre coût de la lourde mission de maintien de l’ordre et de son corollaire, l’exercice de la violence dont avait usé et abusé le colonialisme contre les populations colonisées.
Le problème essentiel de ces « Etats indépendants » est qu’ils étaient, dans leur écrasante majorité, mal fagotés, pour ne pas dire bâclés. Conçus pour servir la colonisation ils ne pouvaient répondre aux besoins des peuples aspirant à la liberté. Leur nature les en empêchera toujours. Ils sont bâtis pour contrôler les populations et non pour les servir. L’Etat issu de la colonisation est juste une autorité, une administration, voire une sorte de prévôt, de ces pays-prison qu’on a trop vite appelés des pays indépendants.
Malgré, leur vice de fabrication et le vice de forme ayant entaché leur création, un facteur géostratégique leur avait conféré une protection et une longévité inespérées : La Guerre Froide qui avait consacré le principe de l’intangibilité des frontières issues de la colonisation. Ce principe est devenu, au fil du temps, le mur de la Bastille à l’assaut duquel partent aujourd’hui la plupart des peuples qui en sont prisonniers.
La géopolitique est plus que jamais dynamique. Le nombre de pays admis au sein de l’ONU a presque quadruplé depuis la création de celle-ci. Demain, si les autonomies régionales ou les fédéralismes ne viennent pas au secours des pays anciennement colonisés, il est à prévoir une explosion de ce chiffre, à l’instar de celui des Etats européens nés des Traités de Westphalie en 1648 : 350 d’un seul coup !
A moins de décréter la dictature sur le monde, cette évolution est inéluctable. C’est Alexis de Tocqueville qui, le premier avait vu en le progrès économique, la fortune de la démocratie. Plus un peuple s’enrichit, plus il aspire et va à plus de liberté et de démocratie.
Le choix aujourd’hui n’est plus de savoir est-ce que ces pays conçus par la colonisation vont imploser ou non mais, quand ?
Pour éviter des bains de sang comme au Rwanda, au Kenya, au Congo, en Afghanistan… pour ne citer que ceux-là, la mise en place des autonomies régionales, ne trichant ni sur le territoire, ni sur l’identité de chaque peuple qui va en bénéficier, ni sur le pouvoir qui lui sera transféré, est une urgence. En revanche, si un pays miné par une question nationale persiste dans la négation de ses peuples, il connaîtra bientôt des troubles qui vont l’emporter. En fait, avec les autonomies régionales et le fédéralisme, l’Etat colonial va changer de nature et se démocratiser. C’est la meilleure transition démocratique que l’on peut réussir.
L’obstacle à cette démocratisation est l’opposition des pouvoirs en place. Le dilemme à trancher est le suivant : Doit-on accepter, voire favoriser l’accession des peuples à travers toute la planète à la liberté et à la démocratie ou maintenir coûte que coûte les dictatures en place ? Veut-on le pouvoir contre le peuple ou la liberté contre la dictature ?
Les autonomies régionales et le fédéralisme ont ce mérite de ne pas porter atteinte à l’intégrité territoriale des pays concernés tout en favorisant leurs peuples à accéder à leurs droits légitimes dont celui de s’autogouverner, de maîtriser leur destin.
Montpellier le 25/11/2010
Ferhat Mehenni
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Vidéo de la conférence => http://www.kabylie-gouv.org/?article293&lang=fr
Voici le résumé de la conférence donnée par M. Ferhat Mehenni, Président du Gouvernement provisoire Kabyle, devant plus de 200 personnes, à l’invitation de Sud-Etudiants et de l’Association du Médoc à l’Université Paul-Valéry de Montpellier le 25/11/2010. Il s’agit de la première intervention faisant suite à la sortie de son livre "Le siècle identitaire" paru aux Editions Michalon.
Bonne lecture.
De la décolonisation aux autonomies régionales
La décolonisation a été l’une des phases de la mondialisation. Après avoir intégré au système marchand européen l’ensemble des territoires qui au début du XIXe Siècle n’en faisaient pas encore partie (Afrique et Asie), la création d’Etats dits « indépendants » à la fin des années cinquante répondait au besoin de transférer la gestion de ces immenses territoires à des entités politiques domestiquées et qu’on croyait plus acceptables par leurs peuples. La violence venant de leurs semblables colonisés, de leurs frères autochtones, sera plus légitime que celle venant des Européens vécus, à juste titre, comme des occupants étrangers. Cette décolonisation, à quelques exceptions près, était voulue et louée en premier lieu par les ex-métropoles qui se sont ainsi débarrassées à moindre coût de la lourde mission de maintien de l’ordre et de son corollaire, l’exercice de la violence dont avait usé et abusé le colonialisme contre les populations colonisées.
Le problème essentiel de ces « Etats indépendants » est qu’ils étaient, dans leur écrasante majorité, mal fagotés, pour ne pas dire bâclés. Conçus pour servir la colonisation ils ne pouvaient répondre aux besoins des peuples aspirant à la liberté. Leur nature les en empêchera toujours. Ils sont bâtis pour contrôler les populations et non pour les servir. L’Etat issu de la colonisation est juste une autorité, une administration, voire une sorte de prévôt, de ces pays-prison qu’on a trop vite appelés des pays indépendants.
Malgré, leur vice de fabrication et le vice de forme ayant entaché leur création, un facteur géostratégique leur avait conféré une protection et une longévité inespérées : La Guerre Froide qui avait consacré le principe de l’intangibilité des frontières issues de la colonisation. Ce principe est devenu, au fil du temps, le mur de la Bastille à l’assaut duquel partent aujourd’hui la plupart des peuples qui en sont prisonniers.
La géopolitique est plus que jamais dynamique. Le nombre de pays admis au sein de l’ONU a presque quadruplé depuis la création de celle-ci. Demain, si les autonomies régionales ou les fédéralismes ne viennent pas au secours des pays anciennement colonisés, il est à prévoir une explosion de ce chiffre, à l’instar de celui des Etats européens nés des Traités de Westphalie en 1648 : 350 d’un seul coup !
A moins de décréter la dictature sur le monde, cette évolution est inéluctable. C’est Alexis de Tocqueville qui, le premier avait vu en le progrès économique, la fortune de la démocratie. Plus un peuple s’enrichit, plus il aspire et va à plus de liberté et de démocratie.
Le choix aujourd’hui n’est plus de savoir est-ce que ces pays conçus par la colonisation vont imploser ou non mais, quand ?
Pour éviter des bains de sang comme au Rwanda, au Kenya, au Congo, en Afghanistan… pour ne citer que ceux-là, la mise en place des autonomies régionales, ne trichant ni sur le territoire, ni sur l’identité de chaque peuple qui va en bénéficier, ni sur le pouvoir qui lui sera transféré, est une urgence. En revanche, si un pays miné par une question nationale persiste dans la négation de ses peuples, il connaîtra bientôt des troubles qui vont l’emporter. En fait, avec les autonomies régionales et le fédéralisme, l’Etat colonial va changer de nature et se démocratiser. C’est la meilleure transition démocratique que l’on peut réussir.
L’obstacle à cette démocratisation est l’opposition des pouvoirs en place. Le dilemme à trancher est le suivant : Doit-on accepter, voire favoriser l’accession des peuples à travers toute la planète à la liberté et à la démocratie ou maintenir coûte que coûte les dictatures en place ? Veut-on le pouvoir contre le peuple ou la liberté contre la dictature ?
Les autonomies régionales et le fédéralisme ont ce mérite de ne pas porter atteinte à l’intégrité territoriale des pays concernés tout en favorisant leurs peuples à accéder à leurs droits légitimes dont celui de s’autogouverner, de maîtriser leur destin.
Montpellier le 25/11/2010
Ferhat Mehenni
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Vidéo de la conférence => http://www.kabylie-gouv.org/?article293&lang=fr
aokas-aitsmail- Nombre de messages : 1819
Date d'inscription : 01/03/2010
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