" Je suis journaliste algérien et je ne suis pas une marionnette"
2 participants
Page 1 sur 1
" Je suis journaliste algérien et je ne suis pas une marionnette"
Je suis journaliste algérien et je ne suis pas une marionnette
Je remercie tout d’abord tous ceux qui m’ont porté soutien ou critiques. M. Farah, permettez moi de vous dire que je n’ai pas bien saisi votre commentaire mais au moins, j’ai saisi la question. Je trouve par contre magnifique votre formule concernant la reproduction de la propagande du régime et de ses intégristes !!! Et surtout la phrase « votre ministre » ! Si je reviens sur mon intervention sur l’ENTV, je vous fais savoir que jamais je n’ai pris le micro pour faire le bon figurant et parler pour…la caméra. Même si l’émission se tient à sens unique où l’on pose des questions soumises à l’appréciation des invités, qui a le choix entre mille réponses. Alors je tente tant bien que mal de faire des interventions qui iront directement aux spectateurs plus qu’à l’invité…
Mon intervention que je ne regrette pas d’ailleurs est tout sauf provocation. Je préfère soulever le cas du Matin que de plonger dans les égouts et interpeller le ministre sur la nécessité d’intégrer les « moutahadjibates » à la télévision ou dire que « je suis avec le maintien du code pénal » ! Ou encore et là j’ai dû corriger en direct l’intervenant face à Belkhadem qui s’est dit au nom de tous les algériens favorable à un mandat à vie pour le président Bouteflika ! De telles interventions de la part de confrères ne suscitent pas l’indignation ? Comment un « journaliste » peut-il dire ses avis sur un écran alors qu’il est sensé poser des questions ?
J’ai vu des choses et des choses dans ce monde pourri de la presse, des lèches-bottes, des journalistes cherchant ou sollicitant voire implorant des responsables d’un œil d’attention…et je peux vous dire à quel point mon esprit se partage entre le dégout et le mépris envers des gens sensés être l’avant-garde du combat pour la démocratie. Sur le Forum de l’ENTV au Dr Sadi, je l’ai apostrophé sur l’assassinat du frère du délégué des Aârchs, Hakim Allouache. A Boudjara Soltani je l’ai interpellé sur sa violation de la constitution sur le plateau même de l’ENTV concernant son instrumentalisation de la région, d’ailleurs il a fini par me surnommer « journaliste des question embarrassantes !», À Louisa Hanoune j’ai parlé de ses tractations avec le pouvoir pour qu’elle soutienne la Charte pour la paix en contrepartie de laisser la paix à ses députés Taïwan de 2002. À Belkhadem j’ai parlé de la non nécessité de parler de démocratie ou d’élections libres sous l’Etat d’urgence, À Ouyahia, j’ai parlé des gendarmes assassins en Kabylie qui ne son pas encore jugés et qui démontre la place du militaire en Algérie, …etc. et si ce n’est pas ça le journalisme, je vous invite vous qui défendez la liberté de l’expression à dépêcher l’un de vos journalistes pour faire mieux. La liberté d’expression, les intégristes et les démocrates et les milliards ! Indépendamment de mon obligation de me soumettre à la direction du journal de mon travail, j’estime que je n’ai jamais fait objet de pressions ou de chantage. La réalité est que le journaliste est coincé entre le besoin d’émanciper dans un cadre plus libre et exprimer ses opinions et la réalité du terrain et les obligations pour lesquelles il doit s’y soumettre. Ceci n’est pas un secret.
À vous entendre, je viens de commettre un crime en publiant une mise au point et que je suis manipulé. Si je dois retourner sur le Forum de l’ENTV, j’aurais à poser les questions qui me semblent importantes. Jamais je ne remplirai le rôle de marionnette, jamais je me soumettrai au dicta des…clans, mais aussi jamais je ne pourrai faire valoir ma raison sur celle du journal pour lequel je travail car l’éthique et la logique voudraient que le journaliste remplisse les tâches que lui sont confiées. La liberté d’expression veut dire au moins ne pas cautionner une dérive, ne pas écrire n’importe quoi. Ne pas cautionner aussi une politique désastreuse ou un pouvoir si triste à décrire. Et me concernant, je n’ai jamais fait ça. Au moins, M. Farah, ayez l’outrecuidance de dire que la presse dans laquelle croyait un peu de ce peuple s’est transformée en porte-parole de clans. Au moins dites-le ! Vous dites qu’il y a journaliste et journaliste. Si vous parlez de critères objectifs comme l’ancienneté ou le niveau, là j’estime que je ne le suis pas étant donné que j’ai la médiocre expérience d’une année et demie dans ce métier. Si vous parlez de journaliste au sens des positions et des principes, je pense que je suis mieux placé que ceux qui écrivent dans des quotidiens amis à vous que « le wali de Chlef a été reconduit pour sa parfaite gestion des émeutes de Chlef » !!!!!!!!!!!!!!!! C’est là qu’il fallait parler.
Aujourd’hui, El Hamdoulillah, je connais la réalité de la presse. J’estime que n’importe quel journal avant qu’il ne s’engage dans un combat touchant à la liberté d’expression et des slogans trompeurs doit logiquement d’abord, fournir les moyens de travail au journaliste et lui offrir un climat plus au moins confortable dans le strict objectif de son émancipation. Le malheureux constat que je fais dans ce monde pourri de la presse depuis mon arrivée à la Maison de la presse est que rares sont les journaux qui offrent des moyens élémentaires aux journalistes et plus dramatiques, rares sont ceux qui assurent le journaliste ! Le niveau médiocre de certains titres(ou beaucoup selon les appréciations), crées rien que pour polluer l’espace et contribuer au réchauffement climatique ne semble pas intéresser les gens. Je constate le malheur qu’il y a des journaux engrangeant des milliards de DA sans pour autant accorder un salaire décent aux journalistes qui y travail.
Je ne fais pas dans la servilité mais je pense que le meilleur moyen de défendre la liberté d’expression c’est de fournir un salaire et des moyens nécessaires au journaliste pour remplir sa mission d’informer convenablement. C’est là qu’il faut situer le problème avant de parler du pouvoir ou des intégristes. Pourquoi vous n’avez jamais parlé de ces journaux qui engrangent des milliards et qui payent leurs journalistes parfois moins de 20 000 DA ? Des journaux qui se proclament défenseurs de la liberté d’expression !!!! Pourquoi n’avoir jamais parlé de ces journaux qui servent les clans ? Là je sais que vous avez compris, je n’ai pas besoin de continuer. Et je vous invite encore une fois à chercher parmi les gens qui me connaissent et que vous connaissez, si je fais le jeu de quelqu’un. En fait, peut-etre vous avez raison, tellement que je ne faisse pas le jeu de personne que je me retrouve entrain de faire le jeu de ceux qui ont tellement d’argent… Oui, je vous le concède, vous avez fait bien de n’avoir pas posté votre soutien. Et pour clore je vous rassure que la mise au point émane de ma stricte volonté.
Yassine MOHELLEBI (« Le Jeune Indépendant »)
Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13508
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: " Je suis journaliste algérien et je ne suis pas une marionnette"
lahi barek ,au moins un d'intégre
Sujets similaires
» La négation en kabyle est contenue dans le seul "ur" : ur zrigh. Ur sligh, etc. Le satellite "ara" ou "ula" n’est pas pertinent.
» Je ne suis pas Algerien Je suis Kabyle
» La liberté d'expression, selon Adlène Meddi, "journaliste" et "démocrate" algérien
» Intolérance en Algérie, quand un journaliste algérien fait la critique de son pays.
» "La Ikra ´h fi ed din", "Point de contrainte en religion" Coran (Sourate 2: la Vache, 256)
» Je ne suis pas Algerien Je suis Kabyle
» La liberté d'expression, selon Adlène Meddi, "journaliste" et "démocrate" algérien
» Intolérance en Algérie, quand un journaliste algérien fait la critique de son pays.
» "La Ikra ´h fi ed din", "Point de contrainte en religion" Coran (Sourate 2: la Vache, 256)
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum