Intolérance en Algérie, quand un journaliste algérien fait la critique de son pays.
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Intolérance en Algérie, quand un journaliste algérien fait la critique de son pays.
vant de condamner les Suisses, parlons d’abord de l’intolérance en Algérie
Que les donneurs de leçons gardent donc pour eux leur prêches de tolérances car en Algérie, le tableau de l’intolérance est nettement plus noir, plus obscur, plus funeste, que celui dessiné par les suisses, terre d’asile des minorités, ou des occidentaux en général.
Le non des suisses aux minarets musulmans a suscité une vague d’émoi en Algérie. C’est un fait. A ce moment là, tous les Algériens se mettaient à la chanson de la dénonciation de l’islamophobie et du racisme anti-musulman. L’intolérance en Europe revenait sur toutes les lèvres de nos citoyens plus qu’indignés.
Contraste. Quelques jours plus tard, une église protestante fut entièrement saccagée à Tizi-Ouzou dans un silence radio qui a ébranlé l’Algérie. Mis à part, quelques organes de la presse francophones, la presse n’a guère porté de l’intérêt à cet acte infâme qui porte bel et bien la signature d’une inquisition dont les meneurs instiguent un discours- à la barbe et au nez des autorités du pays- de haine à l’encontre de tout ce qui est chrétien. Pire encore, en Kabylie comme partout dans le pays, une chasse aux chrétiens se met en place sans que cela n’émeuvent les âmes bienfaisantes de nos Algériens soucieux de la tolérance, mais beaucoup plus ailleurs que chez eux.
Qu’une église soit saccagée, que des Algériens chrétiens soient menacés de morts, ou certains d’entre eux poursuivis carrément devant la justice juste pour avoir une bible dans leur bagage (rappelons-nous du cas de Habiba K, une jeune chrétienne jugée à Tiaret pour avoir cacher des exemplaires de la Bible dans sa valise), cela ne pose guère problème à la conscience nationale Algérienne qui, bien sûr en bonne musulmane, s’évertue juste à défendre les siens vivant sous d’autres cieux et tant pis pour les autres, chiites, athées, chrétiens, etc., s’ils se font stigmatiser chez nous.
N’est-ce pas là une grande hypocrisie qui risque malheureusement de donner naissance à un « racisme social» ? Ce racisme, non le terme n’est pas une exagération, ne cache guère ses intentions de noyer la société Algérienne dans un magma idéologique fondé sur le fanatisme, le repli sur soi et guidé par l’exclusion de l’autre et tout ce qui n’est pas identique aux valeurs de l’islam !
Pour certains observateurs, un dangereux cap a été franchi depuis belle lurette car aujourd’hui, dans les rues d’Alger comme partout dans le pays, il n’est pas bon de ne pas être un musulman correct ! Et ben oui, allons-nous oublier les incarcérations et les condamnations de justice des non-jeuneurs que la police coffre et pourchasse à chaque Ramadan ?
Pour les Algériens «ouverts d’esprits» et libéraux, leur mémoire restera à jamais traumatisée par le malheureux épisode de Djamila, une jeune émigrée, et son cousin, lesquels ont été arrêtés le 1er septembre, au cours du ramadan dernier, sur un parking alors qu’ils s’apprêtaient à casser la croûte à bord de leur véhicule. Jugés comme de terribles pêcheurs, ils ont été tout bonnement embarqués manu militari au commissariat de Draria et placés en garde à vue pendant vingt-quatre heures, avant de se voir transférés à la prison d’El-Harrach. «Ils n’ont dû leur salut qu’à l’intervention d’un personnage haut placé qui a hâté leur libération», a noté par ailleurs à ce sujet un confrère d’El-Watan.
Que les donneurs de leçons gardent donc pour eux leur prêches de tolérances car en Algérie, le tableau de l’intolérance est nettement plus noir, plus obscur, plus funeste, que celui dessiné par les suisses, terre d’asile des minorités, ou des occidentaux en général. Les évènements de Berriane ont ébranlé à eux-seuls les certitudes Algériennes car le mythe de l’Algérie, diverse, harmonieuse et formant une belle mosaïque sociale n’est plus d’actualité. A voir comment les mozabites, une minorité studieuse et industrieuse, ont été malmenés par leurs concitoyens Algériens, de surcroît la complicité des représentants de l’Etat puisque des policiers, se sont pris eux-aussi à des «gosses» mozabites, l’on est amené à éprouver les plus terribles des craintes quant à l’avenir de notre pays.
Un pays où désormais la différence et la diversité d’opinions, de cultes et de cultures est perçue comme un danger et non plus comme une richesse. C’est dire donc qu’au lieu de donner des leçons aux suisses, les Algériens feraient mieux d’opérer une introspection intérieure profonde afin de se libérer des mauvais démons du fanatisme rampant qui mine gravement notre société.
Un tel processus est aujourd’hui vital avant que le pire ne survienne… C’est là aussi la mission de l’élite à qui revient la responsabilité de mener une remise en cause nationale pour réduire les tranchés du camp de l’intolérance et du rejet. Malheureusement, avouons-le, cette dernière est démissionnaire et préfère le mercantilisme abject à la réflexion critique et à l’engagement social… Le destin de l’Algérie est plus que jamais incertain.
Dahmane S
Source : Algérie Focus
Que les donneurs de leçons gardent donc pour eux leur prêches de tolérances car en Algérie, le tableau de l’intolérance est nettement plus noir, plus obscur, plus funeste, que celui dessiné par les suisses, terre d’asile des minorités, ou des occidentaux en général.
Le non des suisses aux minarets musulmans a suscité une vague d’émoi en Algérie. C’est un fait. A ce moment là, tous les Algériens se mettaient à la chanson de la dénonciation de l’islamophobie et du racisme anti-musulman. L’intolérance en Europe revenait sur toutes les lèvres de nos citoyens plus qu’indignés.
Contraste. Quelques jours plus tard, une église protestante fut entièrement saccagée à Tizi-Ouzou dans un silence radio qui a ébranlé l’Algérie. Mis à part, quelques organes de la presse francophones, la presse n’a guère porté de l’intérêt à cet acte infâme qui porte bel et bien la signature d’une inquisition dont les meneurs instiguent un discours- à la barbe et au nez des autorités du pays- de haine à l’encontre de tout ce qui est chrétien. Pire encore, en Kabylie comme partout dans le pays, une chasse aux chrétiens se met en place sans que cela n’émeuvent les âmes bienfaisantes de nos Algériens soucieux de la tolérance, mais beaucoup plus ailleurs que chez eux.
Qu’une église soit saccagée, que des Algériens chrétiens soient menacés de morts, ou certains d’entre eux poursuivis carrément devant la justice juste pour avoir une bible dans leur bagage (rappelons-nous du cas de Habiba K, une jeune chrétienne jugée à Tiaret pour avoir cacher des exemplaires de la Bible dans sa valise), cela ne pose guère problème à la conscience nationale Algérienne qui, bien sûr en bonne musulmane, s’évertue juste à défendre les siens vivant sous d’autres cieux et tant pis pour les autres, chiites, athées, chrétiens, etc., s’ils se font stigmatiser chez nous.
N’est-ce pas là une grande hypocrisie qui risque malheureusement de donner naissance à un « racisme social» ? Ce racisme, non le terme n’est pas une exagération, ne cache guère ses intentions de noyer la société Algérienne dans un magma idéologique fondé sur le fanatisme, le repli sur soi et guidé par l’exclusion de l’autre et tout ce qui n’est pas identique aux valeurs de l’islam !
Pour certains observateurs, un dangereux cap a été franchi depuis belle lurette car aujourd’hui, dans les rues d’Alger comme partout dans le pays, il n’est pas bon de ne pas être un musulman correct ! Et ben oui, allons-nous oublier les incarcérations et les condamnations de justice des non-jeuneurs que la police coffre et pourchasse à chaque Ramadan ?
Pour les Algériens «ouverts d’esprits» et libéraux, leur mémoire restera à jamais traumatisée par le malheureux épisode de Djamila, une jeune émigrée, et son cousin, lesquels ont été arrêtés le 1er septembre, au cours du ramadan dernier, sur un parking alors qu’ils s’apprêtaient à casser la croûte à bord de leur véhicule. Jugés comme de terribles pêcheurs, ils ont été tout bonnement embarqués manu militari au commissariat de Draria et placés en garde à vue pendant vingt-quatre heures, avant de se voir transférés à la prison d’El-Harrach. «Ils n’ont dû leur salut qu’à l’intervention d’un personnage haut placé qui a hâté leur libération», a noté par ailleurs à ce sujet un confrère d’El-Watan.
Que les donneurs de leçons gardent donc pour eux leur prêches de tolérances car en Algérie, le tableau de l’intolérance est nettement plus noir, plus obscur, plus funeste, que celui dessiné par les suisses, terre d’asile des minorités, ou des occidentaux en général. Les évènements de Berriane ont ébranlé à eux-seuls les certitudes Algériennes car le mythe de l’Algérie, diverse, harmonieuse et formant une belle mosaïque sociale n’est plus d’actualité. A voir comment les mozabites, une minorité studieuse et industrieuse, ont été malmenés par leurs concitoyens Algériens, de surcroît la complicité des représentants de l’Etat puisque des policiers, se sont pris eux-aussi à des «gosses» mozabites, l’on est amené à éprouver les plus terribles des craintes quant à l’avenir de notre pays.
Un pays où désormais la différence et la diversité d’opinions, de cultes et de cultures est perçue comme un danger et non plus comme une richesse. C’est dire donc qu’au lieu de donner des leçons aux suisses, les Algériens feraient mieux d’opérer une introspection intérieure profonde afin de se libérer des mauvais démons du fanatisme rampant qui mine gravement notre société.
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Dahmane S
Source : Algérie Focus
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
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