22 juillet 2017 : Il y a trois ans, la répression du café littéraire d'Aokas
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22 juillet 2017 : Il y a trois ans, la répression du café littéraire d'Aokas
22 juillet 2017 : Il y a trois ans, la répression du café littéraire d'Aokas
Le 22 juillet 2017, le pouvoir décida d’interdire, pour la 8ème fois de suite, une conférence-débat que devait animer l’auteur, éditeur et linguiste Ramdane Achab, invité du café littéraire d’Aokas. Ce jour-là, la mobilisation était à son apogée. On y est venu de plusieurs patelins. La société civile d’Aokas, associations culturelles, sociales, de villages, est déterminée à maintenir la conférence au cas où elle serait interdite.
Effectivement, le pouvoir dépêcha à l’entrée du centre culturel d’Aokas, des CNS pour empêcher de force la tenue de la conférence. Le portail du centre était cadenassé par les autorités. La tension était à son summum. Fallait-il se laisser faire et rentrer à la maison tête baissée ou engager une lutte mémorable contre l’arbitraire ? Le maire amorphe du RCD, téléphone portable collé à son oreille, fait mine d’interpeller les autorités.
Cette fois-ci, la détermination était du bon côté. On décida de prendre le taureau par les cornes. La force du droit prévaudra. On repoussa la brigade anti-émeute qui bloqua l’accès au portail. La brigade est évacuée à l’extérieur du centre et on ouvrit par la force le portail. L’accès est enfin libre. On invita le conférencier à prendre place dans la salle. On appela les gens à assister à la conférence. Ils s’assirent à même le sol pour écouter dans un silence de cathédrale le conférencier.
Après vingt minutes de communication, celle-ci s’interrompit suite à l’incursion des brigades antiémeutes à l’intérieur de la salle. Avant d’y entrer, les policiers brisèrent d’abord toutes les vitres du centre, provoquant un bruit tonitruant. Plusieurs personnes parmi l’assistance furent violemment tabassées à coups matraque. Un jeune en a reçu un coup très violent à la cuisse par un policier en furie, et pendant qu’il s’apprêtait à le rouer de coups, son chef l’a contenu en le serrant promptement et puissamment dans ses bras pour l’immobiliser.
Le caricaturiste Ghilas Aïnouche était reconnu et l’on ordonna aux policiers de le rouer de coups de matraque. « Tu peux continuer faire tes dessein maintenant », lui jeta en face un officier de police. Dans la rue, la colère gronde. Des émeutes éclatèrent toute la nuit entre CNS et manifestants en colère. Le lendemain, un fort sentiment de révolte secoua l’opinion nationale. Le 29 juillet, une semaine plus tard, une grande marche du livre fut organisée à Aokas. On y vint de plusieurs régions du pays. Ce fut encore une autre date historique.
La répression du café littéraire d’Aokas traduit la ferme volonté du pouvoir d’en finir avec les toutes les activités autonomes ayant pour but l’instauration d’un libre débat d’idées susceptible de susciter la formation de l’esprit critique du citoyen. Depuis, le café littéraire d’Aokas organise ses conférences sans autorisation. Est-ce pour autant la fin du calvaire ? Non, bien sûr. Les autorités n’attendent que le moment propice pour revenir à la charge.
La quête de liberté est un combat permanent, éternel.
Kader Sadji
Bejaïa le 21 juillet 2020
Le 22 juillet 2017, le pouvoir décida d’interdire, pour la 8ème fois de suite, une conférence-débat que devait animer l’auteur, éditeur et linguiste Ramdane Achab, invité du café littéraire d’Aokas. Ce jour-là, la mobilisation était à son apogée. On y est venu de plusieurs patelins. La société civile d’Aokas, associations culturelles, sociales, de villages, est déterminée à maintenir la conférence au cas où elle serait interdite.
Effectivement, le pouvoir dépêcha à l’entrée du centre culturel d’Aokas, des CNS pour empêcher de force la tenue de la conférence. Le portail du centre était cadenassé par les autorités. La tension était à son summum. Fallait-il se laisser faire et rentrer à la maison tête baissée ou engager une lutte mémorable contre l’arbitraire ? Le maire amorphe du RCD, téléphone portable collé à son oreille, fait mine d’interpeller les autorités.
Cette fois-ci, la détermination était du bon côté. On décida de prendre le taureau par les cornes. La force du droit prévaudra. On repoussa la brigade anti-émeute qui bloqua l’accès au portail. La brigade est évacuée à l’extérieur du centre et on ouvrit par la force le portail. L’accès est enfin libre. On invita le conférencier à prendre place dans la salle. On appela les gens à assister à la conférence. Ils s’assirent à même le sol pour écouter dans un silence de cathédrale le conférencier.
Après vingt minutes de communication, celle-ci s’interrompit suite à l’incursion des brigades antiémeutes à l’intérieur de la salle. Avant d’y entrer, les policiers brisèrent d’abord toutes les vitres du centre, provoquant un bruit tonitruant. Plusieurs personnes parmi l’assistance furent violemment tabassées à coups matraque. Un jeune en a reçu un coup très violent à la cuisse par un policier en furie, et pendant qu’il s’apprêtait à le rouer de coups, son chef l’a contenu en le serrant promptement et puissamment dans ses bras pour l’immobiliser.
Le caricaturiste Ghilas Aïnouche était reconnu et l’on ordonna aux policiers de le rouer de coups de matraque. « Tu peux continuer faire tes dessein maintenant », lui jeta en face un officier de police. Dans la rue, la colère gronde. Des émeutes éclatèrent toute la nuit entre CNS et manifestants en colère. Le lendemain, un fort sentiment de révolte secoua l’opinion nationale. Le 29 juillet, une semaine plus tard, une grande marche du livre fut organisée à Aokas. On y vint de plusieurs régions du pays. Ce fut encore une autre date historique.
La répression du café littéraire d’Aokas traduit la ferme volonté du pouvoir d’en finir avec les toutes les activités autonomes ayant pour but l’instauration d’un libre débat d’idées susceptible de susciter la formation de l’esprit critique du citoyen. Depuis, le café littéraire d’Aokas organise ses conférences sans autorisation. Est-ce pour autant la fin du calvaire ? Non, bien sûr. Les autorités n’attendent que le moment propice pour revenir à la charge.
La quête de liberté est un combat permanent, éternel.
Kader Sadji
Bejaïa le 21 juillet 2020
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